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Such a mess ... | ft. Judith

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Such a mess ... | ft. Judith Vide

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Message Sujet: Such a mess ... | ft. Judith | Sam 18 Avr - 16:01

Pourquoi ? Pourquoi diable t’y renvoie-t-il ? Il sait. Il sait que tu es différente, il sait que tu comprends les autres jusqu’à les subir, il sait que chaque jour peut être une bénédiction tout autant que tu pourrais en subir les pires des maux. Alors pourquoi souhaite-t-il tant que tu retournes dans cette maudite université ? Intimement, tu le sens, tu le sais, tu en es même sûre : il fait cela pour toi. Pour ton bien, pour sauver les apparences et le peu de vie sociale qu’il te reste. Si ça ne tenait qu’à toi, tu serais déjà recluse dans un bunker ou six pieds sous terre : seule. Car en cet instant, tu es seule – ou presque – et capable de raisonner par toi-même, mais pour combien de temps ?

La voiture dans laquelle tu te trouves s’arrête. Lorsqu’elle était en mouvement, il était facile de contrôler qui entrait et sortait de ton champ télépathique. Mais à présent, plus rien ne t’empêche de te trouver connectée à quiconque, durant une période qui n’a plus aucun rapport avec la vitesse du véhicule … Et cela te terrifie. En temps normal, tu trouves presque rassurant de pouvoir comprendre tout le monde. Tu n’as pas à subir l’incompréhension, le regard des autres et la différence, car tous, vous ne faites plus qu’un. Mais à l’université, la donne change complètement. Tu sors du véhicule, prend une bonne inspiration et esquisse un sourire rassurant à ton père lorsqu’il te glisse un « Bonne journée ! » d’encouragement. Pourtant, tu as toujours cette boule au ventre, cette appréhension … Ou plutôt le souvenir de ce qu’il t’est arrivé la dernière fois … Qui n’était pas plus tard que la veille, jour que tu aurais, comme les autres, souhaité oublier.

Tu avances, quelques livres à la main, dans le hall de l’université. Chacun s’y affaire mais, que ce soit par réflexe ou pour une autre raison – que tu aurais définitivement préféré ne jamais connaître – les regards se posent sur toi, furtivement. Ceci est suffisant pour établir un contact et en quelques dizaines de secondes déjà, tu te sens partir. Tu n’es plus toi-même, ou plutôt tu est nous-mêmes et à présent incapable de raisonner clairement.

Déjà, tu sens la colère de l’une, incapable de se remettre de la tromperie de son petit-ami. Elle est vraiment remontée, éhontée et enragée. Le problème, c’est qu’en cet instant elle a le dessus sur toi et que tu ne peux que la subir … Alors, la conséquence intrinsèque se fait vite savoir et tu sens déjà tous les autres monter au créneau. Toi-même, tu sens une boule monter en toi, pas que d’angoisse malheureusement. Tu ne peux oublier l’affront que t’a fait ton paternel en te forçant à te présenter en ces lieux, pour y souffrir. Mais, même s’il sait à quel point tu souffres, il te laisse agoniser … Ce monstre doit même jouir de ta douleur vu le plaisir qu’il prend à te voir subir le courroux des autres en ces lieux malsains … Tu t’arrêtes soudain, le regard écarquillé. Là où tu pensais en avoir déjà trop vu, ou plutôt trop senti, tu repères un mal être persistant, une grande peine et une tristesse permanente. En un instant, celui qui craint pour sa vie et celles des autres, l’angoisse que son don n’annihile des dizaines de personnes à la volée, celui-là prend le dessus. D’un coup, chacun se calme et tu sens son mal être se répandre. Tu le sens aussi en toi, impossible à contrôler. Tu commences à revoir le plus horrible de tous tes souvenirs, ainsi que chaque émotion ressentie en cet instant.

Tu dois faire quelque chose, vite.

Si tu n’agis pas, son mal risque de se répandre et contaminer les autres. Pas sa mutation, mais bien ses émotions ravagées et ravageuses. Alors tu cherches, quelqu’un qui n’est pas encore touché par ce mal, quelqu’un qui se sent trop bien pour être touchée par une émotion négative, et tu la trouve. Elle est peut être ce que tous considèrent comme l’imbécile du coin, incapable de se rendre compte de ce qui se passe autour d’elle, ce que les autres pensent d’elle, mais elle est heureuse comme elle est, malgré le monde pourri dans lequel elle vit. Tu sens la paix en elle, son je-m’en-foutisme à toute épreuve … Et tu te concentres alors sur elle, pour se caler sur son bien-être, la distance avec les problèmes, avec …

Tu prends une bonne inspiration, soulagée.

La jalouse est passée à autre chose – pour l’instant du moins – et celui qui était rongé par ses peurs a trouvé plus intéressant à penser. Les hypothétiques dommages collatéraux ne sont plus et chacun apporte de nouveau sa touche à cet ensemble de pensées et d’émotions, pour retrouver un semblant d’harmonie. Mais pour combien de temps ? Complètement accaparée par ces pensées et les ressentis qui s’entrechoquent dans ta tête, tu ne la vois pas arriver. Ou plutôt, elle ne te voit pas lui foncer dedans … Le résultat est le même, tes livres volent et tu atterris par terre, juste avant que tes bouquins ne claquent sèchement sur le sol. Les regards se posent sur toi et une pensée commune vient t’assaillir : tu es le dernier des boulets. Autant cela ne devrait, en temps normal, pas te gêner … Autant cette fois, tu le ressens avec une puissance et une unité qui te sont peu familières. Alors, par réflexe, et parce que tout le monde s’attend à ce que tu le dises pour passer à autre chose, tu te plies à ce que ces pensées te hurlent et tu lâches, hésitante

— D… Désolée …

Oh que oui, tu es désolée. Désolée d’être le dernier des boulets, désolée de faire honte à ta propre personne, désolée de ne pouvoir satisfaire les attentes de chacun, désolée de tellement de choses que le sucre que tu es pourrait en fondre à cause des larmes qui te montent déjà aux yeux. Alors que tu as quitté la voiture il y a seulement cinq petites minutes.
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Judith Allen

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Message Sujet: Re: Such a mess ... | ft. Judith | Sam 18 Avr - 19:39

Spoiler:

Lunettes de soleil sur le nez – plus pour le style que pour le soleil  -, Judith avançait avec la même assurance que d’habitude. Hors de question de se montrer fatiguée par le rythme de son travail, ni par sa récente rencontre avec sa sœur. Ca n’avait pas été de tout repos et c’était même un brin décevant, mais Judith n’avait pas tout à fait fini avec Regan Allen. Il fallait encore qu’elle se rende à l’adresse qu’elle lui avait donné pour faire un test ADN afin de lui prouver qu’elle était bien une Allen : elle avait prévu de s’y rendre dans la semaine, bien qu’elle ne sache pas s’il lui fallait un rendez-vous, ou s’ils pourraient s’occuper de ça sans. Peut être que Regan les avait prévenu. Elle le saurait le moment venu. Ce test la préoccupait un peu, pour la simple et bonne raison qu’elle n’était pas totalement sûre que le père de Regan soit également le sien. Sa discussion avec elle avait accentué ce doute et sa mère l’avait déçu tellement de fois qu’elle s’attendait à l’être une nouvelle fois. Mais elle était bien décidée à le faire, ce test : c’était le seul moyen de connaître la vérité, et de prouver à Regan qu’elle n’avait rien inventé, et qu’elle n’était pas venu la voir avec cette révélation dans le but de l’arnaquer – elle avait toujours ce détail en travers de la gorge en fait. Elle n’avait rien d’une arnaqueuse, pas vrai ?  

Judith traversa le hall de la fac, lunettes sur la tête à présent, prête à se rendre à son prochain cours, jusqu’à ce que quelqu’un l’arrête d’une manière plutôt violente. Non mais qui était l’imbécile qui avait osé lui foncer dedans ? On la voyait quand même ! Elle portait des talons suffisamment hauts pour atteindre une taille moyenne. C’était pas encore suffisant ? Il faudrait le croire. Et elle n’était pas en faute, du moins, elle en était persuadée. Même si pour le coup, elle n’avait pas forcément fait attention à ce qui l’entourait.

Elle n’aida pas la personne à ramasser ses affaires. Elle estimait que ce n’était pas à elle de se baisser pour quelque chose qui ne lui appartenait pas. Elle se contenta alors de dévisager la personne, l’observant de haut en bas. Jude reconnu rapidement la jeune fille : Eve. Le genre de personne qu’elle nommait de « déserteurs » car ils abandonnaient la fac du jour au lendemain. Judith considérait cette décision comme lâche et faible. C’était un cruel manque d’ambition et elle se fichait bien des raisons de ces déserteurs. Ils n’avaient aucune volonté et elle n’avait pas envie de s’entourer de ceux là. Elle avait déjà rejeté et critiqué Tyler Everwood pour ça et elle avait recommencé avec Eve. Elle avait perdu sa mère, dans l’accident qui avait entraîné la mise en quarantaine de San Francisco et Judith avait affirmé devant elle que ce n’était pas une raison valable pour sécher les cours. S’en suivit une sale histoire : altercations, des excuses inattendues de la part d’Eve. Le plus gros problème, c’était qu’Eve était foncièrement gentille et appréciée par leurs connaissances communes. Tout le contraire de Judith, en fait. Alors, elle décida de se lancer dans un petit jeu, pour faire croire que l’histoire était passée. Elle « pardonna » à Eve et fit croire à qui voulait l’entendre qu’elle allait faire preuve de tolérance. Sauf qu’elle n’avait pas du tout changé d’avis et c’était plutôt drôle de voir qu’elle arrivait à faire croire quelque chose d’aussi gros. Elle se retint alors de l’engueuler, de la prendre à parti dans le hall pour lui faire plus honte encore – elle n’avait rien à se reprocher dans la bousculade – et se contenta de feindre une mine surprise.

« Oh, Eve. »

Sois gentille, Judith, sois gentille et aimable. C’était plus difficile à faire que ce qu’elle l’aurait imaginé. Mais elle allait y arriver. Elle replaça son sac à main sur son épaule, légèrement descendu, et continua sur un air faussement distrait.

« Je regardais pas devant moi non plus. »

Le ton fut un peu plus sec qu’elle l’aurait pensé, en fait. Elle n’était pas douée pour s’imaginer des fautes : mentir était une chose, mais s’accuser de quelque chose dont elle n’était pas fautive en était une autre. Elle décida d’enchaîner alors, en essayant de trouver quelque chose de cohérent à dire.

« Tu es de retour. »

Simple commentaire : Judith n’était pas vraiment douée pour engager la conversation quand elle n’en avait pas forcément envie. Cependant, elle adressa un petit sourire, histoire de faire oublier son ton plutôt sec. Peut être qu’Eve mettrait ça sur le dos du choc : ce n’était jamais agréable de voir une personne lui foncer dedans, après tout. C’était le genre de chose qui mettait de mauvaise humeur, surtout quand on s’appelait Judith Allen.


Dernière édition par Judith Allen le Lun 20 Avr - 20:12, édité 1 fois
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Message Sujet: Re: Such a mess ... | ft. Judith | Sam 18 Avr - 22:10

Ton regard se lève et, petit à petit, tu comprends l’erreur de ton action. Tu n’est pas entièrement responsable, mais faute de ne pouvoir accuser quelques personnes squattant ton esprit, tu restes la seule et unique coupable aux yeux de tous. Effrayée à la simple idée que ton regard ne croise celui de Judith, tu baisses de nouveau les yeux et récupère tes livres. Par des gestes plutôt tranquilles, presque lents même, tu finis par te relever. Le choc n’a pas été si terrible – preuve en est que le mur en face de toi ne s’en est pas écroulé lorsque tu lui as foncé tête baissée dedans – pourtant il t’a bien sonné. Reprenant tant bien que mal tes esprits, tu dois faire face à une nouvelle séries de remontrances mentales, et pas des moindres.

L’altercation avec Judith n’avait laissé personne de marbre, toi la première. Parler de parents, de mort et d’absence dans la même engueulade, ça attirait forcément du monde. Alors, vous voir toutes les deux réunies faisait irrémédiablement remonter quelques souvenirs. Mais le problème n’était pas là, non. Le problème, c’était elle, ou plutôt son esprit. Incapable de la tenir loin des autres en toi, toute sa rancune à ton égard en devenait communicative. Aussi, pendant qu’elle feintait la bonne entente, ses pensées assassines fusaient et se répandaient, comme une trainée de poudre.

Vraiment idiote celle là – Quelle imbécile – Encore un acte désespéré pour se faire plaindre – La fille à papa en a pas encore assez – Ca ne lui suffit pas de nous rappeler qu’elle est riche, faut aussi que les autres passent pour des abrutis … En boucle et amplifié par une espèce de haine commune à son égard, ayant pour origine une demoiselle remontée. Mais tu ne peux leur en vouloir, ni à Judith, ni aux autres. Tu comprends ce qu’ils ressentent, peu importe que cela soit amplifié ou non par une pensée négative, et tu t’en veux toi-même de ne pas tout faire pour éviter cela. Tu aimerais ne pas passer pour une petite bourgeoise pourrie gâtée, paraître aussi simple que tu l’es vraiment, mais tu ne peux pas. Cela blesserait ton paternel, qui a bien d’autres responsabilités que de se soucier de toi, et qui prend encore le temps de s’assurer que tu ne vas pas errer seule en ville durant des heures …

Rongée par ton mal être, celui-ci devient à son tour communicatif. Ton don est par moments une véritable plaie, en particulier lors de ces moments, où il te faudrait être renfermée comme une huitre pour être étanche à toutes ces pensées. Mais tu ne peux pas, tu ne sais pas faire, alors tu subis. Tu prends une bonne inspiration, prend ce qui reste de ton courage à deux mains et annonce finalement :

— Oui …

Soulagée d’avoir finalement pu en placer une – si l’on peut dire – tu te reprends un peu en main et tentes de résister au mieux à ces racontars. Toujours rongée par la culpabilité de tes actes, de ta situation et de ta simple nature d’être – presque – humain, tu veux faire plus. Nouvelle tentative, tu fais un pas vers elle et rajoute :

— Puis-je t’accompagner ?

Référence implicite au cours qui va bientôt débuter, tu espère ainsi la faire passer outre cet incident. Tu ignores comment elle va prendre cette proposition, mais souhaite vraiment qu’elle ne saute pas sur l’occasion pour en rajouter une couche. Subir le regard des autres est une chose, sentir la haine de chaque personne te piétinant moralement en est une autre, surtout quand l’effet en est viral. Enhardie par l’idée de faire mieux, tu oses alors lui poser une autre question, mais pas n’importe laquelle. Comme une nouvelle invitation à te faire lyncher, tu marmonnes, hésitante :

— Comment vas-tu, depuis la dernière fois ?

Oui, tu montres ainsi un réel souci pour sa personne, là où beaucoup verraient des civilités d’usage et l’envie de paraître presque altruiste. Mais toi, tu l’es vraiment. Peu importe les souvenirs que cela lui rappellera, peu importe les réactions et ressentis que cela pourrait engendrer, tu te soucies vraiment d’elle. Car, pour une raison aussi égoïste que logique, tu espères qu’un jour, elle cessera de te haïr, que tu puisses enfin faire un pas sans craindre son courroux ou une pensée commune souhaitant plus ou moins ta disparition.

Et une fois que tu auras le réel pardon de Judith Allen, il restera juste les trois quarts des étudiants et leurs problèmes qui squatteront ta tête en permanence, pour mieux se loger comme un parasite dans l’esprit des autres et qu’il te faudra juguler pour que tout ne parte pas en vrille, encore. Un objectif comme les autres à atteindre quoi, en plus de parvenir à contrôler ta psyché et ne pas rater ton année … Ce qui est en soi déjà bien mal parti.

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Judith Allen

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Judith Allen
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Message Sujet: Re: Such a mess ... | ft. Judith | Lun 20 Avr - 20:12

Eve voulait l’accompagner en cours ? Voilà qui était plutôt curieux. Rare étaient les personnes qui voulaient rester avec Judith en règle générale. Elle avait une notion de l’amitié plutôt particulière et quand elle ne vous portez pas dans son cœur, il était plutôt difficile de lui faire changer d’avis. Peut être qu’Eve en avait envie, ou peut être que le sourire de Judith était crédible, au final. Pour ne gâcher son jeu et continuer la mascarade, elle était forcée d’accepter. Ce serait un bon entraînement pour la suite, soit dit en passant. Que ce soit avec Eve ou avec son patron, ce juge détestable, elle était obligée de faire semblant. Avec Eve parce que ça l’amusait, avec son patron pour garder son boulot. C’était deux situations différentes mais qui revenaient au même point : sourire sur commande.

« Bien sûr. »

D’un signe de tête, un petit sourire figée sur son visage, Judith indiqua à Eve de la suivre dans les escaliers pour rejoindre leur amphithéâtre. Avec un peu de chance, elles arriveraient légèrement en retard, juste un peu avant le professeur, et tout le monde pourrait voir que Judith se comportait bien avec Eve, qu’elle savait faire preuve de tolérance de temps en temps. Au fond, elle se fichait bien de ce que les étudiants pouvaient penser d’elle. Mais se mettre toute une promotion à dos juste à cause d’une personne n’était jamais très bon pour l’avenir et si Judith devait travailler avec un groupe inconnu dans un futur proche, elle ne voulait pas que l’altercation eue avec Eve ait un quelconque effet sur leur manière de travailler. Certains étudiants étaient tellement puériles qu’ils seraient capable de l’exclure volontairement juste pour faire baisser sa moyenne. Judith le savait très bien : elle était la première à le faire quand elle se trouvait face à quelqu’un de plus doué qu’elle. Elle ne voudrait pas voir ses propres techniques se retourner contre elle : il fallait donc reprendre le contrôle de cette situation. Et le seul moyen d’y arriver était de créer l’illusion de s’être excusé et de vouloir apporter son aide à Eve. Même si elle était l’exemple type de personne que détestait Judith : altruiste, gentille, fille de bonne famille, un père présent. Elle devait oublier ces détails là, impérativement.

Eve lui demanda alors comment elle allait, depuis la dernière fois. Judith réfléchit un instant en essayant de se rappeler quand était-ce la dernière fois qu’elle avait vu Eve : ça lui paraissait loin, déjà. En même temps, rien qu’en une petite semaine, il s’en était passé des choses dans la vie de Judith. Elle avait enfin parlé à sa sœur inconnue, lui révélant son existence par la même occasion, et l’arrestation de leur mère. Tout ne s’était pas passé à merveille mais ça aurait pu être pire, vu la personne. Après tout, Regan Allen était une mercenaire et avait une arme sur elle. Elle aurait pu faire taire Judith d’un simple geste, et ainsi la rayer de sa vie d’une manière plus radicale. Judith tenait ce discours optimiste de ses colocataires, après avoir erré toute la soirée qui suivit dans l’appartement, en se posant une multitude de question. Elle ne pouvait pas dire qu’elle allait bien : son boulot était chiant, son patron était chiant et elle ne pouvait pas réussir ses examens autant qu’elle l’espérait parce qu’elle ne se donnait plus à cent cinquante pour cent dans ses études. Sa sœur l’avait plus ou moins rejeté et elle ne verrait pas son père pour la première fois avant un bon moment, parce que celui-ci ne se trouvait pas à San Francisco. Elle était obligée de revoir toute sa vie depuis que sa mère avait été arrêtée et depuis qu’elle avait appris ce mensonge sur la prétendue mort de son père. Et merde, pourquoi pensait-elle à tout ça maintenant ? Pourquoi se sentait-elle aussi mal, tout d’un coup ? Elle qui était énervée l’instant d’avant, à cause de la bousculade, passait maintenant par une tout autre émotion qui n’était pas la bienvenue à la fac. Les faibles se faisaient toujours détruire, ici. Il fallait rester forte.

« Ca va. Et toi ? »

Judith n’était pas vraiment habituée à poser cette question en retour, mais elle n’avait aucune envie de s’étendre sur sa vie et ses problèmes. Oh, elle pourrait évidemment lui faire croire qu’elle avait un boulot génial, que travailler avait changé beaucoup de choses et qu’elle appréciait cette indépendance. Des mensonges qu’elle servait à pas mal de gens et qu’elle finirait peut être à exposer à Eve aussi. Mais elle avait envie de jouer l’oreille attentive, et la laisser parler si elle le souhaitait. En général, quand Judith demandait à une personne si elle allait, ce n’était pas qu’elle se souciait vraiment de son humeur, non, c’était plus pour pouvoir partager son état à elle, qu’il soit bon ou mauvais. Elle réservait les bonnes nouvelles aux gens qu’elle appréciait peu, étalant ainsi son bonheur et les mauvaises à ceux qui seraient capable de l’aider évidemment, ce qui était un cercle plutôt restreint, au final, mais dont Judith se contentait.

« Tu te sens prête à revenir pour de bon ? »

Ouais, elle aimait bien remuer le couteau dans la plaie. Avec une petite voix mielleuse en plus et un faux sourire compatissant.
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Such a mess ... | ft. Judith Vide

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Message Sujet: Re: Such a mess ... | ft. Judith | Mar 28 Avr - 20:17

— Ca va.

Dire que « ça va » est un mensonge, un vrai de vrai. Parce que tu ne sais toi-même pas comment tu vas. Au moment où elle t’a posé cette question, des dizaines de réponses te sont venues en tête dans l’instant, mais aucune venant de toi. A force de t’approcher d’une zone où la population est dense, tu te sens partir. Non, tu ne vas certainement pas tomber raide ou autres joyeusetés, mais ton esprit … Pas loin ! Alors tu as répondu ce que la majorité tend à dire au quotidien, guidée par cette volonté qui en arrive même à te voler la parole. Encore heureux que tu n’aies pas répondu pour un dépressif, tu aurais eu l’air de quoi à te mettre à chialer pour rien en face de celle qui n’attend peut être que ça ?

Enfin, ce qu’elle attend de toi t’est abstrait et, pour tout avouer, il s’agit malheureusement du dernier de tes soucis. Car voilà qu’elle pose une autre question, qui se perd malheureusement dans les méandres de ton inconscient. Tu penses trop, beaucoup trop, et il te faut un moment pour finalement répondre, absente :

— Oui … Non … Peut être … Je … Je l’ignore …

Quelle était la question déjà ? Il y en a tellement dans ta tête que tu pourrais avoir de nouveau répondu à côté. Peut être attendait-elle la deux-centième décimale de Pi, ou peut-être souhaitait-elle savoir si tu accepterais une sortie entre filles en ville … Au final, cela n’a même plus d’importance, tu es déjà si loin que même ton regard est complètement ailleurs. Tu finis par trouver deux places libres et en prends une. L’amphithéâtre est bondé et il va être difficile de tout comprendre. Il va être encore plus difficile de tous les comprendre.

Comme les autres étudiants, tu sors de quoi noter. Au moment où le type prend parole, tu te mets à griffonner quelque chose ressemblant vaguement à ce qu’il énonce. D’un coup, ton crayon se perd dans un coin de la page et tu te mets à dessiner un petit quelque chose, n’importe quoi. La seconde d’après, te voilà de nouveau à reprendre le cours, cette fois en italique ! Heureusement que personne ne gratte sur ta copie, sinon tu serais vite cataloguée schizophrène accomplie !

Une fois remplie, ta copie ne ressemble vraiment à rien. Toi qui étais si soignée et attentive, que t’es-t-il donc arrivé ? Trop difficile à l’expliquer maintenant, n’est-ce pas ? Et plus tard, seras-tu de nouveau toi-même pour pouvoir lâcher quelques mots qui seraient finalement les tiens ? Hélas, tu n’as même pas le luxe de te poser ce genre de questions qu’il faut déjà se lever. Combien meurent déjà de faim – pas que tu l’ignores, mais la conséquence directe te touche de plein fouet – et se hâtent de sortir de l’amphi ? Comme emportée par le flot, tu suis tout le monde jusqu’à la sortie de la salle où tous se dispersent. En deux petites minutes à peine, tu retournes finalement à la réalité. Bien entendu, tu peux encore en sentir beaucoup à travers chacun de tes sens, chacune de tes pensées, mais le constat est flagrant : tu es de nouveau et enfin capable de raisonner simplement, sans que la salle entière ne te suggère le contraire.

Désorientée par ce dur retour d’où tu pouvais bien être perchée, tu ne vois pas ta camarade de classe. Est-elle partie, ou encore dans la salle ? Tu l’ignores. Il est rare que tu perdes des gens de vue – ou de pensée – et tu te retournes, plusieurs fois, comme si elle pouvait apparaître dans ton dos à tout moment. Finalement, tu lâches, hésitante :

— Judith ?

Si jamais elle se trouve là, derrière toi, elle va vraiment te filer une crise cardiaque ! A combien d’autres serait-elle capable de filer une telle frousse dans la même seconde, en retour de flammes direct de ce que tu ne contrôles définitivement pas ? A cette pensée, tu as le malheur de compter … Et te voilà déjà repartie à compter les chèvres et autres caprins, tel un berger lui-même possédé par un mouton de Panurge, grégaire à en mourir.

Quelle plaie tu es quand tu t’y mets !

[ HRP : J'ai volontairement fait l'ellipse du cours, car je ne savais trop quoi dire --' ... Si jamais ça te gêne, n'hésite pas à me le dire ^^
PS : Désolée pour le temps de réponse :/ ]
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Judith Allen

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Judith Allen
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Message Sujet: Re: Such a mess ... | ft. Judith | Mar 5 Mai - 20:53

Spoiler:

Judith regarda Eve un instant, un peu perplexe. Pourquoi n’arrivait-elle pas à répondre clairement à une simple question ? C’était pourtant pas compliqué. Alors certes, Jude préférait de loin ce genre de réponses, courtes, sans détails qui ne l’intéressaient pas. Mais le fait qu’Eve n’avait pas pu lui dire si oui ou non elle allait revenir définitivement l’agaçait tout autant que si elle s’était lancée dans une grande explication. Heureusement, les filles arrivèrent vite à leur cours et Judith n’eut pas à se poser plus de questions. Elle se contenta d’un air faussement compatissant. Ce n’était pas personnel, sur le coup : elle était juste incapable de compatir à qui que ce soit, ses propres problèmes lui suffisant.

Les deux filles s’installèrent ensembles, Judith étant bien décidée à montrer à tout le monde qu’elle était capable de faire des efforts. Les amadouer pour pouvoir en profiter un jour, c’était vraiment une idée fabuleuse. Le meilleur moyen de continuer ses études sans coups-bas de la part d’autres élèves, sans qu’un ami d’Eve – ou une simple connaissance plus compatissante qu’elle – décide de venger la jeune fille en s’attaquant à Judith. Elle ne regrettait en rien l’altercation qu’elle avait eu avec elle, mais ça avait pris de telles proportions ! Elle se demandait parfois si elle était réellement parmi des étudiants, ou s’ils n’étaient pas encore lycéens – voire collégiens – dans leurs têtes. Certes, elle avait minimisé la mort de la mère d’Eve, mais sa propre mère était une mutante, elle ne la reverrait certainement plus et elle était encore là, à suivre les cours normalement, non ? Eve pouvait bien faire autant. Elle se fichait complètement du mal que cela pouvait lui faire, en faisant remonter ce souvenir à la surface. Jude n’avait fait que constater des faits, et dire ce qu’elle pensait.

Le cours commença et Judith se concentra uniquement sur le professeur, comme à son habitude. Ses études la passionnaient en général et elle mettait un point d’honneur à être assidu en cours et à être la meilleure. Elle ne culpabilisait pas à afficher clairement sa réussite, ni à se montrer compétitrice. La vie ne lui avait jamais souri et elle réussissait enfin quelque chose, autant le faire savoir, non ? Alors qu’elle prenait des notes, son regard fut attiré par la feuille d’Eve. Ecoutait-elle vraiment le cours ? Visiblement, non. Judith leva les yeux au ciel, désespérée par ce manque de motivation de sa part. Finalement, elle avait sa réponse à sa question : Eve ne semblait pas avoir réellement envie de revenir définitivement à la fac. Une personne en moins, une candidate en moins, ce n’était pas Jude qui allait s’en plaindre. Alors, elle reprit sa prise de note, pestant déjà d’avoir raté quelques éléments.

Tous les étudiants – ou presque – se levèrent en même temps, signe de la fin du cours. Cette synchronisation épatait à chaque fois Judith, mais pas dans le bon sens : c’était tous des moutons. Elle, elle avait pris pour habitude de ranger tranquillement ses affaires, pour ne pas suivre cette masse d’élèves qu’elle détestait pour la plupart. Elle s’était fait avoir plusieurs fois, se retrouvant alors bousculée d’un peu tous les côtés. Elle détestait ça, et prendre son temps n’était pas une mauvaise chose : alors que certains oubliaient des stylos, ou des portables négligemment posés sur leur table et revenaient en courant les chercher, Judith n’oubliait jamais rien, au moins.

Elle vit à peine qu’Eve s’était levée avant elle, suivant alors les étudiants à la sortie. Judith finit de ranger ses affaires et récupéra sa grande pochette, dans laquelle elle mettait toutes ses feuilles de cours, et laissa volontairement ses notes en dehors, posée dessus. Elle cala son sac sur son épaule et la pochette contre elle : la voilà prête à sortir, à son tour, bien après la première vague. A peine fut-elle sortie qu’elle entendait son prénom, d’une voix un peu hésitante, perdue. Elle soupira et se dirigea vers Eve, en lui touchant l’épaule. Elle se planta alors devant elle.

« T’es sûre que ça va ? Sérieux, tu as un visage à faire peur. Tu devrais peut être penser à consulter. »

Judith était sincère, sur le coup, même si ce n’était pas par gaîté de cœur qu’elle le lui conseillait. C’était surtout pour qu’elle ne soit pas un danger pour autrui, en particulier Jude. Mais ça, Eve n’était pas censée le savoir. Elle avait même conscience d’être mauvaise, en disant ça, et ça ne la dérangeait absolument pas. Son regard finit par aller de ses notes qu’elle tenait contre elle et vers Eve. Elle reprit alors la parole, faisant preuve d’un effort quasi-surhumain pour ce qu’elle s’apprêtait à faire.

« Enfin, j’ai vu que tu n’étais pas très concentrée en cours, alors … C’est quelque chose que je fais rarement et ça s’appelle reviens, évidemment. »

Judith tendit ses notes de cours à Eve avec un petit sourire un brin supérieur. En vérité, c’était quelque chose qu’elle ne faisait jamais, et elle était bien reconnue pour. Elle ne faisait pas ça pour l’aider, juste pour surprendre tout le monde un instant. Elle ne le referait pas mais raconterait volontiers qu’elle avait donné ses notes parce qu’il fallait bien aider quelqu’un dans le besoin, de temps en temps. Et qu’il s’agissait soi-disant d’une manière personnalisée pour s’excuser, ce qui  n’en était rien. Elle faisait juste un investissement sur son avenir d’étudiante, pour prévenir d’éventuelles représailles qui gâcheraient son parcours.
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