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Final Act [Part I] [Terminé]

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Détenue 47

Narrator

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Détenue 47
Narrator
Message Sujet: Final Act [Part I] [Terminé] | Dim 8 Fév - 14:24

Dernier Acte - Première partie


La rencontre entre la Détenue 47 et Eryn Blake fut brève, mais instructive…
Quelques secrets de la Neo Corp. sont éventés.

Les tristes conditions d’expérimentations à Alcatraz sont dévoilées. La solitude glaciale des cellules, les doses dangereuses de Neo Serum injectées, les prises de sang constantes, les expériences hasardeuses et, sans oublier, le triste sort réservé aux mutants qui ne survivaient pas. Ces derniers, plutôt qu’obtenir une sépulture digne de ce nom, plutôt que d’être rendus aux familles, se voyaient automatiquement sacrifiés pour la science, disséqués sans vergogne et outils des expérimentations, même par-delà la mort…

Le fait est là.
C’en est assez pour Sonya Ashlow.
C’en est assez pour avouer qu’elle irait trouver Gallagher. Mal en point, plus instable que jamais, elle s’était dirigée vers la Neo Tower. Eryn a essayé de la retenir, d’en savoir plus, seulement pour subir la fusion, ses cellules ébranlées par le Neo Serum qui circule dans les veines de la Détenue 47.

Elle se réveille et, les heures se sont probablement écoulées.
Et il est grand temps d’agir.

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Eryn Blake

Mutation Sensor

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Eryn Blake
Mutation Sensor
Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Dim 8 Fév - 15:34

Le contact humide du sol délabré sous sa peau, de la poussière rendue poisseuse par une averse printanière, furent les premières sensations qui accueillirent Eryn alors que ses paupières papillonnaient, chassant le flou de sa vision. Une migraine lancinante pointait le bout de son nez.

Puis son cœur s’emballa.
Eryn se redressa d’un coup, jetant des regards alertes autour d’elle. La ruelle était déserte et un crépuscule rougeoyant projetait ses inquiétantes lumières sur la Seamy Area. Elle se traîna jusqu’au mur le plus proche, saisit son arme et écouta attentivement, cherchant à reprendre ses esprits par la même occasion.

Elle ne savait pas ce qui la surprenait le plus : la chance qu’elle avait eu de ne pas avoir été importunée pendant qu’elle avait été inconsciente, ou bien l’issue de sa rencontre avec la mystérieuse Détenue 47… Elle doutait, aussi de la véracité des dires de la mutante vengeresse et instable. L’image du visage hanté de Sonya dansait encore dans l’esprit d’Eryn ; son regard fou, le pli affolé de ses lèvres, la souffrance qui déformait ses traits… Elle n’en avait plus pour longtemps. Sa mutation et le Neo Serum la rongeaient peu à peu, et les fluctuations explosives qu’Eryn avaient ressenties en palpant mentalement l’état de la mutation de son interlocutrice étaient des plus inquiétantes. D47 ne survivrait probablement pas à sa prochaine crise.

Le temps pressait.
Eryn se remit sur pieds, hésita un instant à repasser par sa planque pour prendre le reste de son équipement. L’urgence de la situation la faisait frémir, mais la dangerosité de l’entreprise l’inquiétait tout autant pour sa survie. L’empressement finit par prendre le dessus et elle se dirigea d’un pas résolu vers la Neo Tower, dans l’espoir d’y  rattraper – voire d’y devancer – D47.

Il était temps, aussi, de faire jouer quelques faveurs.

Bien entendu, le plan d’Eryn était loin d’être abouti ; une brume d’incertitude faisait courir des frissons glacés sur la peau de l’ex-membre des forces spéciales, et l’appréhension tendait tous ses muscles. À vrai dire, elle était globalement incertaine de ce qu’elle allait faire, et avancer à l’aveuglette ne faisait pas partie de ses habitudes. La seule chose qui la motivait en cet instant, c’était l’impérativité d’échanger quelques mots avec Jeffrey Gallagher avant que Sonya ne lui mît la main dessus, ou qu’elle fût exécutée en essayant. Après tout, c’était l’occasion rêvée : la confusion que génèrerait l’ancienne détenue serait un nuage de fumée parfait pour qu’Eryn pût se glisser jusqu’aux sommets de la Neo Corp. Encore fallait-il arriver à temps…

La nuit était tombée, sur San Francisco.
Eryn s’était faufilée non sans mal dans la Bright City et observait depuis une ruelle l’entrée de la tour. Les accès semblaient nombreux (garages, entrées de service, entrée principale) et elle commençait à regretter d’être venue seule. N’aurait-elle pas pu contacter Caesius, ou encore, Dawn ? Elle aurait pu, en dernier recours, envoyer ce dernier en reconnaissance, qui sait, demander à Charlotte Hawkins de descendre ? Avec un peu de chance, ces deux-là se connaissaient…

Mais non, elle n’avait pas vraiment les moyens de les contacter en de si brefs délais et, elle demeurait seule, tapie dans l’ombre toute relative d’une ruelle, à jeter des coups d’œil alertes autour d’elle sans parvenir à prendre une décision décente. Les minutes s’égrenaient dangereusement, et le calme ambiant n’était pas pour la rassurer : si D47 n’était pas encore-là, était-ce une bonne chose, ou une simple erreur ? Et si jamais la diversion qu’elle représentait ne venait pas, ne se jetait-elle pas tout bêtement dans la gueule du loup ?

Pourtant, son instinct lui hurlait que la tempête approchait, qu’elle s’abattrait avec une violence suffocante sur San Francisco, sur la Neo Tower.

Enfin, la chance lui sourit.
Une silhouette couronnée d’un chignon blond impeccable apparut. Silhouette curieusement familière qu’Eryn avait bel et bien reconnue. Lançant un regard fébrile autour d’elle, maudissant les rares passants et les agents de sécurité, elle décida de patienter, de suivre un chemin parallèle à celui que Charlotte prendrait pour rentrer chez elle. Heureuse d’avoir mémorisé bien des informations à propos de la secrétaire, elle se positionna, arme en main, pour l’attendre au croisement d’une rue, un quelques centaines de mètres plus loin.

Les pas s’approchaient, les talons claquants sur le sol d’un rythme régulier.
Eryn s’imposa le calme, tenta de ralentir sa respiration et se concentra. Le tout était de ne pas être vue, soit, mais aussi de ne pas terroriser Charlotte et l’empêcher d’attirer l’attention. Les solutions n’étaient pas tellement nombreuses…

Elle attendit que les pas arrivassent à son niveau, que la silhouette élégante la dépassât, guettant le fier profil de miss Hawkins, histoire de s’assurer de son identité. Puis Eryn entra en mouvement, aussi vive que lui permettait sa jambe fatiguée – si la blessure avait bien cicatrisé, le rétablissement n’était pas total – attirant Charlotte en arrière, une main sur son épaule, l’autre couvrant sa bouche pour lui éviter toute exclamation de surprise.

« Chut. C’est Eryn Blake. »

S’assurant d’abord que Charlotte ne sonnerait pas l’alarme, Eryn consentit ensuite à la relâcher, puis s’intéressa brièvement à la rue principale, espérant que personne n’avait repéré son petit manège aux allures de kidnapping. Dans le fond, elle enlevait effectivement Charlotte, mais le concept était plus relatif.

L’ex militaire hésita un instant à sortir son arme, mais se ravisa, décidant de n’user de la force qu’en dernier retour. Il fallait d’abord tester la valeur de la parole de Charlotte Hawkins qui, de toute façon, avait tout intérêt à l’amener à son patron. Hé, ça lui vaudrait même une promotion, de réussir là où les agents de terrain échouaient !

« C’est le moment de tenir parole », annonça Eryn de but en blanc.

Autant ne pas y aller par quatre chemins.
Elle fixait Charlotte, clairement menaçante et déterminée : « non » n’était pas une réponse envisageable, et elle se fichait bien des états de conscience de la blonde. Bien entendu, une fois qu’elle lui aurait annoncé, aussi sèche que concise, que son adoré patron courait un grave danger, peut-être la fidèle secrétaire se montrerait coopérative ?

Comme d’habitude, Eryn se montrait avare en palabres ; mais son attitude trahissait pour une fois l’impatience.
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Charlotte G. Hawkins

Big Boss Secretary

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Final Act [Part I] [Terminé] Vide

Charlotte G. Hawkins
Big Boss Secretary
Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Lun 9 Fév - 17:30

Si Charlotte détestait bien une chose, c’était les réunions qui s’éternisaient en fin d’après midi. Elle ne rechignait pas devant le travail, jamais, mais rester là à écouter les autres était parfois d’un ennui ! Malheureusement, Charlotte était souvent chargée de faire le compte-rendu de ces réunions, elle devait donc y rester jusqu’à la fin et n’avait pas la possibilité de s’éclipser, à moins d’un problème ailleurs. Des baies vitrées donnant sur la ville, elle regardait la nuit tomber en se disant qu’elle rentrerait encore de nuit. Encore une chose qu’elle n’aimait pas, surtout en ce moment avec une détenue en cavale, et les risques de se promener seule en pleine nuit. Avant, elle s’arrangeait pour prendre sa voiture, mais celle-ci prenait désormais la poussière dans le sous-sol servant de garage de son immeuble : les économies de carburants étaient assez drastiques et malgré son poste, elle n’en avait pas le privilège – de toute façon, le bus et tramway ne la dérangeaient pas tant que ça en journée.

La réunion finit par se terminer, après un dernier discours sur les drones et leur progrès. Tous les employés se gardèrent de poser des questions supplémentaires, tous ayant hâte de rentrer. Charlotte dû néanmoins repasser dans son bureau pour récupérer ses affaires et vérifier ses mails pour voir le travail qu’elle aurait à faire le lendemain en arrivant. Elle prit soin d’éviter le bureau de Gallagher, au cas où celui-ci aurait une demande de dernière minute. Mais il avait été présent lors de la réunion alors, s’il avait voulu quelque chose, il aurait arrêté Charlotte tout de suite, du moins c’était ce qu’elle supposa.

Dans l’ascenseur, elle croisa quelques collègues avec qui elle discuta le temps de descendre. Elle se regarda rapidement dans le miroir : son chignon du matin était resté impeccable – ce qui n’était pas un exploit pour elle – mais ses cernes étaient apparentes. Elle avait l’air extrêmement fatigué et elle n’était pas sûre que son fond de teint arrange quelque chose. De toute façon, c’était la fin de la journée, et elle ne risquait pas de sortir ce soir. Elle ne rêvait que d’une chose : un bain, un film, et une bonne nuit de sommeil. Peut être même qu’elle arriverait à dormir d’une traite, sans se soucier de ses habituels tracas quotidien : la quarantaine, les responsabilités du boulot, sa conscience qui la travaillait, la mission que lui avait confié Gallagher avec Eryn Blake … Au pire, le somnifère était un allié redoutable dans ces moments là.

La fraîcheur du soir se faisait sentir, dès qu’elle sortit de la tour de la Neo Corp. Elle quitta ses collègues et se mit en route vers son appartement, d’un pas pressé. Elle regrettait le choix des talons, qui ne la faisait pas avancer aussi vite qu’elle le voulait. Son immeuble n’était pas loin, à vingt minutes de marche peut être, en courant à moitié. D’habitude, elle prenait un bus mais elle savait qu’à cette heure ci, elle mettrait plus de temps à l’attendre que faire le trajet à pied. Alors, même si elle appréhendait un peu les rues, elle relativisait : ce n’était pas non plus la Seamy et les patrouilles de Peacekeeper étaient régulières. Elle avait fait le chemin des tas de fois alors elle ne craignait pas grand-chose. C’était peut être une conclusion trop hâtive ce soir.

Mentalement, elle élaborait déjà son planning du lendemain matin : rédaction du compte rendu, signature par le patron, puis rédaction de divers dossiers en cours. Mains serrées contre elle pour essayer de se couvrir du vent froid, malgré son long manteau épais, elle avançait d’un pas sûr et rapide. Aussi, elle ne vit rien arriver.

Une force la poussa en arrière : Charlotte laissa échapper un cri, terrifiée, mais il fut étouffé par la main plaquée contre sa bouche. Elle ne put se débattre, n’ayant pas la force physique pour contrebalancer celle de la personne. Son cœur battait fort, et sa respiration s’accéléra. Elle vit presque toute sa vie défiler devant elle, jusqu’à ce que la personne s’identifie. La pression retomba rapidement : elle se doutait qu’Eryn Blake n’allait pas lui faire de mal, ce serait déjà fait depuis le temps. Aussi, elle ne fit aucun bruit, et ne tenta rien de stupide : elle l’avait déjà vu à l’œuvre et savait pertinemment qu’elle ne gagnerait pas. Eryn finit par la relâcher et Charlotte poussa un léger soupir, soulagée quand même de ne pas devoir faire face à une armoire à glace, ou pire, et qu’elle ne se décide pas à l’emmener on ne sait où. Non, elles restaient dans une petite ruelle sombre, Charlotte arrivait à peine à voir la mutante. Mais elle se doutait bien que cette « visite » n’était pas un hasard total.

Alors qu’elle essayait de se remettre de ses émotions, lissant machinalement sa jupe, Eryn ne perdit pas une minute, et elle prononça les mots qui hantaient toujours Charlotte depuis leur première rencontre. Elle savait que la jeune femme finirait par venir la voir et réclamer son dû, mais elle avait espéré que la quarantaine prenne fin avant. Elle leva alors la tête vers elle, l’air sérieux : elle appréciait la franchise d’Eryn. Elle aurait pu tourner autour du pot, en lui posant diverses questions sur sa vie, sur comment elle allait. Mais ce n’était clairement pas son genre, ce qui était mieux ainsi. Charlotte soupira à nouveau : elle avait peur de ce qu’elle allait lui demander. Elle n’avait pas pour habitude de se défiler et souhaitait réellement respecter sa parole, parce que la mutante l’avait aidé malgré ses réticences. Seulement, si elle lui demandait quelque chose du genre assassiner son patron, c’était un peu hors de sa portée. Si Eryn n’était pas raisonnable, Charlotte se verrait obligé de négocier, ou de refuser. Elle acquiesça cependant.

« Que voulez-vous ? »

La blonde n’avait pas non plus envie de passer par les habituelles formules de politesse en lui demandant comment elle allait, si l’hiver n’avait pas été trop rude ou autre chose futile pour la situation. Autant être tout de suite fixée, et aviser rapidement. Elle pouvait déjà oublier son bain du soir, elle le savait. Mais cette nouvelle rencontre était peut être l’occasion de se sortir elle-même de l’impasse dans laquelle elle se trouvait, et offrir à Gallagher ce qu’il voulait. La seule chose qui la freinait réellement, c’était sa conscience : elle n’avait pas réellement envie de trahir cette femme qui n’avait rien demandé et qui était déjà ses propres problèmes. Son boulot comptait beaucoup, certes, mais elle ne savait pas encore jusqu’à quel point.
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Eryn Blake

Mutation Sensor

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Final Act [Part I] [Terminé] Vide

Eryn Blake
Mutation Sensor
Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Lun 9 Fév - 21:36

La coopération de Charlotte permit à Eryn de sonder les alentours de façon un peu plus poussée, et surtout à guetter l’éventuelle apparition de la Détenue 47. Cette dernière devait bien se trouver dans les parages, sinon, tout son plan tombait à l’eau…

Rêvait-elle, ou miss Hawkins avait-elle laissé tomber sa politesse excessive ? Eryn ne savait pas si elle devait prendre cela comme un signe alarmant ou une bénédiction ; elle n’avait certes pas de temps à perdre, mais, si Charlotte lui tendait un piège ? Ignorant l’inquiétude qui nouait les tripes, Eryn tâcha de garder la tête froide. Finalement, sortir son Beretta lui semblait plutôt pertinent, ne serait-ce que par précaution (même si la dimension intimidante de ce geste était un plus). Et puis, un silence anormal se nichait dans les moindres recoins de la ville, ou bien imaginait-elle cette atmosphère curieusement ouatée ?

Comme à son habitude, Eryn n’y alla pas par quatre chemins ; son regard intransigeant vint trouver celui de la secrétaire et elle lâcha, d’un ton qui ne trahissait aucune émotion :

« Il est temps de payer une petite visite à votre boss. »

Là, l’imagination de Charlotte pouvait commencer à galoper vitesse grand « v ». Autant dire que, le geste joint à la parole pouvait laisser présager le pire. Or, Eryn n’était pas vraiment encline à dévoiler à la célèbre secrétaire que la Détenue 47 pourrait éventuellement les devancer pour assouvir son désir de vengeance. Après tout, Charlotte n’était pas le genre de personne à garder la tête froide en cas de danger.

Il fallait mettre les points sur les « i » avant toute chose.
Tout en indiquant à Charlotte de reprendre le chemin de la Neo Tower, Eryn demanda, acide :

« Notre conversation est-elle restée secrète comme promis ? »

Se disant, elle scrutait le visage de Charlotte, guettant la moindre réaction, l’ébauche d’une réponse ou d’un mensonge. Que valait vraiment la parole d’une employée de la Neo Corp., maintenant qu’elle savait ce qui se tramait à Alcatraz ?

Une fureur brûlante parcourait les veines d’Eryn, tandis qu’elle pensait aux mutants capturés. Elle était pour leur arrestation afin de lever la quarantaine sur ceux qui pourraient sortir, mais les expérimentations barbares ? Carter leur rendait bien plus service en les exécutant purement et simplement. Amère, Eryn faisait de son mieux pour ne pas laisser son courroux la submerger, pour ne pas écraser son poing sur la si jolie figure de la blonde.

Six mois c’étaient écoulés depuis leur première rencontre.
Six mois que Charlotte avait passé bien au chaud dans sa tour, tandis qu’Eryn survivait dans les bas-fonds de la zone. Six mois que Charlotte participait à la factice utopie de la Bright tandis que les morts se multipliaient parmi les gens recherchés. Six mois, dont deux n’avaient été qu’un hiver impitoyable, balayant les plus faibles, tuant aussi certainement que les hunters qui menaient leur traque.

Oui, Eryn avait beau essayer de conserver son masque glacial, l’ardeur de sa colère illuminait ses prunelles d’une lueur mauvaise, d’une menace tacite.

Alors Charlotte n’avait pas intérêt à lui mentir.

À mesure, aussi, que les sentiments ravageurs enflaient dans sa poitrine, Eryn était de moins en moins certaine de parvenir à un équilibre. Quelle que fussent ses choix, le moment viendrait où, fatalement, elle les regretterait. Et pour cause. Gallagher était le bienfaiteur de la ville ; il payait le salaire d’Aria, il négociait les livraisons de l’extérieur, il finançait des travaux d’infrastructure massifs pour optimiser la survie des personnes encore saines… Maximisait-il son profit dans la foulée ? N’était-ce qu’une fulgurante ascension vers le sommet du pouvoir ?

Et si Eryn lui posait les questions en face, le baiser glacial du canon de son flingue sur la tempe, aurait-il le culot de mentir ?

Finalement, elle devait admettre que le PDG à la réputation excentrique l’intriguait. Quelqu’un qui consacrait autant de moyens pour la retrouver devait bien avoir des motivations plus subtiles qu’on pouvait le croire au premier abord. Mais Eryn pouvait-elle se parer d’un masque de juge et bourreau ? Pouvait-elle, à l’instar du lieutenant Carter, décider de ce qui était le mieux pour leur patrie, pour San Francisco ? Éliminer ou épargner, était-ce dans ses cordes ?

Malgré ses nouvelles résolutions, Eryn demeurait avant tout un chien de l’armée, qui courbait l’échine et obéissait aveuglément aux ordres. Et si, finalement, Gallagher lui promettait un nouveau genre de servitude ? Si elle trouvait chez lui un nouveau maître, pour servir un dessein supérieur ?

Incertitude, incertitude.
Comme les sentiments qui menaçaient à tout moment de la submerger, les questions qui hantaient Eryn tourbillonnaient inlassablement, l’étourdissant. Ses résolutions s’étiolaient, pour donner naissance à d’autres optiques, pour ensuite s’effacer à leurs tours, entamant ainsi une longue valse vertigineuse au rythme inégal.

Eryn ne laissa pas transparaître son désarroi.
Elle affichait cette mine résolue et sévère, gardait les lèvres pincées, laissait sa prise se resserrer sur son Beretta dont le canon pointé vers le sol tremblait légèrement. Le masque de certitude glacée ne quitta pas ses traits. D’un ton sec, elle insista :

« Alors ? »

Ses sens étaient toujours à l’affût de menaces invisibles, son curieux pouvoir explorait comme à tâtons les environs, s’attendant à tout moment à ressentir une vague de mutation, cette déferlante troublante que provoquait le passage de la Détenue 47. Malgré elle, cette recherche la distrayait quelque peu, lui donnant, vaguement, des airs absents. Mais n’en déplaise à Charlotte, elle n’était pas la seule à avoir une fonction multitâches et Eryn attendait la réponse de la secrétaire, lui réservant son intransigeant jugement.
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Charlotte G. Hawkins

Big Boss Secretary

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Final Act [Part I] [Terminé] Vide

Charlotte G. Hawkins
Big Boss Secretary
Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Mar 10 Fév - 16:33

Charlotte fronça les sourcils : payer une petite visite à son boss ? Qu’est ce que ça voulait dire ? Eryn allait-elle le tuer ? La secrétaire ne voyait que ça de probable, et ça l’inquiétait. Elle ne voulait pas être complice du meurtre de son patron. Elle l’appréciait, malgré tout ce qu’il pouvait lui faire subir, tout ce qu’il avait fait, et elle le respectait. Elle ne se pardonnerait jamais si Eryn tentait quoique ce soit à cause d’elle. Mais en même temps … Gallagher ne lui avait-il pas demandé de trouver un moyen de ramener Blake dans leurs bureaux ? Il lui avait laissé le champ complètement libre, à condition qu’elle y arrive. Alors, peut être qu’il avait prévu le coup, renforçant la sécurité de ses appartements. Charlotte ne voyait pas comment le prévenir de cette arrivée imminente, Eryn ne lui laisserait sûrement pas prendre son portable de toute façon. Il faudrait qu’elle improvise, et elle espérait fort qu’il ne lâcherait pas quelque chose du genre « Bravo, mission accomplie » à son égard et en présence d’Eryn.

« Vous n’allez pas tenter quelque chose de stupide, n’est ce pas ? »

Autant s’en assurer tout de suite, même si Charlotte avait déjà pris sa décision : elle conduirait Eryn là où elle voulait, et réussirait à combler les désirs de son patron. Tout le monde serait content. D’ici là, elle trouverait peut être même une solution pour empêcher tout attentat, toute tentative de meurtre. Elle n’attendait pas une réponse claire d’Eryn et quelque part, elle la redoutait : serait-elle capable de faire marche arrière si elle disait qu’effectivement, elle allait le tuer ? Elle pourrait poser toutes ces questions en chemin, discrètement. Elle s’estimait en droit de savoir ce qu’elle préparait, si elle devait en être complice.

Eryn l’invita à se mettre en route, et Charlotte s’exécuta. La question suivante la perturba, mais elle tenta de garder son calme, ce qui devenait de plus en plus compliqué sous la menace d’une arme, d’une mutante et d’une situation qu’elle ne contrôlait pas. Elle avait redouté cette question, détestant le mensonge. Mais peut être était-il préférable de cacher le fait qu’effectivement, elle avait tout avoué à son patron, de peur d’être virée après avoir été trahi par un collègue ? Elle avait joué la franchise pour Gallagher, trahissant sa parole à Eryn de l’autre côté. C’est peut être l’une des raisons qui la poussait à l’écouter sans broncher : si elle faisait ce qu’elle voulait, elle serait suffisamment reconnaissante pour la laisser tranquille ensuite. Ce n’était pas de sa faute si elle avait fait preuve de loyauté face à son patron : qui ne l’aurait pas fait pour garder sa place dans ces conditions ? Elle n’avait pas à être aussi loyale envers Eryn qui l’avait aidé une fois. Du moins, elle essayait de s’en convaincre. Pourquoi sa conscience la travaillait-elle ainsi ! Pourquoi n’était-elle pas un peu plus égoïste ! Parfois, Charlotte voudrait n’avoir aucun scrupules, ne ressentir aucune compassion pour la personne en face d’elle. Eryn avait certainement souffert cet hiver, comme les autres mutants. Et Charlotte avait survécu aussi facilement que les hivers précédents : rien n’avait changé pour elle, ou presque.

Elle ne connaissait pas Eryn : comment réagirait-elle face au mensonge ? L’exécuterait-elle sur place ? Attendrait-elle un moment plus propice ? Elle avait l’air si déterminée : quelque chose dans son regard avait changé depuis la dernière fois, leur première rencontre. Cette fois, Eryn ne la sauverais pas. Charlotte redoutait ses réactions, redoutait ce qui allait arriver, redoutait ce qu’elle allait elle-même provoquer. Et elle espérait fort que Gallagher ait de quoi se défendre. Ou que Eryn soit d’humeur à discuter : connaissant son patron, c’était ce qu’il allait essayer de faire, l’acheter.

Charlotte marqua une hésitation, et finit par se lancer, peut être de façon un peu trop abrupte pour être totalement sincère. Elle espérait que cela passe sous le coup du stress de la situation : Eryn avait une arme après tout et elle, une pauvre bombe lacrymogène au fond de son sac, qu’elle mettrait deux fois plus de temps à sortir qu’Eryn à tirer.

« Non, personne n’est au courant. Pas que je sache, en tout cas. »

Techniquement, Stone l’aurait sûrement balancé et son patron s’était douté de quelque chose, dès le début, alors … Elle arriverait peut être à s’en sortir par ce demi-mensonge, bien qu’elle espérait fortement que la mutante n’en sache jamais rien. Au pire, elle aurait de quoi se justifier. Quand à la mission que Jeffrey lui avait confiée … Autant la garder pour elle, celle là.

Elle regarda Eryn dans les yeux, avant de se passer une main sur le visage. Une autre chose l’inquiétait : la façon dont elles réussiraient à passer la porte d’entrée, et à passer inaperçue à travers les caméras à l’intérieur, la mutante était trop connue. Elle aurait pu au moins se trouver des vêtements plus passe-partout, ou plus propre, à défaut. Pour éviter d’autres questions de la part d’Eryn, Charlotte préféra enchaîner.

« Vous avez un plan pour passer la sécurité, Eryn ? Même si les bureaux sont vides à cette heure-ci, il y a toujours des rondes la nuit. Je peux vous faire passer pour une stagiaire ayant oublié quelque chose dans nos bureaux, mais je ne garantis pas qu’on ne vous reconnaisse pas à l’entrée. »

Charlotte n’était pas très douée dans le domaine « entrer par effraction » : ça ne faisait pas partie de ses compétences. Elle avait tous les accès nécessaires pour aller dans n’importe quel service avec son pass, mais avec une personne à ses côtés, cette mission serait sûrement délicate. L’étape la plus compliqué serait de rejoindre un ascenseur. Une fois à l’intérieur, il suffirait de se rendre au dernier étage, aux appartements de Gallagher. Et la mission serait achevée : simple en théorie, mais il existait de nombreux obstacles.

« Je vous conseille de ranger votre arme, d’ailleurs, et de mieux la dissimuler, si vous voulez passer par l’entrée principale. »

Tentative désespérée de la voir sans arme ? Peut être. Ce serait une menace en moins, en tout cas, et Charlotte se sentirait bien plus à l’aise. Que craignait-elle d’elle, de toute façon ? La secrétaire n’avait jamais pris de cours de self-défense, et Eryn la ferait sûrement tomber d’un simple coup. La blonde mit ses mains dans les poches de son long manteau, espérant paraître plus décontracté : mais quiconque la connaissait un tant soit peu remarquerait ses traits crispés et l’inquiétude dans son regard. Elle n’était absolument plus sûr d’elle maintenant, parce qu’elle allait sûrement commettre une erreur qui changerait toute sa vie, toute sa carrière. Peut être même qu’elle jouait sa vie, aussi. Comment ne pas angoisser dans ce moment là ?
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Eryn Blake

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Final Act [Part I] [Terminé] Vide

Eryn Blake
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Lun 16 Fév - 16:09

De stupide ?
Eryn était tout sauf stupide ! Son action était peut-être téméraire ou inconsidérée, mais… stupide ? Voilà qui était quelque peu abusé, non ?

Elle accueillit donc la remarque d’un regard torve, un poil menaçant, et elle signifiait clairement qu’elle ne tolèrerait pas ce genre de remarque. C’était toujours le problème lorsque l’on collaborait avec des individus de formation non militaire : ils se paraient d’une forme de dédain profane, d’une mondanité agaçante qui avait le don de lui taper sur les nerfs. Non, Eryn n’était pas quelqu’un de spécialement tolérant, loin de là.

La réponse de Charlotte lui parvint enfin et Eryn se focalisa dessus ; le ton employé, le langage corporel… Elle ignorait si la secrétaire était juste stressée par la situation ou si elle lui mentait. Fichtre. Autre problème avec les civils : si elle faisait preuve de sang-froid en apparence, elle exhalait une crainte palpable qui poissait l’atmosphère.

Un soupir excédé plus tard, Eryn lui indiqua de poursuivre, sans s’attarder sur la véracité des propos de Charlotte. Elle préférait la laisser baigner dans son doute et ses peurs plutôt que lui avouer son ignorance. Après tout, ce genre d’intimidation aussi, pouvait fonctionner ; Charlotte pourrait alors se demander, en cas de mensonge, si Eryn ne connaissait pas déjà la réponse, si elle ne se jouait pas d’elle, s’il ne s’agissait pas d’un test dont l’enjeu final serait sa vie.

Le plan de Charlotte lui fit lever les yeux au ciel.

« Je ne vous aurais pas débusquée pour débarquer par la porte principale. »

La possibilité qu’on la reconnût était trop importante. Les passages trop nombreux, même à cette heure tardive. Et quand bien même Eryn pouvait passer inaperçue – pas en tant que stagiaire, mais pourquoi pas en tant que livreuse ? – elle n’était pas certaine que Charlotte pût museler son angoisse tout le long de l’ascension. Il n’était donc pas question de prendre une entrée principale. L’ascenseur aussi, était hors de question, sauf s’il ne s’arrêtait à aucun autre étage. Mais dans une tour aussi haute, il était fort probable qu’un ascenseur de service ou un ascenseur VIP montât directement aux étages supérieurs sans s’arrêter dans les innombrables étages de bureaux entre les deux.

« Je veux une entrée dérobée, avec le moins de gardes possibles si vous tenez à leurs vies. »

Son ton sec avait deux objectifs : faire comprendre à Charlotte qu’elle ne plaisantait pas et lui donner un coup de fouet pour qu’elle réalisât l’urgence de la situation. Pas le temps de jouer la comédie, l’option la plus directe serait probablement la moins dangereuse.

Si les gardes étaient peu nombreux, elle pourrait se contenter de les mettre hors d’état de nuire ; ils se réveilleraient avec une fracture ou deux, et une bonne migraine. Si elle tombait sur un groupe trop important, par contre, elle serait forcée de faire feu… Cela manquerait de discrétion – d’autant plus qu’elle n’avait pas de silencieux – et cela serait employer une force létale, ce qui n’était pas nécessairement conseillé quand il s’agissait de faire bonne impression.

Pour avoir observé les allées et venues, Eryn était à peu près certaines que des entrées dérobées existaient. Probablement, aussi, des issues bien dissimulées en cas d’attentat sur la tour, qui permettraient à Gallagher d’organiser sa débandade en paix. Les accès via le parking ne devaient plus être utilisées non plus, même si elle avait entendu une information comme quoi une moto empruntait régulièrement ce chemin.

Charlotte avait forcément mieux à proposer, et Eryn la pressa :

« Je vous écoute. »

Si la blonde réfléchissait vite, il était temps de le prouver.
La Neo Tower n’était plus très loin.

À contrecœur, Eryn se décida à ranger son arme dans son holster et réfléchit à une apparence moins alarmante que celle qu’elle arborait actuellement. Elles s’arrêtèrent dans la ruelle où, un peu plus tôt, Eryn observait l’entrée principale et elle indiqua à Charlotte de rester dans la partie la plus sombre. Heureusement, elle avait dérobé quelques vêtements « neufs » dernièrement. Si ses fripes étaient propres, elles n’avaient rien de très civilisé, et étaient particulièrement usées. Son pantalon militaire, elle n’avait pas l’intention de le quitter : mouvements amples, une certaine protection et surtout, une fuite confortable au besoin. Elle ouvrit son sac, en tira un haut écru à manches longues, propre et confortable, légèrement froissé. Elle balança sa veste et le sous pull usé qu’elle portait, enfila le haut, réarrangea ses cheveux et ordonna :

« Votre veste de tailleur, Charlotte. »

Comme d’ordinaire, la politesse n’étouffait par Eryn et elle prit la veste sitôt que Charlotte lui tendit, pour l’enfiler. Eryn était un peu plus large d’épaules, du fait de sa musculature, mais cela devrait faire l’affaire.

Peu satisfaite du résultat, elle marmonna :

« À la limite, on peut me faire passer pour un agent de sécurité. »

Mais au moins, elle pourrait garder son arme bien à portée… Sous la veste, c’était désormais impensable. Elle glissa donc son Beretta dans son dos, à sa ceinture, de façon discrète, mais pas trop, juste comme le ferait quelqu’un qui était dans son juste droit.

Il faudrait que ça fasse l’affaire.
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Ven 20 Fév - 17:54

Charlotte devait l’avouer : elle avait espéré l’espace d’une minute qu’elle puisse passer par l’entrée principale, se faire tout de suite repérée, et l’histoire serait terminée. Mais Eryn n’était pas une débutante, elle le savait pourtant, et il n’était donc pas question de passer par l’entrée, comme tout le monde. C’était plutôt logique, mais Charlotte vivait parfois dans un monde assez édulcoré. Eryn lui annonça alors ce qu’elle voulait : une entrée beaucoup plus discrète, plus directe. La secrétaire ferma les yeux à l’évocation de la vie des agents de sécurité : tout ceci était de sa faute, en partie du moins, elle n’avait pas le droit de risquer la vie de quiconque. Elle ne pouvait pas protéger Gallagher, mais si elle pouvait au moins éviter de risquer celles d’innocents, ce serait déjà pas mal. Elle resta silencieuse une petite minute, le temps de réfléchir à tous les accès possibles. Un seul lui venait à l’esprit : elle respira un bon coup avant de se lancer, essayant de ne pas montrer qu’elle n’était vraiment pas à l’aise face à l’attitude d’Eryn.

« On peut passer par l’ancien parking : plus personne n’utilise cet accès mais mon pass fonctionne toujours. Et ce n’est pas l’endroit le plus surveillé puisque nous ne venons plus en voiture. Il y a une entrée piéton sur le côté est, pour que l’on puisse se rendre au parking à pieds de l’extérieur. »

Charlotte était persuadée qu’il ne devait y avoir aucune ronde : pour quoi faire ? Autant concentrer tous les efforts autour du bâtiment. Peut être que les gardes passaient une fois ou deux dans la soirée, mais pas plus. L’accès au parking était possible uniquement avec un pass spécifique : seuls les employés de la Neo Corp. étaient habilités à entrer. C’était un peu une forteresse, pour éviter toutes les intrusions faciles ou les agressions. Charlotte vérifiait souvent ses habilitations, pour être sûre de pouvoir aller partout, et elle ne se souvenait pas d’avoir vu la suppression de l’accès au parking, même si celui-ci ne servait à rien. Une fois de temps en temps peut être, mais uniquement pour Gallagher : les déplacements professionnels restaient une exception pour l’utilisation de l’essence. Vous voyez le grand patron de la Neo Corp. passer incognito dans les transports en commun ? Non. En termes de sécurité, c’était même impensable. Passer par le parking limitait donc les risques d’être vu par un gardien, et de se voir poser des questions auxquelles Charlotte aurait dû mal à répondre. C’était peut être mieux comme ça, et cela faciliterait l’ascension aussi.

Eryn finit par ranger son arme, mais contrairement à ce que Charlotte avait pu penser, cela ne la rendait pas moins menaçante. Elle finit par l’arrêter dans une partie sombre d’une rue et elle fouilla dans son sac pour en sortir quelques affaires. Elle avait finalement bien prévu son coup. Ce n’était pas quelque chose d’improviser : peut être même qu’elle observait Charlotte depuis quelques jours ? Cette pensée lui donna un frisson. Elle détestait ce sentiment d’être épiée, d’être surveillée, sans savoir ce que l’autre avait pu voir de compromettant. Charlie n’était pas une délinquante, loin de là, mais elle réfléchirait à deux fois avant de rentrer chez elle à pieds. Si, bien sûr, elle revoyait son appartement un jour : la situation n’avait rien d’un jeu, et elle ne contrôlait plus rien. Et si Eryn avait décidé de la tuer pour faire chanter Gallagher ? Et si elle avait d’autres personnes avec elle pour l’aider ? Et si elle préparait un carnage en fin de compte ? Rien ne lui disait qu’elle en sortirait indemne aujourd’hui, et le ton froid d’Eryn ne pouvait pas lui prédire le contraire. Elle devait exécuter ses ordres pour le moment, afin d’avoir un léger espoir de rester en vie. Du coup, même si lui prêter sa veste de blazer la dérangeait quelque peu – c’était de la marque, et elle y tenait -, elle enleva son manteau en silence, puis sa veste qu’elle lui tendit. Tandis qu’elle continuait à se changer, Charlotte tira sur les manches de son chemisier blanc et ne mis pas longtemps à renfiler son manteau : l’hiver avait beau se terminer, les températures ne remontaient pas plus que ça.

Le blazer allait plus ou moins à Eryn, même si celle-ci n’avait pas l’air d’être convaincu. Pour Charlotte, ça habillait suffisamment sa tenue pour qu’elle puisse passer pour une stagiaire, à qui ont accepte quelques faux pas. Enfin, après, elle n’était pas franchement habituée aux opérations de ce genre : son avis était donc peu fiable.

« Les agents de sécurité se connaissent tous. Les stagiaires, on les oublie plus facilement, c’est mieux pour vous. »

C’était malheureux à dire, mais ils acceptaient tellement de stagiaire que Charlotte avait bien du mal à les reconnaître une fois qu’ils quittaient l’entreprise, quand elle les croisait à l’extérieur. Stagiaire était la meilleure des couvertures pour elle.

« Du parking, on aura accès rapidement aux ascenseurs. Et une fois à l’intérieur, si vous ne vous exposez pas à la caméra, il ne devrait pas avoir de problème. »

Charlotte fouilla dans son sac pour retrouver le pass, qu’elle glissa dans la veste de son manteau pour pouvoir l’attraper plus facilement. Leur plan tenait plus ou moins la route, et en théorie cela devait être faisable. Il n’y avait plus qu’à tester la pratique, même si Charlotte n’en avait pas spécialement envie. Elle se demandait même si elle ne pouvait pas la laisser monter seule, pour pouvoir partir chez elle et éventuellement prévenir les autorités, et Gallagher. Mais Eryn n’allait sûrement pas la lâcher comme ça. Elle allait devoir la guider jusqu’au bout, malheureusement.

« Vous voulez simplement entrer et parler à Gallagher, c’est ça ? Vous n’avez prévu rien d’autre ? »

Pas sûr qu’elle lui réponde, mais la bonde tenta quand même, sait-on jamais. Elle n’appréciait pas trop les surprises, et voulait juste savoir si elle devait s’attendre à voir débarquer une quinzaine de mutants, ou un quelconque renfort. Histoire qu’elle soit un peu préparé, au cas où elle arrive à trouver un moment pour prévenir quelqu’un, même si ce n’était pas près d’arriver vu la vigilance d’Eryn.
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Eryn Blake

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Eryn Blake
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Sam 21 Fév - 21:59

En voilà une option plus sensée, un parking !
Quoi que, à présent, cela devait davantage ressembler à un cimetière, les carcasses des bagnoles qui ne servaient plus à rien gisant çà et là, bien en rangs, vidées jusqu’à la dernière goutte de ce qui leur restait de carburant pour faire tourner les quelques bus qui traînaient encore en ville. Un tel lieu désolé, s’il n’avait pas été débarrassé des voitures, offrait un tas d’endroits où se tenir à couvert, à l’abri des caméras.

Eryn opina du chef, donc, quoi que très peu convaincue par cette affaire de stagiaire. Elle faisait plus vieille et son pantalon comme ses rangers hurlaient à la carrière militaire. Elle soupira néanmoins, non sans jeter un long regard d’avertissement à la blonde : autant dire que Charlotte n’avait pas intérêt à embobiner Eryn dans l’espoir que cette dernière se fît prendre la main dans le sac.

« Très bien, allons-y. »

C’était étrange, soudain, de se lancer vers la tour ; elle prit naturellement la direction de l’est, comme indiqué par Charlotte. Avancer ainsi, traverser une rue sans prendre mille précautions, en s’efforçant d’avoir l’air détendu, et surtout en suivant obligeamment Charlotte pour le bien de leur couverture, c’était presque trop pour les nerfs d’Eryn. Désormais, elle n’avait plus le contrôle de la situation, et cette simple constatation provoquait chez elle des bouffées d’adrénaline.

Pour donner au change, elle consentit à répondre à Charlotte : si son ton était toujours d’une aridité sauvage, elle donna aux traits de son visages une certaine douceur, enfin, surtout une bonne dose d’humilité, ou personne ne croirait qu’elle était une stagiaire quelconque.

« Oui, Charlotte, je veux juste lui parler. »

Avait-elle prévu autre chose ?
Elle-même l’ignorait. Faudrait-il stopper les plans de la Détenue 47, ou bien l’aider ? S’agissait-il de faire chanter Gallagher, de le sauver, de l’arrêter, de rejoindre sa cause ? Elle ne le saurait qu’une fois qu’elle aurait échangé quelques mots avec lui. Chose qui allait s’avérer difficile : premièrement, il lui faudrait l’atteindre, et ensuite, elle devrait se retenir de ne pas écraser son poing sur sa tronche de milliardaire qui avait fait d’elle la fugitive la plus recherchée de la Seamy Area. Une chose était sûre néanmoins : elle avait beaucoup de questions à lui poser.

Bonne comédienne quand elle s’en donnait la peine – son entraînement poussé l’y obligeait – elle se fendit en un demi-sourire, mi-provocateur, mi-amusé, qui aurait pu faire croire à quelconque observateur qu’elle échangeait des plaisanteries d’usage avec la célèbre secrétaire, probablement pour s’attirer ses faveurs :

« Il ne faudrait pas qu’il me contrarie de trop, quand même. »

À l’approche du bâtiment, les caméras de sécurité et les petits drones se faisaient plus fréquents. Eryn recommença son manège avec ses cheveux en espérant que ses longues mèches d’ébène dissimulassent quelque peu ses traits. C’était pas grand-chose, mais elle était bien placée pour savoir que le plus infime détail comptait.

Un soudain doute l’assaillit :

« Il sera bien là, hein ? »

Et si Charlotte l’attirait dans un piège ? Si Gallagher était occupé ailleurs, comme à la Mairie, à visiter son cousin de maire, ou que savait-elle encore ? Eryn remarquait sans cesse des possibilités de déconvenues ; chacune d’entre elle lui faisait l’effet d’une douche glaciale. Elle n’était pas préparée, elle prenait trop de risques ! Sa nature paranoïaque à outrance lui soufflait de prendre ses jambes à son cou. Ce désir viscéral pour la fuite, pourtant essentiel à la survie, avait pourtant de honteux relents. Parfois, Eryn s’écœurait elle-même. Elle sera les dents, et tenta au mieux de pallier au manque d’information en interrogeant Charlotte :

« Dites-moi quel est son programme aujourd’hui. Dans les moindres détails. »

Cela donnerait l’illusion d’une discussion, et Eryn pourrait voir si Charlotte se foutait d’elle ou non. Même si elle pouvait mentir avec aplomb, il était plutôt difficile de tenir un mensonge cohérent quand il s’agissait d’une longue succession d’événements. Charlotte était assez maligne pour lui conter les activités de la veille ou de l’avant-veille, mais forcément, un détail pourrait la trahir. Si la blonde soupçonnait Eryn d’avoir espionné depuis un moment les membres de la Neo Corp., elle ne se risquerait pas à se lancer dans un conte hasardeux, n’est-ce pas ?

Or, Eryn n’avait absolument rien prévu, rien espionné. Elle n’avait glané que quelques informations timides : l’avis d’un ex-Peacekeeper, le dossier d’un fuyard mutant/otage à la Neo Corp. pour ses talents informatiques, ce genre de choses. Et bien sûr, les tout récents aveux de D47. Cela, elle n’en laissa rien entendre. Charlotte n’avait pas besoin de savoir. Elle n’allait pas exposer ses faiblesses de la sorte. Si au premier abord la blonde semblait être quelqu’un de confiance, elle ne l’avait rencontrée qu’une fois auparavant, et franchement, son patron n’inspirait pas particulièrement les sentiments les plus amicaux. Pour ce qu’Eryn en savait, Charlotte pouvait très bien être en train de donner un signal secret qui permettrait immédiatement à des agents de sécurité de repérer l’intruse… De quoi donner des suées froides.

L’imposante tour de la Neo Corp. qui se faisait toujours plus proche, son écrasante présence, ne la mettait pas plus à l’aise. Si elle se sentait déjà si menacée juste à s’approcher de son objectif, qu’est-ce que ça serait quand elle aurait atteint Gallagher, là-haut, au sommet du bâtiment, sans échappatoire, sans recoin ou se terrer, sans ténèbres pour la dissimuler ?
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Mar 24 Fév - 20:12

Les deux femmes se mirent en route et Charlotte ouvrait la marche. Pour s’approcher du parking, c’était plus logique : si les agents de sécurité la reconnaissaient, ils se poseraient moins de question. Ils reconnaitraient sûrement sa silhouette, mais Charlotte eut un léger doute sur leur décision de passer par le parking : c’était peut être un peu suspect, comme attitude, vu que plus personne ne passait par là. Même quand elle oubliait quelque chose dans son bureau, Charlotte passait par l’entrée principale alors elle espérait que la nuit les ferait passer pour de simples piétons.

Devait-elle vraiment croire Eryn quand elle lui disait qu’elle voulait juste parler à son patron ? Ne faisait-elle pas cela pour la rassurer ? La secrétaire jugea plus apaisant de la croire et se concentra sur le fait que Gallagher lui avait demandé de l’attirer dans le bâtiment. Il s’attendait sûrement à ce qu’elle le prévienne, mais tant pis. Pour une fois, elle créerait la surprise.

Charlotte leva les yeux au ciel : Gallagher contrarier toujours tout le monde et cela lui paraissait impossible que cela ne soit pas le cas avec la mutante. C’était bien quelque chose qui l’exaspérait d’ailleurs : il s’attirait trop d’ennemis ainsi. Il n’aurait certainement pas le tact de se taire en voyant Eryn débarquait avec son arme, menaçant sûrement la vie de sa secrétaire. Un air blasé sur le visage, Charlotte se tourna alors vers la jeune femme.

« Ça, je ne peux pas vous le promettre. C’est sa spécialité. »

Au vu du caractère instable d’Eryn, il était plus que probable que Gallagher profite de la situation pour s’amuser un peu en essayant de la provoquer. Si Charlotte avait désormais l’habitude et comprenait comment il réagissait, ce n’était pas le cas de tout le monde malgré sa notoriété publique. Il faudrait qu’Eryn soit un peu patiente avec lui. Sauf que dans l’état actuel des choses, elle n’était pas persuadée que la patience fasse partie de ses qualités.

« Il sera là. »

Il était toujours là. Rarement absent, il habitait un peu dans cette tour : mais elle se garda de le lui dire. En général, il faisait venir les gens à lui. Et c’était mieux ainsi : vu qu’il était la personnalité la plus importante de la ville, les sorties étaient devenues bien trop risquées. Charlotte préférait le savoir là haut, isolé, plutôt que de côtoyer n’importe quel citoyen un peu trop envieux.

La question suivante la déstabilisa un peu, ne voyant pas trop où Eryn voulait en venir : en quoi raconter les détails de la journée d’un milliardaire pouvait-elle être intéressante pour une mutante ? Elle continua d’avancer, en essayant de se remémorer les évènements de la journée. Evidemment, elle connaissait son agenda dans les détails, puisque c’était elle qui l’organisait. Pour ce qui était des détails, Charlotte n’avait pas bien envie de révéler tous les secrets de la Neo Corp., ou de l’organisation même de la journée de PDG : elle avait l’impression de trahir plus encore l’entreprise. Mais elle n’avait pas le choix, il fallait qu’elle joue le jeu jusqu’au bout. Quitte à oublier quelques parties : après tout, Eryn n’était pas censée être au courant de tout.

« Je l’ai vu une première fois ce matin pour faire le point sur la réception du prochain colis du gouvernement. Nous sommes restées peut être une heure ensembles, et il est parti pour son premier rendez-vous de la journée, avec le conseil municipal de la ville. Vers onze heures, il est resté seul dans son bureau sur son ordinateur ensuite et s’est fait monter son plateau repas. L’après midi est passé de la même façon : il a signé des papiers que je lui ai apporté, il a reçu quelques scientifiques et nous avons terminé la journée sur une réunion qui s’est éternisée. Nous sommes tous partis après et comme à son habitude, il a dû retourner dans son bureau pour prendre un verre. Rien de passionnant en soit. »

Charlotte espérait que ce compte-rendu lui convenait : elle jugea inutile de lui détailler tous les sujets abordés dans la journée : c’était confidentiel et Eryn ne saurait peut être même pas de quoi il s’agissait exactement. Autant les garder pour elle, donc.

Les deux femmes arrivèrent rapidement au pied de la tour de la Neo Corp. sans encombre. Elles prirent la direction de l’est du bâtiment : c’était un parcours familier pour Charlotte qui avançait d’un pas sûr : même si pour le coup, elle se posait toujours la même question. Prenait-elle la bonne décision en acceptant de tenir parole et aider Eryn à entrer dans le bâtiment ? N’était-elle pas en train de faire une erreur qui lui coûtera bien plus que ce qu’elle imaginait ? Ne devait-elle pas risquer sa vie pour sauver celle de son patron ? L’angoisse lui faisait perdre toute capacité de réflexion, et elle avait l’impression de devoir obéir aux ordres d’Eryn, en espérant que les mesures de sécurité de la Neo Corp. soit suffisante pour contrer la mutante.

Charlotte finit par sortir son pass de la poche de son manteau. Elle s’arrêta devant une porte, après avoir tourné dans une rue. Il était quasiment impossible de dupliquer la puce de la carte pour en faire un faux : la Neo Corp. avait une longueur d’avance sur tout, et cela impliquait ce genre de technologie. Certains accès se faisaient par empreinte, d’autres par pass : c’était totalement aléatoire. Ici, il y avait un petit boîtier à côté de la porte, visible dans la pénombre grâce à une led rouge. Charlotte passa son pass devant avec une petite hésitation : elle ne pourrait plus faire demi-tour une fois à l’intérieur. La lumière passa au vert et elle poussa la porte. Elle laissa Eryn rentrer d’abord et la suivit, la porte claquant derrière elles. Il fallait encore descendre, s’enfoncer dans les sous-sols du bâtiment pour accéder au parking.

« Il faut encore descendre, et traverser le parking. De là, on pourra prendre un ascenseur pour monter aux derniers étages de la tour. C’est là qu’il se trouvera, je pense. »

Elle ne le voyait pas encore dans son bureau et c’était le seul endroit où il pouvait être : c’était chez lui. Elle espérait juste qu’il n’avait pas eu la brillante idée de sortir, mais il n’avait aucune soirée officielle de prévue. Charlotte n’était pas au courant de tout, néanmoins : sa vie privée, ou tout ce qu’il ne déclarait pas publiquement, restait privée même pour elle.
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Eryn Blake

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Eryn Blake
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Mer 25 Fév - 13:51

Sa spécialité.
Eryn craignait déjà le pire. Si toutes les rumeurs sur le comportement du célèbre PDG étaient vraies, il y avait de quoi s’inquiéter. Elle l’avait vaguement rencontré, déjà ; elle suivait alors docilement tous les pas de Drake Carter, chargée de l’accompagner en ville tandis que Harper veillait sur la bonne tenue des troupes en leur absence. L’homme ne lui avait guère portée d’attention. Quelle ironie, quand on savait que, désormais, il ferait n’importe quoi pour lui mettre la main dessus. Monsieur allait être servi, d’ailleurs. Elle espérait que ce facteur saurait faire taire ses manières excentriques.

Elle écouta patiemment l’exposé de Charlotte qui fut un soupçon trop court à son goût. Mentait-elle ? La piégeait-elle ? Sa méfiance à son égard ne diminuait pas à mesure qu’elles approchaient de leur objectif, bien au contraire. Mais elle pouvait aussi s’exprimer de la sorte pour ne pas révéler les secrets de sa précieuse entreprise. Eryn coula un regard en biais sur Charlotte, mais ne prononça pas un mot. De toute façon, ses secrets, elle comptait bien en découvrir quelques-uns aujourd’hui même, qu’elle ne le souhaitât ou non. D’ailleurs, elle était assez étonnée que Charlotte la laissât « parler avec son patron » ; bon, plus tôt elle avait bien interrogé Eryn sur son but, mais elle n’avait pas insisté sur la nature de la conversation. Était-elle trop stressée pour être curieuse ? Avait-elle l’habitude de respecter le caractère privé des entretiens de son patron ? De quoi ranimer la suspicion de l’ex membre des Delta.

Eryn opina du chef en écoutant les instructions de la secrétaire. C’était presque à croire qu’elle espérait qu’Eryn prendrait les devants, la planterait-là, volant son pass et finirait sa mission seule. Mais non, Charlotte était loin d’être débarrassée. Par ailleurs, la mutante n’était pas dupe des inquiétudes de son presqu’otage. Le trajet qu’elles envisageaient attirerait la défiance. Un sourire en coin, elle crut donc bon de souligner :

« Trouvez un bon prétexte pour justifier notre itinéraire aux curieux. »

Elle était là pour ça, après tout.
Puis, Charlotte était pleine de ressources, elle trouverait bien quelque chose, comme quoi la stagiaire avait fait une grosse bourde et qu’elle devait passer par un poste de sécurité bien précis, ou que savait-elle. Il devait bien y avoir une raison plausible pour toute cette affaire.

Eryn contempla le parking d’un œil critique. Quelques néons avaient rendus l’âme, les carcasses de voitures s’étiraient bien ça et là, siphonnées, abandonnées. Seule la partie VIP du parking demeurait fermée et semblait absolument intacte ; Eryn devinait qu’il y avait là les voitures aux prix démentiels de Gallagher, qui faisaient toute sa réputation du temps où il arpentait la ville dans ses bolides luxueux.

Elle détourna le regard de la porte et continua de suivre Charlotte en direction de l’ascenseur quand les deux hommes de garde se postèrent devant elles. Eryn baissa timidement la tête, se composant un air qui jurait bien avec sa personnalité, se tordit les mains en une tentative embarrassée de garder son calme. Elle plongeait dans le rôle de la stagiaire intimidée, restait en retrait et laissa Charlotte se débrouiller avec sa sécurité.

Pourtant, tous ses muscles se tendirent familièrement sous sa peau, ses doigts la démangeaient ; retrouver le contact rassurant de son Beretta était un réflexe qu’il n’était pas usé de museler. Sous ses cils, elle surveillait l’échange avec attention, s’intéressant de près aux deux gardes. Ils étaient armés, mais impossible de savoir s’ils étaient pourvus de munitions au Neo Serum, dont la production était quand même très limitées. Elle se maudissait de ne pas avoir posé la question à Charlotte auparavant. Il ne manquerait plus qu’elle fût malade à cause d’une dose, pire, qu’elle perdît connaissance. Si le Neo Serum neutralisait les mutations physiques et offensives, chez certains individus, il conduisait à une faiblesse soudaine, se soldait par des évanouissements ou des vomissements. Elle n’en avait jamais fait l’expérience sur elle-même, mais elle ne tenait pas à découvrir si elle souffrait des effets de la substance ou non.

Les deux hommes étaient de carrure solide et visiblement entraîner. Seule, mettre les deux hors d’état de nuire tout en ménageant ses munitions et leurs vies relevait de l’impossible. Elle bénéficiait toujours d’un léger effet de surprise, mais franchement, elle ne pouvait pas non plus accomplir de miracle ; ils semblaient alertes et réfléchis. Elle pourrait toujours utiliser Charlotte comme bouclier humain ou otage, mais ça ne servirait guère son plan ; ses chances d’arriver en haut en entier étaient certes prometteuses, mais ne seraient tout aussi inutiles si la cavalerie débarquait quelques secondes plus tard.

Non, elle devait définitivement compter sur Charlotte sur ce coup-là, et c’était l’occasion ultime pour voir si, oui ou non, la blonde comptait tenir parole jusqu’au bout. C’était le moment où elle pouvait la vendre, et Eryn serait alors dans un sacré pétrin. L’angoisse grandissante qu’elle éprouvait en cet instant atteignit son paroxysme lorsqu’elle devina que la secrétaire s’apprêtait à parler. Si son inquiétude servait sa couverture, Eryn détestait se savoir ainsi vulnérable et sur le point d’être submergée par la panique. Elle n’avait pas le droit de perdre son sang-froid au risque de courir tout simplement à sa perte.

Elle cessa de se tordre les mains pour laisser ses bras pendre roidement le long de son corps, pour finalement les croiser sur sa poitrine, comme sur la défensive. Ce petit manège avait pour but de trahir sa nervosité, de souligner son insignifiance aux deux gardes, mais aussi de rapprocher ses mains de son Beretta et d’ajuster légèrement sa posture en prenant en compte la position respective des deux ennemis potentiels. Déjà, dans sa tête, elle jouait les multiples scenarii possibles, comment détourner leur attention, comment attaquer, comment ils réagiraient, que faire de Charlotte… Elle étudiait attentivement les mouvements des deux hommes dans l’espoir aussi de détecter des faiblesses : vieille blessure, articulation fragile, mauvaise habitude ; n’importe quoi qui pût s’avérer être un avantage si les hostilités venaient à être ouvertes.
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Mer 25 Fév - 16:38

Charlotte s’était fait de faux espoirs en considérant le parking comme un endroit désert et donc délaissé par les gardes. Au moins, elle pouvait tester en direct les mesures de sécurité de la Neo Corp. : la tour était bien trop gardée pour essayer de passer inaperçue. Si elle avait été seule, elle serait passée sans problème. Mais avec une inconnue, c’était moins évident. Ils avaient dû les repérer lorsqu’elles étaient entrées, grâce aux caméras de surveillance : il était rare que les gens passent par là, et c’était bien pour cela que Charlotte avait voulu entrer par un passage plus classique à la base. Certes elles auraient dû faire face à d’autres agents de sécurité, mais les soupçons auraient été moindres et l’excuse de rentrer dans le bâtiment pour récupérer quelque chose serait peut être mieux passée, à condition que personne ne reconnaisse Eryn. Là, par le parking, c’était tout de suite plus surprenant et les gardes avaient sûrement voulu vérifier pourquoi elles passaient par ici. Elle espérait juste qu’ils ne se décident pas à les escorter jusqu’au bureau, et qu’ils ne soient pas trop suspicieux.

Comme Eryn venait de le souligner, il fallait trouver un prétexte valable pour justifier cet itinéraire. Charlotte y réfléchissait depuis tout à l’heure, à s’en donner la migraine et maintenant que les gardes se rapprochaient, il fallait qu’elle prenne une décision : devait-elle continuer à collaborer avec Eryn, l’emmener jusqu’en haut de la tour et risquer ainsi la vie de son patron ? Elle n’était toujours pas sûre de ses intentions et n’avait pas envie de la questionner encore plus pour ne pas attiser son agacement. De toute façon elle pouvait lui raconter n’importe quoi : c’était elle qui était armée, pas Charlotte. Les gardes s’approchaient encore et la secrétaire leur adressa un signe de tête pour les saluer, avec son habituel sourire poli. Sa décision fut prise à la minute où elle reconnut l’un des deux gardes, avec qui elle discutait de temps en temps parce qu’il lui arrivait de l’escorter ou de lui rendre quelques services. Marié, un homme tranquille qui faisait bien son boulot, père de deux adorables enfants qui traînaient parfois à la sortie de la Neo Corp. en attendant la fin de service de leur père. Un type bien, sans histoires. Charlotte ne pouvait décemment pas le mettre en danger, en lui signalant la présence d’une mutante : sa conscience l’en empêchait. Eryn pouvait se montrer redoutable, elle en avait eu la preuve lors de leur première et seule rencontre. Elle ne pouvait pas briser une famille sous prétexte de sauver sa peau ou celle de son patron. Elle n’en avait pas le droit parce que c'était elle qui avait provoqué tout ça, et c'était donc à elle seule d'en assumer les conséquences.

« Miss Hawkins. »

L’homme qu’elle connaissait la salua, en lui lançant un regard interrogateur. Les questions allaient arriver, elle le savait. Et il fallait qu’elle soit crédible : c’est pourquoi elle essaya de se détendre un peu, en se focalisant sur le fait qu’elle parcourait un chemin plus que familier, que cette situation était des plus normales et fréquente. Elle en oublia Eryn, qui devait prendre l’identité de la stagiaire désormais. Elle ne la trahirait pas, pas cette fois, pas encore.

« Et … »
« Miss Prescott. »

Charlotte compléta sa phrase, l’interrompant peut être un peu brusquement. Elle essayait de se montrer sûre d’elle, et parler sans aucune hésitation.

« Dana Prescott, une ancienne stagiaire du bureau des ressources humaines. Elle nous a quitté il y a deux semaines, et s’est aperçue qu’elle avait oublié des notes importantes pour son mémoire. La pauvre, je lui avais donné rendez-vous en fin de journée dans un café, histoire de prendre de ses nouvelles avant de monter récupérer ses notes, et je l’ai complètement oublié avec une réunion qui s’est éternisée. »

Charlotte improvisait un peu, mais elle ne faisait que réciter tout ce auquel elle avait pensé depuis qu’elle avait décidé de faire passer Eryn pour une stagiaire, dont le nom donné était vraiment celui d’une ancienne stagiaire. Elle adressa même un regard gêné vers la jeune femme, pour illustrer le fait qu’elle était désolée de l’avoir oublié. Charlotte avait à faire à beaucoup de stagiaire, surtout aux ressources humaines où elles s’enchaînaient : mais il n’était pas rare qu’elle en apprécie plus que d’autres et qu’elle garde contact avec certaines, qui lui semblait être de futurs bons éléments. Elle espérait montrer par ailleurs aux gardes qu’il n’y avait aucun danger, et que la jeune femme était parfaitement inoffensive, bien que certains aspects de son apparence pouvait la trahir.

« Cette petite est tellement tête en l’air qu’elle ne savait plus si elle avait laissé ses notes dans une voiture qu’elle avait emprunté lors de son dernier jour de stage où elle avait accompagné la directrice des ressources humaines, ou si elle les avait laissé dans son bureau. C’est pour ça qu’on est passée par là en premier, histoire de vérifier et ne pas perdre de temps en montant au bureau. »

Elle espérait que l’excuse soit suffisante, en tout cas. Il était de notoriété publique que Charlotte détestait perdre du temps et s’organisait au mieux pour pouvoir tout faire en un temps record. Les deux gardes la regardèrent elle, puis Eryn. Charlotte gardait un sourire chaleureux, du mieux qu’elle pouvait. Elle prenait sur elle pour ne pas perdre son sang froid, pour ne pas attirer les soupçons des gardes.

« Vous êtes sûre que tout va bien ? » demanda l’autre garde, adressant un regard à Eryn.
« Oh oui, ne vous inquiétez pas. Vous êtes de soirée, n’est ce pas ? Désolée de vous avoir fait venir jusqu’ici, vous avez sûrement mieux à faire. J’aurai dû vous prévenir que j’allais passer par ici avec elle, mais la journée fut un peu longue. »

Charlotte afficha une mine un peu fatiguée pour illustrer ses propos. Elle espérait ne pas tomber dans le mélodrame non plus, à force de vouloir trop en faire. Ce qui la motivait, c’était de contrôler la motivation pour ne pas qu’Eryn décide de passer à l’action elle-même.  Les gardes échangèrent quelques mots, puis quelques banalités avec Charlotte en lui demandant de ne pas trop traîner. Elle acquiesça alors et entraîna Eryn à ses côtés, en l’invitant à reprendre la marche. Elle espérait que son arme était bien cachée, et qu’elle n’attire pas l’attention des deux hommes qui les regardaient s’éloigner. Elle sentait bien les regards encore suspects des agents, mais elle n’était pas capable de continuer à leur mentir : c’était bien trop pour elle. Elle avait juste hâte de rejoindre l’ascenseur pour pouvoir relâcher toute pression. Elle avait des crampes à l’estomac, à force d’être tendue.

Heureusement, elles finirent par atteindre leur but. Charlotte passa son pass pour ouvrir les portes et laissa Eryn entrer en première au cas où les agents les observent encore : pour elle, c’était plutôt logique de laisser d’abord passer l’invité. Elle la suivit immédiatement et tapa sur plusieurs chiffres de l’ascenseur pour en former un code. Elle dû passer son pass une nouvelle fois et les portes se refermèrent. La secrétaire soupira et, fait rare pour elle, s’adossa au mur. Elle tremblait légèrement : qu’est-ce qu’elle venait de faire ? Elle détestait cette impression de ne rien contrôler, de commettre erreur sur erreur et de ne pas pouvoir retourner en arrière. Si personne n’appelait l’ascenseur entre temps, ils arriveraient directement dans les appartements de Gallagher, où elle espérait trouver son patron. Il serait dommage de devoir le chercher dans toute la tour.

« Merci de n’avoir rien tenté contre eux. »

Charlotte crut bon d’ajouter quelque chose à l’égard d’Eryn, histoire de s’occuper un peu l’esprit, dans l’attente insupportable de la suite des évènements. L’ascenseur montait doucement, et le numéro des étages commençaient déjà à défiler sur le petit écran numérique. L’heure de vérité allait arriver.
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Eryn Blake

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Eryn Blake
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Mar 3 Mar - 20:46

Quand Charlotte interrompit le garde, Eryn fit tout son possible pour ne pas paraître trop surprise. La façon abrupte dont elle s’était exprimée semblait plutôt en contradiction avec ce qu’elle connaissait de la secrétaire… Et pourtant ! Il fallait bien qu’elle fût capable de faire preuve d’un peu d’autorité, si elle voulait s’imposer, non ? Voilà qui lui rappelait que la blonde qu’elle s’amusait à malmener n’était pas n’importe qui, que sous sa douceur apparente, c’était aussi une femme d’affaire – enfin, une secrétaire de haut rang – qui savait se faire obéir quand cela s’avérait nécessaire. Pourrait-elle constituer, aussi, une menace ? Pourrait-elle prendre des mesures contre Eryn ? Sans compter qu’elle avait trouvée, la première fois, mais peut-être pas par hasard, en fin de compte…

À mesure que Charlotte déroulait son mensonge, Eryn prenait bien soin de se concentrer sur le bout de ses chaussures – du moins, en apparence – tout en priant pour qu’on la crût. C’était un peu bancal, sans être improbable, et franchement, Eryn doutait qu’elle aurait trouvé quelque chose de mieux en si peu de temps, dans les conditions données. Charlotte s’avérait plutôt utile et, curieusement, elle n’avait pas l’air de vouloir trahir Eryn. Enfin, pour le moment.

La conversation s’étirait, ce qui ne réduisait en rien la tension qui habitait l’ex militaire, bien au contraire. Plus elles s’attardaient, plus elles prenaient de risques – celui que Charlotte fut reconnue, que d’autres personnes se présentassent, et, pire encore, que la Détenue 47 montrât le bout de son nez.

Eryn marmonna des banalités d’un ton timide au moment de saluer les deux gardes, jugeant qu’il valait mieux ne pas se faire remarquer pour un manque de politesse. Puis, enfin, les portes de l’ascenseur se refermèrent sur les deux femmes.

« Beau travail. »


Elle ne put retenir un soupir de soulagement : entraînement ou non, elle ne pourrait jamais se faire à ce genre de situations.

Le remerciement de Charlotte l’aurait fait rire, dans d’autres circonstances. Elle se sentait un peu comme un chien qu’on tentait d’éduquer. Elle arqua un sourcil à l’adresse de la secrétaire, avant de rétorquer :

« C’est donc ça qui vous a motivée ? »

Elle haussa les épaules, faussement désinvolte.
À croire que, tout comme Jeffrey McFly, Charlotte aussi était convaincue qu’Eryn était un monstre sanguinaire. Mais dans le cas du geek, c’était un peu plus compréhensible ; il avait subi un bourrage de crâne conséquent, qui dépeignait Eryn comme une menace affreusement dangereuse et hostile. Charlotte, elle, devrait savoir que ces informations étaient quelque peu erronées, non ? Alors pourquoi avait-elle encore l’air si terrifiante ?

Enfin, il y avait plus inquiétant, à l’heure actuelle, à commencer par les tremblements de Charlotte. Tiendrait-elle le coup jusqu’au  bout ? Sans son laissez-passer humain, Eryn doutait de ses chances de survie dans la Neo Tower. Quant à ses chances de sorties, elle ne préférait pas y penser. Pas tout de suite.

La musique emplit l’espace restreint, agaçante. L’ascension prenait un peu de temps, et ce temps rappelait à Eryn combien elle se trouvait loin de toute issue possible. Mal à l’aise, elle dansa d’un pied sur l’autre, ses ongles plantés dans ses paumes alors qu’elle se refusait le contact rassurant de son arme.

Enfin, les portes s’ouvrirent à nouveau.
Eryn retint son souffle, observa la sortie, guettant d’éventuels employés. Elle se mordit la lèvre inférieure, se conformait à son rôle de stagiaire angoissée qui, probablement, n’avait pas mis les pieds si haut dans la tour pendant son bref séjour à peine payé dans les majestueux locaux. Mais sous son air mi émerveillé, mi effrayé, se dissimulait une froideur toute calculatrice qui analysait l’environnement hostile avec attention.

« C’est encore à vous de jouer, » marmonna-t-elle à l’adresse de la secrétaire.

Le calme ambiant portait à croire qu’Eryn était arrivée avant l’âme vengeresse qui arpentait San Francisco depuis deux mois déjà. Si la Détenue 47 n’avait pas encore montré le bout de son nez, alors l’ex Delta allait pouvoir régler ses comptes avec le grand patron de cette fichue ville, qui asseyait bien tranquillement son autorité sur la quarantaine et, accessoirement, torturait chaleureusement de petits cobayes sur son île prison.

L’instant fatidique approchait, et Eryn redoutait cette rencontre autant qu’elle exultait : peut-être obtiendrait-elle des réponses. Peut-être même pourrait-elle obtenir des informations capitales qui lui permettraient de sortir des gens comme Aria et Liv de ce merdier. Enfin.
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Mar 3 Mar - 23:43

Charlotte ne s’était pas attendue à recevoir un quelconque compliment d’Eryn sur sa performance d’actrice. Elle, elle n’arrivait pas à être fière d’avoir berné des gens qu’elle voyait tous les jours et selon ce qui allait se passer ensuite, elle risquerait de s’en vouloir à vie. Alors, elle espérait qu’Eryn ne soit là que pour négocier sa liberté avec Gallagher : c’était plausible, après tout. Charlotte ne connaissait pas les intentions réelles de son patron pour Eryn : elle savait juste qu’il était intéressé par son pouvoir, pour l’utiliser à ses fins. S’il la voulait absolument, ce n’était pas sans raison mais la secrétaire ne pouvait que faire des suppositions. Elle n’était pas censée se mêler de toutes les histoires de son patron, après tout, elle devait faire preuve de discrétion dans un bon nombre d’entre elle. Et quelque part, elle préférait ne pas connaître ses projets pour Eryn, pour ne pas être complice de quelque chose qu’elle n’approuvait pas, encore une fois. Sa conscience finira par la perdre, elle le savait.

C’était peut être faible d’avoir préféré couvrir Eryn pour préserver les deux agents de sécurité, et elle pouvait penser ce qu’elle voulait, mais Charlotte n’était réellement pas prête à faire plus de sacrifices. Peut être que c’était ce qu’on apprenait, à l’armée, et que la jeune femme y était habituée. Ce n’était pas son cas. Alors oui, elle avait sûrement de sacrés aprioris sur Eryn : une femme soldat, poussée à vivre dans la rue, en terrain hostile, dans une angoisse constante. Elle semblait changée, depuis leur première rencontre : Charlotte ne saurait pas dire si elle la trouvait endurcie, déterminée ou un peu plus sauvage. Elle espérait qu’elle soit suffisamment lucide pour garder son sang-froid devant Gallagher. Et qu’elle réfléchisse avant de faire quelque chose qu’elle regretterait, et qui mettrait peut être la ville en danger. S’il Gallagher disparaissait, Charlotte ne donnait pas six mois à San Francisco. Sans remède, sans figure forte – même aussi critiquée – il y avait peu de chance pour que cette histoire ne finisse pas en guerre civile. Elle considérait tous les mutants vivant dans la Seamy comme une bombe à retardement : il était impossible de savoir combien ils étaient exactement, et les rumeurs de leur rassemblement ne présageait rien de bon selon Charlotte. Il arriverait bien un jour où ils décideraient de se soulever pour se venger de leur traque infernale ? Autant ne pas y penser.

Plus les étages défilaient, plus Charlotte réfléchissait à ce qu’il était possible de faire. Gallagher avait dû être informé que quelqu’un se rendait à ses étages quand elle avait rentré le code d’accès. Il les observait peut être même déjà : tous les ascenseurs étaient munies de caméras, question de sécurité encore une fois. Elles étaient bien cachées, néanmoins, et Charlotte ne savait pas où la caméra se trouvait exactement : derrière elles, devant ?  Elle espérait alors qu’il soit préparé, qu’il appelle des renforts, au cas où et qu’il ne joue pas la carte de l’insouciance. Comme elle espérait qu’il soit vraiment là, pas en train de descendre une bouteille de whiskey. En vérité, elle ne savait pas comment il pouvait occuper ses soirées. Elle ne savait pas tout de la vie de son patron – fort heureusement – mais elle l’imaginait mal dans son salon en train de regarder une émission de télé-réalité, ou n’importe qu’elle autre série au scénario bancal.

L’ascenseur s’arrêta : la montée lui avait paru interminable. La musique, le silence, ses doutes, la présence d’Eryn, tout avait été extrêmement pesant. Les portes s’ouvrirent, laissant place à un long couloir dont le calme en devenait inquiétant. Ici, ils ne risquaient pas de rencontrer quelqu’un, à moins que Gallagher ait décidé de faire une fête chez lui, mais encore une fois Charlotte ne pouvait pas le savoir. Les deux femmes traversèrent le couloir qui transpirait déjà le luxe, avec les divers tableaux accrochés au mur : Eryn pourrait ainsi avoir un aperçu de ce qu’elle allait voir. Elles arrivèrent devant une double porte. Charlotte entra de nouveau un code et un écran apparut, de la forme d’une mini-tablette : elle posa son index, un son annonça alors le déverrouillage de la porte. Elle devait être la seule personne pouvant entrer dans l’appartement comme ça, mais c’était bien pratique quand elle cherchait son patron partout et que celui-ci ne daignait pas répondre au téléphone.

« A partir de cette porte, je ne contrôle plus rien. »

Elle avait même toujours un doute sur la présence de Gallagher, pour dire. Elle avait conscience que cela n’avait rien de rassurant pour Eryn, mais elle préférait être honnête. Cela ne faisait plus partie des bureaux de l’entreprise, et elle n’était pas une habituée des lieux, même en ayant l’accès. Elle n’était même pas sûre d’être capable de s’y retrouver, pour dire. Et s’il y avait déjà des gardes ou des Peacekeeper, ce n’était pas elle qui l’avait voulu. Elle avait obéi aux ordres d’Eryn, n’avait prévenu personne et elle l’avait emmené jusque là, dépassant sûrement par la même occasion les espoirs de son patron. Ils y étaient : plus moyen de reculer. Avec un soupir, Charlotte ouvrit la dernière porte qui les séparait de Gallagher.

« Bienvenue chez le grand patron » finit-elle par dire, cachant avec peine ses réticences à finir sa mission.

Elle hésita à laisser passer Eryn d’abord, mais se dit qu’elle préférait sûrement fermer la marche : qu’est ce qui empêchait Charlotte de fuir, n’est ce pas ? Alors elle entra et, une fois Eryn dans l’entrée, elle referma la porte. Elle avait fait son job et elle espérait pouvoir limiter la casse, si elle en avait le pouvoir. Elle continua d’avancer et mena Eryn dans la pièce principale, en souhaitant fort que Jeffrey les attendait.
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Agent Mutagène

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Agent Mutagène
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Message Sujet: Re: Final Act [Part I] [Terminé] | Dim 8 Mar - 11:40

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