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Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé]

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Charlotte G. Hawkins

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Quand gala rime avec hypocrisie...  [Terminé] Vide

Charlotte G. Hawkins
Big Boss Secretary
Message Sujet: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Dim 21 Avr - 18:29

L’hiver s’était bien installé et les problèmes commençaient à s’accumuler à San Francisco. La situation ne cessait de se dégrader, quelque soit le côté. Les mutants mourraient de froid. Les Peacekeepers perdaient en popularité. Les Hunters, qui étaient de moins en moins une simple rumeur, finiraient par être une réelle menace. Et la Neo Corp., quant à elle, devait assumer cette situation précaire parce que le grand patron avait décidé, six mois plus tôt, de se porter en héros, assurant à tous qu’il gérait la situation. Mais Charlotte était bien placée pour savoir que c’était de plus en plus difficile de gérer tout ça à cause de cet hiver particulièrement rude. On l’avait à peine vu venir. Charlotte pensait même qu’avec l’hiver, tout finirait par s’arranger : les mutants ne pouvaient pas vivre bien longtemps dehors alors il fallait qu’ils se rendent pour survivre. C’était le cas d’une toute petite partie de la population des mutants. L’autre partie subsistait, ou mourrait, ce qui rendait le travail de la Neo Corp. et des Peacekeepers bien compliqué. Sans mutants, comment trouver une solution aux mutations ?

Charlotte s’estimait chanceuse dans cette histoire. Au fond, elle était très bien lotie : elle avait toujours son bel appartement avec tout le confort qui va avec : chauffage, eau chaude, électricité … Quand elle se retrouvait chez elle, elle préférait ne pas penser à ce qu’il se passait dehors, elle culpabilisait déjà bien assez de profiter de tout ce confort. Elle n’arrivait même pas à se dire qu’elle travaillait pour avoir tout ça, non. Elle s’estimait juste chanceuse de ne pas posséder de mutations, d’être complètement saine et d’avoir, en plus, un poste confortable au sein de la Neo Corp : secrétaire personnelle de Gallagher, ce n’était pas rien quand même. Elle était très fière de son boulot et depuis le début de la quarantaine, elle se surpassait pour ne pas penser à la situation désastreuse. D’abord, elle savait l’entreprise responsable des mutations, sa conscience lui disait que tromper la population ainsi n’était pas une bonne chose mais elle ne pouvait pas faire autrement : que deviendrait-elle si elle annonçait à tout le monde que c’était la faute de la Neo Corp. si personne ne pouvait sortir de la ville ? Les réactions de Gallagher étaient imprévisibles mais elle ne donnerait pas cher de sa peau. Et puis, elle respectait trop son patron pour le trahir, malgré tout. Se plonger dans le travail était aussi une solution pour oublier l’éloignement de sa famille dont elle n’avait plus de nouvelles. Et plus que tout maintenant, elle savait qu’elle ne devait plus faire aucun faux pas suite à sa rencontre avec une mutante recherchée, Eryn Blake, rencontre que son patron n’avait pas apprécié puisqu’elle l’avait fait dans son dos. Depuis, Charlotte essaie de se rattraper en faisant en sorte que Gallagher n’ait rien à lui dire quant à la qualité de son travail. Bon, elle avait pour mission d’attirer Eryn vers eux et pour le moment, cela restait un échec, mais après trois mois de tentatives vaines, elle travaillait toujours pour la Neo Corp., c’était déjà  un point positif pour elle. De toute façon, sans travail, elle n’était rien.

Depuis plusieurs jours, c’était la course. Pourquoi ? Charlotte était chargée de superviser l’organisation d’un gala destiné aux Peacekeepers afin de leur faire comprendre que leur travail était estimé par la Neo Corp. et qu’ils devaient continuer ainsi malgré les échecs. La jeune femme ne s’était pas portée volontaire pour organiser la soirée, de même qu’elle n’avait aucune envie de ce genre de sorties. Elle n’était pas certaine qu’un gala réussirait à remotiver les Peacekeepers, ni à leur donner une image plus positive de la Neo Corp. Seulement, l’idée avait été votée par une grande majorité et elle était forcée d’y assister, obligation professionnelle. Non pas qu’elle dénigre les Peacekeepers, au contraire – elle était même plutôt proche d’un certain Sean, adjoint du shérif – mais l’idée que des tas de gens meurent de faim pendant que d’autres passent une soirée agréable, au chaud, ne lui plaisait pas. Elle avait été tentée de refuser la tâche ingrate de superviseur mais face à son patron, elle n’avait pas vraiment le choix. Plus de faux pas, il ne fallait pas qu’elle donne une occasion de plus à Gallagher de lui rappeler qu’elle avait une mission, mission qui n’était toujours pas remplie. Alors, Charlotte avait essayé de s’occuper au mieux de la soirée, passant des heures à étudier l’organisation, à se prendre la tête avec des employés incompétents. Elle savait que la Neo Corp. n’avait pas droit à l’erreur. Cette soirée devait être parfaite et avec elle, elle le serait.

Le jour J arriva trop vite au goût de Charlotte, qui n’avait plus le temps de rien faire. Elle avait à peine eu le temps de se trouver une tenue pour ce gala, une simple robe noire cintrée, qui lui arrivait aux genoux. Elle l’avait choisi en quatrième vitesse, quelques jours auparavant, achetant par la même occasion la paire d’escarpin à talons qui allaient avec. Lors de cette séance shopping censée la détendre un peu, elle avait été appelée en urgence à cause d’une erreur faite dans le menu et, ayant un planning très serré, elle savait qu’elle n’aurait pas pu choisir autre chose en si peu de temps. Elle passa la journée dans la salle prévue pour la soirée. Charlotte n’avait pas eu le choix de l’endroit, la tour de la Neo Corp. ayant été voté à l’unanimité. Une grande salle avait donc été réaménagée pour l’occasion : une estrade avait été installée tout au fond, destinée à un discours de M. Gallagher en personne ainsi que des tables rondes où les Peacekeepers conviés avaient leur place réservé tout au long de la soirée. Charlotte courrait partout afin de vérifier que tout était en ordre, du buffet à l’éclairage de la pièce. Evidemment, le bâtiment était entièrement sécurisé afin d’éviter les intrusions : personne ne pouvait rentrer sans invitation, Charlotte avait bien insisté là-dessus. Elle avait envoyé une invitation à tous les Peacekeepers, sans exception, ayant une certaine appréhension même pour quelques personnes, Aria Blake en tête. Charlotte espérait même qu’elle soit de garde cette nuit là pour ne pas avoir à faire à la jeune femme, qu’elle avait rencontrée dans le but de récupérer des informations pour sa sœur, fiasco total, évidemment. Mais ce n’était pas son soucis premier.  Elle souhaitait avant tout que la soirée soit un succès et que les Peacekeepers ne voient pas ça comme un moyen pour la Neo Corp. de les avoir de leur côté. Même si, au fond, c’était quand même un peu ça.

La soirée commença vers dix-neuf heures, les premiers invités arrivèrent. Des serveurs passaient entre les groupes afin de remplir les verres d’un champagne de qualité. Charlotte, elle, était en coulisse pour le moment, vérifiant une dernière fois que tout était bien calculé. Sauf qu’elle ne pouvait pas rester éternellement cachée, bien qu’elle en ait envie. Le but de cette soirée était aussi que Peacekeepers et employés de la Neo Corp. se rencontrent : les différentes tables étaient constituées de sorte à ce qu’il y ait autant de Peacekeepers que d’employés, dans la mesure du possible. Du coup, elle était évidemment attendue dans la salle. Elle devait faire bonne figure, coûte que coûte, afficher un sourire poli et sincère. Après quelques dernières recommandations, elle fit son apparition dans la salle. Elle salua le shérif, brièvement, s’étonnant de l’absence de Sean à ses côtés. Enfin, elle savait qu’elle le verrait dans tous les cas, à moins d’un cas d’urgence. Un serveur lui proposa une coupe de champagne, qu’elle accepta, et se dirigea vers le buffet d’amuses-bouches, où quelques personnes s’attardaient. Un peu de sociabilité, pensa-t-elle alors. De toute façon, elle était obligée, elle ne pouvait pas faire juste acte de présence, cela lui retomberait dessus tôt ou tard. Elle s’approcha alors d’un homme et se plaça à côté de lui, un sourire poli aux lèvres, sa coupe de champagne en main.

« Je vous conseille les toasts, ils sont excellents. »

Très bateau, un peu maladroit, mais c’est tout ce dont Charlotte avait trouvé. Elle détestait ce genre de soirées auxquelles elle était abonnée depuis son arrivée à la Neo Corp. Elle avait beau vivre en ville depuis plus de dix ans, elle savait qu’elle ne se ferait jamais à certains aspects, dont ces galas. Heureusement pour elle, elle savait faire croire à tous que ça lui convenait, ce genre de soirées, alors qu’elle trouvait tout ça pompeux et faux. Si cela ne tenait qu’à elle, elle se serait contente d’un petit évènement pour remercier les Peacekeepers de leur travail, pas d’une aussi grande soirée où la plupart des gens ne se sentaient même pas à leur place.
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Anderson Dawn

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Quand gala rime avec hypocrisie...  [Terminé] Vide

Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Lun 22 Avr - 1:49

- Hé, chef…. J'crois que vous l'avez eu.


Je relève la tête de ma lunette de visée pour observer d'un oeil amusé un de mes hommes au-dessus de moi. Il regarde à-travers ses jumelles ma cible, à quelques 150 mètres de là, avec un vent latéral assez conséquent. Ma cible ? Une canette de bière soigneusement accrochée sur un bâtiment à quelques rues. Je me relève, empoignant mon fusil de précision pour constater à mon tour l'impact assez conséquent sur la ferraille. Le froid se fait mordant sur le toit du Central-Opérations des PeaceKeepers, et on décide d'un commun signe de tête de rentrer à l'intérieur. Je ramasse la douille, qu'on se fasse pas prendre, et tend la main pour récupérer les 50 dollars de pari que je viens de gagner. Avec l'installation durable de ce cher Général Hiver, les missions à l'extérieur se raréfiaient. Les interventions de notre unité devenaient quasiment inutile vu le temps que l'on mettait pour arriver sur zone. Et oui… Sans l'action des chasses-neiges dans chaque rues, les moins fréquentées devenaient impraticables. Et ça, c'était quand le moteur du fourgon fonctionnait. On manquait de pièces détachées, et, comme si le froid nous engourdissait tous, on avait de plus en plus de mal à nous mettre en route.

Alors on s'occupait comme on pouvait. En l'occurrence, on avait installé une canette sur un toit voisin, et le but était de mettre dans le mille le premier. On avait dépensé une bonne dizaine de cartouches comme ça, jusqu'à ce qu'enfin le vent m'accorde un répit salutaire ne faisant pas dévier ma balle. Je descendis l'escalier pour retourner dans la chaleur du Central, un mince sourire aux lèvres… qui disparut très vite devant la tête du Commissaire Adjoint aux Opérations, qui jeta un oeil plus que réprobateur à l'arme que j'avais dans les mains.


- Puisque vous avez besoin de vous défouler, Dawn, vous et votre équipe, vous êtes de corvée charité ce soir. Tour de la Neo Corps. Portez bien l'uniforme, messieurs ! dit-il avant de partir en sens inverse en sifflotant.


Ma première envie ? Lever le fusil et tirer. Ce type là adorait me taper sur le système depuis quelques jours. D'abord, un blâme pour… quoi ? Une bagarre dans un vestiaire ? Et maintenant ça ? Oh, non, je préférais encore le blâme. La soirée organisée par la Neo Corps, sérieusement… Dès qu'on avait reçu l'invitation qu'on avait tous décidé d'être de corvée ce soir-là. Sauf qu'on ne devait pas être assez nombreux à avoir répondu présent, alors ce Commissaire faisait du recrutement forcé. Je pourrais protester, ici, maintenant. Gueuler que j'avais pas envie d'y aller, comme un gosse. Mais c'était pas tout à fait ma période de super entente avec la hiérarchie en ce moment, et j'essayais de garder le profil bas en évitant de faire des vagues. Je me forçais donc au calme en allant ranger le fusil dans l'armurerie, avant d'annoncer la bonne nouvelle à mes hommes. Comme la plupart étaient plutôt loin de la coupe règlementaire, plusieurs grognements et autres manifestations de joie éclatèrent. Je passais dans le vestiaire, un mince sourire aux lèvres, satisfait qu'ils soient aussi content que moi d'y aller, cherchant mon uniforme d'apparat. Sans le trouver bien sûr. Puisqu'il n'y avait qu'un seul endroit pour les habits chics comme ça : mais non pas la poubelle… Comment voulez-vous que je reçoive des médailles en sweat, polo, rangers ? Non, mon bel uniforme tout fringuant était tout simplement chez moi. Je veux dire : mon chez moi, ma maison, quoi ! Pas ici, même si j'y passais 90% de mon temps…

Je sortis donc dans la rue une heure avant la soirée fatidique, remontant le col de mon pull pour me protéger de la neige, allant à grandes enjambée jusqu'à ma petite bicoque. Pas très loin de la Bright, elle n'avait rien de pharamineux, mais elle me convenait. Je compris que je passais vraiment trop de temps au Central quand j'hésitais devant quelle clé insérer, avant de pénétrer enfin chez moi. Les lumières marchaient toujours, c'était déjà ça. Je montais directement dans ma chambre, trouvant le superbe uniforme… En mauvais état. Attaqué par une fuite d'eau, il était foutu pour ce soir. Je jurais en cherchant un remplaçant convenable. Je trouvais rapidement l'uniforme d'officier de police, mais ça me faisait passer pour un simple flic. Pas un officier du SWAT. Et ça… J'aimais pas ! En même temps, j'avais pas spécialement le choix, à moins que… Je fouillais encore entre les cintres, pour sortir mon uniforme de caporal de l'Armée de Terre des Etats-Unis. Un sourire se dessina sur mon visage. Rien qu'à imaginer la tête du Commissaire… Je suivais ses ordres : je serais en bel uniforme. Juste pas celui de la police. Et puis, l'autre était foutu, non ? Fier de pouvoir défier les ordres et déjà amusé à l'idée de jouer l'intrus dans une telle soirée, je passais à la douche, vidant le ballon d'eau chaude pour me raser entièrement le visage, ainsi que de larges portions de cheveux pour adopter la coiffure militaire.

Lorsque je me regardais dans la glace, je vis un autre homme. Un bien plus jeune partant à la guerre. Je secouais rapidement le visage pour chasser cette vision, enfilant l'uniforme classique des soldats américains, attachant les différents insignes sur ma veste : mon nom sur mon torse, mon grade sur mes épaules, et le drapeau américain inversé sur mon épaule droite. La casquette nominative. Et en avant. Le seul fait de ne pas porter d'arme me donnait l'impression d'être totalement dénudé. Ça n'avait rien d'étonnant : avoir au minimum un holster de pistolet accroché pendant deux mois à sa ceinture, ça créait des habitudes ! Je rejoignis mes hommes devant l'entrée, ceux-ci se mettant à siffler et à commenter joyeusement ma tenue. Ça leur ferait une bonne distraction, au moins, et leur tirerait quelques sourires au moment d'entrer, ce qui n'était pas une mince affaire. On entra alors en groupe, et aussitôt j'eus envie de courir en sens inverse. C'était typiquement le genre de soirée affable où tout le monde socialise alors que peu en ont réellement envie.


- On entre en territoire hostile, les gars… je souffle. Trouvez moi le bar, au trot.

- A deux heures le bar, chef.


Alors que je me dirige d'un pas résolu vers ledit bar, un rapide coup d'oeil en arrière m'indiqua avoir été abandonné. Rejoins par leurs femmes respectives, quatre de mes hommes étaient hors jeu. Les deux autres avaient l'air assez amusés de me laisser seul en première ligne et disparurent derrière un convoi d'employés de la Neo Corps. *Comme si j'avais besoin d'eux*, me dis-je pour essayer de me réconforter. Le bar ne proposant somme toute que des rafraîchissements plus ou moins catholiques, je me rabattis vers le buffet. Peut-être qu'en restant le dos tourné et le nez collé à la nourriture qu'on me laisserait tranquille ? Casquette sous le bras, je me glissais entre les invités, ne prêtant aucune attention aux quelques regards portés dans ma direction. D'un coup, ma petite rébellion contre cette soirée hypocrite devenait diablement trop efficace. J'attirais trop l'attention.

Je finis par m'arrêter devant le buffet, respirant un coup en refusant un énième verre de champagne. J'avais beau être allé à pas mal de gala de police (obligé, évidemment…), j'avais beau avoir moi-même ouvert plusieurs bouteilles, je n'en avais encore jamais goûté. Les bulles à l'intérieur me rappelaient le coca, et je concevais mal l'idée qu'on mette du coca dans de l'alcool. Ou l'inverse. J'allais donc passer à la phase deux de mon plan, c'est-à-dire une prudente retraite vers un coin peu fréquenté, du style le balcon, avec un froid pareil, peu s'y risquerait, quand ce que je craignais arriva : on vint me parler.

Bon, c'était pas méchant, c'était même loin d'être une attaque, du style "DAWN ! C'est quoi çaaa ?!", non c'était plus une petite phrase prononcée comme pour relancer une conversation déjà entamée. Je me retournais vers elle, puisque c'était bien d'une "elle" dont il s'agissait, la détaillant rapidement. Grande, mais plus petite que moi, je lui donnais dans la trentaine. Blonde, une robe pas trop complexe, et de hauts talons. Définitivement pas flic. Son visage -avec au passage de beaux yeux bleus- me disait vaguement quelque chose, mais je doutais l'avoir vu sur le mur des suspects recherchés. Me rappelant que dévisager votre interlocuteur sans rien dire n'était guère poli, je passais en revue et à toute vitesse toutes les politesses que je pourrais lui renvoyer, choisissant évidemment la pire :


- Merci, mais, heu, je n'ai pas encore goûté.


*Evidemment que tu n'as pas encore goûté, puisqu'elle te les conseille, abruti !* Faisant taire la partie encore intelligente de mon cerveau, je toussotai pour masquer mon gêne. Il fallait que je trouve quelque chose à dire, et vite.


- Anderson Dawn, leader SWAT de San Francisco, dis-je.


Voilà ce que je produisais sous le stress : étant donné que je n'avais aucune idée de quoi dire, je me présentais. Voilà. Enfin, ça aurait pu être pire : si je ne m'étais pas retenu, j'aurai pu lui réciter mon numéro de matricule, aussi. Faites quelque chose, bon Dieu… Une descente des Hunters, une alerte à la bombe, n'importe quoi… Respirant profondément intérieurement, je m'incitais au calme : c'était qu'une soirée ! J'avais vu pire, non ? Tout ce que j'avais à faire, c'était de sourire, et de faire semblant d'être super content d'avoir été invité. Ça se voyait que j'étais heureux d'être là, non ? Avec un uniforme militaire, on avait l'air tout de suite sacrément joyeux…
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Jeu 16 Mai - 17:12

Charlotte n’avait pas remarqué tout de suite la tenue de cet homme, trop concentrée sur la manière de l’aborder sans que ça paraisse faux. Mais elle se demanda comment elle avait fait pour ignorer son uniforme qui n’était pas vraiment adapté à une telle soirée. Elle le dévisagea un instant, le regardant de bas en haut avec un air désapprobateur. Réprimander ses invités n’était pas son travail mais visiblement, les agents d’accueils n’avaient pas vraiment bien fait leur travail. Qui avait-il de difficile à comprendre dans « tenue correcte exigée » ? Charlotte regarda vite fait autour d’elle et aperçue d’autres militaires mais habillés dans un uniforme beaucoup plus distingué à son goût. Elle ne s’y connaissait pas vraiment en uniforme militaire, mais elle était prête à parier que la tenue que portait l’homme n’était pas la tenue qu’il aurait dû porter ce soir. Il était normal que les militaires ou les policiers soient en tenues d’officier, c’était autorisé dans ce genre de soirées, mais ce n’était pas le cas de la tenue portée par cet homme. Pourquoi ne pas porter un costume à la place ? Charlotte fronça légèrement les sourcils, espérant qu’il ne soit pas du genre à vouloir créer des problèmes lors de cette soirée, sachant pertinemment qu’il fallait qu’elle soit réussie.

L’homme répondit d’abord en lui disant qu’il ne les avait pas encore goûté. Cette réponse la décontenança un peu mais Charlotte se dit qu’il ne devait pas être à l’aise – rien qu’à voir sa tenue, à sa place, elle ne se sentirait pas à sa place. Elle esquissa un sourire crispé, encore sous le « choc » de ce qu’il portait, et but une gorgée de champagne. L’homme se présenta ensuite. Dawn, Anderson Dawn. Charlotte avait déjà entendu ce nom quelque part, dans un dossier ou dans la presse, elle ne saurait le dire tout de suite. Enfin, il avait un haut statut : leader SWAT de San Francisco, ce n’était pas rien. Alors, elle avait dû lire son nom dans un journal, tout simplement. Elle lisait beaucoup les journaux, essayant de se tenir au courant de tout ce qu’il se passait à San Francisco ou dans le monde. Depuis la mise en quarantaine de la ville, elle lisait moins, certes, mais elle achetait encore son journal avant d’aller au bureau, histoire de maintenir une certaine routine.

« Charlotte Hawkins, secrétaire de M. Gallagher. »

Et superviseur de l’organisation du gala, mais elle se gardait bien de se présenter comme ça. D’abord, c’était inutile, et puis elle n’avait pas vraiment envie qu’on lui fasse remarquer quelque chose ou qu’on la harcèle sur quoi que ce soit qui concerne de près ou de loin le gala. Elle n’était déjà pas ravie d’avoir participée à une soirée si hypocrite alors même si quelques employés de la Neo Corp. étaient au courant de son rôle dans cette soirée, elle n’allait pas le crier sur tous les toits. Par contre, elle n’hésita pas à se présenter comme étant la secrétaire de Gallagher parce qu’Anderson s’était lui-même présenté en indiquant ce qu’il faisait. Il n’était pas question de montrer qu’elle avait un poste important, déjà parce qu’à côté d’un homme comme Dawn, ce n’était pas grand chose, mais plutôt d’expliquer sa présence ici. En tant que secrétaire de Gallagher, sa présence était quelque peu requise. Et elle n’aurait pas osé faire faux bond à son patron, pas alors qu’elle ne lui avait toujours pas ramené Eryn Blake. Si elle voulait se faire mal voir, éviter ce genre de soirée était la meilleure des solutions. C’était un peu le point noir de son travail mais heureusement qu’elle aimait son métier : elle positivait en se disant que c’était juste l’affaire d’une soirée à chaque fois.

Charlotte jeta un coup d’œil dans la foule où elle aperçut, au fond de la pièce, son patron. Elle regarda à nouveau Anderson et leva les yeux au ciel, comprenant maintenant où elle avait entendu son nom. Elle l’avait entendu de Gallagher qui, lors d’une visite à l’université, s’était retrouvé en pleine prise d’otage. Si le leader SWAT n’avait pas été là, qui sait ce que sera devenu le patron de la Neo Corp … Ce serait certainement une grande catastrophe, non seulement pour l’entreprise mais aussi pour toute la ville qui comptait sur lui pour les aider à vivre plus ou moins normalement et à trouver une solution pour les mutations. Elle sourit alors, un peu moins crispée.

« Anderson Dawn mais oui ! Vous êtes intervenu lors de la prise d’otage de M. Gallagher ! Je me disais bien que je connaissais votre nom. Merci encore pour votre intervention, vous faites un travail remarquable. »

Et elle le disait en toute sincérité. Charlotte avait toujours admiré ces gens qui risquaient leur vie pour les autres, ne savant pas vraiment comment elle pourrait agir dans une telle situation. Elle savait que l’instinct de survie pouvait faire des miracles mais également pousser à faire des choses terribles alors Charlotte se disait que peut être qu’elle changerait du tout au tout si un jour elle devait risquer sa vie pour sauver celles d’autres. Enfin, une telle situation n’était pas prête d’arriver, même à San Francisco, même avec toutes ses mutations, n’est-ce pas ? Préférant oublier toutes ses histoires, Charlotte regarda à nouveau Anderson. Et elle fronça à nouveau les sourcils.

« Par contre, puis-je vous demander ce qui est arrivé à votre tenue ? Je veux dire … Vous n’êtes pas habillé comme vos collègues … »

Oui, quand quelque chose dérangeait Charlotte, si ce quelque chose ne respectait pas ses propres directives, elle était obligée de le faire remarquer, d’une manière ou d’une autre. Elle agissait un peu à la manière de ces femmes maniaques qui ne supportaient pas qu’un fil dépasse d’une chemise et qui se sentent obligé de le couper. Ici, c’était exactement la même chose. Charlotte regretta quand même ses paroles : après tout c’était lui l’invité ici et elle n’était pas censée lui donner une leçon sur comment il devait s’habiller. Elle s’étonnait elle-même d’avoir osé … Là voilà maniaque des règles maintenant, Charlotte s’effrayait de temps en temps.


Dernière édition par Charlotte G. Hawkins le Sam 1 Juin - 13:11, édité 1 fois
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Anderson Dawn

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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mar 21 Mai - 14:45

La femme au regard clairement hostile à l’uniforme des caporaux de l’Armée des Etats Unis se présenta à son tour. Elle n’eut pas besoin de compléter son nom que je savais déjà qui elle était : une personnalité importante à protéger, plutôt bien classée dans l’échelle des VIP. Charlotte Hawkins avait été placée dans une catégorie où l’on avait plus l’habitude de trouver des gouverneurs ou des sénateurs présentés aux élections présidentielles. Mais tout avait été chamboulé, puisqu’on devait protéger un chef d’entreprise au même titre que le Président, à peu de choses près. Alors, sa secrétaire, pourquoi pas. Je me demandai si c’était Jeffrey Gallagher qui l’avait demandé, ou s’il s’agissait d’une décision du Central pour essayer de bien se faire voir de la Neo Corporation, en plaçant une bonne partie de son personnel dans les VIP. Un instant distraite, un sourire étira ses lèvres lorsqu’elle se rappela la prise d’otages à l’Université où j’étais intervenu. Je souris à mon tour. La prise d’otages en elle-même n’avait rien eu de spectaculaire. Rien de très difficile. Beaucoup de fumée et de bruits pour pas grand-chose. S’il s’était agi d’une autre situation, d’une situation menée par des professionnels et des forcenés, je n’aurais sûrement rien dit, acceptant les compliments. Mais là, je me sentais obligé de relativiser. Ça n’aurait pas été juste, autrement.


- C’était pas grand-chose, madame. Le type était seul, et très inexpérimenté. Même les flics réguliers auraient pu faire le travail.


La suite de sa phrase me tira un nouveau sourire, un peu plus gêné cette fois. En fin de compte, je ne m’étais pas trompé sur la désapprobation de son regard à la première vue de mon uniforme ! *Maniaque* pensai-je avec amusement. Elle avait le mérite d’être directe, cela, il fallait le reconnaître. Se savait-elle si importante pour qu’elle prenne la peine de me le faire remarquer ? Ou était-elle vraiment maniaque ? Certaines personnalités qui savaient quelle était leur place dans les fichiers de la police en profitaient largement. Je n’aurais su dire si elle aussi faisait partie de ces types qui appelaient le SWAT pour un simple rôdeur dans le quartier, nous éloignant des fusillades dans les écoles. Avant de lui répondre, je regardai autour de nous pour me confirmer que j’étais bien le seul militaire habillé ainsi.


- Vous voulez quelle version, m’dame ? demandai-je avec un petit rire en m’adossant à la table pour l’observer de côté. L’officielle, celle que je vais donner à mon chef pour éviter le blâme, c’est que mon uniforme de parade a pris l’eau. Et comme cet uniforme est en dotation standard, je pensai pas que ça allait choquer l’assistance, etc. Je lui jetais un regard en coin. Sauf qu’apparemment, j’ai raté, puisque j’ai mis en rogne la secrétaire de Monsieur Gallagher. Me dénoncez pas à la personne qui a tout organisé, je risquerai d’avoir des problèmes , ajoutais-je avec un clin d’oeil. Je marquai une pause et trempai les lèvres dans une coupe de champagne. Il y avait pas à dire, les bulles, c’était bizarre. Et pour la véritable version, mon uniforme a vraiment pris l’eau, et j’avais plus que celui-ci, ou celui du policier de base. J’me suis donc dit que je pourrai simplement retourner aux sources, et ressortir mon vieil uniforme. Pas de ma faute si peu de mes collègues ont fait l’Armée, on aurait pu faire une belle bande !


En la regardant de nouveau, je décidai, jusqu’à preuve du contraire, de classer la secrétaire de Gallagher dans la catégorie des «maniaque» et non pas des «mégalo». Pourquoi ? Une intuition, fallait dire. Je doutai qu’elle ait eu connaissance de cette liste de priorités, et, même si elle l’avait été, je ne la voyais pas en profiter. Non seulement me critiquer sur un tel sujet ne pourrait que flatter, au mieux, son égo, mais en plus, elle n’avait pas le profil type de ces types sûrs de leur supériorité, méprisants et écrasant les subalternes autour d’eux. Non, elle était plutôt amusante, mais, avant qu’elle ne prenne mal mon sourire, je décidai de poursuivre.


- A vrai dire, madame, je ne pensai pas que ça aurait pu gêner qui que ce soit d’autre que mon patron. A la base, c’était vraiment lui que je visai en m’habillant en militaire plutôt qu’en flic. Du coup... Je vous demande de bien vouloir m’excuser, m’dame. Je voulais pas gâcher votre soirée, juste celle de mon supérieur !


Ce qui était bien la vérité, d’ailleurs. Même si venir ici ne me plaisait pas, et c’était peu de le dire, je n’en voulais qu’à une seule personne ici, et cette personne était fringant dans son uniforme bardé de décorations gagnées par ses hommes. Moi même, j’avais participé à remplir son torse de médailles. C’était le petit truc des officiers supérieurs, ça, de s’accorder le crédit pour telle ou telle action méritoire, et de balancer ses hommes aux loups à la moindre bavure. Mon sourire devint amer à cette pensée, et je me forçai à penser à autre chose. Ce genre d’idées, c’était bon pour les séances d’entraînement, ou pendant les longues attentes. Histoire de se concentrer et de donner un peu plus de poids dans ses actes. J’hésitai, non pas à reprendre la parole, mais du ton à adopter. Elle n’était pas militaire, et c’était la première civile à laquelle je parlai depuis pas mal de temps. Je mis fin au débat dans ma tête en restant sur le ton poli du vouvoiement, histoire qu’elle ne le prenne pas mal. On sait jamais, j’avais déjà mis ma tête à prix avec mon uniforme, pas la peine de lui fournir non plus la balle.


- C’est vrai que comparé à vous, j’ai l’air d’un plouc, dis-je en dissimulant soigneusement mon compliment. Je me demandai, avant que ne vous ne vous écartiez du mouton noir de la soirée, si vous accepteriez de satisfaire la curiosité du flic en moi. Voyez-vous, il me semble vous avoir déjà aperçue au Central-Ops, alors je me demandai si la Neo Corps était en train de ré-inventer la notion de secrétaire. J’aurai pas cru vous voir ailleurs que dans un bureau, ou... ici , conclu-je en balayant l’espace devant moi de ma main.


Je venais en effet de me rappeler un détail, auquel je n’aurai sûrement pas pensé si je ne l’avais pas revue aujourd’hui. J’aurai mis ma main à couper d’avoir déjà vu sa chevelure blonde encadrée par celle d’Aria Blake. Alors, où l’emprise de la Neo était bien plus importante que ce que j’aurai pu imaginer puisqu’elle aurait fait relâcher la secrétaire de Gallagher, ou elle faisait plus que trier les dossiers de son entreprise. Prendre la tension des PeaceKeepers, vérifier un ou deux dossiers, les raisons pouvaient être toutes plus extravagantes les unes que les autres. La Neo Corporation avait-elle étendue ses tentacules absolument partout dans les rangs de la police ? Je ne voyais pas Aria Blake comme agent infiltrée pour eux, mais on était sûr de rien. Nous étions dans une situation inédite, et tous les soldats n’étaient pas de jeunes hommes, et tous ne portaient pas d’uniforme. A ce titre, Charlotte Hawkins pouvait très bien être une combattante pour la Neo Corporation. La différence étant que, contrairement à moi, elle n’affichait pas clairement ses couleurs.
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Charlotte G. Hawkins

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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mar 28 Mai - 0:30

Cet homme semblait être plutôt modeste : ce n’était pas donné à tout le monde de garder son sang-froid lors d’une prise d’otage, alors que des personnes pouvaient perdre la vie à cause d’un détraqué. Charlotte ne savait pas trop si c’était de la modestie, ou plutôt une habitude : pour lui, cela devait être aussi courant que vérifier des comptes pour Charlotte, un jeu d’enfant. Après tout, n’avait-il pas dit que le preneur d’otage était un jeune inexpérimenté ? Le pauvre avait dû développer sa mutation depuis peu, d’où sa colère. Charlotte ne pouvait pas blâmer ces gens : ils n’étaient que des victimes dans l’histoire et ne méritait certainement pas d’être traité comme des bêtes de foires, ou de laboratoire. Enfin, Charlotte savait qu’elle devait essayer d’oublier un peu tout ça, pour se concentrer sur son propre travail : elle n’était pas mutante, elle ne le serait jamais, elle le savait depuis quelque temps déjà et vivait mieux ainsi, sans la crainte de devoir changer de vie du jour au lendemain. Combien d’insomnies avait-elle fait lorsqu’elle ne connaissait pas la vérité ! A sans cesse réfléchir à toutes les possibilités qui s’offraient à elle : aurait-elle eu un statut privilégié grâce à sa place dans la Neo Corp. ? Aurait-elle dû fuir, elle aussi ? Comment aurait-elle survécu à la vie recluse dans les quartiers désertés ? Elle savait que beaucoup de mutants vivaient là-bas, bien cachés. Cependant, le temps glacial n’aidait pas la survie. Aussi, Charlotte n’aurait certainement pas tenu bien longtemps aussi loin de son confort. A moins de se sous-estimer énormément, mais elle était certaine que si elle avait développé une mutation, elle se serait rendue aux premières difficultés, ou alors elle serait allée annoncer la terrible nouvelle à Gallagher, essayant de profiter de son statut auprès de lui, afin de s’en sortir du mieux qu’elle le pouvait : si elle avait garanti à Gallagher de ne pas fuir mais de continuer à travailler pour lui, dans l’entreprise, sans que sa mutation se sache, aurait-il accepté de ne pas l’envoyer à Alcatraz ? Une question qui restera sans réponses, Charlotte n’osant pas la lui poser directement, par peur de se rendre compte qu’elle n’était rien dans l’entreprise malgré tout son boulot fournit.

Une chose positive : Anderson sembla bien prendre sa remarque sur sa tenue. Charlotte en était soulagée, elle ne l’avait pas froissé au moins. On sait jamais, froisser un flic, ça n’était pas vraiment judicieux. Même si elle doutait que beaucoup s’arrête pour si peu, les gens pouvaient être de mauvaise foi et refuser d’aider une personne parce que celle-ci n’avait pas toujours été correcte. D’un côté, Charlotte estimait qu’il était de son devoir de lui faire une réflexion, parce qu’elle avait participé à l’organisation de cette soirée et qu’elle voulait que les choses se passent bien, parfaitement bien. Elle écouta sa petite histoire, croisant les bras, sa flute de champagne toujours en main. Elle le regarda d’un œil intéressé, pressée de connaître la vérité. Avait-il une bonne excuse ? Il avait intérêt. Charlotte fronça un instant les sourcils : son uniforme avait vraiment pris l’eau ou c’était juste la version à donner à son chef ? Elle eut sa réponse bien rapidement. Il avait dû avoir la poisse, le pauvre … Comment son uniforme avait-il pu prendre l’eau ? Il devait être rangé dans un coin, précieusement, non ? C’est ce que Charlotte ferait en tout cas. Lorsqu’Anderson lui pria de ne pas le dénoncer à l’organisateur de la soirée, elle ne put se retenir de lever les yeux au ciel. Tu l’as devant toi, pensa-t-elle. Enfin, il pouvait interpréter cela comme étant une évidence, pourquoi Charlotte s’amuserait-elle à le dénoncer ? Elle n’était vraiment pas du genre rapporteuse, donc Anderson était tranquille. Jusqu’à ce que son chef le voit, évidemment. Elle finit alors par hausser les épaules : elle n’avait vraiment pas envie de s’éterniser sur ce détail, d’autant que cet « affront » n’était pas destiné à la Neo Corp. mais au supérieur d’Anderson. Charlotte n’irait pas plus loin, cela ne servait à rien : il venait de s’excuser, après tout, c’était déjà ça, il reconnaissait son erreur, alors qu’il aurait pu s’en fiche complètement et la remballer comme elle le méritait peut être : l’uniforme restait officiel après tout, même s’il n’avait pas le même prestige que les autres, cela restait un uniforme officiel, de l’Armée qui plus est.

« Bah, vous savez, je m’y connais pas trop en uniforme. Je m’étonnais juste de votre tenue par rapport à celle de vos collègues, qui est beaucoup moins classe. »

Charlotte ne voulut pas l’enfoncer encore plus mais quelque part, c’était plus fort qu’elle, elle se devait de lui faire comprendre que la prochaine fois, il fallait qu’il s’arrange pour avoir la même tenue que tout le monde. S’ils faisaient tous comme lui, ces soirées de gala auraient moins de prestige, beaucoup moins et le but était justement d’offrir quelque chose de plus classe que d’habitude pour féliciter ces gens pour leur travail. Même si aujourd’hui, cela avait un tout autre intérêt.

« Je pense que vous avez réussi votre coup. Votre supérieur entendra parler de ça, vous ne passez pas inaperçu. »

Charlotte n’irait pas critiquer sa façon de s’habiller devant son chef, non, elle n’allait pas s’amuser à cela, sauf si Anderson le voulait vraiment. Mais elle ne voyait pas trop son intérêt là-dedans : pourquoi chercher le blâme en cette période, alors que les gens avaient besoin d’un travail absolument ? Anderson était peut être assuré de ne pas être viré. C’est vrai que les forces de l’ordre étaient plus qu’utile, ce n’était vraiment pas le moment pour réduire les effectifs. Charlotte avait certainement eu la même chance lorsqu’elle avait dit à Gallagher qu’elle avait trouvé Eryn Blake mais qu’elle n’avait prévenu personne : même si aujourd’hui, elle était chargée d’une sale mission – celle de la lui ramener – elle avait toujours son poste, à croire que Gallagher ne pouvait pas se passer d’elle, ce qu’elle se plaisait à penser. Mais trouverait-il une employée aussi dévouée aujourd’hui ? Elle n’en était pas si sûre.

Charlotte sourit au compliment dissimulé d’Anderson : elle comprit aussitôt où il voulait en venir. Elle avait une tenue plutôt sobre, mais qui passait dans tous les cas très bien. Son habituel tailleur de parfaite secrétaire aurait était un peu bizarre à la place, elle ne se serait jamais habillée normalement à ce genre de soirée. Son sourire disparut assez vite cependant, laissant place à une certaine méfiance. Où voulait-il en venir ? Pourquoi venait-il lui demander ce qu’elle pouvait faire dans un bureau de police ? Charlotte réfléchit un instant et se rappela avoir fait un très bref passage chez les Peacekeepers. Une brillante idée de Gallagher, encore une fois, essayer de corrompre la petite Blake pour avoir la grande. Cela avait été un brillant échec de la part de Charlotte : Aria ne savait rien, absolument rien de ce que devenait Eryn. Elle ne savait même pas que celle-ci était une mutante. Donc, Charlotte croyait sur parole qu’Aria n’avait plus aucunes nouvelles de sa sœur depuis des lustres. Anderson avait peut être raison : sa place était peut être bien dans un bureau, uniquement dans un bureau : elle n’était pas faite pour aller sur le terrain, comme les nombreux agents de la Neo Corp. qui repérait les mutants. Seulement, Gallagher ne semblait pas l’entendre ainsi, et Charlotte était destinée à trouver un moyen de ramener Eryn à la Neo Corp.

« Oh, j’y suis allée récemment pour que l’on m’innocente d’office de fraude fiscale. J’ai accès aux comptes de l’entreprise, mais M.Gallagher sait très bien que je suis incapable de lui faire ça. Il voulait juste rendre les choses officielles. Enfin, je suis assez polyvalente dans mon travail, je suis de temps en temps amenée à sortir des locaux de la Neo Corp., même si c’est souvent en compagnie de M.Gallagher. »

Charlotte n’eut aucun mal à dissimuler la raison de sa venue au poste de police. C’était la version officielle, elle espérait juste qu’Aria n’ait rien dit sur toutes les questions qu’elle avait pu lui poser sur Eryn. Oh, elle avait juste fait une gaffe, celle de lui révéler que sa sœur était une mutante, ce qu’elle ignorait à priori, au vu de sa surprise et de sa colère. Sean lui avait vaguement dit, après, les raisons pour lesquelles ils lui avaient caché tout ça, sans vraiment s’étendre sur le sujet.

« Juste, ne vous prenez pas pour le mouton noir de la soirée. Vous êtes sûrement l’une des personnes les plus intéressantes ici. Qui aurait osé venir habiller de cette façon, sachant pertinemment que ça ferait du bruit ? Certainement pas moi. »

Charlotte lui lança un regard entendu. Oh non, elle n’aurait jamais osé, elle qui reste toujours dans les normes. C’était le genre de chose qu’elle n’oserait pas, même en rêve, même pour se venger de son patron. Elle aimait trop faire bonne figure pour ça. Et elle avait une réputation à sauvegarder. Elle avait voulu, en quelque sorte, rendre son compliment à Anderson et le rassurer. On n’allait pas le mettre au bûcher pour ça, pas elle en tout cas. Il semblait suffisamment conscient des risques d’un tel geste pour tout assumer.
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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Jeu 30 Mai - 12:47

Les civils avaient toujours du mal avec les uniformes. Distinguer un Marines d’un type de l’armée de terre était de loin le plus compliqué, puisque nous portions la même tenue de combat. Les types de la Navy étaient plus facilement discernables, puisque leur tenue était bleue, comparée aux couleurs de camouflage que nous arborions. Bon, c’était vrai que nous avions une tenue plus officielle. Plus que celle-ci où il ne fallait rajouter que quelques éléments pour en faire une tenue adaptée au combat. On avait des habits de parade, vous savez, le genre casquette blanche, veste boutons dorés, gants blancs, et tout ça. Mais celle-là, je l’avais abandonné quelque part, et je ne la ressortirai probablement jamais. Si ce que je portai était clairement un souvenir de mon passé, l’autre était comme une cicatrice que je rouvrirai. C’était plutôt idiot, puisque c’était avec mes habits que je m’étais battu, mais c’était avec la tenue officielle que j’avais reçu des distinctions pour avoir tué des gamins. Je préférai le treillis malgré tout, parce que tout simplement, n’importe qui pouvait en porter un. N’importe qui pouvait s’acheter un uniforme comme le mien, tandis que pour l’autre, il fallait s’engager. Et je ne voulais plus m’engager.

Je pouvais tout de même comprendre son propos : dans une soirée de gala, arriver dans une tenue de combat n’était pas aussi classe que le costume cravate, mais au moins je m’y sentais plus à l’aise. J’avais beau attirer le regard, au fond, je préférai être capable de réagir au quart de tour et sans entrave à mes mouvements que d’être coincé dans une tenue de smoking qui m’en aurait empêché. C’est ce que j’avais toujours trouvé amusant dans les films de James Bond. 007 se déplaçait et se battait en costard, l’air totalement à l’aise. Ce côté surréaliste -plus que son pistolet qu’il ne semblait n’avoir jamais besoin de recharger- m’avait tout de suite fait sourire. Une fois que vous vous êtes déjà battu, vous savez comment est constitué un uniforme de treillis, et vous savez que c’est parfaitement adapté au combat. Pour vous en convaincre, il ne viendrait à l’idée de personne d’aller faire son footing en tenue de soirée. Pour m’en convaincre, j’avais essayé de m’entraîner avec un sur le dos. Et encore, juste le pantalon et la chemise. Mal aéré, contraint dans une forme qui n’en acceptait pas d’autres, ces habits étaient rapidement insupportables. On dit souvent d’un treillis qu’il est informe, mais c’est justement ça qui fait son utilité. Il s’adapte à toutes les positions de votre corps, et il est suffisamment large pour laisser de la place à votre corps pour respirer. Alors, oui, c’était peut-être moins «classe», mais ça avait le mérite d’être utile. Même les gardes du corps ne portaient pas de smoking, contrairement à la croyance, mais des habits adaptés spécialement.


- Oh, je ne doute pas qu’il en entendra parler, c’était tout le but... répondis-je avec un sourire discret, essayant une nouvelle fois de le trouver dans la foule des individus. C’en serait même dommage qu’il ne fasse rien.


Au pire, il serait furax et s’amuserait à me crier dessus. Foutu planqué. Peut-être même qu’il me mettrait un second blâme. Mais, en fin de compte, qu’est-ce que j’en avais à faire ? Mes perspectives de carrière avec une ville en quarantaine étaient, pour le moins, réduites. Et même si on s’en sortait, dans le meilleur des cas, mon dossier «disparaîtrait» dans la cohue, et dans le pire des cas, je serais affecté ailleurs. Vu que San Francisco, j’en avais ma claque, c’était peut-être pas plus mal. Peut-être que Charlotte pensait qu’il pouvait me renvoyer, mais elle se trompait de beaucoup. J’étais un de ses meilleurs gars, un ancien soldat et un bon chef de peloton. Sans compter mes performances simples, la commission ne le laisserait jamais faire pour une chose aussi futile. Venir habillé en treillis aux galas ne faisait pas franchement partie des critères d’exclusion des forces de police, surtout quand un homme tombé était rarement relevé. Peu de civils tenaient à rejoindre des forces de l’ordre qu’on disait sous la coupe de la Neo Corps, et qui n’hésitaient pas à tirer sur des civils atteints de mutation.

Charlotte répondit ensuite à ma question concernant son bref passage au Central, et je souris de nouveau. Les grands patrons se souciaient toujours de fraude dans leurs comptes, apparemment, alors que je me demandai bien ce qu’aurait pu faire qui que ce soit de cet argent. Les communications étaient foutues, et les échanges avec le monde extérieur se résumaient avec l’arrivée d’un hélicoptère sur le toit de la Neo Tower. Pas pratique pour fuir avec la caisse. Et puis, honnêtement, vous voyez Charlotte Hawkins voler son patron ? Alors qu’elle est là, bien habillée, à critiquer le cheveu qui dépasse dans la soirée de sa société ? Nah. Pas possible. Elle semblait bien trop droite pour ça. Ou alors elle était schizophrène, et se transformait en un genre de Batwoman la nuit. Mais, sans vouloir paraître supérieur, elle n’avait pas l’air particulièrement musclée pour endosser un costume et de tabasser les méchants dans les ruelles. Rien qu’à l’imaginer dans ce rôle avait de quoi être amusant, mais je ne m’accordai pas ce loisir. La suite de son explication me laissa sans voix. Vu ce qu’elle disait, elle sortait rarement dehors. Pour ma part, ne pas sortir était une des pires punitions qu’on pourrait m’infliger. J’avais beau détester les patrouilles obligatoires, ça me permettait de prendre l’air. Rester toute la journée, assis derrière un bureau ? L’horreur. Un travail de bureau, au secours. Un autre point en faveur du je-m’en-fiche-de-mes-perspectives-de-carrière. Parce que monter dans la hiérarchie signifiait de plus en plus ne plus sortir sur le terrain, et d’avoir pas mal de rapports à faire. Non, je préférerai encore être relégué au rôle de simple spécialiste du SWAT, l’équivalent du simple soldat dans la hiérarchie militaire. Non, j’étais pas fait pour une vie de bureau. Même si on m’y plaçait de force, ou je poserai ma démission immédiate, ou je n’y serais jamais, et donc je serais renvoyé de force.

Ce qu’elle dit ensuite me tira un petit rire. Ça donnait un peu l’impression que je me fichais de l’image que je rendais, ce qui, en soi, n’était pas totalement faux. Je n’avais pas grand-chose à craindre. Le mieux qui pourrait m’arriver serait même qu’on me chasse d’ici. Je pouvais comprendre que d’autres aient besoin de préserver leur image, ce qui semblait être le cas de Charlotte Hawkins. Après tout, briser les règles sociales était toujours à double tranchant. Peut-être que si la soirée s’était déroulée sans la quarantaine que je me serais plié aux normes. Sûrement, même. Déjà, je n’aurais pas eu un uniforme fichu. Maintenant que tout foutait le camp, ça ne me semblait pas aussi grave que de m’éloigner un peu du bord, sans le perdre de vue pour autant. Je n’allais tout de même pas me mettre à piller les magasins, voler dans les maisons, tout ça juste parce qu’on était sous le coup d’une situation sans précédent ! Non, j’avais quand même appris des valeurs à l’Armée. Dire tel quel ma façon de voir les choses pouvant la choquer, je décidai de choisir des mots plus adaptés que «on peut faire ce qu’on veut !».


- Vous savez, c’est aussi une façon de se libérer. La ville subit une quarantaine sans précédent dans l’histoire du monde. Certains en profitent allègrement pour piller et décider de faire ce qu’ils veulent, d’autres sont plus modérés, comme moi : on change juste quelques petites règles pas très importantes pour mieux se sentir. Vous savez, la situation a beau être catastrophique sur pas mal de points, ça nous donne un peu l’occasion de penser à ce qu’on est capable de faire une fois isolés. Je suis sûr que pas mal de sociologues devraient adorer analyser nos réactions, parce que c’est l’échec de notre système, qui nous a mis à part parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre. *Tu devrais pas autant réfléchir, tu vas te faire une crampe au cerveau* dit une partie lointaine de ma tête. Pour le moment, tout ce qu’on peut faire, c’est attendre, et voir si la société va finir par s’effondrer totalement, dis-je en relevant la tête en direction de l’assemblée. La société ici, représente tout ce qu’il reste de la civilisation, et il suffirait que les hélicoptères cessent d’arriver pour que tout bascule.


Briser les règles, être affranchi de toute contrainte, c’était le rêve de tous les gamins ! Leur passion pour les zombies, c’était bien de voir ce qu’il se passerait si tout le système les lâchait. Ben, on avait pas de zombies dans le sens où les mutants ne cherchaient pas tous à nous bouffer, mais on était bien abandonné. Pas totalement, mais tout comme. S’ils avaient eu envie de faire quelque chose, ils auraient envoyé l’Armée, ou une bombe. Non, ils savaient juste pas quoi faire, et donc ne faisaient rien. C’est vrai, personne ne les menaçait de quoi que ce soit si jamais ils réagissaient ! Ça n’était pas une attaque terroriste, non, ça n’était pas une agression extérieure. Non, ça venait de chez nous. Ça venait même des types travaillant ici-même d’ailleurs. Faudrait que je l’interroge sur comment ça s’était passé, et comment ils avaient pu créer le Neo Serum, si j’avais l’occasion.


- Vous en pensez quoi, vous, sur tout ça ? J’ai pas trop eu l’occasion de demander ou de lire les réactions des gens depuis le début, à part à des potes militaires... plus Eryn Blake, ajoutai-je mentalement. Je me souviens avoir pensé que tout sombrerait en quelques semaines, et que ce serait rapidement le chaos. Je saurais pas dire qu’est-ce qui a fait que tout ou presque a tenu en place, mais ça devait pas être facile. J’ai peut-être une vision un peu pessimiste, mais c’est ce qui s’est globalement passé en Afghanistan. Du coup... Ouais, je sais pas. C’est bien que ça ait tenu, sinon ça aurait été au plus fort. Surtout venu d’une personne de la Neo, vu que c’est elle qui dirige un peu tout, aujourd’hui, ajoutai-je en plongeant mes yeux dans les siens.


Je me demandai si elle allait me donner son avis personnel ou celui du point de vue de la société. Personnellement, je tablais sur l’adoption du point de vue de son entreprise. Elle y semblait trop attachée, et n’avait pas l’air de dévoiler des détails sur elle facilement. Pari tenu...
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Charlotte G. Hawkins

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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Sam 1 Juin - 17:37

Anderson s’engeait dans une discussion un peu délicate. Charlotte continua cependant à l’écouter attentivement. Après tout, il était toujours intéressant d’avoir l’avis d’un militaire sur la situation actuelle. Charlotte était plutôt habituée à écouter les discours rassurants de la Neo Corp., des gens qui pensaient que tout irait bien, que le problème mutants n’était pas si dramatique que ça et que bientôt, la ville serait réouverte, il suffisait d’avoir confiance en la Neo Corp et le gouvernement. Elle n’était vraiment pas habituée à entendre un autre discours que celui de l’entreprise, en fin de compte. Elle y adhérait même. Du moins, elle essayait tant bien que mal. Elle savait que jusqu’à maintenant, il n’y avait pas de gros problèmes : ils étaient ravitaillés suffisamment pour tenir, les gens continuaient à travailler pour la plupart, les mutants étaient arrêtés vivants. Et c’est ce détail qui changea aujourd’hui. De plus en plus, les mutants mourraient de froid dans les rues. L’hiver était arrivé trop tôt cette année. Enfin, elle pensait évidemment qu’ils seraient libérés avant que l’hiver s’installe. Le gouvernement l’entendait autrement. Comment tout ceci finirait ? En guerre civile ? C’était fort probable. Mais elle estimait qu’ils étaient loin d’être arrivé à ce stade : les gens avaient encore suffisamment de savoir vivre et de bon sens pour rester dans le rang. Les mutants, c’était une autre affaire évidemment. Charlotte ne pouvait pas s’empêcher d’être mal à l’aise à côté d’eux. Bon, elle n’en avait rencontré qu’une seule en vérité, n’ayant jamais mis les pieds à Alcatraz, mais elle savait que c’était à cause de la Neo Corp que la ville était mise en quarantaine et il était bien difficile de vivre tranquillement en ayant conscience de ça. Charlotte et sa conscience morale, toute une histoire. Mais pour préserver l’entreprise pour laquelle elle travaillait, elle était obligée de se taire. Elle avait aussi peur de ce qu’elle pourrait provoquer si elle avouait tout : comment la population réagirait si elle savait que la Neo Corp., leur sauveur, était à l’origine de toute cette pagaille ? Et qu’elle en profitait pour faire un peu de profits ? Non, il valait vraiment mieux se taire, garder ce secret pour elle, elle n’avait vraiment pas le choix.

Changer quelques petites règles pour se libérer ? Charlotte ne fonctionnait pas comme cela. Elle, elle trouvait sa liberté dans son travail. En se plongeant dans son boulot, elle maintenait une certaine routine, rien ne changeait par rapport à avant. En plus, elle avait une tonne de travail, ce qui l’arrangeait. En quelque sorte, elle faisait comme s’il ne s’était rien passé, elle voulait vivre comme avant la quarantaine, comme avant toutes ses histoires de mutations. Elle s’était permise une toute petite liberté – aller voir un mutant – et elle l’avait regretté. Trahir la confiance de son patron avait été une grosse erreur et Charlotte s’en mordait encore les doigts, à chaque petit rappel de Gallagher concernant leur pacte. Changer les règles, trop peu pour elle. Et puis elle avait une image à préserver, elle ne pouvait pas tout changer du jour au lendemain sous prétexte de vouloir un peu de liberté. Anderson parlait de petites règles peu importantes. Mais pour Charlotte, le fait de venir en treillis au lieu d’uniforme classique, c’était quand même enfreindre un code de savoir vivre important. Ce qu’il disait restait intéressant tout de même quoique très pessimiste. Trop, aux yeux de Charlotte, qui était persuadée que tout s’arrangerait grâce à la Neo Corp et au gouvernement : ces derniers ne pouvaient pas les laisser comme ça indéfiniment. Les isoler, c’était une solution provisoire, avant de pouvoir en trouver une autre. Dans toute l’Histoire, jamais un pays n’avait été confronté à cela. Il n’y avait pas d’exemple, pas de modèle à suivre ou à améliorer. Le gouvernement avait donc dû improviser et dans la panique, voilà ce qui en était sorti. Charlotte essayait de garder à l’esprit que tout était provisoire, qu’elle partirait bientôt au Kansas afin de rejoindre sa famille, le temps de quelques semaines de vacances bien méritées.

Le moment tant redouté par Charlotte arriva : Anderson lui demandait son opinion sur cette situation. Fort heureusement, lorsqu’il lui posa la question, il continua à parler, en avouant qu’il avait pensé que tout s’effondrerait en quelques semaines. Ce n’était pas le cas de Charlotte. Elle avait d’abord été perturbée par cette histoire de mutation, craignant d’en développer une. Puis, elle avait dû gérer quelques trucs à la Neo Corp pour que tout se passe dans les meilleures conditions possibles, pour éviter que tout s’effondre justement. Vivant les choses de l’intérieur, elle avait tendance à suivre les discours rassurants de la Neo Corp, à vouloir les croire. Les premiers mois, elle pensait que tout ceci n’était que provisoire. Mais plus les mois passaient, plus elle se demandait si cela n’allait pas durer un bon moment. Elle espérait juste que le gouvernement ne les lâche pas. Comme disait Anderson, sans ravitaillement, le semblant de paix risquerait de laisser place à un chaos des plus total. Mais il valait mieux ne pas y penser : déjà, ils en étaient loin. Puis, les hélicoptères venaient encore régulièrement, c’était bon signe. Et la Neo Corp. et toutes ses technologies permettaient aux gens la Bright de vivre bien, avec eau courante et chauffage. En vérité donc, Charlotte était quelque peu angoissée par la situation même si elle avait relativement confiance en l’organisation entre la Neo Corp. et le gouvernement. Et elle avait peur pour toutes les personnes ayant développées une mutation. Elle ne savait pas vraiment si elle devait les considérait comme une future menace ou de simples victimes. Charlotte eut un petit sourire et regarda alors Anderson.

« Ne vous inquiétez pas, la Neo Corp. maîtrise la situation. Les hélicoptères continueront à venir aussi longtemps que Gallagher vivra. »

Commencer par le rassurer était une bonne chose. Et une manière de retarder un peu de donner son avis, qui n’allait pas être le sien. Même si elle aimerait beaucoup partager sa peine envers les mutants et son aversion pour la manière dont ils étaient traités, sa position ne lui permettait pas. Non, elle devait être fidèle à la Neo Corp. et en tant qu’employée, représentante de l’entreprise, elle était obligée de faire l’éloge de son organisation face à la situation. Elle ne pouvait pas dévoiler à Anderson qu’elle avait peur, qu’elle ne savait pas trop bien où son patron voulait en venir en embarquant tous les mutants à Alcatraz, ni s’il comptait un jour dire la vérité sur cette affaire. Elle ne pouvait pas dire à un inconnu qu’elle avait mauvaise conscience, qu’elle était angoissée par le fait de n’avoir aucunes nouvelles de sa famille, de l’extérieur, ni du fait qu’elle était rassurée parce qu’elle n’était pas et ne serait jamais une mutante. Elle ne devait pas confier ses doutes quant à l’alliance entre la Neo Corp. et le gouvernement : elle était persuadée qu’au moindre faux pas de leur part, le gouvernement leur tournerait le dos et ils seraient bien embêtés dans l’affaire. Tout ça, elle devait le garder pour elle.

« Je pense qu’il faut avoir confiance. Le gouvernement et la Neo Corp. font un travail formidable ensembles et dès que l’on trouvera une solution concernant les mutations, tout rentrera dans l’ordre. La quarantaine, c’est une solution provisoire trouvée par le gouvernement pour que le problème ne se propage pas. Alors évidemment, nous sommes un peu des victimes dans l’histoire, mais nous devons penser à l’échelle nationale : le problème deviendrait vite ingérable si toutes les grandes villes des Etats-Unis connaissaient la même chose. Je pense qu’on s’en sort très bien, c’est une première tout ça, vous l’avez bien dit. Nous ne sommes pas près de nous effondrer, croyez-moi. »

Charlotte lui adressa un autre sourire se voulant être rassurant. Il y avait une part de vérité dans ce qu’elle disait. Mais pas totalement. Elle passait peut être pour la blonde de service ayant une confiance aveugle pour son employeur mais elle n’avait pas le choix alors elle s’en fichait un peu. Sauver les apparences, c’était tout ce qui importait pour le moment. Tant que tous les employés de la Neo Corp. au courant de l’implication de l’entreprise dans les mutations se tairaient, elle était sûre que tout se passerait pour le mieux, que la population continuerait à vivre du mieux qu’il le pouvait grâce aux ravitaillements réguliers. Tant que le système mis en place par la Neo Corp. et le gouvernement était maintenu, tout irait pour le mieux. Enfin, « mieux » était un bien grand mot, évidemment, et il était bien hypocrite de dire ça en sachant comment vivaient les mutants aujourd’hui. Mais tout ce gala était hypocrite, alors autant continuer sur cette lancée.
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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mar 4 Juin - 0:44

HJ : J'ai commencé à introduire Josh dans ce post, je lui envoie un MP pour savoir s'il répond direct après ^^

Que la Neo Corps maîtrise la situation, ça j'avais pas trop de doutes. Elle la maîtrisait même trop bien. De quoi pouvait-elle rêver de plus ? Elle avait les PeaceKeeper à sa disposition, tout ce dont elle pouvait avoir besoin, alors qu'une bonne partie de la ville crevait de froid. Un accord avec le gouvernement. Des petits secrets qu'elles pouvaient garder, parce que personne n'oserait lui demander des comptes. Pas maintenant. Pas alors qu'elle était partout. Ça ne m'aurait même pas trop étonné si jamais on m'aurait dit que plusieurs agents de la Neo faisaient tout simplement parti des forces de police. A bien des égards, elle était une entreprise américaine qui avait su bien se développer, se ramifier partout, et garder des contacts auprès de tous. Même de moi. Gallagher m'avait filé sa carte, et si je doutai de l'appeler un jour par moi-même, je redoutai de recevoir un de ses appels à lui.

Je me demandai si j'aurai un jour le culot d'aller voir ou simplement de savoir véritablement ce qu'il se passait à Alcatraz. J'y étais allé, en simple visite, avant la crise, évidemment. Les films ne mentaient pas. C'était une forteresse. Et Dieu savait ce qu'ils y faisaient. Mais personne n'était dupe : c'était louche. Je doutai sérieusement d'y trouver de gentils docteurs avec leurs patients. Et moi dans cette affaire, j'étais un rouage de ce système, je faisais tourner la machine. J'envoyai des gens là-bas. Et je ne les revoyais plus. C'était mal. Profondément. Je le sentais. Mais un soldat devait obéir aux ordres, non ? J'étais un soldat, et j'obéissais. Je ne savais pas faire grand-chose d'autre. La seule chose qui me faisait repousser la tentation de céder à la facilité et d'obéir aveuglément, c'était ma rencontre avec Eryn. Elle était militaire. Et elle faisait autre chose qu'obéir aux ordres. Sa mutation lui avait peut-être forcé la main, mais c'était pas aussi simple que cela, évidemment.

Alors, moi, avoir confiance dans un système contrôlé par une entreprise privée, en soi, je me serais dit, pourquoi pas, sauf que s'ils font des conneries, à qui vont-ils rendre des comptes ? J'avais vu de quoi étaient capables les entreprises privées au Moyen Orient. Les Sociétés Militaires Privées, engagées par le Gouvernement. Des mercenaires qui tiraient à la moindre occasion parce que leur vie coûtait de l'argent à leur entreprise. Voilà ce que c'était un monde régi par les entreprises privées : on tuait pour préserver ses intérêts. Parce que sinon, ça coûtait trop cher. Et après, on mettait des beaux mots dessus, comme "le gouvernement et la Neo Corps font un travail formidable ensemble". Ça aurait presque pu être le titre d'un article de journal ! Je n'avais aucun doute sur le fait qu'ils s'en sortaient bien, c'était pas eux qui ramassaient les cadavres gelés dans les rues. Non, ça, c'était notre boulot. Nettoyer, pour faire croire que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

J'essayai de faire passer mon amertume avec une gorgée de champagne, mais je n'étais pas entièrement convaincu du résultat. Tout ce qui se passait ici me paraissait tellement… Surréaliste. C'en était presque indécent, de se gaver comme le faisait le type quelques mètres plus loin, alors que toute la ville était en quarantaine. Je songeai de nouveau aux hélicoptères, et je trouvai soudain cette solution de ravitaillement très inefficace. Berlin avait été ravitaillée à l'aide de cargo, d'ancien bombardiers capables d'embarquer quelques 2 000 kilos de denrées, et les flux étaient incessants. Pour l'instant, nous devions avoir quelques réserves. Mais c'était mathématiques : tôt ou tard, le ravitaillement viendrait à manquer si on ne songeait pas à des méthodes plus efficaces. Parce tout donner à la Neo Tower, c'était bien, ça évitait à la fois un déploiement des forces des PeaceKeepers autour d'un terrain dévolu à l'atterrissage d'avions pour empêcher des révoltes et des prises de force des denrées, mais aussi ça évitait un partage égal des ressources. Bah, oui, on n'allait quand même pas filer de la nourriture aux mutants, ils avaient qu'à se débrouiller. Et c'est ce qu'ils faisaient, d'ailleurs, avec l'émergence du marché noir. Et des vols sur les beaux marchés, comme cette June Lowell…

Non, j'étais loin d'être d'accord avec Charlotte Hawkins. Mais j'étais aussi trop fier pour le montrer. Le type qui casse l'ambiance, avec une tête de poivrot dépressif, c'était pas moi. Non. La vérité finirait bien par les rattraper, et même si je montai sur la table maintenant en criant haut et fort que tout ici n'était qu'hypocrisie, ça ne changerait rien. Ils m'accuseraient d'avoir trop bu, et m'évacuerais. D'ailleurs, il faudrait certainement que j'ai trop bu pour que je le fasse, donc, ils auraient raison, en un sens. Et puis, on était à la soirée des faux-semblants, non ? J'avais beau casser le rythme, il fallait bien se mettre au pas. Je n'étais pas un acteur de talent, mais je savais garder ce que je voulais au fond de moi, afin que ça ne ressorte pas tout de suite. Je lui lançai un sourire en réponse au sien, sourire que j'essayai de faire le plus rassuré possible.


- Si vous le dites, madame. Je ne suis qu'un soldat, j'ai pas vraiment de vision d'ensemble de la situation.


Ça aussi, c'était vrai, en un sens. Je ne voyais pas la situation de haut, non, moi, je la voyais dans les ruelles. Et pourtant, c'était d'en haut qu'on serait tous jugés. C'était de l'extérieur qu'on viendrait nous faire la morale. Qu'on dirait qu'on aurait du faire ça ou ci. Mais aucun de ceux à l'extérieur ne pourrait comprendre à moins d'y être eux-même confrontés. De là où j'étais, je pouvais pas dire qui avait raison, et qui avait tort. J'ignorais des choses. Je pouvais pas dire que Charlotte, son entreprise, Jeffrey et les autres avaient tous torts, et que j'avais raison. Je pouvais pas dire non plus si c'était Eryn qui avait raison. Non, le fait était qu'on en savait rien, au fond. Tout ce qui importait, c'était qu'une fois qu'on avait décidé ce qu'on allait faire, de façon totalement arbitraire, c'était d'y croire. Parce que ce serait la seule chose qui vous maintiendrait en vie. Avoir la conviction d'être dans son droit vous donnait des ailes, vous poussait à tuer des gosses, et à en garder la conscience tranquille. Pour ma part, j'avais pas encore fait de choix définitif. Je servais les forces des PeaceKeepers, avec de plus en plus de doutes. Et plus que cela, j'avais aidé concrètement à la fuite d'Eryn Blake. J'étais entre les deux, mais je savais que je devrais pencher d'un côté ou de l'autre. Il n'y avait personne de neutre dans une guerre. Charlotte avait beau dire que ça n'en était pas une, j'y croyais pas trop. Avant de reporter mon attention sur mon interlocutrice, je parcourus la foule du regard, dévisageant un type qui me rappelait vaguement quelque chose, avant de me tourner tout à fait vers elle.


- C'est vrai que c'est une situation tout à fait exceptionnelle, mais le gouvernement vous a quand même laissé les mains libres ! Pas mal de types chez les PeaceKeepers disent que la Neo Corps a noyauté toute la société de San Francisco, et ils ont pas totalement torts. Pas que je vous le reproche, mais c'est plutôt un mauvais message à envoyer aux mutants, vous croyez pas ? Ça leur donne un ennemi commun à abattre. C'est plutôt une attitude dangereuse, et j'ai pu voir ça, tenez, quand je suis intervenu lors de la prise d'otages de M. Gallagher. Tout ce que voulait le mutant, c'était qu'on l'oublie, et c'est précisément ce qu'on ne fait pas. Je vous en parle parce que vous n'êtes pas sur le terrain, et vous pouvez pas forcément savoir que les types qu'on attrapent sont pour la plupart convaincus qu'on les envoie à la mort. Peut-être que votre service de com' devrait bosser là-dessus, ça éviterait pas mal de problème, et ça empêcherait définitivement que tout ne s'écroule.


Je marquais une pause, observant de nouveau le même type. J'avais cette impression de l'avoir déjà vu quelques part, mais où, ça… Peut-être que Charlotte le connaissait, qu'il était employé à la Neo Corps, et qu'il faisait partie des personnalités à protéger ? Ou l'avais-je vu au Poste ? Aucune idée. D'autant que je n'arrivai pas à voir, de ma position, ses habits. Trop de gens qui passaient, et je me focalisais sur son visage. En tout cas, lui semblait nous avoir reconnu. Ou moi, ou elle, ou les deux. Je le désignai du menton à Charlotte, l'air un peu méfiant.


- Dites moi, vous connaissez cet homme, là-bas ? J'ai cette impression de le reconnaître, mais, je ne pourrai pas en être sûr. J'espère que ça va pas faire comme quand quelqu'un vient me saluer, et que j'ai totalement oublié de qui il s'agit, ça en serait dérangeant, à force.


Piètre tentative d'humour pour essayer de me sentir un peu mieux, un peu plus entier, alors que je me sentais totalement dénudé sans mon Glock à ma ceinture.
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Joshua Stone

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Joshua Stone
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mar 4 Juin - 16:31

Joshua avait d’excellentes raisons de se trouver en ce lieu à cette heure. Pour commencer, il était agent de sécurité, ancien employé proche de M. Gallagher. Celle-là seule suffisait à justifier sa présence au gala ; il était non seulement sur la liste des invités, mais en plus recommandé par Jeffrey lui-même – un petit extra de sécurité en cas de catastrophe était toujours bienvenu. Néanmoins, notre agent double avait d’ores et déjà repéré quelques visages familiers du SWAT qu’il croisait de temps à autres en arpentant le Guarded Block et doutait qu’il fût vraiment d’une efficacité égale à ces hommes d’intervention. Peu importait. Il venait habité par la nostalgie du bon vieux temps et s’en accommodait fort bien.

À vrai dire, avant toute chose, il était juste merveilleusement bien intégré à ce genre de milieux : des strass, des bulles et de jolies robes aux jolis décolletés… que demander de plus ? Il s’avançait, avenant, son visage serti de son sourire le plus charmeur et voilà que monsieur déambulait avec la prestance d’un milliardaire au milieu de tout aussi riches comparses. Sauf que lui n’était pas aussi fortuné, pour son plus grand malheur, et si sa galanterie ne surpassait pas son insatiable avarice, peut-être se serait-il mis en quête d’un bon parti.

Mais n’était-ce pas cette adorable Charlotte, là-bas, en train de discuter avec un énergumène en étrange costume ? Flûte de champagne à la main, son plus beau costume ceignant impeccablement son corps d’athlète, Josh fendit la foule d’un pas tranquille et assuré pour se diriger vers sa secrétaire favorite. Oh, et elle était en charmante compagnie ! Parfait. Non, il n’allait pas lui ruiner sa soirée en passant un bras possessif autour de la taille de la jolie blonde – resplendissante dans sa robe simple mais seyante ! – il n’était que trop heureux de la voir oublier le sourire embarrassé et timide de Sean l’espace d’un gala. Et donc, Anderson Dawn. Autant ne pas trop faire le pitre, si les rumeurs au Guarded Block s’avéraient exactes. Qu’il était ravi, le petit Joshua ! C’était qu’il l’aimait vraiment, sa secrétaire, ne lui souhaitait que du bonheur en dépit de ses constantes taquineries. Les saluer serait la moindre des politesses – surtout avant qu’il ne prît une coupe de champagne de trop ; pour le moment, il n’était que d’humeur guillerette, mais autant ne pas se tourner en ridicule – et il s’exclama donc, une fois à quelques pas du couple nouvellement formé dans l’imaginaire Joshuesque :

« Charlotte, quel plaisir ! »

Ah, voilà, il s’était bien positionné, elle ne pouvait plus s’échapper en faisant mine de ne pas l’avoir entendu, la bougresse ! Si, si, il l’avait deviné, cette envie de lui tourner le dos chaque fois qu’elle en avait l’occasion ; il commençait à soupçonner que ce désir de fuite tenait désormais du réflexe. Oserait-elle le contredire sur ce sujet ? Il espérait bien que non. D’ailleurs, elle ne pourrait pas le repousser trop clairement, ni montrer son animosité alors qu’elle était en présence de l’un de ses collègues ; après tout, Charlotte était pleinement au courant de l’importance de l’image impeccable que Joshua devait avoir aux yeux des autres Peacekeepers, sans oublier le reste de la couverture. Officiellement, en cas de rencontres de ce genre, cela devait faire d’eux des collègues qui s’entendaient à merveilles, non ? Saurait-elle jouer ce rôle que Gallagher lui avait attribué ? Dans le doute, il essayerait de ne pas trop abuser et de ne pas prolonger de trop cette rencontre – après tout, il fallait laisser le temps au couple de s’amuser un peu, aussi.

Une fois à leur niveau, il continua à jouer cette comédie qui lui plaisait tant ; celle de l’hypocrite parfaitement conscient de son rôle, y insérant une malice d’autant plus joyeuse. Hé, quoi ? Valait mieux en rire qu’en pleurer, c’était lassant, ces tronches cinglées d’amertumes dont les sourires ne parvenaient pas à estomper les sillons creusés par les larmes. Que de mélodrame, la vie continuait, catastrophiquement ou non.

« Voilà des lustres qu’on s’est pas vus ! Toujours aussi resplendissante. »

Il ponctua sa réplique enthousiaste (s’il s’écoutait, il trouverait sûrement qu’il passait trop de temps avec une certaine dénommée Aria Blake) d’une accolade polie ; la tentation de l’embrasser sur la joue fût grande, mais il parvint à se retenir.

Enfin, il se tourna vers Dawn. Ils s’étaient croisés, lors de la capture de June – purée, quelle galère, c’petit Fauve, même quinze ans plus tard ! Il n’y croyait toujours pas – et sa malencontreuse échappée. Ah, il avait entendu parler de son exploit concernant le sauvetage de Gallagher, aussi !

« Et le fameux Anderson Dawn. Je ne sais pas si nous avions été présentés convenablement : Joshua Stone, je suis le partenaire de la Princes– euh. Miss Blake ? Sympathique uniforme, en tout cas, ça change du costume morne habituel ! »

Il lui tendit la main pour la serrer. Il devinait déjà la poigne du militaire – peut-être même tenterait-il de lui écrabouiller les phalanges s’il jugeait que ce pauvre ex-agent de sécurité de la Néo Corp. l’importunait de trop. Mais Josh était professionnel à souhait en toutes circonstances, quand bien même affichait-il un sourire radieux, trop heureux d’avoir croisé des visages familiers pour papoter quelques instants ; il survivrait à un broyage de main potentiel comme si de rien n’était. En fait, il estimait le travail de Dawn et il espérait que les échos de ses propres exploits suffiraient à engendrer la réciproque, et bonne et franche camaraderie malgré leurs techniques très différentes. Puis il ne raterait pour rien au monde le visage paisible de Charlotte qui bouillerait probablement intérieurement, comme si souvent, aha.

Il était loin de se douter, aussi, de toutes les réflexions que nourrissait Dawn au sujet de la Neo Corp. Ni même que les deux tourtereaux s’entretenaient une conversation si sérieuse – d’un ennui, à ses yeux ! – bien qu’il abonderait probablement dans le sens de Charlotte. Ah, non, peut-être pas de trop, il pourrait attirer davantage de soupçons sur sa personne. Bon, toujours était-il qu’il arrivait avec cette légèreté complètement en décalage avec l’austérité des deux autres personnages. Quant à mentionner Aria… Ah ! Si cela n’était pas une petite pique à l’égard de Charlotte ! Il ignorait si Gallagher avait répété cette information à sa précieuse secrétaire – qui avait séché leurs rendez-vous hebdomadaire avec une application sidérante – mais lui n’ignorait pas que la blonde avait terminé en interrogatoire avec l’hargneuse petite princesse. Il n’espérait pas de réaction particulière de Dawn, néanmoins ; il savait que ce genre d’individu subissait un entraînement déplaisant qui le rendait lisse de toute émotion en apparence. Chez Josh, cela tenait davantage du talent naturel, il était un comédien hors-pair et revêtait volontiers un masque impassible et sérieux lorsque le travail l’exigeait. Mais Josh n’avait jamais été très conscient de ses dons théâtraux et jugeait qu’il s’agissait juste d’un comportement des plus ordinaires.

Or, nos deux autres convives seraient probablement d’accord pour statuer que, en dépit de l’uniforme de Dawn, Joshua était probablement le plus extravaguant de l’assemblée, à sa façon.

Spoiler:
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Lun 10 Juin - 20:27

Charlotte fronça les sourcils. Que voulait donc dire Anderson par « je n'ai pas une vision d'ensemble de la situation ? ».Il était pourtant tout le temps sur le terrain, lui. Et elle n'était pas forcément mieux placé, obligée de vendre la vision de son entreprise alors qu'elle s'inquiétait beaucoup sur le futur de la ville. Tôt ou tard, les gens sauraient pour Alcatraz et les mutants. Tôt ou tard, il y aurait bien des soupçons sur l'implication de la Neo Corp. sur l'explosion de laboratoire. Tôt ou tard, il se passerait quelque chose que la Neo Corp. n'arriverait pas à contrôler. Et là, ce serait peut être le début de la fin. Autant être le plus positif possible alors, et croire un peu aux idées idéalistes que vendait la Neo Corp. Parce que c'était requis par sa position et parce qu'il était toujours plus rassurant de croire à ces discours là. Anderson semblait pourtant se dire seulement soldat et ne pas avoir tous les éléments pour comprendre pleinement la situation. Quelque part, ce n'était pas faux: il ne savait pas d'où venait les mutations, du moins pas totalement. Mais il avait au moins une vision plus juste de ce que vivait les mutants : Charlotte vivait dans sa petite bulle, à la Neo Corp. alors que Anderson voyait ce qu'il se passait de l'intérieur. Charlotte faisait seulement des suppositions : lorsqu'elle s'était aventurée dans le Black Market, elle avait vu un peu ce qu'il se passait de l'autre côté de la ville et, malgré tous les rapports de police qu'elle avait lu, malgré tout ce qu'elle avait pu pensé, elle fut choquée de la précarité de la situation, et eut une vision totalement différente encore. Maintenant ? Elle souhaite juste oublier, oublier ce qu'elle avait vu pour se concentrer vers le futur.

Ce qu'elle trouvait embêtant, c'était qu'Anderson ait une aussi mauvaise vision de la situation. Il semblait même avoir un peu de sympathie pour les mutants. Bon, Charlotte se sentait mal vis-à-vis d'eux également : c'était de pauvres victimes dans l'histoire et ils n'avaient plus la même vie qu'avant, avaient perdu tous repères, tous leurs proches. Elle trouvait cette situation catastrophique, pour eux. Anderson évoqua alors leurs craintes et la peur que leur provoquait Alcatraz. Charlotte ne savait pas ce qui était passé par la tête de Gallagher pour décréter que cet endroit serait les nouveaux laboratoires de la Neo Corp., laboratoire dans lesquels les mutants étaient enfermés. Une sorte de prison, normal qu'ils la craignent. Surtout en sachant ce qu'il s'y passait réellement. Enfin, Anderson n'avait pas tort : la Neo Corp. devrait faire un effort auprès des mutants. Au lieu de les traquer comme des bêtes, peut être qu'elle devrait trouver une autre approche. Faire marcher la communication envers les mutants, c'était une idée intelligente. Et c'était ce qui rendait ce genre de discussion intéressante : Charlotte n'aurait pas forcément eu cette idée, ni le service communication, eux qui étaient persuadés que leur approche était la bonne. S'occuper des citoyens, c'était bien, mais il faudrait peut être s'intéresser aux vraies victimes aussi. Charlotte hocha alors la tête.

« Je ferais part de vos idées, merci. Ils vont étudier tout ça. »

Ce n'était pas le travail de Charlotte, effectivement. Elle se contentait juste de faire suivre ce travail au grand patron. Elle pouvait donner son avis, mais cela s'arrêtait là. Cependant, elle trouvait vraiment l'idée d'Anderson intéressante. Si on oubliait son opinion plus que pessimiste, ce qu'il disait avait du sens. Cela étonnait un peu Charlotte, qui pensait, peut être un peu bêtement, que les militaires ne faisaient qu'obéir aux ordres. Son attitude l'inquiétait aussi : et si toute cette sympathie le poussait à tourner le dos aux Peacekeepers et à aider les mutants ? Et s'il entraînait plusieurs personnes avec lui ? Charlotte devait-elle prévenir quelqu'un de tout cela ? Elle n'en serait pas capable : ce serait, en quelques sortes, le trahir. Il s'était confié, lui avait dit ce qu'il pensait vraiment. Il ne s'était pas caché derrière des discours appris par cœur, contrairement à elle. Du coup, par son honnêteté et sa franchise, Charlotte ne pouvait pas prévenir qui que ce soit d'un comportement inquiétant de sa part. Non, elle garderait son opinion pour elle. Et c'est avec soulagement qu'il se décida à changer de sujet. Un soulagement qui s'évapora très rapidement.

Alors qu'elle se tournait vers l'homme que lui montrait Anderson, elle détourna immédiatement le regard, reconnaissant l'insupportable Joshua Stone. Bon, elle savait qu'il serait là. Elle avait juste espéré pouvoir l'éviter. Elle inspira profondément, comme si elle allait jouer sa vie. Lui, s'approchait, le sourire aux lèvres. Charlotte craignait un sale coup de sa part : il était capable de tout pour l'embêter et du coup, elle s'attendait au pire. Elle se tourna pour lui faire dos, et se rapprocha d'Anderson, afin de lui murmurer quelques informations. Le pauvre, elle n'allait pas le laisser dans l'ignorance, surtout qu'il devait se poser des questions sur son attitude un peu spéciale.

« Joshua Stone. On a été amené à travailler ensembles. »

Ce fut tout ce qu'elle réussit à dire, avant que Joshua arrive. Le plaisir de le voir n'était pas partagé et Charlotte aurait bien voulu le lui faire savoir mais par respect pour Anderson, elle se retient. Et puis, ils étaient à un gala, quelque chose de sérieux. Elle était même au boulot, en quelque sorte. Donc, au lieu de lui dire qu'elle préférerait qu'il s'en aille, maintenant, elle se tourna vers lui, avec un grand sourire, essayant d'être le plus hypocrite possible – ce qui était peut être plus gênant encore pour Anderson.

« M. Stone, le plaisir est partagé ! »

Pourquoi n'avait-elle pas essayé d'oublier de lui envoyer son invitation, hein ? Ah oui, c'était parce que son patron tenait à l'avoir toujours auprès de lui. Elle ne comprendrait jamais ce qu'il pouvait lui trouver. Quoique, les deux s'entendaient très bien trop même, surtout lorsqu'il s'agissait de lui mener la vie dure. Elle savait qu'il fallait qu'elle se calme à son sujet : elle ne pouvait pas continuer à être si hostile vis-à-vis de Joshua, pas en public en tout cas. Ni devant un de ses nouveaux collègues, qu'il semblait visiblement connaître. Elle se souvint, un peu trop tard, que Joshua était censé être un agent double et qu'une toute petite remarque à son sujet pouvait compromettre son image. Il n'aurait que ce qu'il méritait, certes, mais Charlotte pensait à l'entreprise d'abord, qui avait besoin de Joshua au sein des Peacekeepers. Donc, même si l'envie de l'envoyer balader était grande, elle devait se montrer le plus courtois possible envers lui. Elle finit par boire le reste de son champagne, peut être un peu trop précipitamment, essayant de se reprendre. Il fallait qu'elle soit le plus convaincante possible devant Anderson. Quel plaie, franchement. Joshua savait très bien combien il lui était difficile pour elle de le supporter. Ce n'était pas pour rien qu'elle n'allait plus au rendez-vous hebdomadaire de l'agent double à la Neo Corp. Envoyer quelqu'un d'autre, c'était comme se libérer d'un poids énorme. Et puis, elle n'avait vraiment pas envie qu'il lui reparle de son escapade dans la Seamy. Savait-il aujourd'hui les vrais raisons pour lesquelles elle y était allée ? Charlotte lui avait parlé, il y a quelques mois de cela, d'une amie dans le besoin. Gallagher lui avait-il dit qu'elle s'était en fait rendue là-haut pour y rencontrer Eryn Blake ? Elle espérait que non.

Charlotte se sentit légèrement gênée par l'accolade de Joshua mais, par un effort surhumain, elle réussit à ne pas se dégager d'un geste brusque. Elle fut cependant totalement indifférente au compliment, sachant pertinemment qu'il en lançait à la pelle. Oui, Charlotte n'avait pas du tout confiance en Joshua. Elle serait même prête à suivre Anderson où il voulait, alors qu'elle le connaissait depuis moins d'une heure. Joshua, ce serait une toute autre histoire. Non, en fait, c'était très simple : moins elle le voyait, mieux elle se portait.

« Merci. C'est vrai que ça fait un moment. Vous devriez passer au bureau plus souvent. »

Jamais plutôt. Il passait déjà bien trop souvent à son goût. Elle lui adressa un nouveau sourire et tourna vers le buffet, prenant un toast, alors que Joshua s'adressait à Anderson. Un instant de répit, très utile pour qu'elle se ressaisissent un peu plus. L'effet de surprise passé, elle serait en mesure de retenir toute animosité. Sauf si Joshua la provoquait. Mais ce ne serait pas intelligent de sa part : tout serait de sa faute. Charlotte se concentra un instant sur ce que son ancien collègue racontait et fronça légèrement les sourcils en entendant le nom de Blake. Cela ne pouvait qu'être Aria. Il devait donc être au courant du petit interrogatoire qu'elle avait subi et de la grosse erreur de Charlotte, qui avait révélé à Aria que sa sœur était une mutante. Alors, Charlotte se mit à douter de plus en plus : et s'il savait également qu'elle lui avait menti en disant qu'elle était allée dans la Seamy voir une amie ? En tout cas, il cachait bien son jeu. Mais bon, il ne devait pas y avoir grand intérêt à déballer tout ça en public. Et voilà maintenant qu'il complimentait Anderson sur son uniforme ! Il n'y avait donc qu'elle qui trouvait cet uniforme peu conforme à un gala ? Elle se retint alors de lever les yeux au ciel, plus concentrée sur l'idée de se trouver une deuxième coupe de champagne.
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Anderson Dawn

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Quand gala rime avec hypocrisie...  [Terminé] Vide

Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Ven 14 Juin - 14:19

Le type que j’avais repéré ne fit pas que nous observer. Il finit par s’avancer vers nous, et je me crispais légèrement. Simple habitude, peut-être. Charlotte me glissa quelques mots, m’informant de l’identité du nouvel intervenant. Au moins, je ne serais pas l’idiot qui ne sait pas qui lui parle. C’est déjà ça. Ce Joshua Stone avait donc travaillé avec Charlotte, mais dans quel cadre, ça, c’était une bonne question à se poser. Travaillait-il ici ? Cela me semblait peu probable, parce que j’avais l’impression de l’avoir déjà vu ailleurs. Comme au Central. Il arriva très vite à notre hauteur, saluant la secrétaire avec enthousiasme, celle-ci y répondant avec... un sourire qui semblait trop forcé pour même essayer de paraître naturel. Je les observais échanger des politesses, un léger sourire aux lèvres. Charlotte semblait penser l’exact contraire de ce qu’elle disait. 

Je me relâchais d’un air tranquille après un premier examen sur Joshua. Il était bien bâti, et pouvait constituer un adversaire de poids, mais il n’avait pas le comportement d’une menace. Ma paranoïa avait eu tort, peut-être une fois de plus. En dépit de la froideur perceptible de Charlotte, je décidais d’accorder à ce type sa chance. Après tout, il devait être le seul, mon unité exceptée, à apprécier mon uniforme. 

Et j’avais apparemment eu raison d’avoir l’impression de le connaître. S’il s’agissait du partenaire d’Aria (celui qu’elle tenait en si «haute» estime...?), il se pouvait que je l’ai croisé, effectivement, lors de la capture de June Lowell. Une petite peste, soit dit en passant. 


- Enchanté, monsieur Stone, dis-je en lui serrant la main, affichant une main ferme, mais sans plus. Merci bien, je commençais à croire que mon uniforme laisserait tout le monde de pierre...


Une petite plaisanterie sur son nom, et un sourire plus franc que celui de Charlotte. Ce qui n’était probablement pas très difficile. Je l’observai de nouveau attentivement. Plus je faisais cela, plus je le reconnaissais. C’était vraiment très étrange, j’avais généralement la mémoire des visages, mais le sien ne me rappelait aucune situation. J’avais beau remonter jusqu’en Afghanistan que ça n’y changeait rien. 

En attendant, ce type était... étrange. Peut-être était-ce dû au fait qu’il débarquait dans une conversation sérieuse, mais il semblait tout sourire, tellement... A ce gala, il semblait chez lui. Dans son élément. Un peu comme un acteur, il se mouvait avec aisance, et souriait à tout le monde. Loin de ma gêne initiale, ou des sourires d’apparats des autres. S’il détestait autant que moi ce genre de soirée, il le dissimulait sacrément bien ! Et il faudrait absolument que je lui demande où il avait pris ses cours, parce que je voulais bien m’y inscrire aussi. 

De son côté, Charlotte semblait prête à fuir à toutes jambes, et, pour le moment, j’avais du mal à comprendre pourquoi. Evidemment que je n’avais pas tous les éléments en mains, je ne connaissais rien des détails de leur travail commun, mais pour l’instant, il m’apparaissait comme tout à fait jovial, et bien divertissant dans une soirée où nous étions parti sur des discours un peu sombres. Comme je venais de le dire, je ne savais pas vraiment ce que valait ce Joshua, notamment avec ce qu’avait dit de lui Aria Blake (enfin, plutôt, ce qu’elle avait failli dire de lui), peut-être était-il de ceux qui ne travaillent tout simplement pas, ou, dans un contexte un peu plus martial, de mettre les autres en danger. Mais dans ce dernier cas, à la place de Charlotte, je ne le fuirais pas, mais plutôt irait lui coller deux trois coups pour lui faire comprendre les choses.

La lumière se fit dans mon esprit à ce moment là. Non, je ne l’avais pas frappé, mais je l’avais vu en frappant un sac de toile dans la salle d’entraînement. Il y allait régulièrement, et j’avais déjà observé comment il le faisait. Et j’étais bien forcé de lui accorder cela : il se défendait bien en terme de capacités physiques, et avait une technique particulière pour s’entraîner, loin de celle vouée à l’efficacité et à l’épuisement total qu’on nous avait apprise au 10e de montagnes. Mon sourire s’agrandit.


- Je me rappelle de vous, Stone. J’ai remarqué votre entraînement au Central. Un peu plus et vous pourriez postuler dans le SWAT, on manque de têtes brûlées avec de l’entraînement dans les jambes.


Ce qui, en soi, n’était pas faux. On avait pas énormément de recrues extérieures, alors dans le SWAT, c’était encore pire : chaque homme tombé n’était pas relevé. On se retrouvait presque en situation de guerre, où la moindre perte avait des répercussions énormes. Quant à véritablement intégrer Joshua... Ça, ça restait à voir, tout de même. C’était pas parce qu’on avait besoin de gens qu’on allait intégrer n’importe qui, sans entraînement ni tests particuliers. C’était les forces d’élite de la police, tout de même.

Toutefois, il avait l’air sympathique. Il faudrait que j’interroge Charlotte sur le pourquoi de cette hostilité à peine retenue plus tard. Peut-être qu’à la longue il était exaspérant, mais en attendant, il mettait de bonne humeur, et les types dans ce genre étaient plutôt rares. Peut-être qu’à petite dose, Joshua était un type bien. Peut-être aussi qu’à force de le côtoyer, Charlotte avait raison d’en avoir assez de lui. Aucune idée ! Mais j’aimais profiter des moments de relâchement au maximum, alors je profitais de son irruption pour héler un serveur, insistant pour que chacun reprenne une coupe de champagne. 


- Je propose un toast, à la Neo qui nous offre ce champagne, et à cette soirée... intéressante, dis-je, retenant le «en fin de compte» qui brûlait de sortir de ma bouche.


En plus, ça n’aurait pas été forcément vrai, puisqu’elle avait commencé à être intéressante dès que Charlotte était arrivée. Mais avec un type comme Stone, cela promettait d’être amusant, pour le moins, à observer. J’avalais une petite gorgée de champagne après avoir trinqué, me répétant une nouvelle fois qu’une coupe ne valait pas une bonne bière. Je me reculais subtilement pour les avoir tous les deux dans mon champs de vision. Peut-être que le champagne aidait à vous délier la langue plus rapidement, puisque je ne pus m’empêcher de poser la question : 


- Alors, vous vous connaissez comment ?


Si je me doutais que Charlotte n’offrirait qu’une réponse sibylline, je n’avais en revanche que peu de doutes sur celle que pourrait donner Joshua. Je le connaissais depuis quelques minutes, mais il n’avait pas l’air de cacher quoi que ce soit, et surtout pas si cela pouvait concerner la secrétaire de Gallagher. Probablement qu’à sa place, devant un tel acharnement de la part de Charlotte de réponde à demi-mot que j’aurais abandonné depuis longtemps. C’était pas trop mon truc que d’insister jusqu’à ce que l’autre cède, et, au choix, me colle une droite, ou finisse par craquer. Déjà, parce que c’était lourd pour la personne, mais aussi parce que je n’en tirerais rien. Mais apparemment, Joshua s’en fichait, parce que tout le monde, même un type sans cervelle, aurait compris que Charlotte ne voudrait pas lui parler.

C’était comme ce qui m’avait poussé à demander comment l’arrestation première de June Lowell par Aria s’était déroulée, j’étais curieux de tout savoir. Un peu comme si je demandais de savoir des ragots. C’était toujours intéressant, et cela permettait d’alimenter la conversation sans qu’un se sente à l’écart. Même si Charlotte ne devait avoir qu’une envie, celle d’aller ailleurs, je songeais qu’elle devait être trop poli pour partir sans mot dire. Evidemment, la situation n’avait pas été la même lorsque j’avais posé la question à June et Aria, mais la volonté de savoir était toujours présente. Après tout, j’avais beau faire confiance à mon instinct, avoir un deuxième avis sur une personne était toujours un complément tout à fait utile. 

Et, chose moins avouable, cela promettait d’être assez amusant. Plus subtil que de lancer des piques, je les regardais plutôt s’embêter entre eux, et moi j’apprenais. En les confrontant ainsi, j’apprenais comment ils réagissaient, je les observais et je les comprenais mieux, ainsi. Facile, non ?

En théorie, oui, mais en fait, je me concentrais suffisamment, tout en essayant de paraître relâché. Le pourquoi d’une telle étude était simple : j’essayais de savoir comment ils réagiraient, de prévoir ce qu’ils feraient dans différentes situations. Sûrement une habitude prise depuis mon entrée au SWAT, où il fallait repérer les types qui veulent jouer aux héros, et ceux prêt à foncer vers nous, quitte à condamner tous les otages derrière eux. Savoir à qui on avait à faire, c’était ça, le plus important. Parce que ça vous donnait la possibilité de vous adapter, et de réagir en conséquence. J’étais même presque sûr que ce type m’évaluait aussi. C’était tout simplement impossible que de bien s’entendre entre parfaits inconnus. Peut-être que Charlotte aussi l’avait fait, si elle ne s’était pas arrêtée à sa première impression à la vue de mon uniforme.

C’était de bonne guerre. Dans ce genre de soirée, c’était tout le truc que de savoir évaluer vos interlocuteurs. Savoir qui on a devant soi, ouais, c’était ça le secret. J’avais quelques idées a priori sur les deux, mais il fallait essayer de s’en défaire pour mieux essayer de les comprendre. Je trichais un peu : Charlotte et Joshua se connaissaient déjà, je n’avais qu’à profiter de leur expérience commune, mais tant que ça me permettait d’en savoir plus, ça m’allait. C’était presque un jeu, en fait. Du genre, trouver qui est qui, qui est vraiment qui, en fait. 

Charlotte Hawkins, Joshua Stone... Que la partie commence.
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mar 25 Juin - 22:55

Passer plus souvent au bureau ?

Une lueur excessivement amusée illumina le regard de Josh alors qu’il esquissait un sourire ravi ; c’était qu’il s’en ferait une joie si l’occasion lui était donnée ! Charlotte pouvait bien penser le contraire, ces paroles seraient, un jour, un véritable fléau pour sa blonde personne. Il l’imaginait déjà en train de les regretter, lorsqu’il trouverait un moment pour débarquer à l’improviste. Il s’obligea à un ton affable et las, presque traînant, pour rétorquer néanmoins :
 
« Je devrais, en effet, mais nous sommes tous deux débordés, et je dois dire – pour ma défense –que le métier de traqueur est quelque peu épuisant. »
 
Ah, quelle comédie, songea Joshua, son for intérieur bénéficiant d’un soupir pour accompagner sa pensée.
 
Charlotte lui fit l’effet d’un fruit sublimement trompeur ; son apparence faisait rêver, mais son goût demeurait que trop acide. Allons, même quelqu’un d’aussi peu observateur qu’une escort girl enivrée pourrait déceler ses réactions corrosives ! Pour sûr, sa froideur à son égard, en dépit de ses efforts hauts perchés pour ne rien laisser paraître, n’avait plus aucun secret pour Anderson. Mais Joshua avait déjà une idée du brin de vérité qu’il livrerait en pâture au chef du SWAT une fois que les quelques formalités d’usage seraient passées. Formalités qui s’avérèrent plutôt agréables ; le broyage de phalanges pour prouver sa valeur à la jolie blonde fût un cliché habilement esquivé et Joshua se réjouit instantanément de ce signe de courtoisie. La blague, quant à elle, ne le laissa pas de marbre : un rire grave lui échappa, pouffement amusé et délicat qui convenait à ce genre de milieux, seulement en bien plus authentique. Le trait d’humour l’enthousiasma et il jeta un coup d’œil à Charlotte, s’attendant presque à la voir pincer les lèvres. L’éventuelle perspective d’une soirée coincée entre son ennemi juré – mais ce n’était pas réciproque, l’affection de Josh pour la secrétaire était toute véritable – et un militaire en costume décalé s’échangeant des vannes à deux balles ne devait pas l’exalter, bien au contraire.
 
« Oh, je ne suis pas assez discipliné pour cela, vous savez. »
 
Si l’entraînement s’abordait avec un sérieux exemplaire dans l’idéal de Joshua, il devait bien se rendre à l’évidence : jamais il ne pourrait se plier à un quotidien plus spartiate qu’il ne l’était déjà du temps où il travaillait chez  les soldats du feu. Sans compter qu’il avait une tendance sévère à se détacher des procédures les plus conventionnelles pour se diriger vers un pragmatisme assez rigide, né de ses années à travailler en tant que garde du corps. À la discipline, il préférait le dicton « la fin justifie les moyens », et sans être spécialement extrémiste dans la manière d’être, il n’hésitait pas une seule seconde à quitter les sentiers battus. C’était son talent pour l’improvisation qui faisait qu’il pouvait si bien travailler avec la fantasque et originale petite princesse. Il ajouta donc, avec un sourire en coin, sachant que si son interlocuteur avait croisé sa majesté, il comprendrait :
 
« Puis laisser Blake avec un partenaire qu’elle serait susceptible de hacher menu n’est pas tellement envisageable. »
 
Une proposition qu’il refuserait nette, donc, dans un contexte plus sérieux. Il ne connaissait pas personnellement Dawn, mais il savait néanmoins que ce n’était pas le genre de personne à plaisanter sur le terrain. Même si Josh ne faisait rien qui pût mettre les autres en périls, il n’apprendrait jamais à se ranger. Pour lui, une équipe devait naître d’un instinct pour être véritablement efficace, non pas résulter d’un entraînement, aussi bénéfique fût-il. Peut-être faisait-il erreur en raisonnant de la sorte ; l’idée lui effleura même l’esprit. Pourtant, sa résolution n’oscilla pas d’un pouce. Il demeurait fidèle à lui-même, à l’image qu’il dégageait, qu’il voulait donner : immuable et charmeur, léger mais solide comme un roc, plaisantin mais professionnel à souhait. Son idée du SWAT ne s’accordait pas le moins du monde avec sa personnalité.
 
Bien sûr, il y avait d’autres raisons à son refus, bien plus évidentes. Elles ne lui vinrent pas vraiment à l’esprit. C’était la raison pour laquelle son rôle d’agent double lui seyait si bien : il était fait pour être Joshua Stone le Peacekeeper plus qu’il n’était fait pour être Joshua Stone l’ancien pompier ayant sauvé la vie à Gallagher et bénéficiant d’un brillant avenir à la Néo Corp. en conséquent. Les mensonges n’étaient plus qu’au second plan, souterrains, tant il était à l’aise avec sa situation. Tant et si bien que ç’en était naturel ; pas besoin d’éviter des sujets avec trop d’attention, pas de risque de se comporter de façon suspecte par excès de prudence. Josh, si peu futé était-il quand cela lui prenait, jouissait d’un instinct de comédien et de PK inné et excellait dans son rôle qui n’en était plus vraiment un. Autant dire que Gallagher savait choisir ses pions à merveille.
 
Docile, Joshua leva son verre au toast proposé, arquant un sourcil ironique à m’adresse de Dawn. Intéressante, vraiment ? Il était persuadé, pourtant, qu’il était le seul à réellement trouver intéressantes ce genre de soirées : une robe échancrée par-ci, une vieille connaissance par-là, et cette éternelle danse d’hypocrisie, valse complexe à laquelle il était trop rodé pour pouvoir s’esquiver. Agile et preste, les pas n’avaient plus aucun secret pour lui, et c’était cette maîtrise toute acquise qui lui donnait, en quelque sorte, les clés du divertissement. Ragots, sournoiseries en tout genre : Joshua se faisait acteur et spectateur des spectacles de la haute avec une nonchalance innocente. Il n’était, en fait, qu’un grand gamin, qui n’avait pas tellement changé depuis ces quelques mois à l’orphelinat où il avait côtoyé le petit fauve, quinze ans plus tôt.
 
Un gala était donc un univers familier, une obligation professionnelle pour Charlotte… Mais pour Anderson ? Il doutait que le militaire se sentît tout à fait dans son milieu. L’intérêt était donc lié à cette rencontre amusante, ou une simple touche sarcastique dans cette foire aux paillettes ? Il décida de creuser la question plus tard voire, plus généralement, enquêter sur ce fameux personnage qu’était son collègue Peacekeeper.
 

À la question suivante, il décida de laisser à Charlotte le loisir de répondre à cette question. C’était la partie la plus simple à compter, ces six ans chez Gallagher où ils débutaient tous les deux, elle, impeccable comme toujours, et lui, bercé par son héroïsme et son humour tangible. Libre à lui, ensuite, d’y rajouter son grain de sel, cette touche qui rendrait authentique et plausible l’aversion qu’il inspirait à sa douce miss Hawkins. C’était le genre de récit qui brossait un si joli portrait de son illustre personne, après tout.
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Charlotte G. Hawkins

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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Sam 29 Juin - 22:45

Charlotte ne sut si elle devait prendre au sérieux les paroles de Joshua, ou s’il entrait dans son jeu hypocrite, pour sauver les apparences face à Anderson. Quoiqu’il en soit, Charlotte était ravie de savoir que Joshua était débordé et elle savait bien que son métier était épuisant, grâce à Sean déjà et puis ce n’était pas elle qui aurait troqué sa bonne place à la Neo Corp. pour traquer des mutants, oh non. Mais ce changement de poste pour Joshua l’avait soulagé : le jour où il avait quitté les bureaux de la Neo Corp. pour aller rejoindre les Peacekeeper avait été un jour béni. Charlotte exagérait, certes, mais depuis que Joshua était loin de ses bureaux, elle se portait bien mieux, elle n’était plus obligé de surveiller chacun de ses mouvements, de ses paroles, de peur de les voir se retourner contre elle d’une quelconque manière. Il était doué à ce jeu là, un jeu qui énervait Charlotte. Elle n’avait jamais compris pourquoi Joshua s’évertuait à la chercher, à la provoquer sans cesse. Quel plaisir pouvait-il avoir là-dedans ? Et surtout, au bout de six ans, pourquoi n’était-il pas lassé de tout ça ? Charlotte avait beau être une personne patiente, elle, elle en avait marre, même si elle avait pris l’habitude de l’ignorer ces derniers temps.

Charlotte était à deux doigts de laisser Joshua et Anderson discuter ensembles, entre hommes. Leurs petites plaisanteries n’étaient pas de son goût et ils avaient l’air de s’entendre, plus ou moins. S’ils  commençaient à parler boulot, Charlotte se sentirait encore moins à sa place, alors, autant partir tout de suite, elle pouvait prétexter devoir régler un truc en coulisse. Même si elle n’avait pas dit à Anderson qu’elle supervisait la soirée, elle pouvait quand même avoir un rôle à jouer, peut être qu’il comprendrait mieux sa réaction face à son curieux uniforme. Cependant, Charlotte ne put leur faire faux-bond : elle allait se lancer, mais ce fut le moment que choisit Anderson pour leur dire de reprendre un verre pour … Porter un toast. Une soirée intéressante ? Soit. Il s’agissait plutôt de la pire des obligations professionnelles. Charlotte adorait son métier, vraiment, mais il y avait quand même des mauvais côtés. Elle leva cependant son verre de bon cœur, avec le même sourire poli qu’elle abordait depuis le début. Après tout, c’était un toast porté à une soirée supervisée par elle, elle devrait donc en être flattée : elle semblait au moins réussie, plus réussie qu’elle ne l’aurait cru.

Vint ensuite une question délicate. Anderson venait de demander comment ils s’étaient connus, Joshua et elle. Pourquoi une telle curiosité ? Charlotte n’avait pas très envie de lui raconter sa vie au boulot, ce n’était qu’un inconnu et puis, elle n’était pas douée pour parler d’elle, préférant rester discrète – et quand on avait un Joshua Stone en tant que collègue, ça valait mieux. Elle ne comptait plus les allusions qu’il lui faisait à Sean, le Peacekeeper, avec qui elle s’entendait bien, vraiment très bien. Voilà pourquoi Charlotte aimait rester discrète, c’était ni plus ni moins de la réserve. Sa vie privée devait rester en dehors de sa vie professionnelle, même si celle-ci lui prenait une grande partie de son temps. Parler de sa rencontre avec Joshua, c’était délicat parce que Charlotte ne savait pas vraiment ce qu’elle avait droit de dire ou ce que Joshua pouvait raconter de son passé à la Neo Corp. à ses collègues Peacekeeper. Elle lui lança donc un regard, espérant qu’il prendrait la parole mais il resta muet. C’était donc à elle de commencer à parler ? Sûrement un geste galant de sa part dont elle se serait bien passé. Elle regretta de ne pas être partie plus tôt. Ou peut être pas : Joshua aurait pu raconter n’importe quoi sur elle pour expliquer sa subite disparition. Résignée, elle but une gorgée de champagne et prit une petite inspiration.

« Nous avons travaillé à la Neo Corp. tous les deux, nous sommes même arrivés en même temps, si je ne me trompe pas. »

Charlotte lança un regard rapide à Joshua. Evidemment qu’elle ne se trompait pas. Elle se trompait rarement de toute façon et elle avait plutôt une bonne mémoire, surtout quand cela concernait son boulot. Comment ne pas oublier ses premières rencontres avec Joshua de toutes façons, ni ses premiers temps à la Neo Corp., avec un patron aussi excentrique. Si Charlotte n’avait pas eu autant besoin d’un travail à l’époque, peut être qu’elle aurait baissé les bras, qu’elle aurait abandonné son poste. Seulement, elle venait de vivre un licenciement difficile et pour continuer de vivre à San Francisco, elle avait cruellement besoin d’un job, la Neo Corp. l’avait contacté au bon moment. Et puis avec le temps, elle trouva sa place, supportant les excentricités de son patron, les collègues lourds comme Joshua, tout ça parce qu’elle aimait son boulot et savait pertinemment qu’elle ne pouvait pas vivre sans boulot : sa vie se limitait à ça, et elle n’était pas heureuse sans job.

« Il n’y a pas grand-chose à dire d’autres sinon. Nous étions collègues pendant près de six ans, mais pas dans le même service »

Heureusement d’ailleurs, là, peut être que Charlotte aurait demandé une mutation, ou quelque chose du genre, même si elle avait une très bonne place – secrétaire du patron, c’était pas rien quand même. Depuis six ans, elle occupait les mêmes fonctions, essayant de fournir un travail parfait, de ne poser aucun problème, de garder sa place qu’elle aimait tant. C’était un peu plus compliqué ces temps ci, mais elle faisait son maximum pour se rattraper.

« Joshua est ensuite parti rejoindre les Peacekeeper et je suis restée à la Neo Corp. Nous ne travaillons donc plus ensembles.» finit-elle, sur un ton faussement attristé.

Charlotte préféra rester vague, de peur de dire quelque chose qu’il ne fallait pas. Elle afficha tout du long la même expression, polie, essayant de cacher du mieux qu’elle pouvait le fait que cette question l’embarrasse un peu. Elle n’avait pas vraiment envie de raconter à quel point elle n’avait pas vraiment apprécié de travailler avec Joshua, que ces moments étaient pénibles et qu’elle avait été ravie de voir qu’il s’en allait espionner les Peacekeepers pour Gallagher. Joshua se chargerait de cette partie, s’il croyait nécessaire de rajouter quoique ce soit. Peut être qu’Anderson voudrait plus de détails, mais Charlotte ne voyait pas quoi lui dire de plus. Leur relation s’arrêtait au boulot. Elle ne se souvenait pas avoir pris un café en fin d’après midi avec lui, ni l’avoir vu en dehors du cadre du travail. Charlotte préférait quand tout était clair, la plupart de ses collègues étaient simplement des collègues, sans plus. Elle pouvait paraître froide comme ça, mais Charlotte estimait que garder ses distances avec les gens qu’elle côtoyait au boulot était préférable. Cela ne l’empêchait pas de s’entendre très bien avec certaines personnes, quelque soit le service d’ailleurs, mais rare étaient les personnes avec qui elle allait prendre un verre après le travail.

La jeune femme but une autre gorgée de champagne, n’ayant vraiment plus rien d’autre à rajouter. Elle espérait que la curiosité d’Anderson avait été satisfaite et qu’il ne lui demande rien d’autre. Et surtout, elle comptait sur Joshua pour ne rien ajouter de compromettant. Elle le voyait déjà venir. Elle savait qu’il avait pris mot pour mot ce qu’elle avait dit tout à l’heure, en l’invitant à venir plus souvent la voir au bureau. Il ne se ferait pas prier, juste parce qu’il devait savoir aussi que ses paroles avaient été tout sauf sincère. Mais elle n’avait pas pu faire autrement, elle était obligée de montrer qu’il y avait une bonne ambiance à la Neo Corp, surtout aux Peacekeepers, surtout à un membre du SWAT qui s’était fait remarqué par Gallagher. Ce serait dommage de faire fuir quelqu’un d’aussi prometteur. Et puis même, en ces temps, il fallait sauver les apparences à tout prix, surtout celles de la Neo Corp, qui, au moindre faux pas, serait attendu au tournant. Elle n’était pas certaines que la population pourrait se retourner contre eux, ils avaient trop besoin des ravitaillements, du Neo Serum, d’un semblant de sécurité. Le gouvernement, à la limite, pouvait faire quelque chose contre la Neo Corp. Même s’il était peu présent, il restait puissant et profiterait de la moindre erreur. Charlotte se faisait peut être des films, mais elle préférait être prévoyante et ne pas commettre une nouvelle erreur. Elle en ferait une, une seule dans toute sa carrière, pas deux, elle se le jurait.
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Ven 1 Nov - 16:18

HJ : Encore terriblement désolé pour ce retard affreux ! Ça ne se reproduira plus =3 !

Je ne connaissais que peu Aria Blake, mais je pouvais le croire sur parole quand il disait qu’elle serait bien capable de hacher menu son partenaire. L’acharnement dont elle avait fait preuve pour s’approprier June Lowell était une preuve de ce à quoi elle était prête pour atteindre son but... Et mieux valait ne pas se trouver dans ses pattes quand elle fonçait. Lorsque nous avions arrêté cette voleuse, je m’y étais retrouvé confronté... Et avait finit par lui laisser sa proie. Qu’importe comment opérait ce type, il devait être sacrément atteint pour parler avec une telle désinvolture de celle qu’on surnommait effectivement la «princesse» ! Ce qui était sûr, c’était qu’ils devaient former un sacré duo. Peut-être qu’un de ces quatre, je me plongerai dans leurs dossiers, histoire de.

Je passais mes mains dans mon dos une fois ma coupe de champagne déposée sur la table voisine, en position de repos tout à fait standard. L’Armée avait le chic de vous apprendre à vous tenir droit, et nul ne pourrait s’étonner de cette position règlementaire, surtout à la vue de mon uniforme. De mon côté, cela me donnait la possibilité de me détendre, paradoxalement, et d’analyser les réactions de mes deux interlocuteurs. Etrangement, ce ne fut pas Joshua qui répondit à ma question, j’aurais pensé qu’il aurait sauté sur l’occasion, vu son exubérance, mais il n’en fit rien.

Je tournais donc le visage vers Charlotte qui m’apprit que Stone avait travaillé autrefois ici même, ce qui n’avait en soi rien de très étonnant. Charlotte Hawkins avait l’air, et ça ne semblait rien de le dire, très impliquée dans son travail. Sa relation avec mon collègue provenait donc plus probablement de ce dernier que de sa vie privée. Malgré sa précision sur la différence de leurs services, il me semblait assez évident que durant ces six longues années, Joshua Stone n’avait pas dû resté cantonné au sien en laissant Charlotte tranquillement à son poste. Ce qui expliquerait la froideur à peine voilée de la secrétaire de l’homme le plus puissant de San Francisco.

Sa volonté d’adopter un ton attristé en disant long sur la véritable tristesse qu’elle pouvait éprouver suite au départ de Joshua pour nos services de l’ordre. Charlotte Hawkins était d’ailleurs bien la seule, entre nous trois, à sembler vouloir préserver les apparences. Ou peut-être était-elle la seule à accepter de porter un «uniforme.» Je portais le mien, affichant haut et clair mes couleurs, et Joshua Stone semblait n’avoir rien à cacher à personne. Evidemment, il était difficile d’en être sûr sans connaître réellement la personne, mais, c’était l’impression globale que j’avais.

Et s’il cachait réellement ses intentions, alors il le faisait bien. Moi au moins, j’avais la consolation de ne rien cacher : j’étais un soldat, habillé dans un treillis militaire, et ainsi, toutes les personnes présentes à la réception pouvaient savoir qui j’étais : un soldat, combattant pour leur guerre sale. Celle dont on ne parlait pas : la traque des mutants de San Francisco.

En y repensant, le fait que Charlotte ne travaille plus de concert avec Joshua pouvait être une perte. Après tout -au moins sur le papier- nous étions tous dans le même camp, non ? Or, le fait était que la Neo Corporation ne faisait que doter les forces de police en ravitaillement obtenu de l’extérieur, et avec ce Neo Serum, dont la plupart des officiers, moi y compris, avaient peur de s’en servir. Mais il n’existait pas de coopération à proprement parler : ça ressemblait plus aux tensions que l’on connaissait entre les différentes branches des forces armées des Etats Unis.

Un semblant d’entente, certes, mais il y avait ce petit quelque chose qui vous prouvait que les autres préféraient agir pour leur compte. Oh, s’il y avait un problème, ces tensions disparaissaient pour laisser place à une coordination parfaitement établie, mais tant que la situation n’était pas au plus mal, il arrivait que les autres groupes d’armées ne travaillent que pour leur bénéfice, en vous laissant vous débrouiller.

En forçant la comparaison, on avait la même chose en ce moment : les Peacekeepers travaillaient peut-être de concert avec la Neo Corporation, mais il n’existait pas de réel bureau de coopération ou de coordination. Ils nous cachaient des choses, c’était évident, notamment sur ce qui se tramait sur leur île prison reconvertie, et nous ne pouvions rien demander, parce que nous étions trop dépendant du ravitaillement qu’ils nous fournissaient.

Dans mon esprit, il ne faisait aucun doute qu’une meilleure coordination et un partage des informations serait profitable à tous. Du point de vue des forces de l’ordre, cela permettrait d’améliorer nos résultats, à n’en pas douter : de meilleures connaissances sur l’origine ou sur les mutations en général ne pouvait qu’être profitable pour une lutte plus efficace. Nous étions laissés dans le brouillard, et, en tous cas pour ma part, avions l’impression d’être de plus en plus dépendants d’une entreprise devenue toute puissante dans une ville en ruine. Certes, l’anarchie ne s’était pas encore répandue dans toutes les rues, mais nous ne recevions plus de directives de la part de l’extérieur, et lorsque l’on a été soldat, on sait qu’il n’y a rien de pire que d’être abandonné de sa chaîne de commandement.

Du point de vue de la Neo Corps, cela pourrait leur donner une meilleure légitimité au sein des Peacekeepers, mais aussi des autres habitants. A mon avis, les gens avaient davantage confiance dans les forces de police qui les avaient aidé et protégé pendant des décennies, plutôt que dans une entreprise soudainement projetée sur le devant de la scène parce qu'ils pouvaient essayer de comprendre mieux que n'importe qui le problème de San Francisco. Que les Peacekeepers et la Neo s'allient, cela signifierait beaucoup. Oh, bien sûr, ça ne se ferait pas du jour au lendemain, mais on pouvait regretter l'absence d'un bureau de coopération, afin qu'ils nous expliquent le fonctionnement de leur Serum, par exemple. En échange, nous pourrions former des brigades spéciales, mieux adaptées aux réalités d'une ville en mutation -au sens littéral du terme.

Et surtout, ça avait une chance d'arrêter les dérives. Une petite partie de moi espérait encore qu'à Alcatraz, les mutants soient réellement soignés. Que nous ne les arrêtions que pour protéger les autres ainsi qu'eux-mêmes. Et à bien y penser, cette toute petite partie aurait souhaité qu'une telle coopération puisse montrer que nous agissions avec éthique, pour le bien collectif, sans sacrifice.

Dans le pire des cas, dans celui où nous agissions pour un système corrompu et brisé, où les expériences menées à la prison flottante seraient contre nature, alors un tel bureau nous permettrait de se surveiller l'un l'autre. S'il venait à voir le jour, on aurait probablement accès à des informations, et si jamais je venais à découvrir des choses... La vérité était que je ne savais pas trop quoi faire. Il n'y avait pas de presse qui pourrait tout dénoncer, et les contacts à l'extérieur étaient inexistants. Je quitterais mon poste, probablement, mais perdrais du même coup argent, armes, et ravitaillement. Non, il devait y avoir quelque chose d'autre à faire. J'allais devoir y réfléchir sérieusement, puisque, malheureusement, l'impression que tout n'était pas rose dans la Neo Corps était la plus forte.


- C'est dommage, d'une certaine manière, que vous ne travailliez plus ensemble, fis-je remarquer distraitement. On ne pourrait pas cracher sur de meilleures relations entre la Neo et les Peacekeepers. Non pas qu'elles soient mauvaises, mais si on y réfléchit bien, elle pourraient être bien meilleures et de ce fait plus efficaces.


Déposant mon verre de champagne sur la table, je songeais soudainement à proposer cette idée à Charlotte Hawkins. Après tout, elle occupait une bonne position pour savoir si un tel projet était réalisable, non ? Voire même, si c'était souhaitable pour son entreprise. Je devais reconnaître que je ne savais pas qui savait quoi. Je me doutais que Gallagher devait tout savoir sur ce qui se passait -ce serait même la moindre des choses-, mais, concernant l'étendue du savoir de ses employés, j'étais dans le noir. Impossible de savoir véritablement de quels secrets ils étaient au fait. Chaque département était-il centralisé ? Ou au contraire, tous savaient, comme une véritable petite famille mafieuse ? Il faudrait que je questionne Joshua là-dessus, discrètement, un jour.


- Qu'en pensez-vous, madame ? Une liaison plus efficace entre la Neo Corporation et nous ? Par le biais d'hommes tels Stone, ceux qui connaissent vos structures le mieux ? Cela pourrait résoudre pas mal de choses, notamment le manque de vision d'ensemble des officiers de police dont nous parlions tout à l'heure...
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Joshua Stone
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Jeu 14 Nov - 14:40

En son for intérieur, Josh ne pouvait que rire. Et pour cause !
Charlotte avait bien de la peine à cacher son animosité – totalement injustifiée – à l’égard de son ancien collègue. Pour sûr, Anderson ne s’y tromperait pas. Heureusement, le petit manège paraissait suffisamment naturel pour ne pas paraître suspect. Diantre, qu’il était tentant de la taquiner, un peu ! Plus hilarant encore, elle savait que les plaisanteries échangées ne seraient probablement pas du goût de la secrétaire – à moins que ce ne fût qu’avec lui, et qu’elle était prête à battre des cils à la moindre plaisanterie d’Anderson ? Ce serait un coup dur pour notre agent double – et qu’elle devrait prendre sur elle pour ne pas les quitter de façon grossière. Le self-control de la blonde était admirable, ceci dit, et le côté si professionnel de Josh ne pouvait s’empêcher de l’admirer pour cela.

Oh. Quel malin petit soldat.
Joshua sourit poliment à la suggestion et prit alors une attitude plus professionnelle ; la désinvolture de sa gestuelle s’estompa sans le raidir pour autant, l’amusement de son ton laissa place à un intérêt sérieux. Ce n’étaient là que des changements infimes, multiples détails qui faisaient que Joshua inspirait la confiance une fois investi dans son travail. En l’occurrence, il s’agissait de limiter la propagation des doutes qui, probablement, germaient dans l’esprit de son interlocuteur. Se faisant, il s’appropriait visiblement une question adressée à Charlotte, non pas pour voler à son secours, mais pour parfaire son personnage :

« C’est d’ores et déjà en cours, le renforcement de la coopération, non ? »

Meilleure façon d’intervenir, sur une note interrogative en toute innocence, qu’il poursuivit nonchalamment sur un exposé bien réfléchi :

« Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de travailler avec eux, Dawn, mais j’ai été plusieurs fois en contact avec les agents de terrains de la Neo Corp., notamment ce fameux Ezra Williams. Ils nous aident pour les transferts des détenus, nous brieffent sur le sérum, contrôlent tout un tas de trucs scientifiques auxquels je ne comprends rien. »


Il marqua une courte pause pour rassembler la suite de ses pensées, tout en essayant de se sortir de ce mauvais pas :

« Mais ces agents prennent beaucoup de temps à former, il me semble, c’est pour ça que l’on en voit pas plus pour le moment. »

Il se tourna vers Charlotte, pour lui rendre la parole :

« En tout cas, chère amie, vous devriez en parler à Jeffrey ; il est vrai que de je ne dois pas être le seul agent de sécurité qui a quitté son poste ; on pourrait les inciter à rejoindre les Peacekeepers pour grossir leurs rangs et en même temps renforcer la coopération et la liaison entre les deux entités… »


Il ne mentionna pas l’inverse – intégrer des Peacekeepers à la Neo Corp. – non pas de crainte de mettre Charlotte dans de mauvais draps, mais parce qu’il jouait à merveille son petit rôle de Peacekeeper bien campé sur ses deux jambes ; il était donc évident que les Peacekeepers n’avaient pas les ressources nécessaires pour couvrir et le terrain, et s’amuser à jouer les gardes du corps pour Gallagher ou être mis en faction devant les laboratoires – sans parler d’Alcatraz, dont ils gardaient déjà la navette quand elle restait sur le port ! Non, Charlotte saurait contrer cet argument avec aisance et il pensait Dawn assez futé pour considérer Joshua comme au fait de ce genre de choses plutôt élémentaires.

Quant à la familiarité avec laquelle il avait nommé son dernier patron, cela avait pour but de renforcer son importance. Certes, cela pouvait attirer la suspicion du soldat, mais il était prêt à prendre ce risque. Si une telle situation menait à une coopération un peu trop étroite entre la Neo Corp et les Peacekeepers, certainement que Gallagher le voudrait à la tête de cette unité. Il était le seul qui avait passé assez de temps chez eux pour être considéré comme digne de confiance, et le seul encore à connaître suffisamment de petits secrets pour pouvoir gérer ce genre de personnes. Allons bon, la soif de pouvoir et l’augmentation de salaire devait y être pour un petit quelque chose aussi.

Du coin de l’œil, il aperçut une silhouette familière, à la démarche légère et enfantine. Un sourire en coin laissa présager une agréable conversation et Joshua envisageait de prendre congé. Il ne voulait pas trop se mêler des négociations informelles entre la Neo Corp. et les Peacekeepers de toute façon. Une chose que Dawn n’avait peut-être pas pris en compte était l’animosité persistante du shérif – il se demandait toujours pourquoi cet homme-ci avait gagné autant de pouvoir dans une société si avancée – envers Gallagher. C’est deux-là n’étaient décidément pas faits pour s’entendre.

Il était grand temps de tirer sa révérence.

« Je vais vous laisser à votre conversation pour grande personne, si vous voulez bien m’excuser. »

Il tendit une main à Anderson pour la serrer chaleureusement, avant de déclarer, sincère :

« Ravi d’avoir fait votre connaissance, j’ose espérer que nous aurons l’occasion de nous côtoyer davantage à la Station. Beaucoup de novices auraient besoin de conseils, la coopération entre nos propres départements aussi pourrait être améliorée pour le bénéfice de tous. »

Curieusement, Joshua était convaincu que Dawn pourrait faire bouger les choses, un peu, aussi humblement ce fût. Et il lui accorderait volontiers son soutien et sa confiance ; après tout, la première impression qu’il se faisait de ses interlocuteurs était souvent très juste.

Il se tourna vers Charlotte et se laissa aller à une dernière bravade :

« J’espère que ce cher Dawn ne saura pas vous détourner de vos vieux amis, très chère », lança-t-il, taquin en guise de salut. « Je passerai vos amitiés à Sean. »

Il leur souhaita finalement une bonne soirée – toujours convaincu de faire face à un nouveau couple potentiel, ce dont il devrait faire quelques remarques à Sean – et s’éclipsa dans la foule, nouvelle coupe de champagne à la main, bien déterminé à poursuivre les rencontres intéressantes pour illuminer sa soirée parmi ce bal d’hypocrites.

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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mer 25 Déc - 13:50

Spoiler:

Anderson disait vrai : une liaison plus efficace entre les Peacekeepers et la Neo Corp. serait une bonne chose. Un homme censé cette Anderson, il irait loin, certainement. Il ne se doutait juste pas que les liens entre policiers et agents de la Neo Corp. était plus poussés qu’il n’y parait. Il n’y avait qu’à voir Joshua, agent double : si Gallagher l’avait muté au sein des Peacekeepers, c’était bien pour une raison. Les surveiller, certes, avoir un certain pouvoir sur eux, mais Charlotte pensait aussi que c’était un peu plus tactique dans la « lutte » contre les mutants, pouvoir être plus efficace en étant au courant de l’humeur générale des Peacekeepers. S’ils commençaient à se poser des questions, à avoir des remords ou autre, ce serait négatif pour la Neo Corp, cela donnerait peut être naissance à des soupçons, et les policiers étaient aussi des enquêteurs nés … Donc il valait mieux toujours les avoir dans la poche, ils pouvaient tous être des bombes à retardement : Charlotte pensait à Aria Blake en particulier, sœur d’une mutante. Quoiqu’elle ait pu dire, même si elle ne semblait pas en bon terme avec sa sœur, elle restait quelqu’un de sa famille. Alors, qu’est ce qui pouvait affirmer qu’au moment venu, elle ne retournerait pas sa veste ? Et il y avait bien d’autres Peacekeepers qui pourrait éventuellement secouer la barque : Sean, dont sa conscience était mise à l’épreuve, ou même Anderson, qui semblait être plus intelligent que ses collègues, ou du moins qui réfléchissait un petit peu trop. Et les gens qui commençaient à réfléchir trop, ce n’était jamais bon pour la Neo Corp. Il suffisait d’une personne pour agir sur toute une population. La pression des pairs pouvait être redoutable. Pour le moment, Gallagher la gérait plus ou moins, merci au cousin maire. Mais quand les gens commenceraient à trop réfléchir, Charlotte craignait fort un retournement de situation. D’où l’intérêt de cette soirée : rassembler les Peacekeepers, les unir autour de la Neo Corp afin qu’ils gardent tous confiance, qu’ils soient tous de gentils petits soldats coopératifs. C’était un triste tableau, que Charlotte n’appréciait pas trop, mais c’était nécessaire afin de maintenir un semblant d’humanité. Et puis, si la tendance s’inversait, si les gens décidaient de ne plus faire confiance en la Neo Corp, Charlotte ne savait pas ce qu’elle deviendrait : une paria, une traître ? Elle regretterait sa place de privilégiée pour la première fois de sa vie.

Joshua rajouta son avis sur la question du renforcement des liens avant que Charlotte ne puisse intervenir. Fort heureusement, il fut pertinent et elle n’avait même plus rien à rajouter, il avait tout dit. Des agents de la Neo Corp travaillaient effectivement déjà avec les Peacekeepers, le tout étant encore terriblement bien orchestré par Gallagher. Ces agents étaient nécessaires pour capturer les mutants dans de meilleurs conditions possibles, et pour aider les Peacekeepers, comme l’a expliqué Josh. Ils étaient certes peu nombreux, mais efficace, n’était-ce pas le plus important ?

« J’en toucherais un mot, oui. » finit-elle par dire, à la suite de Joshua. « Je suis bien évidemment de  votre avis, les liens entre nos deux parties se doivent d’être renforcés, c’est bien l’un des buts de cette soirée, ça, et vous remercier pour votre efficacité »

Charlotte esquissa un énième sourire poli, bien qu’elle était sincère. Tout était trop hypocrite pour elle, et elle était persuadé de n’être pas la seule à penser ainsi. Le renforcement des liens serait une bonne chose, mais Gallagher continuerait de cacher la vérité aux Peacekeepers, et sans vérité, elle n’était pas certaine que ces dits liens seraient un jour très forts. Il faudrait tout mettre à plat, mais c’était impossible. Dire la vérité aux Peacekeepers revenaient à dire que cette situation était la faute de l’entreprise, et comment continuer à travailler pour une entreprise qui mentait à tout le monde délibérément, tout en profitant de s’en mettre plein les poches ? C’était une question que Charlotte se posait depuis bien longtemps, c’était au cœur de nombreuses réflexions personnelles, mais elle était incapable de tourner le dos à Gallagher, pas maintenant en tout cas.

Charlotte ne trouvait pas ça « dommage » que Joshua et elle ne travaillent plus ensemble, inutile de raconter pourquoi. Et puis ce n’était pas tout à fait vrai. Enfin, elle accueillit avec soulagement le départ de son collègue. Elle essaya de le cacher tant bien que mal et se retint de ne pas le presser à partir on ne sait où. La mention de Sean la fit bouillir cependant : Joshua savait ce qui l’agaçait, comment pouvait-il la connaître aussi bien franchement, alors qu’elle essayait de ne rien révéler sur elle ? Il avait un don pour cerner les gens, pas possible autrement.

« Laissez Sean tranquille, vous voulez bien ? » lui dit-elle, aussi calmement que possible. « Au plaisir de vous revoir bientôt ! »

Un large sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire bien hypocrite, évidemment. Charlotte se doutait qu’il prendrait ses mots à la lettre et qu’elle les regretterait mais soit, tant pis, il était trop tard pour changer et elle ne pouvait pas l’envoyer au diable devant Anderson. Ce serait vraiment incorrect et elle se mettait bien volontiers à sa place : ce moment devait être gênant pour lui. Son manque de sincérité face à Joshua était plus que flagrant, elle en avait à demi-conscience, et il ne devait pas savoir sur quel pied danser. Mais peu importe, le mal était fait et fort heureusement, Joshua était partie martyriser quelqu’un d’autre. Charlotte plaignait profondément sa prochaine cible et espérait qu’elle ne serait pas Sean. Le pauvre devait avoir bien d’autres chats à fouetter et elle savait qu’avec Joshua à ses côtés quand on en avait pas besoin, c’était particulièrement agaçant.

Charlotte se retrouvait seule avec Anderson, elle trouva alors ce moment quelque peu gênant. L’intervention de Joshua l’avait particulièrement agacée et maintenant, elle se sentait terriblement gênée pour le Peacekeeper, qui avait dû subir ce moment douloureux – bien qu’il ne le fut certainement pas autant pour lui que pour elle. Aussi, elle se sentit obligée de s’excuser. Elle poussa un soupir, regardant Joshua se fondre dans la foule, avant de se tourner vers son interloculteur.

« Veuillez m’excuser si j’ai pu me comporter bizarrement. Lui et moi ne nous sommes jamais réellement entendus. Si vous pouviez garder cela pour vous cependant, cela m’arrangerait … »

Sauvons les apparences, montrons que les membres de la Neo Corp. ne sont qu’une seule et grande famille, c’était ce que les gens devaient voir, Charlotte avait un peu failli à sa mission. Elle espérait que Dawn saurait garder sa langue, et qu’il ne se comporterait pas en commère, racontant à sa brigade que la secrétaire de Gallagher et un ancien agent de sécurité de la Neo Corp. avaient un drôle de passé ensemble. Rien qu’à l’idée qu’on puisse les imaginer ensemble, Charlotte avait envie de vomir. Sa réputation tenait désormais sur les ragots que pouvaient se raconter des flics. Et elle espérait vraiment qu’Anderson n’ait pas un caractère de commère.
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mar 21 Jan - 11:37

De fait, je ne voyais pas souvent des agents de la Neo Corporation, et pour une raison très simple, celle que mon département était davantage spécialisé dans l’intervention, et non dans la traque. On nous avait fait suivre un séminaire sur l’utilisation et les préventions sur le Serum, et un bref compte rendu sur les capacités des mutants… Rapport qui s’était résumé en deux mots dans ma tête : « capacités inconnues ». Qu’ils soient long à former, je voulais bien le croire, j’avais le même problème à entraîner de nouveaux opérateurs du SWAT.

Sauf que ce que je voulais, c’était que cela soit réciproque, et en cela, Joshua ne m’aidait guère à plaider ma cause. Ce qu’il fallait, c’était qu’on puisse… infiltrer la Neo, analyser ses structures, avoir un oeil et un pouvoir de contrôle, même restreint sur eux. Il n’avait pas vraiment détourné mon propos, juste mal compris, et c’était bien dommage pour moi. Insister aurait paru suspect, et si je paraissais suspect aux yeux de la secrétaire personnelle de Gallagher, autant dire que cette idée serait étouffée dans l’oeuf. Au moins pourrais-je essayer de me consoler en tirant les vers du nez aux envoyés de la Neo chez nous.

Il y avait aussi une autre alternative, pour laquelle j’étais loin d’être partant. Me rapprocher de Gallagher signifierait, en cas de succès, certes des informations brutes, de premier choix, mais… c’était aussi se mettre en danger. Ce type était puissant. Bien trop pour un simple CEO d’entreprise. Il était facile de dire qu’il avait la mainmise sur la ville entière. C’en était une autre que de savoir à quel point il avait noyauté les plus grandes institutions de la ville, et à ce sujet, même mon habilité à connaître certains secrets n’y pouvait rien. C’était possible que la Neo ait des hommes dans le cabinet du maire, tant que j’y étais, voir même chez nous ! Après tout, Joshua était un ancien agent au service de la Neo, et on l’avait accueilli les bras ouverts. Un autre, avec des intentions peut-être moins bonnes aurait tout aussi bien pu entrer. Sans compter qu’il devait s’agir d’un jeu d’enfant pour une entreprise comme celle là de faire disparaître l’appartenance à la Neo Corps à un individu chargé de rapporter nos faits et gestes…

Charlotte approuva nos dires en affirmant qu’elle en parlerait à son patron, ajoutant que cette soirée était, en un sens, dans cette optique. Pour nous remercier de notre efficacité… Ce qui était bien étrange dit comme ça. Ça avait des échos plutôt dérangeants, en fait. De façade, comme ça, c’était évidemment un compliment, mais j’associais l’efficacité à une notion morbide, surtout depuis ces derniers temps. Depuis que le froid avait envahi San Francisco, « être efficace », c’était arriver avant qu’on ait à ramasser les cadavres.

Joshua Stone sembla remarquer quelqu’un, et sur un sourire, il prit congé de nous. Je lui serrais sa main avec chaleur, répondant tranquillement à sa remarque :


- Tout à fait. Il y a encore fort à faire au Central, on devrait vraiment organiser quelque chose de commun entre les Peacekeepers. Un genre de formation à travailler ensemble, la dernière fois que j’ai vu Miss Blake, elle ne voulait pas lâcher sa prise… poursuivis-je avec un sourire, me rappelant son regard dardé sur moi pour me signaler qu’elle ne lâcherait pas sa Zoé.


Il se permit de lancer une dernière pique à Charlotte, qui, vu le ton de sa voix, avait touché juste. Non pas que sa voix exprime trop d’émotions, bien au contraire : elle n’en exprimait pas. Toutefois, il restait que sa pique concernait un certain Sean, et que je n’en connaissais qu’un. Mais c’était impossible. Il devait exister des centaines de Sean ici, et je classais l’affaire.

Charlotte s’excusa alors pour son comportement, confirmant ce que je pensais de la relation entre les deux personnages : si lui devait adorer l’embêter, elle ne l’appréciait guère, et son visage enjoué n’était que façade. Evidemment, je n’allais pas crier cela sur tous les toits : déjà, je n’étais pas comme ça, et de plus, cela ne m’apporterait rien.


- J’avais cru comprendre, oui… Mais ne vous en faites pas pour ça, le secret de votre petite inimitié sera bien gardé ici… dis-je, amusé.


La soirée était tout à fait propice à ce genre d’inimitiés dissimulées. Tout cela semblait si hypocrite, et je ne parlais pas seulement du sourire de Charlotte adressé à Joshua. C’était assez étrange qu’en tant que secrétaire de Gallagher, elle n’ait pas tenté de faire changer Joshua de service. Ou pire, si elle pouvait. Peut-être que je lui accordais trop de pouvoir qu’elle n’en avait réellement, mais il ne me semblait pas exagéré que de dire qu’elle devait avoir une certaine influence sur lui.


- Je m’en voudrais que de vous mettre dans l’embarras, continuais-je. Même si cela semble être le sport favori de M. Stone. J’imagine que cela doit être énervant que d’avoir un collègue qui vous taquine de cette façon à longueur de temps… J’aurais eu une méthode plus « expéditive » pour le faire cesser, je pense.


Ce qui était pratique en tant que leader SWAT, c’était bien de pouvoir rappeler qui était à la tête du service en appelant les récalcitrants à un entraînement contre moi. Ça n’était peut-être pas la meilleure façon, mais elle marchait plutôt bien, et ça allait toujours plus vite que de passer par l’administration.

Cela étant dit, je n’avais jamais eu trop de soucis avec mes hommes. S’entraîner et se battre ensemble nous apprenait à nous respecter les uns les autres, à se faire confiance, et ainsi, à nous remettre en question de façon constructive. Peut-être qu’une chose semblable avec la Neo Corporation ferait naître les mêmes liens : si les agents de l’entreprise travaillaient avec nous, sur le terrain, au jour le jour, cela me donnerait sûrement une meilleure opinion d’eux, même s’ils n’étaient pas complètement formés au combat.


- Je vais être indiscret sûrement, aussi ne répondez pas si vous ne voulez pas, mais votre dispute tourne autour de votre Sean ? Qui n’est évidemment pas le Sean Montgomery que tous le monde connaît, avouez que ça serait amusant au vu de ce que l’on a dit auparavant sur les liens entre la Neo et les Peacekeepers…


Espérant détendre l’atmosphère avec cette petite plaisanterie, j’interrogeais Charlotte du regard en lui désignant une nouvelle coupe de champagne, en prenant une pour ma part. C’était plutôt bon, en fait, et pas très fort. Du moins, je n’en avais pas l’impression, ça serait plutôt dommage si jamais je finissais ivre dans une telle soirée.. Sortir mes quatre vérités à la Neo Corporation et à mon boss serait mauvais signe dans ma carrière, et puis, ce ne serait que trop jurer avec le thème hypocrite de la soirée.
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mer 26 Fév - 20:14

Charlotte eut un petit sourire rassuré : Dawn ne dirait rien sur ce qui venait de se passer avec Joshua. Du moins, c’était ce qu’il disait, après, elle ne le connaissait pas et elle ne pouvait pas le croire à cent pour cent : qu’est ce qui l’empêchait d’aller raconter à sa brigade que les relations entre les collègues de la Neo Corp pouvait être tendue ? Qu’on se le dise, cette discussion pouvait être comique vu de l’extérieur, et Dawn aurait bien raison de s’en moquer avec ses collègues. Mais cela décrédibiliserait tellement la Neo Corp ! Charlotte serait bien confuse vis-à-vis de son patron. Elle ne savait même pas s’il était au courant qu’elle ne portait pas Stone dans son cœur. Quoique, peut être bien, sinon pourquoi n’hésitait-il pas à l’envoyer à sa place pour récupérer les infos sur les Peacekeepers, dès que l’agent double avait quelque chose à raconter ? Voilà maintenant qu’elle se faisait du souci à ce propos, et elle n’avait pas besoin de ça. Espérons donc que Dawn dise vrai, et qu’il ne se comporte pas en véritable commère une fois avec ses collègues Peacekeepers.

Joshua, un collègue énervant ? C’était bien pire que ça. Mais bon, en six ans, Charlotte avait appris à l’ignorer, plus ou moins. Et maintenant qu’il n’était plus là, c’était bien mieux. Elle n’avait plus à jouer l’hypocrite, chose qu’elle déteste bien que cela soit un sport quotidien à son boulot. Surtout quand Stone était dans les parages, bizarrement. Une méthode plus expéditive ? Charlotte rigola intérieurement. Dawn ne le connaissait pas encore – quel chanceux-, Stone était plus collant qu’un pot de colle : une fois sa victime désignée, plus rien n’existait. Elle espérait pour Dawn que ce soit la dernière fois qu’il ait à faire à lui. Pour sa santé. Et son état mental.

Charlotte essaya de voir si elle repérait Joshua – ou Sean à défaut – dans la foule, mais il avait bien disparu. Quand elle se reconcentra sur Dawn, celui-ci lui posa une question qui elle, la mis plutôt dans l’embarras. Sean, Charlotte n’en connaissait qu’un et c’était bel et bien Sean Montgomery, Peacekeeper et shérif adjoint de son état. Parler de sa vie privée n’était pas quelque chose qu’elle appréciait, d’autant plus devant un collègue à Sean qui semblait bien le connaître. Enfin en même temps, il l’avait bien dit : tout le monde connaissait Sean Montgomery, du moins en ce qui concerne les autres employés de la Neo Corp et des Peacekeepers.

Qu’est ce que Charlotte pouvait faire ? Mentir, jouer encore une fois à l’hypocrite ? Et puis, comment considérer Sean ? Un ami proche ? Oui, c’était ça. Après, elle ne saurait pas dire qu’ils étaient plus que ça, ou non. Cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient plus vu, hors du cadre professionnel. Charlotte l’avait bien vu après son entrevue avec Blake pour un faux témoignage sur un faux détournement de fond, parce qu’il voulait avoir la version de Charlotte, mais après ce moment là, elle ne l’avait qu’entr’aperçu. Il faut dire que tous les deux étaient bien occupés depuis l’accident. Sean devait aider à gérer les Peacekeepers, les captures des mutants, les traquer, gérer les transferts à Alcatraz et en plus, s’occuper des petits problèmes – ou plus importants – des citoyens jugés normaux par la société. Charlotte, quant à elle, n’avait que très peu de place pour une vie privée, et c’était d’autant plus vrai aujourd’hui. Elle courrait toujours partout au boulot, et elle devait en plus trouver un moyen d’attirer Eryn Blake dans les bureaux de l’entreprise, ce qui était tout sauf évident. Autant dire qu’elle ne savait pas comment s’y prendre et elle n’avait absolument pas envie de se confier à Sean là-dessus, ayant décidé de garder son erreur entre son patron et elle.

Charlotte était également dans une position délicate vis-à-vis de Sean : elle connaissait la cause de l’incident, elle était au courant du rôle de la Neo Corp. dans toute l’histoire, ce qui n’était pas le cas de Sean. Avant tout ça, elle avait été prête à passer un cap avec lui, à décider d’aller plus loin. Mais aujourd’hui, sachant qu’elle ne pouvait plus être totalement honnête avec lui, elle préférait prendre ses distances, pour le moment. Au début, elle le voyait encore, tout deux partageant leurs sentiments respectifs par rapport à la situation, aux mutations etc … Charlotte lui avait confié qu’elle se sentait mal de voir toute la population se monter les uns contre les autres, discriminer une partie de San Francisco pour une histoire de mutations mystérieuses. Et puis, elle culpabilisa de ne pas lui avoir avoué tout de suite que ces mutations, c’était la faute de la Neo Corp. Elle cogita, toute seule dans son appartement, pendant de longues heures et en était arrivée à la conclusion que moins elle verrait Sean, plus elle arriverait à garder le secret. D’autant plus qu’elle le voyait galérer dans son boulot, portant une certaine culpabilité sur les épaules : il traquait les mutants pour les isoler, ce qui était moralement peu acceptable. Même si c’était pour trouver une solution et éviter de faire propager l’espère de virus, qui n’en n’était pas vraiment un.

Les mois passants et au plus grand soulagement de Charlotte, tous deux n’avaient que peu de temps à se consacrer pour aller boire un café après le boulot, comme ils pouvaient faire à l’occasion. Ils s’étaient éloignés naturellement, mais Charlotte était toujours autant attaché à lui et s’en voulait toujours pour ne lui avoir rien dit au sujet du rôle de la Neo Corp., son rôle à elle par extension, dans l’accident. Leur relation était, pour ainsi dire, au point mort, mais il suffisait d’un petit geste pour relancer les choses, Charlotte en était sûre. Seulement, elle ne se sentait pas capable de faire le premier pas – et cela l’arrangerait fortement de le croiser ce soir, s’il n’était pas occupé. A dire vrai, elle aurait préféré avoir Sean en face d’elle, en ce moment, afin d’avoir un peu de soutien. Bon, évidemment elle aurait été doublement gênée si Joshua avait fait le même genre d’intervention, mais soit. Elle aurait eu au moins un moment avec Sean.

Que dire à Dawn donc ? Vérité, mensonge ? Si les choses bougeaient entre Sean et elle, il finirait bien par être au courant, alors à quoi bon lui mentir ? Charlotte prit volontiers la coupe de champagne que Dawn lui proposait – et ce serait sûrement la dernière sinon, elle finirait la soirée un peu pompette. D’ailleurs, si elle avait eu les idées un peu plus clairs, peut être qu’elle n’aurait pas eu le courage de lui répondre.

« Eh bien vous avez raison, nous parlons du même Sean, Sean Montgomery, un collègue à vous. Le monde est petit, n’est-ce pas ? »

Et c’était d’autant plus vrai lorsqu’une ville entière était coupée du monde, même une ville aussi grande que San Francisco.

« Enfin, le boulot n’était pas notre premier sujet de conversation. Et depuis l’accident, je ne l’ai pas vu beaucoup, il faut dire que nous sommes tout deux bien occupés, malheureusement. Je n’ai même pas eu l’occasion de la saluer ce soir, pour dire. »

Charlotte afficha un sourire un peu triste. Elle cherchait plus ou moins à lui faire comprendre que leur relation n’avait rien d’une relation strictement professionnel, mais que pour le moment ils étaient loin d’être un couple, contrairement à ce qui pouvait laisser penser les allusions de Stone.

« Mais je suis sûre que les relations entre les Peacekeepers et la Neo Corp. tendent à s’améliorer, à force de travailler ensemble, sans qu’on ait besoin de rapprochement de ce genre. »

Quoique, Gallagher serait bien capable de se servir de sa relation avec l’adjoint du shérif, rien que pour l’image d’une bonne entente entre les deux partis.
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Anderson Dawn

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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Mar 25 Mar - 11:07

Ah. Ah oui, le monde était petit, effectivement. Il devait exister dans cette ville un certain nombre de Sean, mais apparemment, la préférence de Charlotte allait à l’adjoint du shérif de la ville, soit mon patron plus ou moins direct. Un homme que je respectais et, appréciais. On avait le même sens de l’honneur, lui et moi. J’acquiesçais donc avec vigueur et un peu d’empressement, songeant qu’en dépit de ce que j’aurais pu vouloir, j’allais avoir bien des difficultés à lui parler de ça… Peut-être qu’en se rapprochant efficacement… Je me mis à rire intérieurement, affichant un vague sourire sur mon visage. Je ne lui parlais pas vraiment, à Sean. Même si on avait pu boire une bière ensemble de temps à autres, ça ne signifiait pas vraiment qu’on était copain comme cochon.

Rien qu’à l’idée d’aller le voir, juste pour en apprendre davantage était tellement… incongrue que ça ne pouvait que me faire rire. Dans un premier temps, la Secrétaire de Gallagher cherchait à éviter que je n’aille tout répéter… Et dans un autre, elle jetait de l’huile sur le feu. C’était bien trop tentant. J’avais beau essayer de me retenir, c’était presque comme si elle me poussait à agir ! Il devait exister un genre de gène du commérage, tellement ça me paraissait ancré, en dépit du fait que je détestais cela —et notamment lorsque cela m’arrivait personnellement. Allez savoir. J’étais pas biologiste, mais j’étais pas non plus près d’aller voir Sean pour lui en parler. C’était amusant sur le moment, mais, heureusement, j’étais un plus lucide une fois au calme, et certainement, avec moins d’alcool dans le sang.

Apparemment, elle et lui s’étaient rencontrés dans un cadre qui n’était pas apparenté à leur travail respectif, ce qui était un peu plus rassurant, en fait. Sinon, cela pouvait signifier que la Neo Corporation avait noyauté les Peacekeepers, ou l’inverse. Et si c’était bien le cas, j’aurais préféré que notre institution ait une ouverture sur la Neo, une ouverture que je pourrais exploiter dans le futur. Mais tel ne semblait pas être le cas : selon les dires de Charlotte, elle et Sean ne s’étaient pas beaucoup revu depuis la catastrophe et la mise en quarantaine, ce qui n’avait pas grand-chose d’étonnant. Il y avait tant à faire encore ! Et nous, nous étions là, à célébrer… un genre de mariage entre la Neo Corporation et les Peacekeepers, au lieu de « protéger et servir. » Si même Sean était ici, alors ç’aurait été vraiment une occasion rêvée pour n’importe qui d’agir.

Je n’aimais pas vraiment cette fête, parce qu’elle mettait tous les oeufs dans le même panier. Maintenant qu’on y réfléchissait bien, l’équipe de garde était en majorité constituée de bleus, et que si les Hunters se mettaient à faire du grabuge, il allait nous falloir un temps infini pour réagir, s’équiper, et contrer la situation. Je fronçais légèrement les sourcils en songeant, cherchant à me rassurer moi-même, qu’une telle attaque n’aurait pu être organisée à temps. A moins que l’influence des Hunters soit bien plus grande que tout le monde ne l’imagine. J’eus un rapide coup d’oeil vers une nouvelle coupe de champagne, avant de finalement la refuser mentalement. Non, mieux valait ne pas finir saoul ici, je doutais que mon superviseur n’apprécie vraiment… Déjà que j’allais certainement recevoir un sacré savon pour le port de mon uniforme militaire utilitaire, mieux valait ne pas trop pousser le bouchon !

Revenant au présent, et en bloquant toute pensée trop pessimiste —cela ne semblait guère être le thème de la soirée de toute façon— je songeais qu’effectivement, il devait bien exister d’autres moyens pour rapprocher la Neo Corporation et les Peacekeepers qu’une union entre les deux seconds aux commandes : la Secrétaire personnelle de Gallagher et l’adjoint au shérif. Un couple certes improbable professionnellement, mais qui pouvait avoir des avantages… A condition bien sûr que cette union soit sous le signe d’un rapprochement entre les institutions, et non pas sous la méfiance et les coups bas. Comme souvent, je pouvais y voir deux alternatives à une telle union : d’une, la Neo et les forces de l’ordre jouaient patte blanche, et la coopération pourrait s’opérer à un niveau bien plus élevé qu’auparavant, bien plus élevé qu’on aurait pu l’espérer, même. De deux, il se pouvait aussi que cette union fasse bien les deux institutions se rapprocher, oui, mais qu’elles se méfient l’une de l’autre, se cachent des choses, et inévitablement, en viennent à s’affronter. Ce qui serait une catastrophe majeure, à n’en pas douter. Non seulement la population de San Francisco verrait le pouvoir en place se déchirer, mais, surtout, cela serait laisser la porte grande ouverte aux Mutants, aux Hunters, et à tous les autres de mettre le chaos. Si un tel affrontement venait à s’ouvrir, je ne donnais pas cher de la ville. En quelques semaines, au plus, tout serait finit : les gangs domineraient, les derniers semblants d’ordre seraient balayés, et le ravitaillement —si seulement il était encore assuré— serait monopolisé par tel ou tel groupe.

Bref, une situation que nul ne pouvait souhaiter ! Personne, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur, ne pouvait souhaiter véritablement une telle situation hors de contrôle, pas même les Hunters. Ils avaient besoin de nous pour maîtriser les Mutants, sans quoi… Il était fort à parier que leurs pouvoirs pourraient surpasser les capacités guerrières de l’unité du lieutenant Carter. Bien que ce rôle de catalyseur des forces surhumaines ne me plaisait guère non plus, par ailleurs.


- Trop petit, surtout en ce moment ! dis-je. Mais, évidemment, ça ne me concerne pas, mais peut-être qu’un rapprochement entre une personne telle que vous et l’adjoint du shérif donnerait un signe positif de rapprochement entre nos partis… Après tout, les gens ont besoin de voir des signes plus tangibles qu’un surplus de bureaucratie.


Il était en effet possible qu’un « rapprochement » signifie tout simplement un échange de rapports sans grand intérêt, un genre de grand jeu de dupe, où, de chaque côté, on cherche à en divulguer le moins possible, et par conséquent, quelque chose d’absolument inutile. C’était tout de même incroyable ! On se croirait presque en guerre froide entre la Neo et nous, tant les échanges pouvaient être tendus… Il y en avait toujours des types qui n’avaient pas compris l’influence grandissante de Jeffrey Gallagher grâce à ces relations au maire. Pas compris, et pas accepté, non plus.


- Cette soirée est plutôt étrange… remarquais-je distraitement, puis, me rendant compte que je pensais à voix haute, je désignais l’assemblée d’un revers de la main. Enfin, regardez les. La plupart des Peacekeepers restent entre eux, et seuls les hauts dignitaires essaient de socialiser. Si on avait besoin d’une preuve que les deux ne s’entendent pas très bien… On l’a sous les yeux.


C’était malheureusement vrai : je pouvais voir mes hommes parler entre eux, tandis que quelques employés de la Neo restaient aussi dans un coin. Mon superviseur essayait tant bien que mal de parler aux autres, sûrement pour débloquer de nouveaux fonds, mais en soit, si on y regardait de près, la mixité n’était pas très avancée. D’un regard extérieur et un peu superficiel, on pourrait croire que Neo Corps et Peacekeepers parlaient ensemble, dans une union accomplie, mais en fait, les groupes s’étaient déjà reformés.


- Enfin. Je suppose que c’est compliqué d’aborder une conversation avec des policiers. Surtout que beaucoup d’entres nous ont l’impression que la Neo nous cache des choses…


Je disais cela sans la regarder directement, pour éviter qu’elle ne puisse deviner dans mes yeux que j’étais de ceux-là. Pour avoir envoyer des mutants à Alcatraz, je ne pouvais pas dire que je n’avais pas de suspicion à-propos de la Neo, et de ses activités sur l’île-prison. Toutefois, je me retins de trop m’aventurer sur ce terrain : je n’étais pas là pour faire un scandale, surtout sans preuve. Et mieux valait qu’elle ne me voit pas comme un potentiel élément perturbateur…


- Mais vous devriez profiter de cette soirée pour essayer de revoir Sean, non ? demandais-je en me retournant vers elle. Plutôt que de parler au soldat le moins classe et potentiellement la plus grande source de problèmes de cette soirée… continuais-je sur un petit rire.


Dernière édition par Anderson Dawn le Dim 4 Jan - 22:03, édité 2 fois
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Charlotte G. Hawkins

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Quand gala rime avec hypocrisie...  [Terminé] Vide

Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Dim 4 Jan - 18:34

Spoiler:

Charlotte finit par se demander si un rapprochement entre un adjoint du Shérif et une secrétaire haut placée de la Neo Corp serait une bonne chose : certes, de l’intérieur, ce serait l’idéal, avec une éventuelle confiance accrue. Mais que penserait la population ? Ce genre de relation ne finirait-elle pas par tromper les citoyens, faire croire à de la corruption des forces de l’ordre ? Charlotte le craignait et c’était peut être pour cette raison, inconsciemment, qu’elle n’avait pas été voir Sean ce soir encore. Elle n’avait pas très envie que tout le monde voit en elle et Sean deux tourtereaux qui se tournaient autour : c’était le risque, et elle n’était pas prête à la prendre. Parce qu’elle n’aimait pas s’étendre sur sa vie privée et sur un « rapprochement » avec Sean, Charlotte haussa les épaules, faisant mine de ne pas trop quoi répondre sur la question. Ce qui n’était pas tout à fait vrai, évidemment, mais Dawn restait un inconnu qui en savait déjà trop. Ok, il avait sauvé la vie de son patron. Ok, il ne lui avait pas posé beaucoup de question sur son attitude avec Josh. Ok, elle lui faisait plus ou moins confiance mais pas assez pour lui confier tous ses sentiments non plus. Il était, pour elle, un excellent militaire dont elle admirait le professionnalisme – bien que fautant avec sa tenue de soirée.

Une soirée étrange ? Charlotte ne pouvait qu’acquiescer. Si elle n’avait pas participé à l’organisation du gala, elle serait partie depuis longtemps. Et si Gallagher n’avait pas eu besoin de sa présence, elle aurait délégué ses fonctions du soir à quelqu’un d’autre. Attachée à ses valeurs professionnelles, elle laissait cette impression d’être parfaitement à l’aise – malgré l’intrusion de Stone – et voulait continuer à donner cette impression, même à Dawn qui avait bien dû s’apercevoir que le gala ne l’enchantait pas plus que cela par moment. Elle se maudissait d’ailleurs pour avoir fait preuve de faiblesse lors de leur discussion, et il faudrait vraiment qu’elle fasse preuve de plus de self contrôle lorsque Joshua était dans les parages : peut être qu’à force de ne plus travailler avec lui, elle manquait d’entraînement dans l’art de l’ignorer ? Peut être lui faudrait-il une piqûre de rappel et avoir plus de Joshua Stone dans les locaux de la Neo Corp ?  Charlotte se retint de grimacer, imaginant avec beaucoup de mal son retour dans l’entreprise, même si techniquement, il n’était jamais réellement parti.

Charlotte regarda un instant la foule, tout en continuant d’écouter le militaire. Il avait raison : ils étaient peu à se mélanger, bien qu’elle ait du mal à distinguer ses collègues par moment – elle ne connaissait pas le bottin de l’entreprise par cœur, contrairement à ce que l’on pourrait penser. C’était bien triste que ce genre de soirée ne serve pas à créer des liens entre les deux partis, alors que c’était plutôt le but, outre le fait de montrer aux Peecekeepers que la Neo Corp. était reconnaissante pour tout le travail effectué et à les encourager de continuer dans cette voie. Positive, Charlotte essayait de voir les choses différemment et voir plutôt un signe de timidité et de réserve dans le peu de rapprochement que soulevait Dawn, et non pas une preuve que personne ne s’entend. Enfin, il était vrai qu’il était compliqué d’aborder un policier comme ça, alors que la plupart d’entre eux – et des salariés de la Neo Corp. – n’avaient certainement pas envie d’être là.

Le second argument de Dawn fit néanmoins réagir Charlotte qui fronça légèrement les sourcils – encore un faux pas ! - avant de se reprendre. Elle feint l’étonnement alors, en essayant de jouer parfaitement son rôle et se rattraper. Qu’est ce qu’il voulait dire par là ? Il y avait-il autant de commérages au poste des Peacekeepers ? Les relations entre les deux parties étaient-elles aussi tendues ? Dawn, après avoir sauvé Gallagher en personne, était-il du genre à penser lui aussi que l’entreprise cachait des choses ? Et si le port de son uniforme militaire était une façon de montrer qu’il restait indépendant, qu’il refusait toutes attaches quelconques à la Neo Corp. ? Peut être que Charlotte devrait en toucher deux mots à son patron. Pas forcément en citant Dawn, à qui elle ne voudrait pas attirer d’ennuis, lui qui avait été si conciliant et qui pourrait colporter des ragots sur elle, Josh, et Sean maintenant. Mais en avertissant Gallagher qu’après avoir discuté avec des nombreux policiers, elle avait bien senti un manque de confiance dans la Neo Corp, ou pire … Ce n’était pas le moment de flancher : Charlotte devait représenter son entreprise et la défendre, elle était là pour ça ce soir. Alors, avec un petit sourire, elle essaya de faire disparaître de l’esprit de Dawn tous ses doutes.

« Vous m’étonnez là : je ne vois pas trop ce que la Neo Corp. pourrait cacher. Cela prouve que ce genre de soirée est nécessaire pour dissiper tout malentendu : peut être devrions-nous organiser une conférence de plus sur la situation, et éclaircir les derniers points qui peuvent troubler vos collègues. Enfin, comme vous le disiez, c’est peut être juste par réserve que nos collègues ne se mélangent pas, ou faute de trouver un sujet de conversation. Si votre uniforme ne m’avait pas interpellé, je vous avoue que je ne sais pas si je vous aurais abordé » finit-elle sur le ton de la plaisanterie, bien que ce soit un peu la vérité.

Charlotte voulut dédramatiser la situation, et faire oublier son inquiétude : il était vraiment impensable que les Peecekeepers n’aient plus confiance en la Neo Corp. Plus d’arrestations de mutants, plus de tests possibles à Alcatraz, plus de sécurité dans la ville et si les policiers commençaient à avoir des doutes, qu’est ce que cela serait du côté des citoyens … Cette vision lui faisait peur. Et il valait mieux ne pas s’enfoncer d’avantage. Charlie sourit lorsque Anderson se dénigra volontairement. Elle ne pensait pas qu’il était la plus grande source de problème de la soirée : ça, ce serait plutôt le rôle de Joshua, trop imprévisible pour Charlotte. Les problèmes, il les aurait sûrement demain lorsque son chef lui demanderait des explications. La jeune femme décida alors qu’il était temps de prendre congé, comme il le lui avait suggéré, mais elle n’irait pas forcément chercher Sean de peur de subir une nouvelle apparition de Stone, ou que tous les invités finissent par croire quelque chose.

« J’espère que vous n’auriez pas trop de problème pour votre … tenue, quand même. » dit-elle avec un grimace gênée. « Je vais aller vérifier quelques petites choses en coulisses, peut être aurions-nous l’occasion de se recroiser plus tard ? Essayez de profiter du reste de la soirée. »

Charlotte sourit une dernière fois, déposa son verre de champagne à moitié plein sur le buffet à proximité et s’en alla vers la foule, non sans regarder si, par hasard, Sean ne se trouvait pas dans le coin.
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Anderson Dawn

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Quand gala rime avec hypocrisie...  [Terminé] Vide

Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Quand gala rime avec hypocrisie... [Terminé] | Jeu 5 Fév - 16:12


Pendant que je restais aux côtés de la Secrétaire, je me demandais bien s'il pouvait exister un élément déclencheur pour que policiers et agents de la Neo Corp. s'unissent véritablement, sans arrière pensée. Pour moi, c'était clair : s'ils voulaient que je leur fasse confiance, une confiance totale, j'entends, alors, ils devraient un jour ou l'autre faire table rase. Dévoiler leur jeu, et ne rien omettre. Je ne demandais même pas une visite guidée d'Alcatraz, mais je voulais au moins qu'ils fassent l'effort de ne rien vouloir nous cacher. Parce qu'en ce moment, c'était plus comme s'ils ne voulaient rien dire, nous maintenir dans une ignorance totale de leurs projets, et de leurs objectifs. Et je n'aimais pas ça. Je pouvais comprendre le secret. Le secret était utile, et je ne les blâmais pas pour nous cacher des choses. Par contre, je les blâmais pour ne rien vouloir nous dire. Si en apparence, la Neo affirmait vouloir mettre fin à la quarantaine... Honnêtement, j'avais du mal à croire qu'un homme comme Gallagher puisse renoncer volontairement aux pouvoirs exceptionnels dont il bénéficiait à l'heure actuelle. Et qu'il n'avait pas un agenda dont on n'avait pas conscience.

Je savais bien que c'était peut-être le climat de peur et d'incertitude qui me faisait penser ça, en temps de crise, on a toujours tendance à accuser ses chefs de tous les maux de la nation, et de nous cacher des choses qui pourraient rétablir une situation idéale. J'étais au courant, et je n'étais pas d'ordinaire un fervent défenseur de la théorie du complot. Mais je vivais la chose au jour le jour, et plus on s'enfonçait dans l'hiver, plus j'avais l'impression d'être un pion, un pion non pas au service du squelettique service de maintien de l'ordre, mais un pion contrôlé de loin par une entreprise scientifique, qui expérimentait secrètement dans des caves hideuses. Et s'il y avait quelque chose que je ne voulais pas qu'on puisse dire le jour où on sortirait de là, c'était bien qu'on nous compare aux Allemands de la Seconde Guerre mondiale. Je ne voulais pas qu'on nous dise que les preuves étaient juste à côté, et que par conséquent, nous étions tous complices. Non, ça je refusais, parce que je voulais aller voir ce qu'il se passait du côté d'Alcatraz, je voulais savoir. Et si la réalité était heureuse, si les mutants qu'on envoyait là-bas étaient bien traités et que tout allait bien dans le meilleur des mondes possibles, alors je serais prêt à faire mon boulot au maximum de mes capacités. Je serais capable de les arrêter un par un, sans plus de doute ou de remords. Enfin quoi, si je pouvais voir de mes propres yeux que tous mes cauchemars étaient fictifs, je serais même prêt à arrêter Eryn Blake pour l'envoyer là-bas ! Mais tant que j'étais gardé dans l'ignorance, avec la simple assurance orale que tout ce qui passait dans l'ancienne prison était décent et dans le bien de tous, je ne pouvais pas empêcher le doute de me ronger de l'intérieur.

En tous cas, Charlotte n'était pas d'accord avec mon impression bipartite entre les Peacekeepers et la Neo Corp. En un sens, elle n'avait plutôt pas tort, les gens ne se connaissaient pas, et ils allaient sûrement mettre du temps avant de tous se parler. Et puis, on ne pouvait même pas imaginer que tous se jettent les uns dans les bras des autres, riant tous ensemble, copains comme cochon. Non, je suppose qu'elle tenait un argument, on ne se mélangeait pas —encore— pour des raisons, au fond, de timidité. A voir si un autre gala était organisé, si les deux groupes acceptaient de se mêler un peu davantage, ou même si plus tard dans la soirée, quelques connaissances pourraient être faites. Riant doucement à sa remarque sur mon uniforme, je m'arrêtais lentement, me demandant si son ton volontairement amusé venait de faire une plaisanterie, ou s'il s'agissait d'un nouveau reproche subtilement déguisé. Haussant une nouvelle fois les épaules, je répondis avec le sourire :


- Oh, ne vous en faites pas pour moi. Ça donne un sujet de conversation, au moins, non ? dis-je d'un air narquois. Bonne soirée, miss Hawkins. Au plaisir de vous revoir, terminais-je d'un ton un peu plus sérieux.


Je savais bien ce que voulait dire ce genre de phrase, généralement, cela impliquait qu'on se recroiserait effectivement peut-être plus tard... Mais le plus tard possible ! Ça ne me dérangeait pas outre mesure. Charlotte avait l'air d'être quelqu'un de bien, de prévenante, mais à n'en pas douter, elle avait des obligations bien plus importantes que de bavarder avec un militaire au crâne presque rasé. Ça faisait mauvais genre, et ça attirait les types comme Joshua Stone, qui apparemment s'était pris pour loisir d'embêter la Secrétaire. D'un autre côté, et d'un point de vue beaucoup plus pragmatique... Si jamais je parvenais à me rapprocher d'elle un jour dans l'avenir, peut-être aurais-je l'occasion de fouiller dans les dossiers de la Neo. Evidemment, cette idée ne me plaisait pas du tout, puisqu'elle impliquait de l'utiliser totalement, et sans vergogne. Mais obtenir des informations comptait absolument pour moi, et s'il y avait bien un moment où j'étais prêt à transgresser des lois, c'était bien pour ce genre de cas. Que le gouvernement nous cache la vérité quand nous étions en opération était déjà quelque chose de grave. Mais je ne voulais pas me battre pour une institution qui cachait peut-être des exécutions en masse de mutants dans la petite île prison d'Alcatraz...

Enfin. Pas que je pouvais y faire quelque chose dans l'immédiat. Déposant à mon tour mon verre, replaçant ma casquette sur mon crâne, je me mis en quête d'un de mes collègues, voire tout simplement d'un membre de mon escouade. Avec un peu de chance, il y avait bien des célibataires dans le lot qui voulait bien passer la soirée à se marrer dans un coin plutôt que se fondre dans la masse... Ce qui, à coup sûr, permettrait enfin de faire tomber les masques, et d'être soi-même dans une soirée hypocrite.




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