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Caught red-handed

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Anderson Dawn

First in Deed

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Anderson Dawn
First in Deed
Message Sujet: Caught red-handed | Ven 1 Mar - 0:49

Le brouhaha du New Market est insupportable. Impossible de se concentrer dans cet amas de discutions animés, de vente à la criée, et autres bruits parasite. Pour le commun des mortels, passe encore. Mais moi et mon équipe sommes loin d'être semblables à ces civils. De par notre vie passée, notre entraînement ou tout simplement parce que nous sommes en arme au milieu d'une foule se pressant pour acheter les quelques denrées généreusement fournies par le Gouvernement des Etats Unis d'Amérique.

Et aussi parce que, contrairement à n'importe lequel de ces individus, nous ne cherchons pas à faire abstraction du bruit. Nous essayons d'y nager, de tout prendre en compte, à l'affût du moindre signe suspect.

Deux jours. Cela fait maintenant deux jours que nous patrouillons inutilement à-travers le marché. Les forces de police déployées dans le cadre de l'opération sobrement nommée "Bouclier" sont considérables… Au vu des résultats. Ou plutôt, du manque de résultat. Au départ, on aurait pu penser que tout cela était utile, que le marché de la Bright City grouillait des types que nous recherchions. Mais il n'y avait rien eu. Même les secteurs surveillés par les policiers en civils n'avaient rien relevés. Je pouvais encore me souvenir de comment tout avait commencé, et de comment nous étions préparés à quelque chose de bien plus compliqué que de bêtes patrouilles…


* * *


La cacophonie des conversations résonne dans la petite pièce, chacun voulant donner de son avis personnel. Appuyés sur la table de conférence, personne n'a pris le luxe de s'asseoir, et tous semblent en grande agitation jusqu'à ce que revienne enfin un lieutenant de la section K, celle chargée de l'organisation des opérations. Le silence se fait quasi instantanément, et tous se remettent debout, droits. Pas au garde-à-vous, mais pas loin. N'importe qui d'extérieur à la scène pourrait déceler la tension dans la pièce.


- Bonjour tous le monde. Je reviens de ma propre réunion avec les détails concernants l'opération d'aujourd'hui. Comme vous le savez, elle mobilise non seulement votre équipe tactique du SWAT, mais aussi et surtout des forces de police régulières. Vous êtes là pour aider aux patrouilles, éventuellement renforcer certains coins, mais surtout, vous vous tenez prêts à intervenir en cas de pépin.

- C'est bien gentil de nous dire quoi faire, mais on peut savoir quoi chercher, aussi ? l'interrompt un de mes hommes, un du groupe Rouge.

- J'y viens, répond le lieutenant, à peine agacé. L'opération Bouclier consiste à une série de patrouille au sein du New Market, ça vous le savez. Vos cibles ne sont pas clairement identifiées, mais de très nombreux commerçants ont reporté des vols à l'étalage, et nous avons décidé que nous devions y mettre un terme. La population s'avère être inquiète à propos de ces vols, et on craint une généralisation si nous ne faisons rien. Nous ne savons pour le moment pas si il s'agit de l'oeuvre d'une bande organisée, ou d'actes isolées. Nous ne négligeons aucune piste. Les commerçants ont reçu l'ordre d'ouvrir l'oeil et de signaler tout vol aux forces de police.

Le fait est que si nous déployons un tel dispositif, c'est que nous pensons que ces vols sont le fait d'un, si ce n'est plusieurs, mutants. Ce qui rend votre mission plus compliquée, mais d'autant plus cruciale. La population saine de San Francisco craint déjà ces mutations, inutile de leur donner des motifs de violence contre eux. Nous ne voulons pas d'une guerre civile sur les bras. Arrêtez les coupables si vous pouvez, mais faites le discrètement. Vous ne répondrez à aucune question venant de civils, et vous n'agirez que si vous êtes sûrs de votre fait. Comme en situation de guerre, messieurs
, finit-il avec un regard dans ma direction. Des questions ? Non ? Dawn, prenez la suite.


Je me relève du mur où j'étais appuyé en le toisant. Son allusion à mon passé militaire n'est pas du genre à me faire sourire, et je le lui fais comprendre des yeux. Je l'abandonne ensuite pour me concentrer sur le plan du New Market, annoté et sur lequel sont disposés de nombreux jetons de différentes couleurs.


- Voici le plan pour les jours que vont durer l'opération. Comme nous en sommes en soutien, nous n'avons pas de secteur attribué, et le Central nous a laissé la libre appréciation de la situation, dis-je d'un ton ironique pour souligner l'incompétence de certains de nos dirigeants, ce qui ne manque pas d'en faire sourire dans mes rangs. Puisque le marché est encadré par des immeubles, deux équipes de snipers seront postés sur les toits. Vos ordres sont clairs : vous n'avez pas l'autorisation d'engager, sauf si une menace explicite se dévoile. Votre boulot sera de chercher une aiguille dans une botte de foin, et d'assister les équipes sur le terrain.

Pour celles-ci, c'est simple : l'équipe Verte prend le quart Nord Est. La Bleue, le Sud Est. La Rouge, Sud Ouest. La Jaune, le Nord Ouest. Moi, je patrouille entre les différentes équipes pour assurer la liaison. Au centre du marché sera dressé le poste de contrôle. Malheureusement, on nous a refusé des barrières et des contrôles aux entrées, donc il peut s'y trouver n'importe qui. En cas de pépin majeur, on rapplique tous vers l'endroit où ça se passe. Laissez aux flics les vraies patrouilles, nous on sera surtout là pour l'arrestation, et empêcher "une guerre civile d'éclater dans un marché"
, dis-je en parodiant la voix de notre lieutenant.


Après quelques éclats de rire, je rejoignis le fourgon du SWAT avec mes hommes. Nous étions déjà tous en équipement complet, grenades lacrymogènes, fumigènes, taser et armes chargés à bloc. Comme l'avait dit le lieutenant, nous étions prêts pour la guerre. Comme d'habitude, il n'y eut que peu de conversations durant le trajet, chacun d'entre nous concentrés sur ce qui nous attendait. Assis sur la place passager à l'avant du fourgon, je contemplais les rues vides de monde de San Francisco. Certains quartiers étaient totalement désertés, et j'eus une petite pensée pour Eryn Blake, l'ex Force Spéciale croisée quelques temps plus tôt. Elle pourrait tout à fait se trouver une planque dans un de ces grands immeubles…

Je sortis mes dog tags pour les serrer dans ma main droite. Elles s'entrechoquèrent dans un bruit métallique des plus confortants lorsque que le fourgon traversa une route inégale. Nous approchions du New Market. Replaçant mes deux plaques d'identification sous mon gilet pare-balle, je donnais deux coups de poing contre la verrière qui me séparait de mon groupe d'intervention. Nul besoin de parler, là encore : ils s'exécutèrent aussitôt, ajustant leur casque en Kevlar, achevant de donner à notre uniforme noire sa teinte sinistre.

Je plaçais également le mien sur ma tête, serrant les sangles au maximum, et baissant mes lunettes de protection sur mes yeux. Le fourgon se fraya un chemin à grands coups de Klaxons dans la foule pour finir sa route au poste de contrôle, à peine un entrepôt reconverti à la hâte en centre de police. Toute la difficulté du marché résidait là : nous allions alterner les parties du marchés couvertes, situés dans des halles, ou d'autres commerçants situés à l'extérieur, sur des stands construits pour être démonté le soir-même.

Je descendis du camion, suivi de mes hommes, et me présentais d'abord au policier en charge des opérations, lui indiquant notre fréquence radio. Après une présentation rapide de ses propres dispositifs, je fis signe à mes hommes de commencer leurs patrouilles.

Quant à moi, je pris une direction au hasard et me faufilais entre les stands, arme au poing. Finalement, le lieutenant n'avait pas forcément tort en parlant de situation de guerre : isolés comme nous étions au milieu d'une foule compacte, on se serait presque cru en terrain hostile… Les gens cherchaient à s'approvisionner tant bien que mal, cherchant sans arrêt des denrées disparues ou introuvables, se lamentant des prix… Mais s'écartaient religieusement à mon passage. Heureusement qu'ils avaient ce réflexe : coller un ancien soldat dans un marché ressemblant à ceux d'Afghanistan était une très mauvaise idée.

La journée passa lentement. Et rien ne s'y passa. Je fis plusieurs fois le tour de mes unités, parlant parfois à des commerçants ou même des civils, mais personne ne remarquât quoi que ce fut. Lors du débriefing le soir même, cependant, il était clair que quelque chose avait raté : plusieurs marchands déploraient des pertes. Au vu des efforts fournis par toutes les forces de l'ordre au cours de la journée, je ne pus m'empêcher de me demander si ils n'inventaient pas des vols pour avoir un éventuel remboursement, ce qui constituerait une explication plausible. Foutue mission. Depuis quand le SWAT protégeait les commerçants contre des vols à l'étalage ?


* * *


Je chassais ces souvenirs de ma tête en me reconcentrant sur ce qui se passait devant moi. Je venais de quitter l'équipe rouge et me dirigeais maintenant dans un itinéraire aléatoire vers l'équipe Jaune. Je croisais un duo de policiers en uniforme, que je saluais, et poursuivis. Ils n'avaient pas tous mis leurs habits de cérémonie, loin de là. Comme cette brune que je pouvais apercevoir de dos. Peut-être que pour un civil non entraîné elle ne se démarquait pas particulièrement, mais il suffisait de l'observer pour comprendre qu'elle n'était pas là pour admirer les salades.

Je la dépassais sans plus me soucier d'elle, légèrement distrait par la course d'un jeune garçon en sens inverse. Je le suivis inconsciemment du regard, avant de continuer à marcher droit devant moi.

Puis je m'arrêtais soudainement. Faisant volte-face, je sentis mon coeur piquer un sprint. Quelque chose clochait. J'en avais la certitude. Que ce soit l'expérience, un souffle divin, l'instinct ou juste le vol d'un moucheron, j'en étais sûr. Je posais mon regard sur les étalages, mais me rendis très vite compte que je ne saurais pas si il manquait quoi ce soit.

Restait l'innombrable foule. Les deux flics disparaissaient déjà plus loin, comme happés par les civils. Quant à la brune… Je pâlis sous ma cagoule en portant instinctivement une main à ma ceinture. Ma grenade lacrymogène y était toujours accrochée, fidèle au poste. Par contre, celle de la policière n'y était plus. Songeant qu'il faudrait passer un savon à celle-là pour sa négligence, j'accélérais le pas dans sa direction, essayant de repérer l'auteur du vol.

Une autre chevelure brune, et un reflet métallique dans la main. Je criais en me mettant à courir, cessant brutalement toute réflexion.


- Police ! Arrêtez vous !


Fusil levé dans la direction où j'avais vu le reflet, je portais une main à mon oreillette.


- Dawn à unité SWAT ! Sécurisez ma zone ! Ne laissez personne passer !


Et je fendis la foule, dévisageant tous les individus médusés, à la recherche d'une bombe volée, et de cheveux bruns.


Dernière édition par Anderson Dawn le Ven 8 Mar - 1:55, édité 2 fois
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June Lowell

Sweety Addicted Wild Cat

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June Lowell
Sweety Addicted Wild Cat
Message Sujet: Re: Caught red-handed | Jeu 7 Mar - 0:05

Le vol était somme toute une activité plutôt lucrative. Dans la mesure où vous ne vous faite pas prendre la main dans le sac. J'avais encore les nerfs à vif en repensant au désastre qu'avait failli être ma seule et unique tentative de cambriolage. Certes au demeurant j'avais réussie à m'en sortir honorablement et à récolter un joli petit bénéfice au passage, mais ça risquait bien trop d'attirer l'attention sur moi. Une attention dont je me passerai bien volontiers. Non, décidément rien ne valait l'anonymat de la foule. Plus elle était dense et compacte, plus il était facile de s'y dissimuler. Et où se tenait les plus grandes concentrations humaines si ce n'est dans les marchés? Quelle aubaine vraiment pour une fille à l'esprit affûté et aux mains lestes comme les miennes! Certes il y avait toujours ce risque de me faire repérer mais le jeu en valait largement la chandelle et la foule en elle même garantissait ma sécurité. Et puis les Keeper restaient des flics et les flics mettaient toujours des plombes avant de réagir. Autant dire que j'avais les mains libres! J'avais vaguement tentée de résister à l'envie de faire un carnage histoire de ne pas me faire prendre ou d'attirer prématurément l'attention sur mes activités. Sans grand succès, grisée par la facilité déconcertante avec laquelle je plumais tout ces pigeons dodus et aussi par la crainte, justifiée ou non, de voir ma source d'approvisionnement dévoilée et pillée par d'autres personnes aussi stupides qu'entreprenantes. Je me croyais à l'abri, sur de moi et de ma chance insolente. N'étais-je pas la meilleure?

J'avais fini ma tournée, il était temps pour moi de partir, les flics se faisaient chaque jour plus nombreux et plus pressants. Je devrais peut être décrocher quelques temps, histoire que ça se tasse et qu'on aille regarder ailleurs si j'y étais. Les Keepers étaient aussi inventifs et prévisibles que les flics de base. Patrouilleurs en civil, quelques gros bras avec casques et gilets pare-balles. Woaw. Tout ça pour moi? J'étais flattée et très fière de moi aussi. Et en même temps je ne pouvais pas partir comme ça sans une ultime et dernière provocation. Ça aurait été... mh... terriblement frustrant. J'allais voler un flic! Ça c'était la classe! La pire insulte que je pouvais leur faire à tout ces gros lourdauds. Et justement, une brune me tournait le dos, sa ceinture affichant ostensiblement une belle bombe lacrymo qui me tendait les bras. Je contint un sourire triomphal en m'approchant à pas de loup, calquant mes pas sur les siens sans lui accorder un regard. Je profitais de ce que la foule nous comprime pour me coller à elle, laissant ma main dériver avec légèreté et rapidité pour décrocher la grenade en question. Et hop, ni vue, ni repérée. Je glissais rapidement la grenade sous ma veste quand le cri retentit.

Je résistais à la tentation de tourner la tête dans la direction de la voix pour percuter la flic d'un bon coup d'épaule avant de foncer dans la foule en slalomant entre les gens. J'avais vite intérêt à me tirer de là avant qu'ils ne coupent tout les accès. Avais-je réussie à les semer? Sûrement pas. Ce n'était qu'une question de temps avant d'entendre de nouveaux cris se superposés aux premiers. Putain d'orgueil à la con! Pour moi ce serait tout droit Police Station et direction Alcatraz par le premier charter s'ils mettaient la main sur moi. Arrêtez vous? Il en avait d'autres comme celle là?
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Aria Blake

Part-time Tracker Princess

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Aria Blake
Part-time Tracker Princess
Message Sujet: Re: Caught red-handed | Jeu 7 Mar - 22:35

Aria poussa un gros soupir : elle s’ennuyait à mourir… Ouais, professionnalisme, sécurité des citoyens, mission, responsabilités, tout ça…. Elle se répétait ces ronflants mots en boucle, tant bien que mal, pour ne pas s’endormir ou céder à l’appel instinctif des mille et une choses étalées devant ses yeux qui ne demandaient qu’à être vues, saisies, désirées et acquises… Du shopping ! Depuis combien de temps n’avait-elle pas minaudé en jouant les gourdes, pour son plus grand plaisir, en faisant mine d’essayer un nombre de robes frisant l’obscénité juste pour excéder les vendeuses ? Hein ? Ces derniers mois, elle ne pouvait que jouer les flickettes sérieuses et austères, au boulot, ou les femmes solides et volontaires lors des soirées de la Bright… Rien de bien folichon… Et cette mission… un véritable enfer !

La princesse était vêtue en civile : simple jean, bottes -plates, elle avait fait l’effort- et petit pull élégant sous une veste bien coupée qui tombait juste assez bas pour cacher l’artillerie attachée à sa ceinture. A savoir : bombe lacrymogène, revolver et Néo Serum. Le taser, définitivement trop gros pour passer inaperçu, était planqué dans un sac de cuir qu’elle portait à son bras gauche. Son job : repérer les méchants portant atteinte au droit de propriété de braves commerçants, leur bondir dessus, et les boucler. Dit comme ça, ça paraissait simple et palpitant, sauf qu’il ne se passait. Absolument. Rien.

On l’avait collée au Nord-Ouest du New Market, et elle faisait sincèrement de son mieux pour rester attentive tout en essayant d’être crédible dans son rôle de Madame-tout-le-monde-fait-ses-emplettes. Autant dire tout de suite que Madame-tout-le-monde à l’affût du moindre geste louche de la clientèle du marché avait une marge de crédibilité relativement faible, et en dépit de l’éminent talent d’Aria pour le théâtre, ce rôle ridiculement contradictoire commençait franchement à lui taper sur les nerfs.
La traque dans les sordides quartiers de San Francisco lui manquait, sincèrement. Elle fit mine de saisir un objet sur un étalage, lui lança une œillade vide, le reposa tel un automate zombifié et reprit sa marche. Pourquoi était-elle là, à surveiller de fantomatiques voleurs, plutôt qu’à cavaler derrière l’une de ses proies ? Parce qu’apparemment, les voleurs signalés en nombre dans ce secteur pouvaient être des mutants, et parmi la liste dont s’occupait Aria, plusieurs d’entre eux avaient de formidables dons pour commettre leurs larcins sans être trop inquiétés. Elle avait donc demandé, maso, de faire partie de la mission et s’en mordait les doigts… Ce qu’elle s’ennuyait ! Des heures qu’elle tournait là-dedans ! Et pas la moindre alerte ! Elle perdait son temps.

Aria redressa les épaules et s’interdit de commencer à trainer les pieds : elle ne tomberait pas si bas. Allons, du courage ! Elle était une excellente traqueuse, elle pouvait faire une bonne vigie ! Ouvrir l’œil, se remettre dans la peau de Madame-tout-le-monde et tenter d’adapter ce comportement paradoxal qu’elle était bien obligée d’endosser !
Son auto-sermon commençait tout juste à faire effet lorsqu’une marchande lui rentra méchamment dedans.

- Oh ! Je suis désolée mademoiselle ! Quelle maladroite je fais ! Ca va ?

Petite et replète, la quadragénaire brune qui lui faisait face semblait sincèrement navrée… Aria plissa les yeux et fronça le nez, signe avant coureur d’un orage de fort mauvais augure… « Ca va ? »… ? Elle prit une profonde inspiration, ferma les yeux, les rouvrit, et décocha son plus ravissant sourire hypocrite à la commerçante qui recula d’un pas, sa marmite de soupe à moitié vide éclaboussant encore son hideux châle pelucheux de gouttes jaunâtres.

- Ma foi, votre mixture étant froide je ne suis pas physiquement blessée, répondit Aria avec un calme boréal, mais je n’en dirais pas autant de ma veste. Vous savez combien m’a coûtée cette veste ? Vous savez ce que représente une veste sauvagement assassinée dans une ville en quarantaine qui vit sur des réserves ? Ca représente le dernier vestige d’une dignité mise sur la touche depuis des mois, la maigre consolation d’une pauvre femme qui peine tant bien que mal à ne pas ternir son blason doré par des années de lutte acharnée contre la crème de l’élite de Manhattan et…

Stop. Elle aurait voulu vertement continuer mais se ravisa, faisant un effort in-arianesque de self-control : elle était en mission. Mis-sion. Professionnalisme. Responsabilité. Pas de scandale. Elle bouillonnait d’envie de faire une scène, d’avoir un peu de cette action qui lui manquait tant en ce morne jour, mais s’efforça de raisonner en Peacekeeper plutôt qu’en gamine capricieuse et gâtée, vernie par l’éducation huppée d’un monde perdu.

- Qu’importe. Et merci, pour la soupe.

Elle allait repartir, se demandant si quitter la mission sous prétexte de devoir aller se changer était une excuse valable, quand la femme, après avoir posé sa marmite sur son proche étalage, lui attrapa la main :

- Madame, laissez-moi réparer cette broutille, ça s’ra vite fait.

Broutille ? Madame ? Avait-elle franchement le profil d’une femme mariée ? Cette néophyte courte sur patte l’avait-elle bien entendue ?

Aria eut à peine le temps de se questionner sur l’éventuel remboursement qu’envisageait son obligée que cette dernière s’éloignait déjà vers son stand, la veste sinistrée dans les mains. Espérait-elle faire disparaître l'immonde tâche s'étalant sur le précieux tissus ? Restait à espérer qu’elle ait un excellent détachant m’enfin, soit, c'était louable d'essayer...

Sauf que… Quelque chose clochait… Aria porta une main paniquée à son revolver à présent révélé aux yeux de tous : merde ! Quelle quiche ! Elle se fit toute petite, serrée contre l’étal de sa poisse humainement incarnée du jour, et fourra rapidement le fourbi de sa ceinture dans son sac. Voilà qui était discret ! Elle lança rapide coup d’œil alentour : si un collègue l’avait repérée, elle… Oh merde, un agent du SWAT, droit devant ! Aria se retourna vivement et fit mine de toiser la marchandise en surveillant quelques clients à l’allure miséreuse un peu plus loin. L’agent la dépassa et la donzelle poussa un long soupir… Décidemment, c’était pas son jour…

Miss Blake fit quelque pas pour visiter l’étal suivant, histoire de ne pas attendre comme un piquet qu’on lui rende son bien... Elle sentit alors qu’on la collait fort désagréablement… D’accord, il y avait foule mais… et les limites de la bienséance ? Elle serra les dents et voulut se retourner pour expliquer au malotru qui osait l’approcher de si près sa façon de voir les choses. Deux éléments alarmant la frappèrent de plein fouet : un, un poids venait de quitter son côté gauche. Deux : un visage familier fila à côté d’elle. Un pic glacé remonta le long de l’échine d’Aria: sa bombe lacrymo… l’avait-elle mise dans son sac… ?

- Police ! Arrêtez-vous !

Vraisemblablement, non.

Aria démarra au quart de tour, galopant derrière sa voleuse qu’elle se remit bientôt en mémoire : la sale peste au cocktail Molotov ! Elle reconnaitrait sa sale dégaine de racaille en sweet troué entre mille ! Portée par les ailes de son désir de vengeance -et, bien entendu, de sa volonté de protéger les citoyens de San Francisco de la mauvaise graine en accomplissant son devoir d’agent impliqué de l’ordre- elle serpentait entre la foule avec une rapidité redoutablement efficace, dardant sur la fuyarde deux yeux intensément attentifs ! Sa voleuse était terriblement agile et avait l’habitude de ce genre de parcours, mais Aria, moins de cinq mètres derrière, parvenait à ne pas perdre trop de terrain.

- Arrête-toi, Zoé ! intima-t-elle assez fort pour qu’on l’entende, parce que cette fois je ne te manquerai pas !

L’espoir étant d’éventuellement troubler sa proie pour qu’elle… ralentisse, fonce dans quelqu’un, trébuche, n’importe quoi… Il y avait peu de chances qu’une professionnelle de la fuite se fasse avoir ainsi m’enfin c’était toujours bien d’essayer. L’important, c’était surtout de la garder en vue : d’après ce qu’elle avait pu entendre, l’agent du SWAT avait ordonné de sécuriser la zone… La petite soi-disant Zoé allait se faire coincer…
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Anderson Dawn

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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Ven 8 Mar - 3:08

Si il y a une chose que je déteste durant mes opérations, ce sont les civils. Quoi, vous ne le connaissez pas ? Le civil est un être normal, certain de son droit, sûr qu'il a raison en toutes circonstances, et que par conséquent décide tout naturellement de gêner au maximum les opérations de police. Oh, bien sûr, je vous vois venir, vous allez dire que j'exagère. Mais si peu ! Il ne s'en rend peut-être pas compte, mais les civils sont une véritable plaie dans le métier. Pas étonnant après que j'en sois arrivé à menottes chaque individu, civil, suspect, personne respirant par le nez et/ou la bouche.

Seul soucis à cette méthode rudement efficace : dans mon cas présent, le temps ! Le suspect s'est dissimulé dans la foule, et je n'ai pas le temps de passer les menottes à tous les civils du coin. D'autant que ça sera mauvais pour notre réputation. Je cours donc, le fusil levé, en bousculant sans me gêner les civils qui pensent m'aider en restant immobiles comme des piquets. Peut-être qu'un jour le Département de la Défense acceptera de faire participer les civils à des cours spécialisés d'apprentissage des bonnes réactions à avoir en cas de menace. Ça éviterait la panique, et nous faciliterait énormément la tâche. Enormément.

Les rapports des autres équipes affluaient dans mon écouteur alors que je cherchais vainement du regard la brune responsable du coup. L'équipe Jaune arrivait dans mon dos pour bloquer le passage. La Rouge, par devant. La Bleue et la Verte m'aideraient dans mes fouilles. Sans parler de tous les flics du coin qui allaient se ramener histoire de participer à un peu d'action. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle n'avait aucune chance, mais celles-ci s'amenuisaient de seconde en seconde. Bientôt, elle n'aurait plus aucune échappatoire.


- Bouge plus ! criais-je en apercevant une chevelure brune serpentant entre les passants médusés.


Evidemment, c'était avant de m'apercevoir qu'il s'agissait de la flic qui s'était fait piqué sa lacrymo, mais je ne pris pas le temps de m'excuser de mon erreur, puisque si elle courrait, c'était peut-être parce qu'elle avait la cible en visuel. Je rattrapais mon retard en poursuivant la policière en civil, poussant sans ménagement ceux qui se mettaient en travers de mon passage, en contraste de la brune qui slalomait avec agilité.

Je regardais enfin devant la flic, pour apercevoir la seconde brune. Décidément. C'était un truc à ne pas savoir qui était qui cette affaire. La voleuse était terriblement proche, mais la foule devenait plus compacte. Ce qui était plus surprenant, et qui donnait lieu à pas mal de nouvelles questions, c'était que la flic semblait connaître la voleuse. J'avais pas chopé le nom, mais j'avais entendu la suite plutôt clairement. Elle l'avait déjà laissé s'échapper une fois ? Il devait s'agir d'une bleue, bien que sa poursuite semblait très aisée. Etrange.

Tout cela soulevait beaucoup de questions auxquelles je n'avais pas le temps de réfléchir, mais, comme ça, en vrac : qui était la flic ? La voleuse ? Comment la voleuse avait laissé s'échapper la flic ? Ou l'inverse. La voleuse avait-elle volé la flic exprès ? Si oui, soit elle était inconsciente, soit elle se croyait bien supérieure à nous. Et si c'était le cas, j'étais prêt à lui montrer qu'elle avait tort.

J'eus un nouvel aperçu sur la chevelure de notre proie, et j'essayais de noter un maximum de détails sur son habillement pour la retrouver plus facilement, comme un sweat bouffé par les mites. Et, puisque je l'avais en visuel, je lui balançais un nouvel ordre. Non pas que je m'attendais à ce qu'elle devienne raisonnable, mais on avait besoin de lui faire ces sommations avant de commencer à jouer dans la cours des grands.


- Arrête toi ou je tire ! gueulais-je dans la direction de la fuyards.


C'est bon. J'avais fait mes trois sommations, mon quota de bonne volonté. Avoir une ligne de tir claire était cependant impossible dans l'état actuel des choses, mais dès que mes équipes seraient en place, je savais quoi faire pour la forcer à s'arrêter. La seule chose à faire était de ne pas la perdre de vue pour le moment, histoire de pas foncer dans une zone vide. Et de ne pas terroriser une bande de civils pour rien. Non pas que ça m'empêcherait de dormir, juste que le Central avait horreur qu'on foute le bordel sans raison.

L'Equipe Jaune était en place derrière moi, et avait installé un barrage de policiers réguliers, et convergeait maintenant sur moi. Jetant un coup d'oeil à ma gauche, je pus voir deux casques noirs à quelques étalages de là. La Bleue. La Rouge devant nous finissait de construire un barrage de PeaceKeepers. Le poisson était presque serré désormais.

Il ne lui resterait bientôt plus d'endroits où se cacher, à la brune. Les flics arrivaient de partout, et bientôt elle ne pourrait plus se faufiler que parmi des types en uniforme. Je songeais une fois de plus que les forces étaient largement disproportionnées : tout ce monde, pour une voleuse ? Un terroriste, d'accord, mais là… C'était incompréhensible. A moins qu'on ne soit là pour dissuader une éventuelle attaque, le prétexte des vols servant à nous déployer sur le terrain. Sauf que si c'était le cas, la moindre des choses aurait été de prévenir les unités d'intervention de ce qu'on était vraiment censés chercher. Retour à la case départ, donc, avec une bonne trentaine de PeaceKeepers à la poursuite d'une voleuse brune. Magnifique. D'autant que pour une telle opération, les moyens mis en jeu dépassaient largement le manque de résultats. La seule explication plausible était que le Central devait être sûr qu'un large réseau de vols sévissait dans le coin. Ou même un large réseau de mutants, ce qui était plus inquiétant. Et pour le moment, on avait recensé un vol, par une gamine. Bonjour les résultats et les prochaines réductions de salaire.

Revenant à la situation, il fallait que je réfléchisse à ce qui pourrait avantager le suspect. Appelé aussi le QECQJFASP, soit le "Qu'est-ce que je ferais à sa place ?" Le seul avantage dont disposait cette fille, c'était la foule. Elle pouvait utiliser la foule à son avantage, pour réussir à se planquer. Se dissimuler, et devenir invisible. A nous de l'en priver, donc. Je sprintais sur un petit promontoire, histoire de dépasser de la foule, et de me faire bien entendre. De là, je pouvais voir les policiers refermer l'étau.


- Votre attention tout le monde ! criais-je à la volée. Ceci est une opération de police prioritaire, mettez vous tous à terre, maintenant, à genoux les mains sur la tête ! Une absence de coopération sera considérée comme un acte hostile ! Alors, à terre, et vite!


Les civils ayant toujours besoin d'un peu plus d'encouragements, mes hommes de l'équipe Bleue commencèrent à mettre en joue chaque personne refusant de se soumettre. Avec un tel déploiement de force, nous étions capable de boucler toute cette zone si nous le voulions. Restait à espérer qu'il n'y ait pas de fuite. Stopper un mouvement de foule est difficile, sauf quand on maîtrise tous les endroits où il pourrait aller. Ce qui était le cas maintenant.

Donnant la description de la suspecte à mes hommes, je leur indiquais de commencer à faire sortir toute personne ne correspondant en rien au portrait, a savoir, les hommes, les vieilles, les mères, les blondes. Il ne fallait prendre aucun risque.

Les seuls encore debout étant normalement des flics, j'allais me remettre à chercher quand mes hommes de l'équipe Bleue mirent en joue la flic en civile, lui gueulant de se mettre à terre. L'un d'eux avait même sorti son taser, respectant pour le coup à la lettre mes consignes : si un suspect refuse d'obtempérer : collez lui une charge, ça le calmera. Je sautais à terre pour les rejoindre, m'interposant pour les empêcher d'avoir les réguliers dans les pattes.

Ayant fait baisser leurs armes à mes hommes, j'observais la policière. Plutôt mignonne, elle dégageait par contre un sentiment de supériorité assez étrange. Tâchant de ne pas prêter attention à cette première impression, je baissais ma cagoule pour parler plus facilement.


- Dawn, leader SWAT, me présentais-je en tendant une main gantée. J'ai cru comprendre que vous connaissiez la suspecte, alors vous allez nous aider à l'identifier, princesse.


Ce surnom, assez largement répandu dans les forces de police pour parler de la gent féminine, m'était venu naturellement à la bouche, sans doute à cause de cette impression qu'elle dégageait. Enfin bon. Au fond, c'était pas important. L'important, c'était d'arrêter cette voleuse, et si elle la connaissait, c'était toujours ça de gagné pour procéder à son arrestation.

Dieu, même que si on l'arrêtait, on pourrait peut-être rentrer au Central. Une excellente raison de s'approprier l'arrestation, sans parler de celle qui dit que les arrestations des membres du SWAT prévalent sur la police régulière. Pensant avec amusement que ce serait nous qui prendrions un repas chaud au QG, je me retournais vers la foule des civils amassés, cherchant du regard la responsable de tout cela. Plusieurs unités patrouillaient encore les secteurs voisins, dans le cas où elle se serait fait la malle, mais honnêtement, je n'y croyais pas trop.

Non, j'étais quasi-certain que notre poisson était là, quelque part. Attendant qu'on le pêche, qu'on le colle en taule, et qu'on soit tous à l'heure pour dîner. Ouais, ça me paraissait bien. Et si on pouvait faire ça vite avant qu'on ne nous demande de reprendre nos secteurs respectifs si jamais on parvenait pas à la trouver à temps, ce serait même encore mieux.
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June Lowell

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June Lowell
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Mar 12 Mar - 17:21

J'avais fait une erreur. Une erreur que j'allais sans doute payer très chèrement au vu des circonstances. La logique aurait voulu que je me sauve sans faire d'histoire et je n'avais pas été capable de résister à l'envie de faire un dernier pied de nez aux forces de l'ordre. Et voilà que je devais leur échapper. Pire encore! Ma cible était cette petite princesse dédaigneuse et arrogante à qui j'avais déjà eue à faire. Cette garce m'avait visiblement reconnue et serait à même de me reconnaitre encore, même au milieu de la foule. Mes chances de lui échapper s'amenuisait de plus en plus. Son ultimatum en était la preuve. Sans me retourner j'y répondis en brandissant mon poing, le majeur bien droit. Dans tes rêves ouais! J'étais plus inquiète quand à la présence de l'autre casqué. Les SWAT n'agissaient jamais seuls, donc il devait avoir son équipe quelque part. Peut être même des snipers, avec ces tordus sait-on jamais? J'esquivais une petite vieille d'un pas de côté avant de me faufiler entre un couple, envoyant bouler le type d'un coup d'épaule. Il me fallait du temps...

La menace suivante avait l'air plus sérieuse et raviva dans ma petite tête l'angoisse du sniper, planqué en hauteur, prêt à m'abattre. Iraient-ils jusque là? Je m'interdis d'y penser. Si je le faisais, je ne penserai plus à rien d'autre et je serai incapable de m'en sortir. Déjà semer la flicette. Je tournais brutalement à droite en dérapant presque, manquant m'étaler par terre et dire adieu à ma liberté par la même occasion. Je ne me retournais pas pour voir si la folle furieuse me poursuivait toujours, j'en étais persuadée. Cette nana m'aurait poursuivie jusqu'en enfer pour le seul plaisir de me pourrir la vie. Je ne courrais pas pour autant à l'aveugle, non plus qu'un échappatoire. Je cherchais une cachette, un endroit difficile d'accès et si possible pas exposé. Tu parle si ça courre les rues dans un marché des endroits pareils! Bizarrement les autres autour de moi se mirent à plonger à terre sans qu'éclate le moindre coup de feu, les uns après les autres, riches comme gens ordinaires, hommes et femmes, même les vieux et les enfants se plaquaient au sol, les uns après les autres. Merde. Je plongeai par dessus un étal avant de me rencogner tout contre. Vide, Dieu merci. Que faire? Ils allaient sûrement évacuer la zone avec des barrages tout autour et si cette garce étaient parmi eux, autant dire qu'ils avaient déjà mon signalement. Et je ne pouvais pas non plus rester planquer là, ils ratisseraient le coin dès qu'ils auraient fait sortir tout ce qui n'était pas flic. Les égouts? Les plaques étaient en plein milieu de la rue, autant dire dans le passage. Les toits devaient grouiller de flics, donc pas par là aussi. Je ne pouvais pas rester là et je ne pouvais pas non plus partir. Putain! Par réflexe je mis un coup de pieds dans la caisse devant moi, en délogeant plusieurs trucs avant de me les prendre sur le coin du crâne. Je jurais à voix basse. Pauvre conne! Stupide! Stupide! Stupide! Ces tocards allaient forcément repérer le barouf et rappliquer jusqu'ici vite fait. Je pouvais les entendre qui gueulaient à terre, à terre. Pourquoi à terre? Et pourquoi y en à pas un qui me braque en ce moment? Prudente, je jette un coup d’œil par un interstice entre les planches de l'étal, juste assez pour apercevoir la harpie se coltiner ses collègues à ma place.

Je pousse un soupir de soulagement avant de me renfoncer dans mon abri précaire. Un sursis, mais pour combien de temps encore? Je jette un coup d’œil tout autour de moi pour essayer de repérer des trucs utiles mais rien. Rien d'autres que du shampoing, des savons, des putains de boite de colorant! Rien d'utile!! Je sens l'abattement me gagner, je crois que je vais juste rester assise là et les laisser me prendre. J'avais presque réussie à me sortir de cette merde. J'avais les boules. Je ramenais mes bras contre moi avant d'y enfouir ma tête. Foutue. Je fusillais du regard une des boites de colorants qui m'avait atterrit sur la tronche. J'étais foutue et ce truc me narguait. Shampoing, savon, tout ça, j'aurais pu le troquer au Black Market, mais là je me voyais mal troquer ma liberté avec des flics contre du colorant! Du colorant... J'écarquillais les yeux. J'avais une petite chance, allez une sur cent que ça marche, mais j'avais une chance de me sortir de cette merde! Ce qu'ils cherchaient c'était une petite voleuse brune!

Je déchiquetais l'emballage du carton et tirait une petite bouteille d'eau de mon sac à dos. La flotte me manquerait surement plus tard mais la liberté me manquerait surement beaucoup plus rapidement. Je transvasais dans la bouteille l’ammoniaque et le peroxyde d'hydrogène avant de ramener mes cheveux en avant pour éviter de m'en foutre partout. Il faisait un peu trop frais pour se balader avec des fringues détrempées et je préférais éviter d'avoir à fournir des explications à ce sujet. Les flics sont suspicieux par nature. Pourvu que ça fonctionne... Je marmonnais une petite prière sans croire réellement qu'elle serait exaucée et je vidais petit à petit le contenu de la bouteille sur mes cheveux. Ça ne fonctionnait pas. Ça ne marchait pas, putain. J'en aurai pleurer de frustration. Puis mes cheveux semblèrent se décolorer peu à peu, à mesure que je renversai dessus la flotte. Brune clair. Châtain. Châtain clair. Ça ne changeait plus. J'avais espérer qu'ils deviennent blonds, mais ils en étaient à la limite. C'était toujours ça, mes cheveux étaient bien plus clairs qu'avant, c'est tout ce que je voulais, mon sweat par contre était foutu, constellé de petites tâches comme si de la javel avait giclée dessus. Tant pis. Je le retirais avant de m'en servir comme d'une serviette et l'abandonnais sur place, renfilant ma veste et la refermant sur moi. Je frissonnais et pas qu'à cause des flics. Je louchais sur mes cheveux pour me rassurer un peu et failli défaillir. J'étais toujours brune par endroit. J'avais foirée mon coup, l'eau n'avait pas coulée partout! Tout ça pour rien... Oh! Et puis quoi encore? Depuis quand baissais-je les bras? Je jetais un coup d’œil vers la foule, les flics commençaient à les rassembler pour les identifier un par un. C'était le moment ou jamais. J'attachais mes cheveux en une queue de cheval, lâche et négligée et me faufilais parmi eux. Personne ne manifesta quoique ce soit. Je raflais une casquette sur un autre étal que je vissais sur ma tête pour cacher un peu mon visage et ma coloration foireuse avant de me diriger vers la sortie et les flics en compagnie d'autres personnes. C'était l'instant de vérité.
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Aria Blake

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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Sam 16 Mar - 13:25

Aria s’accrochait avec la hargne de toutes les princesses offensées à cette proie qui avait osé lui voler dans les plumes. Cette maudite Zoé allait se faire boucler dans l’heure suivante, Aria la traquerait jusqu’au blocus s’il le fallait mais cette mijaurée l’avait trop provoquée pour s’en sortir une fois encore !
L’espèce de cyborg qui devait courir derrière elle hurla un « bouge plus ! » autoritaire qui eut l’effet d’un coup de vent dans un filet de pêche à grosses mailles : Zoé ne le gratifia même pas d’un doigt d’honneur, comme elle l’avait si aimablement fait pour saluer Aria, et Aria ne voulut même pas imaginer que l’ordre put s’adresser à son altière personne. C’était hors de question, rien ne la ralentirait –à part peut-être cette mère de famille avec ses deux marmots… Et cet obèse si lent… Et ce couple, non mais franchement ? au milieu du passage !- rien ne la ralentirait, elle attraperait Zoé !

Manquant de percuter violemment un adolescent patibulaire, elle serra les dents : Zoé, ou plutôt June Lowell, avait déjà fait un peu parler d’elle, ce qui lui avait valu une place pas trop mal dans la base de donnée des PK… La traqueuse avait mit une bonne demi-heure à la trouver sur son ordinateur, mais dès lors, la donzelle était épinglée à sa liste de chasse.

Aria accéléra l’allure : elle perdait du terrain, la petite racaille avait manifestement l’habitude de ce genre d’exercice et la princesse avait beau être agile et alerte, elle avait tout de même l’impression de s’être démise au moins quatre fois l’épaule dans l’un de ces figurants gênants qui arpentaient le marché !
Subitement, tout fut plus clair autour d’elle, comme si une jungle dense avait été rasée en l’espace de quelques secondes. Et elle trébucha sur une masse informe roulée à ses pieds. Elle se rattrapa aussi gracieusement que possible sur une tête qui lui arrivait à la taille, écrasant une main sous son talon.

Catastrophe. Zoé, ou plutôt June, avait disparue. Elle l’avait en visuel, impossible de la perdre et le temps que cet imbécile recroquevillé sur le sol lui fasse une mauvaise blague, la voleuse s’était évaporée !

- C’est pas vrai ! Qu’est-ce que tu fiches par terre, toi ? ragea-t-elle avant de voir les policiers qui braillaient, arme en joue, et visait tout ce qui se tenait encore debout.

Dont elle. Elle prit un air scandalisé que rendit inquiétant une colère sourde menaçant d’éclater, quand le malotru qui avait osé la braquer pointa son joujou ailleurs.
Le cyborg qui lui avait peut-être couru après -ou un autre, comment savoir ?- baissa sa cagoule, révélant un humain sous cet équipement sophistiqué, et se présenta en tendant une main gantée. Dawn, leader du SWAT. Et ben, il ne rigolait pas, lui. Aria fronça imperceptiblement ses sourcils racés et prit la main qu’on lui tendait, tentant de ne pas trop réfléchir au pourquoi du comment du « princesse ».

- Blake, traqueuse, se présenta-t-elle à son tour d’une voix fraiche, je poursuivais June Lowell, délinquante recherchée.

D’un ton grinçant dont elle ne parvint pas à masquer la raillerie :

- Je l’ai perdue de vue lorsqu’un petit génie à eu la lumineuse idée de s’agenouiller devant moi.

Elle retint une insolence mordante jouant sur le « princesse » de plus tôt, et se détourna sans plus de cérémonie. Monsieur Dawn leader du SWAT, en dépit de son air professionnel, picotait dangereusement sa patience : elle avait les nerfs vibrants d’exaspération, Zoé lui avait échappée !
Elle ne devait pas être loin, sans quoi on l’aurait d’ores et déjà arrêtée : impossible de se faufiler entre les forces réunies ici. Balayant la foule à terre du regard, cherchant une brune au sweet troué, Aria pinça les lèvres et s’adressa, sans le regardera à Dawn :

- Est-ce que j’ai raté quelque chose ? La base de donnée devait manquer d’informations, je croyais poursuivre une voleuse, pas…

Elle fit un geste évasif englobant toute la scène :

- Une terroriste…

C’était un peu excessif, tout ce manège, pour une petite arnaqueuse qui ne faisait rien de plus que survivre. Certes avec une incroyable insolence, mais sans réelles pulsions meurtrières. Quoique. Elle lui avait tout de même balancé un bon explosif… Et son passé n'était pas bien glorieux...

Aria se mit à arpenter la foule, lentement, cherchant sa proie… Elle passa près d’un étalage en désordre et fronça le nez : une odeur terrible s’élevait derrière… Impossible de s’y tromper : de l’ammoniaque, elle avait fréquenté suffisamment de salon de coiffure pour haïr cette odeur. Elle lança un coup d’œil pour voir quel malheureux avait sans aucun doute raté sa décoloration au milieu de ce champ de bataille et ne trouva que des bouteilles renversées… Et un sweet troué. Aria bondit derrière l’étalage et saisit le vêtement, se retenant d’éclater de rire en dépit de la situation tendue :

- Haha ! On peut dire qu’elle a de la ressource…

Elle brandit le sweet pour le montrer à Dawn et aux gens d’armes les plus proche :

- Messieurs, il nous faut maintenant chercher une blonde… Avec une décoloration particulièrement ratée avec des cheveux encore trempés.

Elle scruta la foule, cherchant de son œil aiguisé une calamité capillaire amovible au comportement louche… Elle profiterait forcément du moindre mouvement général pour filer, et là-bas, on bougeait. Une fille venait de rejoindre leurs rangs... Aria plissa les yeux : était-ce une blonde ? Impossible de le savoir sous sa casquette ! En revanche… Est-ce que ses cheveux goûtaient sur sa veste ? Aria esquissa un sourire carnassier et avec un regard éloquent au leader du SWAT, désigna d’un coup de tête sa suspecte. Elle s’avança prudemment, comptant sur les autres pour la couvrir si l’hypothétique June faisait un mouvement brusque, attrapa tout de même son arme dans son sac et vint se planter à quelques pas devant sa proie.

- Salut, Zoé. Je te dois un cocktail, fit-elle avec un sourire lorsqu’elle fut certaine d’avoir reconnu son arsouille.


Dernière édition par Aria Blake le Dim 17 Mar - 2:26, édité 1 fois
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Anderson Dawn

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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Dim 17 Mar - 1:50

Ce qu'il y a de bien avec l'entraînement, c'est qu'on peut réussir à garder son sang-froid dans des centaines de situations, en partant de la simple arrestation d'un type cagoulé dans une épicerie, à une guerre meurtrière au Moyen-Orient. Ouais, l'entraînement, il y a que ça de vrai pour montrer à votre entourage un visage neutre. Faire comme si on avait pas peur des snipers qui vous guettent depuis la colline d'en face, comme si entrer dans une pièce contenant plusieurs terroristes armés était un jeu d'enfant.

Comme si le nom de Blake ne me disait rien.

Elle m'avait dit que son nom de famille, mais je devinais instantanément son prénom. Aria Blake. Soeur d'Eryn Blake, la mutante rencontrée quelques jours plus tôt. La même qui m'avait fait juré de ne jamais parler à Aria. Je fis défiler une série de jurons dans ma tête en faisant semblant de reporter mon attention sur la foule. Évidemment, sur tous les flics dans le coin, il fallait que ce soit sur elle que je tombe. Eryn avait été claire : je ne devais pas entrer en contact par quelque moyen que ce soit avec sa soeur. En même temps, ça n'était pas de mon gré, mais je doutais qu'une telle explication soit à même d'apaiser la fureur de l'ex Force Spéciale si, ou plutôt quand, elle l'apprendrait.

Autant dire tout de suite qu'avec cette rencontre, je ne croyais pas énormément à ma chance. Chercher des solutions pour me protéger ou étouffer cette rencontre viendrait après. Pour l'instant, je devais me concentrer. Pas comme si Eryn était sur le toit d'en face avec un fusil de précision, hein ? Je jetais distraitement un regard sur les bâtiments alentours. Non, non. Les seuls tireurs étaient les miens. Et puis, elle ne pouvait pas être au courant, ni même être postée là sans risque pour sa propre sécurité. S'inquiéter maintenant était idiot.

Plutôt de s'inquiéter de l'autre. June quelque chose, avait dit Blake. Lowell, je crois. June Lowell. Délinquante, apparemment pas à son coup d'essai. L'autre continua de papoter, jugeant le déploiement de force un peu trop conséquent. SI je ne pouvais que l'approuver, je ne pouvais pas ne pas réagir à sa pique envers mon unité.


- Officier Blake, c'est l'opération en elle-même qui a rassemblé autant d'éléments des forces de l'ordre. Et ce déploiement ne sert à rien si on s'en sert pas pour arrêter l'unique suspect repéré en deux jours.


Évidemment, c'était bancal, précisément parce qu'elle avait raison : la gamine n'était pas une terroriste, juste quelqu'un essayant de survivre. Mais mes hommes avaient besoin d'action, et une telle opération méritait quelques résultats. Laisser échapper la seule voleuse repérée durant l'opération serait assez déshonorant pour nos services. Or, nous avions définitivement besoin de redorer notre blason.

Jetant un nouveau coup d'oeil en l'air, je pris les rapports de mes différentes équipes de tireurs embusqués sur les toits bordant le marché. Ils couvraient toute la zone, mais sans contact visuel confirmé, ils ne pouvaient pas reconnaître d'eux-mêmes la cible. A peine transmettre les mouvements définis comme suspect.

Les civils allaient commencer à s'impatienter. Il devenait vital de trouver cette June rapidement. La miss Blake cherchait aussi, ses yeux dardant les alentours comme un serpent. Je ne savais pas d'où elle connaissait la fuyarde, mais je ne donnais pas cher de sa peau quand la flic lui aurait mis la main dessus.

Elle disparut de mon champs de vision en plongeant dans un étalage, ressortant fièrement en arborant un sweat rongé par les mites. Je laissais échapper un sifflement. La petite avait du cran ! Se faire une coloration en pleine arrestation, c'était une belle démonstration de sang froid ! Je me mis aussitôt à observer les alentours, guettant les réactions. Si elle avait autant de détermination, il était plus que probable que je ne distingue rien sur les traits des gens alentours, mais, après tout, une erreur était toujours possible, et surtout, si vite arrivée...

Je reportais mon attention sur Blake, qui observait avec attention la file des civils en cours d'évacuation. Elle me jeta un coup d'oeil, en désignant sa proie, et je repérais celle qui était visée. Casquette, une queue de cheval trempée. J'acquiesçais. L'instant d'après, deux snipers m'avertirent avoir la suspecte en visuel. Pas de mouvement brusque. J'ignorais en quoi consistait sa mutation, mais mieux valait éviter de tenter le diable.

Blake arriva à sa hauteur, et je resserrais ma prise sur mon arme, mettant le duo en joue. L'air satisfait sur le visage de la flic me confirma qu'on avait ce dont on avait besoin.


- Dawn à unités SWAT. Convergez sur suspect et faites de la place, dis-je dans mon oreillette, avant d'utiliser un nouvel étalage comme estrade de fortune, m'adressant à la foule : Merci, mesdames et messieurs, pour votre coopération. Cette opération de police est désormais terminée, vous pouvez quitter les lieux dans le calme. Les agents de police ici présents veilleront à votre bonne circulation. Bonne journée à vous !


Je descendis de mon promontoire en sautant à terre, retrouvant une foule pressée de quitter les lieux. Je gardais mon regard fixé sur le petit carré que mes hommes avaient établis autour de June et d'Aria, pour enfin les rejoindre. La coloration de la fille avait vraiment foiré. Certaines mèches avaient effectivement décolorés, mais seulement par endroits. Sans cette casquette, elle n'aurait jamais passé les contrôles. Du coup, ouais, elle en avait dans le crâne. Un sacré instinct de survie si vous voulez mon avis !

Je me dirigeais avant tout vers Aria pour la féliciter d'avoir reconnu la cible aussi facilement. Pas que j'avais forcément envie de tailler un steack avec elle, vu la menace Eryn qui planait derrière, mais ça n'aurait pas été très cordial de ne pas apprécier l'aide des réguliers. Comme si on avait besoin d'un conflit interne entre les forces de police standards et les unités spéciales.


- Bien joué, officier Blake ! On prend le relais maintenant.


Je me retournais vers la voleuse, certains de mes hommes se retournant distraitement vers la foule pour mieux la canaliser. En d'autres circonstances, je leur aurait fait remarquer leur négligence, mais il ne s'agissait somme toute que d'une gamine. Pas la peine de sortir les tasers et autres gadgets pour la neutraliser. Demandant par radio l'envoi d'un véhicule de transport, je sortis des menottes plastifiées pour la menotter.

A peine eus-je posé la main sur son épaule qu'elle bougea, et vite. Son poignet vint balayer ma main tandis qu'elle fit un pas en avant pour tenter de fuir. Je réagis au quart de tour, en attrapant son bras au vol, serrant sans ménagement pour l'empêcher de courir. Mes hommes se retournèrent et la mirent aussitôt en joue, les claquements de leurs armes résonnants de façon menaçante.

Ce qui ne l'empêcha pas de continuer à se débattre, distribuant des coups autour d'elle, jusque'à ce que mon poing entre ses côtes l'arrête enfin. Je parvins ainsi à lier ses poignets en serrant si fort que la circulation du sang allait se faire difficilement, la relevant sans ménagement en l'agrippant par une épaule, pour qu'un de mes hommes lui lise ses droits.


- June Lowell, vous êtes en état d'arrestation pour vol, tentative de fuite, opposition aux forces de l'ordre, délinquance, agression sur représentants, et autres délits à définir, déclama-t-il comme un mauvais flic de série B.


Une fois qu'elle eut tout entendu, je la forçais à se mettre à genoux en attendant le véhicule de transport. Je fis signe à mes unités de se disperser et de regagner leurs positions respectives, ne gardant que deux hommes en plus de moi-même pour garder la délinquante entravée. Dans quelques instants, nous pourrions rentrer au QG de la Police, prendre un bon café, avant de retourner dans la monotonie du marché.

Nul doute qu'après cette arrestation faite dans le spectaculaire, les vols seraient plus rares, désormais. Ce qui était une bonne chose en soi, même si arrêter cette June ne résolvait rien. Les voleurs attendraient que l'opération soit terminée pour reprendre leur activité. Tout ce que nous pouvions espérer, c'était en choper un maximum avant de partir. Comme au Moyen Orient, en fait. Eliminer un maximum d'hostiles avant de laisser un bon gros bordel derrière nous.

Reportant mon attention sur la tignasse multicolore, je relâchais enfin ma prise sur son épaule, armant mon fusil dans un son qui ne laissa que peu de place à l'imagination si elle essayait de nouveau de s'enfuir. D'abord, derrière elle. Ensuite, les jambes. Pas de scrupules à avoir. Pas de doute. Toute la survie de l'ordre policier en dépendait ! Et puis, après tout, il s'agissait d'une voleuse tout ce qu'il y avait de plus banale. Je n'avais pas ce doute qui me hantait lorsque j'arrêtais un mutant innocent.

HJ:
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June Lowell

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June Lowell
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Lun 25 Mar - 21:40

Ils allaient renoncer, ce n'était qu'une question de temps. Une simple question de temps. Il suffisait juste que je patiente bien gentiment comme tout ces imbéciles et ils passeraient à côté de moi sans même me voir, obnubilés par leur recherche d'une petite voleuse aux cheveux bruns clairs. Il me suffisait juste de garder mon calme et de ne pas m'impatienter, de résister de toutes mes forces à cette irrépressible envie de bondir en avant et de courir tout droit vers la sortie. Une tâche bien moins ardue à dire qu'à exécuter. Mon instinct de survie, mon cœur, tout me hurlait de courir droit devant moi, comme un animal pris au piège par les phares d'une voiture. Fuite aveugle, fuite futile, mais j'en avais des crampes dans les mollets à force de crisper mes muscles pour les contraindre à l'inaction. Mon cœur lui battait à cent à l'heure chaque fois qu'un keeper se rapprochait. Avant de s'écarter. Ils cherchent une brune, ils cherchent une brune, ils cherchent une brune. Je me concentrais là dessus, répétant mentalement cette phrase dans mon crâne pour m'abstenir de remuer ne serait-ce qu'un orteil.

Nouvelle casquette de flic qui s'approche ...cherche une brune, cherche une brune... avant de s'éloigner. Les autres gens autour de moi commence à s'impatienter et à remuer, je respire un peu mieux en priant pour que cela me permette de masquer un peu plus ma nervosité. Ce n'est pas la première fois que je manque de me faire épingler pourtant. Oui mais cette fois-ci les enjeux ne sont plus les mêmes, s'ils me capturent, ils leur suffira d'un test sanguin pour comprendre. Ce qu'ils ne manqueront pas de faire quand je tomberai en "état de manque". Un des encagoulés grimpe sur un des étals et donne le top départ vers la sortie. Je ferme des yeux un instant. C'est gagné. Je suis libre ou presque...

Reste le barrage à la sortie du marché. J'avance, un peu poussée en avant par les autres comme si mes pieds avaient décidés de prendre racine sans même me demander mon avis. Paradoxal hein? Vous avez déjà sauté du haut d'un pont? On a beau vouloir le faire, inconsciemment, votre corps lui voudra rester sur place. C'est la même chose, je veux passer ce dernier barrage, mais mes pieds retardent cet instant de vérité. Et d'un coup mon cœur rate un battement au moment où une légère fragrance vient me chatouiller les narines. Je me sens pâlir d'un coup et je baisse les yeux pour mieux cacher mon visage. Brune! Brune! Brune! Peine perdue, la voix tombe comme une condamnation à mort, pleine d'ironie. L’Affreuse Sorcière!

- Je n'aurai jamais pu imaginer pas que ta majesté puisse à ce point se languir de ma jolie frimousse... Tu ne m'en veux pas de trop pour t'avoir faussée compagnie l'autre nuit, hein? J'avais à faire ailleurs. Au fait tes sourcils ont repoussés?

Je lançais crânement ma dernière réplique, plutôt fière de mes efforts de langage et surtout d'avoir résister à l'envie de lui sauter dessus pour étrangler une bonne fois pour toute cette empêcheuse de fuir en vitesse. Mes yeux trahissaient-ils mes pensées? Sans aucun doute. Pouvait-elle y lire le "sale garce" que je me retenais de lui dire. Peut être. Cette Affreuse Sorcière avait sûrement des dons cachés en dehors de sa manie de prendre le monde de haut et sa propension manifeste à casser les pieds des autres. Je m'étais faite pincée uniquement par sa faute. J'aurai voulue la tuer.

Sur une impulsion je retirais la casquette détrempée comme pour m'avouer vaincue -exposant ainsi aux yeux du monde le carnage capillaire- avant de l'en coiffer par pur défi, un sourire mauvais sur le visage. Tiens prends ça, sale peste! Les autres keepers m'avaient encerclée et je trouvais encore la force de faire la mariole. Vive moi! Je remâchais sournoisement le nom de ma tortionnaire, Blake, c'était un nom que je retiendrais avec la rancœur la plus sanglante dont j'étais capable. J'étais si concentrée sur elle que quand une main se posa sur mon épaule je réagis par pur réflexes.

- Lâche-moi, sale con!

C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Je lâchais subitement la bonde à ma hargne et à ma colère, redevenant le chat sauvage et sournois que j'étais. Exit la diplomatie, les ronds de jambes et la prudence. J'avais de nouveau dix ans, encadrée par les costauds de l'orphelinat. Je crois que je m'entendis vaguement hurler, un long cri inarticulé, au moment où mes pieds décollèrent du sol.

Quelque part au fond de moi je savais bien que plus je me débattrais, plus j'allais morfler, mais je restais sourde à cette partie de moi, juste incapable de faire preuve de bon sens. Je distribuais coup de pieds comme coup de griffes, je crois bien même avoir mordu quelqu'un suffisamment fort pour sentir le sang. Trente bonnes secondes de la plus pure violence aveugle dont j'étais capable. Avant de me retrouver le nez sur le bitume, immobilisée à terre, les mains liées. L'impuissance. J'ai toujours haï et crains ce sentiment.

- Et ta sœur connard?

Crachai-je en direction de la boîte à connerie. Les flics et leur putain de baratin. Je chassais cet emmerdeur fini d'un revers de manche en même temps que le sang qui coulait de mon nez. Je tressailli à peine, ayant depuis un certain temps déjà fait mien le dicton "Tant que tu souffre, c'est que tu es en vie" avant de me tourner dans l'autre direction. Celle d'un taré au visage découvert qui venait d'armer sa mitraillette. Je lui lançai un long regard terne et inexpressif au possible avant d'articuler avec peine.

- Alors? T'attends quoi pour tirer? La Sainte-Vierge?

Il croyait réellement que j'allais me mettre à courir pour lui faciliter la tâche? Ou peut être attendait-il que je lui saute dessus pour pouvoir plaider la légitime défense. Encore un tordu de première. Je reniflais distraitement. Saletés de flics.
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Aria Blake

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Aria Blake
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Jeu 28 Mar - 14:05

- Comme tu peux le constater…, répartit Aria à la pique de June.
La princesse fit claquer les derniers « t » comme dans une comptine particulièrement horripilante, tout en arborant un petit sourire satisfait parfaitement insupportable, trop heureuse d’avoir pu mettre la main sur sa proie dans cette foule pour pouvoir s’offusquer de sa grossièreté… Elle savourait toute la rage tapie au fond des yeux de ce qui lui semblait alors être comme une rivale… Ah ! Voilà qui lui manquait ! Ce regard sombre, fier et hargneux des prétendantes à sa propre couronne qui voyaient leurs ridicules espoirs de la surpasser réduits en cendres ! Jouer avec une Blake, c’était pas conseillé…
Mais la Zoé était joueuse. Elle retira sa casquette comme elle l’eût fait pour saluer l’écrasante victoire de la princesse -quoi, c’est pas ça ?-, tirant à celle-ci une grimace compatissante quant au carnage qui se cachait en dessous. Et dans un dernier soubresaut d’insolence, vive comme une vipère, elle voulut en coiffer Aria. Grâce à un réflexe de survie venu des tréfonds de son être, comme un mémoire ancestrale surgissant pour sauver les ultimes éclats de son âme en péril, Aria fit un bond de côté, esquivant avec la souplesse d’un chat l’arme de destruction massive qui avait bien faillit frôler ses précieux cheveux.
Comment ? Se servir de son flingue pour braquer l’impudente et stopper son mauvais délire ? Ah, éventuellement…
La flickette regarda l’immonde couvre-chef tomber mollement sur le sol, horrifiée à l’idée d’avoir failli le porter, et reporta ses yeux d’ambre sur June. Haha. Rien que de revoir cette frimousse de perdante, son humeur joviale revenait au galop ! Elle secoua la tête avec un air désabusé : il fallait bien l’avouer, elle avait un certain respect pour cette teigne à moitié blonde. Elle avait de la ressource, du culot et elle se défendait rudement bien !

C’est alors que Dawn la… congédia ?, et Aria haussa haut un sourcil inquisiteur… Pardon ? « On prend le relais » ? Elle suivit d’un regard aussi fixe que celui d’un félin prêt à charger le bonhomme filer vers sa délinquante… Sa délinquante à elle. Cette délinquante qui lui avait déjà faussé compagnie et pas de la manière la plus commune qui soit !

Un juron.
Et bim. Une bagarre violente s’engagea. Retrouvant subitement ses réflexes de Keeper alors que la situation reprenait un virage sérieux, Aria braqua instantanément son arme sur la scène, ne bougeant plus un muscle, parée à faire feu si June faisait mine de se dégager de la mêlée pour s’enfuir. Ce fut assez étrange d’être imitée par une armée d’agent du SWAT, elle se sentait quelque peu diminuée avec son petit revolver de traqueuse à côté de l’artillerie -trop- lourde de ses comparses…
La Blake admira autant l’efficacité redoutable de Dawn que la sauvagerie de Lowell, ils faisaient un duo assez étrange, comme deux forces parfaitement opposée s’affrontement violemment : l’économie de mouvements redoutablement justes contre un déferlement de rage incontrôlé… Etonnant.

La bagarre prit rapidement fin, on récita ses droits à la décolorée qui les retourna lestement à l’envoyeur avec une classe, une repartie et une justesse douteuse qui firent soupirer Aria… Cette dernière se détendit enfin, alors que menottée et à genoux, June semblait définitivement immobilisée. Une mitraillette prudemment armée à côté d’elle au cas ou le « définitivement » devienne plus relatif…
Le bruit de l’arme prêt à tirer dû encore taper dans de nouvelles réserves insoupçonnées -en avait-elle donc à l’infini ?- car de plus belle, la proie cracha sa hargne.

Aria vint se planter de l’autre côté de la détenue, fermement, ne laissant absolument aucun doute sur la légitimité totale de son intention : elle ne lâcherait pas June Lowell d’une semelle tant que celle-ci ne serait pas derrière des barreaux. On avait voulu la congédier ? S’il avait été aussi facile de se débarrasser d’Aria Blake, elle n’aurait jamais pu prétendre faire partie de sa coriace et solide famille…

- Espère donc, ça te gardera en vie plus longtemps : je ne pense pas que la Sainte Vierge se déplace pour l’arrestation d’un tel animal… répondit-elle d’un ton distrait, comme suggérant à une enfant bruyante de la mettre en veilleuse.

Elle vrilla un regard acéré sur Dawn. Il ne pouvait pas s’y tromper : éloigner la traqueuse de sa proie, ce n’était même pas la peine d’émettre un nouvelle suggestion à ce sujet…
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Anderson Dawn

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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Ven 29 Mar - 10:12

La délinquante lança une dernière bravade en me lançant un regard sans émotion, mais elle était finie : entravée et gardée comme elle était, tout espoir de fuite était vain. Je ne répondis évidemment pas, gardant un air professionnel et au moins autant inexpressif que le sien. Nous n’étions pas censé discuter avec les prisonniers, de toute façon. Un de mes hommes se plaça à côté de moi, lançant une réplique acérée... Avec une voix de femme.

Je jetais un oeil vers la silhouette pour y reconnaître la flickette au regard de serpent. Je tâchais de garder ma posture assurée, pour éviter de montrer ma surprise. Qu’est-ce qu’elle fichait là ? L’intervention d’une équipe du SWAT primait toujours sur une banale arrestation de police ! Elle n’avait donc pas lu le manuel ? Faisait-elle parti de ces flics qui veulent s’attribuer la gloire d’une intervention ? J’attribuais d’habitude cette attitude aux détectives spécialisés, et pas au flic-du-coin. Et à première vue, je ne l’aurais pas vue en quête de sa petite gloire personnelle. Mais au vu du comment elle s’était placée, et d’autant plus avec le regard qu’elle me lança, je compris qu’elle ne laisserais pas tomber son os.

Bon, en même temps, je pouvais comprendre qu’elle ne veuille pas que le SWAT s’attribue tout le mérite de cette affaire : après tout, c’était elle qui avait suivi la suspecte, l’avait repéré, et reconnue par la suite. Peut-être même qu’elle n’aurait pas eu besoin de mon équipe, mais je ne pensais pas qu’elle irait jusqu’à dire que notre action n’avait pas facilité son oeuvre. Dans le genre des concessions, je ne pouvais difficilement trouver plus à dire. Je l'inclurai dans mon rapport, mais si elle aimait tant que cela arrêter les gens, elle pouvait très bien rester dans le coin, je ficherais cette Zoe/June au trou et le nom de Blake serait à l’honneur, si ça lui faisait plaisir.

Un crissement de pneus me tira de mes pensées : le camion d’incarcération venait d’arriver, les portes arrières s’ouvrant pour laisser sortir deux hommes d’une autre section. Après les saluts officiels, j’ordonnais aux miens de se saisir de la prisonnière, pour la conduire au camion, leur spécifiant bien de faire attention. Cette diablesse se débattait bien trop pour qu’on ne reste pas sur nos gardes. La prenant par chacune des épaules d’une main ferme, ils l’entraînèrent sans ménagement, prêts à toute éventualité.

Je me retournais tout à fait vers Blake, en l’invitant à nous suivre. Après tout, si elle voulait tant que ça venir prendre son café à la base, peu m’importait au fond ! Elle s’agissait peut-être juste d’une keeper consciencieuse. J’en savais rien, et vu qu’elle avait l’air prête à me sauter à la gorge si j’essayais de la congédier une fois de plus, mieux valait ne rien dire.


- Vous savez, officier Blake, je vous aurais inclue dans mon rapport sans que vous soyez obligée de venir au Central... dis-je tranquillement, ne pouvant m’empêcher de faire une remarque malgré tout.


Grimpant à bord du véhicule où la prisonnière était encadrée entre mes deux cerbères, surveillée en face d’elle par les deux autres policiers, je tendis une main pour proposer à Aria de l’aider, avant de m’installer sur l’un des deux bancs qui constituaient l’intérieur du camion. Une fois tout le monde à bord, je donnais deux coups contre la surface métallique, pour signifier aux chauffeurs de démarrer. Je portais une main à mon oreillette pour appeler le Central.


- Central, ici équipe SWAT. Départ de la zone de patrouille pour ramener un prisonnier, nom : June Lowell. Préparez un peloton d’incarcération, temps d’arrivée estimé à 20 minutes. L’Officier Blake est avec nous, dis-je en me rappelant un détail. Je terminais la conversation radio en me concentrant sur Aria. Vous vous étiez déjà rencontré, donc ? demandais-je en observant alternativement la flickette et la prisonnière. Vu ce que vous avez fait pour l’attraper aujourd’hui, elle a sacrément dû vous mettre en rogne...


Une petite remarque histoire de voir à qui j’avais à faire : ou une flic compétente et désireuse de bien finir le boulot, ou si elle cherchait à s’attirer le projecteur sur elle. Dans le premier cas, je n’aurais rien à dire, et je lui laisserais la joie de mettre cette délinquante derrière les barreaux. Dans le second, je l’évincerais dès que le camion serait arrêté. J’avais toujours eu du mal à supporter ceux qui cherchent la gloire pour elle-même, alors pour une fois qu’il ne s’agissait pas d’un plus haut gradé, je pourrais m’accorder ce petit plaisir. Mais surtout, qu’elle ne cherche même pas à me mentir, puisque que je pose la question maintenant était loin d’être innocent : vu le caractère explosif de June, il était évident qu’elle ne laisserait pas Aria dire ce qu’elle voulait sur leur première rencontre...

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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Lun 1 Avr - 21:53

J’étouffais littéralement et pas que de rage. Cette subite perte d'autonomie m’oppressait complètement, je ne dis pas que je paniquais complètement. Pas encore. Mais le fait d'avoir les mains liées, d'être retenue en captivité, c'était pour moi comme d'avoir un énorme poids sur le ventre qui m'empêchait de respirer correctement. Je tachais tant bien que mal de focaliser mon attention sur la flickette et le fou furieux pour garder les pieds sur terre. Pire encore! Je sentais ma glycémie commencer à chuter dangereusement. La course-poursuite dans le marché et le stress associé avait beaucoup puisée dans mes réserves et mon organisme menaçait de faire des siennes. J'avais fini par acquérir un sens aigu de ces choses là. C'était la catastrophe! Jusque là je n'étais recherchée que pour diverses activités illicites plus ou moins douteuses, pas pour avoir mutée. Le mot animal prononcer par la sorcière eut au moins pour mérite de focaliser mon attention. Je lui répondis en poussant un "WAH!!" sonore avant de faire claquer mes dents à quelques centimètres de son visage. Petit plaisir vite rétribué d'un coup de crosse dans les côtes.

Pliée en deux, j'écoutais les deux flics relevant avec un embryon d'espoir les bribes de la dissension qui semblait régner entre eux. J'avais la vague impression d'être un trophée qu'on agitait sous le nez de deux doberman dont aucun n'aurait voulu lâcher prise. Quoiqu'en fait de doberman la sorcière tenait plutôt du pitbull. Pouvais-je m'en servir? Je n'y croyais pas vraiment moi même, il fallait bien avouer, ils n'étaient pas non plus stupides au point que je puisse les pousser à en venir aux mains. Dommage, j'avais bien l'impression que cette fois j'étais foutue. Le panier à salade arriva sur ses entre-faits et deux SWAT entreprirent de me soulever du sol en me laissant pédaler dans le vide pour me porter directement sur l'un des bancs de cette chose disgracieuse chère aux flics du monde entier. Craignaient-ils donc que je m'effondre ou bien que je me sauve?

Je me retrouvais en face du tireur compulsif qui semblait se prendre très au sérieux. Un tatillon consciencieux, la poisse. La dénommée Blake s'assit à ma droite en me bloquant bien obligeamment la sortie des artistes. Quelle petite peste. Je jetais un regard revêche à tout le monde sans rien récolter de plus que des airs de bœufs inexpressifs et dans certains cas un petit sourire en coin. Je fulminais littéralement de voir ces sourires. Je détestais qu'on me prenne de haut, pire encore qu'on me sous-estime. Certes cela me servait énormément, mais je n'étais pas non plus obligée d’apprécier pour autant. Alors quand Tire-d'abord engagea la conversation sur notre passée commun je ne pus m'empêcher de lancer d'une voix suave et nonchalante.

- Rencontrées est un bien grand mot. La dernière fois que j'ai vu Blakie ici présente, elle courait dans la direction opposée pour ne pas se faire roussir les moustaches. J'ajoutais la bouche en cœur. On discutait gentiment quand tout à coup... je ne sais pas, elle s'est enflammée toute seule.

Ça ne s'était pas tout à fait passer comme ça, mais qui s'en souciait réellement? Le résultat final était le même après tout, j'avais fait ce qu'il fallait pour la maintenir à distance de Charlie et moi sans pour autant chercher à la tuer. Qu'y pouvais-je si elle était à ce point susceptible qu'elle ne puisse plus se passer de ma compagnie?
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Aria Blake

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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Lun 27 Mai - 22:23

[Muhuhuhuhu... Je suis de retour, pour vous jouer un mauvais tour ! Vous allez avoir du Aria, mes amis... Du Aria tout pourri qui revient de longues semaines sans écrire mais du Aria plein d'enthousiasme xD !]

Aria fronça le nez, comme dérangée par l’haleine que l’aboiement de June avait envoyé vers son délicat visage. Ce fut la seule réaction que Sa classieuse Majesté accorda à l’impudence de sa prisonnière, ne bougeant pas d’un pouce en arrière, fixant sur la semi-blonde un regard de chat, alors qu’on conduisait cette dernière vers une camionnette.

La traqueuse amorçait déjà un mouvement pour suivre sa proie quand Dawn se tourna vers elle et l’invita à les suivre. Ah. Haha. Comme si le contraire eut changé quelque chose. M’enfin avoir l’autorisation de l’hôte était toujours plus agréable que de se la jouer clandestine, elle le remercia donc d’un petit sourire, appréciant qu’il ait saisi et accepté le message : elle accompagnerait June Lowell jusqu’à sa cellule, coûte que coûte.

- Vous savez, officier Blake, je vous aurais inclue dans mon rapport sans que vous soyez obligée de venir au Central...

Dommage, presque un sans-fautes. Aria vrilla son regard perçant sur le leader du SWAT et gardant son sourire solaire, mais sur un ton boréal :

- Mais je n’en ai jamais douté, Dawn !

Puis, sur un ton badin :
- Je ne dois pas être encore assez pourrie par le milieu, j’imagine, pour envisager de telles bassesses…

Mais toujours avec le sourire, s’il vous plait, comme si la petite flickette n’était pas en train de molester le leader du SWAT pour avoir ne serait-ce que songé qu’on puisse la boycotter du rapport d’arrestation de la prisonnière…

Elle le suivit dans la camionnette, acceptant son aide, plus par reflexe de princesse que par réelle nécessité, et partit s’asseoir à la droite de sa proie. Au diable le cerbère.
Parce qu’elle commençait à s’habituer à l’humour douteux de June, Aria lui fit un grand sourire aguicheur pour couper court à toute tentative de boutade sur leur nouvelle proximité. Elle d’abord.

Pendant ce temps, Dawn avait passé son appel et la camionnette s’était mise en branle. Le leader du SWAT reporta alors son attention sur elles, et les questionna sur leur première rencontre. Aria en était à hausser un sourcil inquisiteur lorsque June la prit de court et vomit une fois de plus sa verve cynique. La princesse lui lança le regard hautain et blasé des gens qui se situent naturellement au dessus de la masse populaire et enfonça un coude pointu et vicieux dans les côtes de l’insolente.

- C’est amusant, Zoé, fit-elle d’un ton crissant en insistant sur le nom, moi je me souviens surtout d’une hystérique hirsute et mal dégrossie me lançant une bouteille à la figure par dessus l’épaule de mon interlocutrice qui elle en revanche, semblait tout fait fréquentable.

Cessant de visser plus profondément son coude entre les côtes de sa victime, Aria reporta son attention sur Dawn et amorça son histoire avec un mordant empoisonné :

- Je traquais un mutant dans le Deserted District lorsque j’ai croisé le rat d’égout ici présent qui braillait à une jeune femme qu’elle allait lui… c’était quoi déjà l’expression, June… ? fit-elle en lançant un regard interrogatif à sa voisine, c’était si joliment tourné, si subtil, si recherché… Ah oui ! Qu’elle allait lui imprimer les dents sur le trottoir.

Aria leva les yeux au ciel avec un sourire appréciateur quant à la poésie qui fleurissait dans l’expression naturelle de June.

- Elles m’ont déblatérées toutes les excuses vaseuses typiques des délinquants pris en flag’… Je dois dire que votre histoire était particulièrement touchante. Pauvre Zoé, ta famille si distinguée et ta grande sœur chérie si inquiète pour sa rebelle de cadette amoureuse d’un junkie, vont en prendre un coup, lorsqu’ils vont savoir que tu voles à la tire. Et que…

Aria lança un regard navré au scalp de ladite Zoé… Un massacre…

- Bref. J’ai eu la… faiblesse, je le reconnais, de baisser ma garde lorsque mon abru… malheureux collègue, qui avait pourtant déserté bien avant d’entrer dans la seamy, s’est mis à bruyamment appeler à l’aide, et June m’a collé un poing… plutôt pas mal, il faut avouer.

Aria se mordilla la lèvre, agacée de devoir reconnaître son échec :

- La situation m’a alors complètement échappée, je leur ai couru après, j’en ai récupéré une mais l’autre en a profité pour faire un cocktail Molotov et… je dois dire que j’ai été bien assommée…

Ce qui valu un second coup de coude à June. Oui, Aria était mauvaise joueuse. Elle reconnaissait néanmoins volontiers les ressources de sa traquée. C’avait beau être une Cro-magnon répugnante aux vêtements mités et au langage catastrophique : en bref, une espèce complètement différente de celle de la princesse, cette dernière saluait toujours les efforts déployés pour lui échapper, surtout lorsqu’ils étaient aussi inventifs. Après tout, les cafards avaient beaux être répugnants, il fallait leur reconnaître leur coriacité. June était un peu comme un cafard aux yeux d’Aria. Une tâche noire grouillante sur son beau parquet ciré qu’il avait été difficile d’écrabouiller.

- Je n’aurais jamais cru que tu aies à ce point apprécié de m’offrir cette bouteille, que tu reviennes toi-même te jeter dans mes bras, c’est vraiment trop aimable ! Sincèrement, Zoé, je me suis trompée sur ton compte, je te prenais pour une teigne vive mais sans éducation, et je me rends compte à présent que tu es en fait une adorable jeune femme pleine d’attentions aux légères tendances suicidaires… Ou à la stupidité alarmante, allez savoir…

Son monologue… heum… sa représentation, que dis-je, son brillant récit des faits haut en ironie et au débit rapide et rythmé des gens qui ont l’habitude d’être écoutés pour leur répartie cinglante, terminé, Aria poussa un soupir satisfait et s’adossa tranquillement à la camionnette, les yeux en coin vrillés sur June, avec un petit sourire carnassier lourd de sarcasmes.

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Anderson Dawn

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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Mar 28 Mai - 14:45

Balancé comme ça, je m’amusai intérieurement de voir leurs réactions. La détenue fut la première à répondre, affirmant que l’officier Blake s’était même enfuie lors de leur rencontre. Amusant... Mais surtout intéressant. Cette dernière ne perdit pas de temps avant de répliquer, un coude entre les côtes de June pour l’empêcher de contester ses dires. J’avais l’impression de me retrouver face à deux élèves prises en faute, chacune cherchant une meilleure excuse, en espérant que celle à côté ne la trahisse pas. Evidemment, Aria Blake fut moins avare en paroles, et son ton semblait indiquer qu’elle n’appréciait pas tant que ça avoir été entraînée sur ce sujet.

Apparemment, une traque de mutant qui avait mal tourné. Blake et son collègue étaient tombés sur June et une autre, ça avait dérapé, et elle avait été assommée. Ce qu’il fallait au moins reconnaître à June, c’était qu’elle n’était pas pragmatique au point de n’avoir pas cherché à nuire à la flic tant qu’elle était à terre. Si une chose était plutôt basique dans mon précédent métier au sein de l’infanterie, c’était qu’un adversaire était soit mort, soit fait prisonnier. Entre les deux, il restait dangereux. Quitte à assommer un flic, dans ces temps de fou, mieux valait finir le boulot, ça lui aurait évité sa rancoeur. Chose qui lui aurait sauvé la peau aujourd’hui, certainement.

J’avais du mal à suivre toutes les insinuations que lançaient Blake à sa proie, car à n’en pas douter, June était ici le résultat de la traque de l’officier. Ça se sentait qu’elle ne la laisserait pas filer de si tôt, chose que j’avais déjà bien comprise auparavant. L’ennui, c’était que je n’étais toujours pas sûr du but recherché par la flic. Cette arrestation semblait à la fois assouvir sa soif de revanche, et donc, en un certain sens, son désir de finir le boulot, mais aussi de regagner son estime perdue. Parce qu’il était évident qu’elle n’avait guère avalé d’avoir été battue par cette gamine. Donc, elle cherchait aussi sa petite gloire, peut-être de corriger un parcours jusqu’ici sans faute.

La réponse tenait sûrement des deux. La situation était décidément bien trop étrange, le caractère de Blake bien trop... Comment bien le dire ? Original, qu’il était difficile de savoir ce qu’elle pensait. Outre qu’elle ne larguerait June que dans sa cellule, et uniquement à ce moment là. J’essayai de réprimer un sourire en les voyant se chamailler ainsi. Non, ça n’était pas «normal». L’attitude de June semblait exagérée, elle avait beau être rebelle, peut-être hostile à toute forme d’autorité, sous toutes ses formes, quelque chose jurait. Elle en faisait trop pour avoir simplement roussi les sourcils d’un flic et piqué une babiole à la tire. Comme s’il y avait quelque chose de plus, qui était peut-être tout simplement en rapport avec les événements de notre temps. Qui pouvait être sûr, aujourd’hui, que les flics étaient toujours le modèle d’obéissance et d’intégrité qu’avant l’explosion ? Quant à Blake... C’était encore plus compliqué. Bien plus. Elle ne ressemblait à aucun autre officier de police que j’avais pu rencontrer, en mettant de côté son âge et son genre. C’était son caractère qui jurait le plus. Elle n’était pas typée, impossible de la ranger dans une quelconque catégorie. Elle n’avait pas le comportement impassible qu’on pourrait attendre de notre ordre. Elle n’était pas non plus dans l’exubérance des officiers qui veulent trop en faire. Elle avait l’assurance, d’un côté, d’un détective d’une série policière, de l’autre un genre de dégoût prononcé pour les types dans le genre de Lowell. Comme si elle ne s’était engagé que pour «nettoyer», au sens tout à fait figuré du terme -je l’imaginai assez mal récurer elle-même les trottoirs-, les bas-fonds de San Francisco.

Et lorsqu’on songeait à ce point de vue-là, deux possibilités s’offraient à moi. Soit elle pourchassait sans relâche sa soeur, soit, possibilité plus probable, elles étaient toutes deux de mèche. Elles s’étaient peut-être déjà rencontrées depuis l’explosion à la Neo Corps. Elles avaient sûrement établis quelques choses. C’était bien plus probable, tout simplement parce que sinon, Eryn aurait été ravie que je me débarrasse d’Aria. Non, elles étaient de la même famille, elles se protégeaient l’une l’autre. Du moins, c’était ce que j’imaginai.

Revenant à la situation présente, je songeai qu’il devait y avoir un Dieu qui riait quelque part, d’avoir réuni de nouveau June Lowell et Aria Blake. C’était une chance qu’elles ne se soient déjà pas entretués, mais peut-être que les menottes qui retenaient la gamine y étaient pour quelque chose. Vu le caractère des deux, et le précédent qui les unissait (il y avait eu l’explosion d’un coktail, tout de même !), un premier coup aurait presque certainement scellé le certain ordre qui régnait dans la camionnette. Je me retins de tout commentaire sur le long discours de Blake, me contentant d’observer avec énormément d’intérêt la porte du fourgon...

Mon écouteur grésilla, et annonça notre arrivée par le chauffeur. Un crissement de pneus plus tard, et le véhicule s’immobilisa. Je déverrouillai les portes, et attendis patiemment que le peloton derrière soit en position, et qu’ils ouvrent eux-même les portes. Les lumières m’aveuglèrent un instant, mais je sautai instinctivement à terre, me retournant avec mon fusil d’assaut levé pour attendre que June Lowell sorte tranquillement. Une fois descendue, sous la garde menaçante de mes hommes, je laissai les policiers échanger leurs places avec les miens. Je m’adressai ensuite à eux, pour leur donner l’ordre de retourner au marché.


- Je vous rejoindrai sous peu. Juste quelques derniers détails à régler. Rouge prend la direction. Toi, reste avec moi pour escorter miss Lowell à sa cellule.


Ils ne protestèrent pas, et remontèrent dans le fourgon. Chacun des policiers ici présents arboraient une mine tout à fait professionnelle, comme si June était une dangereuse terroriste. Il fallait dire que plus aucun suspect ne bénéficiait vraiment de la présomption d’innocence. Pas depuis qu’une banale arrestation pouvait se transformer en affrontement ouvert avec une puissance inhumaine. Je donnai le signe au groupe de se mettre en mouvement, alors que la prisonnière semblait, et ce depuis le camion, de moins en moins dans son assiette, ce qui était tout à fait logique au vu de sa situation. Je me tournai vers Aria Blake.


- On va l’escorter jusqu’en salle de conditionnement. Et après les tests pour drogue, alcool, ou, pire... Je pris une inspiration, puis un sourire étira mes lèvres. Et puis, je te la laisse lui... comment dire ? imprimer ses dents dans les barreaux. En avant, officiers.


Je me retournai totalement en marchant à reculons, mon fusil bien calé entre mes mains, essayant d’apercevoir quelque chose. Personne n’avait l’air de nous suivre. Je frissonnai lorsqu’un vent froid souffla dans la rue, et rehaussai mon HK pour reporter mon attention sur June Lowell.
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June Lowell

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June Lowell
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Lun 24 Juin - 21:02

J'étouffais un hululement cynique en réponse à la répartie de la petite Princesse, sans pour autant me retenir d'émailler de quelques menues commentaires et autres détails sur le déroulement précis des opérations. Quelques hochements de tête approbateurs et sourires hypocrites comme si l'ont était en train de rédiger mon éloge plus tard, je ne pus retenir un ricanement quand Blake en arriva au fameux coup de poing avec l'air de quelqu'un qui mord dans un citron. Toutefois pour sa toute dernière déclaration je ne pus m'empêcher de réagir plus vivement en profitant de sa proximité pour me pelotonner contre elle avant de coller ma tête contre la sienne avec un regard faussement enamouré.
 


- Tu sais ma belle, je ne peux rien refuser à une jolie brune comme toi. Je sais, tu as eue la chance de grandir avec une cuillère en argent dans le bec quand d'autres étaient à la rue. Mais je ne peux m'empêcher de me demander si j'avais grandie à ta place, si je serai moi aussi devenue une petite garce arrogante et méprisante et si toi tu avais été à la mienne comment t'en serai tu sortie. Moi au moins, je ne me suis jamais abaissée à faire la pute comme tant d'autres, j'ai fait ce qu'il fallait pour survivre, sans rien concéder. Alors susurre moi tant que tu veux tes mots d'amours ma belle, je te pose la question, qui es tu pour me juger?
 


Je conclus en lui effleurant la joue du bout des doigts, presque certaine que ce contact la dégouttera plus encore que si je lui avais claquée les fesses en descendant, avant de me rejeter en arrière avec un petit ricanement mesquin. Peau de vache moi? Ouais et après? Je me tourne vers le SWAT en le regardant avec insistance comme pour le défier d'effectuer le moindre commentaire. Entravée mais loin d'être soumise, ça non! Plutôt mourir. Terminus, tout le monde descend! Ça faisait longtemps que je n'avais pas été ici tiens, le centre de police à bien changer depuis la fois dernière. Je me demande si le flic à l'accueil est toujours le même et si par hasard il s'empiffre toujours autant de beignets en douce ou presque. Hey, c'est que je serai presque nostalgique de cette époque! La vie était curieusement plus simple... Ou bien c'est peut être qu'une simple impression.
J'incline la tête légèrement sur le côté en entendant l'ordre donné par Dawn au reste de l'équipe du SWAT. Quoi, sont-ils sérieux? Amusant. Je me garde bien de rire ou de rétorquer quoique ce soit, sans pour autant pouvoir m'empêcher de penser "hé! tout ça pour toi! quelle classe!" Mh, c'était quoi déjà le nom du flic aux beignets?

Un mot me fait soudainement mettre les pieds sur terre. Des tests? Quels tests? Hé ce n'est pas légal ça!! Il doit bien y avoir une loi là dessus j'en suis sure! Je fronce des sourcils en frissonnant. Avant de porter mon regard vers Dawn. Quoi il croit m'impressionner comme ça? Malicieuse, je réplique du tac-o-tac.
 


-On ne pourrait pas plutôt me les imprimer dans un beignet? Je meurs de faim.
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Aria Blake

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Aria Blake
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Ven 30 Aoû - 12:16

« Miss » Lowell. « Miss » Qu’est-ce que cette épave à pattes avait d’une « miss », franchement ? Les flics n’avaient aucune notion de classe, c’était affolant. Aria acquiesça avec un mauvais sourire le programme de Dawn. Lui imprimer les dents dans les barreaux. Oh oui. Une dent par barreau. Savamment séparées les unes des autres au préalable. Avec une pince rouillée. Ou un bon coup de batte de baseball… Qu’est-ce qui serait le plus libérateur ?

Il lui revint en mémoire la petite tentative de moralisation que la racaille avait tenté de lui inculquer : ce n’était pas tout à fait faux, que serait Aria si elle n’avait pas été la petite princesse de tout le monde depuis sa naissance ? Qui était-elle pour juger June ?
- Je me fous éperdument d’un quelconque jugement ma pauvre petite choute, lui avait-elle répondu comme à un petit chat malade, comme de ton passé et de ce que tu fais de ton cul. Je réagis à ce que je vois, et ce que je vois, c’est une calamité qui fiche le bazar dans San Francisco. Et ose me toucher.
Elle afficha une moue pensive en détaillant la longue griffure sanguinolente qui rougissait sur la joue de June : réponse à la caresse de la prisonnière.
- Ca, c’est pour ta familiarité à mon égard, lui avait-elle dit, et le bagne, c’est pour San Francisco.
Fin du flash-back.

Une batte de baseball, c’était peut-être trop doux. La pince rouillée alors ? Chauffée à blanc. Goût huile de foie de morue.
Compa… Compakwa ? … tissante ? Compatissante, Aria ? Rien à fiche ! On ne choisissait certes pas sa naissance mais elle n’allait surement pas être navrée d’être bien née ! Cette teigne pourrissait la vie de gens très biens, elle allait finir comme toutes les moisissures de chez Aria : désagrégées.

Aria, avec sa souplesse et sa classe habituelle, descendit lestement du fourgon, posant sur June un regard neutre : voilà une histoire qui se finissait correctement. Un peu de justice, que diable ! Personne ne lui lançait une poubelle à la tête sans subir sa vengeance ! Certes la prison lui semblait à la fois trop douce et trop conséquente, mais ce n’était tout de même pas de sa faute si cette andouille d’ennemie déclarée était recherchée pour multiples infractions et que, flickette qu’elle était, il lui était impossible de régler ça proprement et à sa royale façon !

- Imprime-les donc dans ta main, ma petite Cosette, répartit Aria avec sarcasme, se référant à la réplique de June sur leur différents niveaux de vie, ça lui évitera de se balader sur de trop jolies œuvres…

Et elle effleura sa propre joue d’un air dégoûté. Pas qu’elle le soit vraiment : depuis qu’elle était traqueuse, elle avait coursé des choses autrement plus sale qu’une main pleine d’ammoniaque, mais par principe…  
Alors qu’ils entraient dans la station et signalaient la nouvelle venue, Aria dévisagea sa prisonnière : la petite teigne semblait pâlir à vitesse grand V… Voir tourner au vert… Et ça ne s’arrangeait pas alors qu’ils l’escortaient jusqu’à la salle des tests… Panique ? Ou réellement affamée ?
- Oh non, pitié pour mes chastes yeux, maugréa Aria, si je dois voir dans la même journée une teigne mitée aux crins pies et une liche verdâtre s’écrouler dans mes bras je vais faire des cauchemars…
Alors qu’ils croisaient la route d’un employé rapportant des papiers au bureau de l’entrée, elle l’apostropha :
- Hé toi, là ! Apporte-moi la boîte de donuts que Tom planque dans le deuxième tiroir de son bureau. On a une pauvre Fiona malingre et terrorisée à nourrir.

Du moins si les tests permettaient au vilain petit canard d’ingérer quelque chose. Elle reporta son attention sur Dawn, au cas où il aurait quelque chose à redire sur le sujet… m’enfin il ne semblait pas spécialement bavard. Il lui avait même semblé étrangement pensif, dans le wagon… Evidemment, à présent qu’il était concentré, une mine pensive sur ce visage robotique semblait quelque peu incompatible… Allons, quoi ! June était sous contrôle et virait au vert, que risquait-on ? Qu’elle se change subitement en gélatine à la menthe ? Ou en Hulk ? A arrêter des terroristes, ces gens devenaient complètement paranos… En se rappelant l’arrestation de June, Aria conclut: oui, ces gens étaient complètement excessifs.

Spoiler:

EDITION :

Aria sentit son téléphone vibrer dans sa poche : allons bon, quoi encore ? Elle saisit l'objet et poussa un "tss !" agacé en voyant le nom affiché. Elle lança une oeillade au petit cortège pour s'excuser et resta en retrait, les laissant la devancer.
- Aria Blake, fit-elle en décrochant.
La voix lasse d'une employée de Sean s'éleva à l'autre bout du combiné et tira à la princesse une exclamation exaspérée :
- Quoi ? Mais qu'est-ce que j'y peux, moi, si cet empoté de Greg ne sait pas taper un rapport ! Virez-le ! Maintenant ? Non je ne peux pas je... non j'escorte une priso... non je ne suis pas indispensable, le SWAT est... mais... Allô ?
Par tous les Dieux cette pimbêche lui avait raccroché au nez ! Voila qui ne resterait pas impuni ! Aria se mordilla la lèvre, ennuyée : elle devait rappliquer aux bureaux, et l'affaire June n'allait pas se terminer si vite... C'était pur caprice de rester. Bon. Elle poussa un soupir rageur et tourna les talons, bien décidée à se venger sévèrement si l'inconsciente qui avait osé interrompre sa jubilation de voir enfin la petite racaille hystérique derrière des barreaux.

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Anderson Dawn

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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Caught red-handed | Sam 2 Nov - 19:32

Ce fut Aria Blake qui s'aperçut du teint pâle de la prisonnière, et je lui jetais un coup d'oeil, comme pour m'en assurer, et ainsi vérifier que la demande de donuts ne serait un pas un "juste gâchis des ressources policières". Mais tout compte fait, il semblait qu'à mesure que nous avancions, elle allait de mal en pis. Et qu'elle allait offrir aux bureaux un nouveau tapis. Faisant un signe à mon collègue, celui-ci s'éclipsa pour chercher munition et ravitaillement pour continuer la journée. Celle-ci semblait "clean" de toute façon, sinon, il était fort à parier que vu son caractère, on en aurait déjà bénéficié. Et puis, sans vouloir la dénigrer, l'idée qu'un mutant se fasse arrêter sans trop le laisser paraître pour entrer dans le Central pour un but inconnu était assez saugrenue.

Le portable de la policière vibra, et visiblement, celle-ci n'était pas ravie. Elle nous laissa poursuivre dans les couloirs, et je la surveillais tranquillement jusqu'à ce qu'on l'entende fulminer puis tourner les talons. Ah. ÇA, c'était surprenant, au vue de sa ténacité à vouloir l'amener jusqu'ici. Je pourrais presque tirer tous les bénéfices de la capture, si j'étais mesquin. Mais ça ne m'apporterait pas grand-chose, à vrai dire, et ma présence devenait de plus en plus inutile à mesure qu'il semblait évident que June Lowell n'était qu'une voleuse de bas étage. Douée, certes, mais pas aidée par une quelconque mutation.

La salle des tests consistait en fait en un local ré-aménagé, que la Neo avait gracieusement équipé avec ce qui était nécessaire pour savoir si un individu était réellement atteint de mutations, ou non. Parfaitement sécurisée, surveillée en permanence par des caméras, et avec le local du personnel d'intervention spécialisée (dont ma chère unité du SWAT) proche, il n'y avait a priori que peu de risque qu'un individu s'échappe sans quelques rafales dans le dos. Les deux policiers qui gardaient les portes étaient des taureaux, quasiment pas de cou et probablement nés sur une machine à traction. Ils vérifièrent ma carte alors que les policiers qui nous accompagnaient faisaient demi-tour, vérifièrent bien ma tronche, avant de grogner leur assentiment en ouvrant les portes cadenassées.

Poussant June à l'intérieur, je fus juste interrompu par un flic m'appellant par mon grade, portant une boîte à la main. Ah oui, les fameux donuts... Les gardes vérifièrent la boîtes, en prirent un chacun avant de me la tendre. J'indiquais une place sur un banc à June, et lui tendis le reste de la boîte. Malheureusement pour nous, il y avait déjà quelques clients, tous l'air plus ivres que mutés. La plupart des gens qui venaient ici étaient "normaux", vu que la plupart du temps, les individus mutants usaient de leurs capacités pour éviter l'arrestation, ce qui rendait les tests éminemment superflus. Sur les sept suspects présents, seul un avait l'air propre sur lui, les autres devaient être de simples voleurs coffrés comme au bon vieux temps. Au quatre coins de la pièce, des types en armure lourde surveillaient tout ce beau monde. Principalement là pour la décoration, songeais-je. Je reconnaissais une des nouvelles recrues des Peacekeepers, pour qui l'habit faisait le moine : sans ses quinze kilos d'équipement sur le dos, il m'avait paru franchement frêle et faiblard. Juste un autre qui voulait un métier pour avoir de quoi se nourrir.

Laissant Miss Lowell a son repas, j'avançais tranquillement vers le bureau où se trouvait le formulaire de capture, où j'écrivis brièvement les informations relatives à son arrestation. Comme promis, j'inclus le nom d'Aria Blake, et signais. Il ne manquerait plus que sa signature, et June pourrait passer aux tests. Parce qu'on ne pouvait pas arrêter n'importe qui, le Central avait décidé de mettre en place la règle idiote du protocole en double contrôle, soit que chaque arrestation soit suivie de la signature de deux officiers de police. Idiote, parce qu'il suffisait de convaincre un pote flic de signer, et on passait à travers. En l'occurrence, tant qu'Aria ne signerait pas, June pouvait échapper aux tests sanguins, et même à une garde-à-vue. Mais je n'avais que peu de doutes sur le fait qu'elle reviendrait des Enfers pour signer ce fichu papelard, si cela lui permettait de la coller derrière les barreaux quelques temps.

Tournant les talons, je m'arrêtais auprès de notre voleuse en lui jetant un regard digne des plus grands films, dans le genre du "C'est fini." de Maître Windu dans La Revanche des Siths. J'aurais pu dire quelque chose, mais rien ne me vint en tête. En soit, c'était juste une voleuse essayant de survivre, et je pouvais difficilement trouver quelque chose à redire la-dessus. Frappant à la porte, j'attendis qu'on m'ouvre avant de sortir, rejoignant mon collègue, casqué et armé jusqu'aux dents. Si c'étaient effectivement les mutants qui pillaient le New Market, ils restaient encore à débusquer, et on n'avait pour le moment rien trouvé.

Enfin, moi, si. J'avais croisé la soeur d'Eryn, celle que-à-laquelle-je-ne-devais-jamais-adresser-la-parole, et... C'était difficile d'imaginer les deux vivant ensemble. Voir appliquer leur situation aux clichés de la famille aimante américaine. Eryn et Aria, en train de jouer à la poupée...? D'accord, peut-être trop cliché. Mais même sautant partout dans le verger familial, quelque chose me soufflait que ça n'avait pas dû être ce genre d'enfance insouciante.

Mon communicateur grésilla, me rappelant à l'ordre. Pressant le bouton pour écouter, je remis en place mon casque sur ma tête, vérifiais mon chargeur, et hélais une voiture de police pour nous ramener au Market.


- A toutes les unités, rappel immédiat, suspect dans le Marché, possiblement mutant.

- Ici Leader SWAT, Temps Estimé d'Arrivée au marché : cinq minutes.


Pas le temps de réfléchir, on était encore une fois rappelés en première ligne.
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