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Home sweet home [Terminé]

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Joshua Stone

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Joshua Stone
Double Agent
Message Sujet: Home sweet home [Terminé] | Mer 28 Nov - 9:45


Remettre les pieds à la Neo Corp., c’était peu comme revenir chez-soi. Cela n’avait rien d’étonnant, après tout ; Jeffrey Gallagher était un génie et un génie savait conserver ses employés, en usant à foison du concept d’employer branding. Et puis, quand on avait autant d’argent, on pouvait largement se permettre d’en faire profiter les autres. Josh n’allait pas s’en plaindre, loin de là, il était le premier à bénéficier d’un statut avantagé (du carburant pour sa douce bécane, surtout) et il s’en réjouissait chaque jour. Ou presque. Il ne fallait pas oublier, non plus, la nécessité de rester un peu discret, dans l’affaire. Cette discrétion, d’ailleurs, le privait d’une entrée en grande pompe par la porte principale. Ses traits dissimulés par son casque, il était rentré par le parking souterrain à accès limité où il avait garé sa moto entre deux voitures de collection ; il poireautait désormais devant l’ascenseur privé qui menait directement aux étages les moins fréquentés.

L’ascenseur s’annonça de quelques notes de guitare au lieu de la conventionnelle cloche qui tinte et Joshua s’y engouffra avec un sourire amusé. D’ordinaire, les gens choisissaient de la musique classique pour ce genre de lieux restreints – du jazz, éventuellement. Ce n’était pas connaître le célébrissime président directeur général de la fabuleuse Neo Corp. Non, à la place des traditionnelles musiques prétendues relaxantes, Joshua avait le droit à Smoke on the water et non pas en simple fond ; les petites enceintes crachaient au plus fort de leur capacité le son rock des années 70. Un peu vieillot pour l’époque, et même pour Gallagher qui n’avait pas pris tant de bouteille, mais un choix qui définissait bien sa vision de la musique classique. Pas contrariant pour un sou en matière de goût musicaux – cela lui changeait un peu de la musique électronique des clubs en tout genre – Joshua se contentait de frapper le sol du pied en rythme jusqu’à arriver à destination.

Son casque sous le bras, Joshua traversa le long couloir qui menait à la Board Room, écouta à la porte pour s’assurer qu’elle était déserte puis poussa les battants. Personne. Gallagher devait être occupé ailleurs et aurait probablement oublié leur rendez-vous hebdomadaire… Il posa son casque sur la gigantesque table, consulta sa montre avec un soupir puis se dirigea vers la baie vitrée. La Neo Tower était de loin le plus haut gratte-ciel de la ville et offrait par conséquent une vue imprenable. On distinguait, au loin, la zone dévastée, jonchée de décombres et de saletés, chaque immeuble encore encrassé de suie ; Zone 0, comme l’appelaient les média. Il devait être insensiblement égoïste, peut-être l’un de ces monstres sans cœur, car la lointaine catastrophe ne remua aucun sentiment en lui.

Le bruit de la porte qui s’ouvrait et se refermait lui arracha un sourire. Quand Gallagher l’oubliait, c’est évidemment sa fidèle secrétaire qui s’occupait de recueillir les informations qu’il avait. Or, enquiquiner Charlotte Hawkins s’avérait être un passe-temps délicieusement palpitant. Bien sûr, si ses tentatives paraissaient parfois infructueuses, la blonde si sérieuse conservant une façade si indifférente, il savait dans le fond qu’il l’agaçait ou la blasait au plus haut point. Et cette simple constatation, depuis six ans déjà, ne le rendait que plus déterminé encore à poursuivre ses plaisanteries stupides et ses mimiques taquines. Du moins, c’était ainsi qu’il le voyait. Mais dans le fond, il ne parvenait probablement pas à accepter qu’on l’ignorât – or, c’était bien là la technique que Charlotte avait adopté depuis peu – et il redoublait donc d’effort pour attirer son attention. Attitude puérile qu’il n’admettrait pas.

Il se retourna donc, vers cette professionnelle miss Hawkins et lui accorda son plus beau sourire Colgate, écarta les bras pour l’accueillir chaleureusement :

« Charlotte Hawkins, ma secrétaire préférée ! »


Autant dire que cet accueil cachait probablement quelque chose. D’ordinaire, il lui réservait plutôt une pique amusante – enfin, ça n’amusait que lui, et Jeffrey, probablement – qu’il agrémentait d’une moue espiègle. Mais une joie authentique de la voir ? Non, il ne lui avait jamais fait ce coup-là, encore. Que voulez-vous, Joshua devenait un peu nostalgique dès qu’il remettait les pieds dans ces locaux.
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Sam 1 Déc - 12:48

Les jours passaient et se ressemblaient. Charlotte se réveillait tous les jours en se demandant ce que devenait sa famille au Kansas, ses parents, ses frères, sa sœurs et tous ses neveux et nièces. Comment allaient-ils ? Étaient-ils tous en bonne santé ? Elle n'avait malheureusement aucun moyen de le savoir et au bout de trois mois, le manque de nouvelles devenait de plus en plus pesant. Néanmoins, son travail était là pour l'aider et maintenant qu'elle savait qu'elle n'était pas une future mutante, elle avançait la tête haute sans trop de difficultés. Charlotte mettait à jour des dossiers informatiques pour faciliter le travail de son patron lorsqu'un collègue arriva dans son bureau. Une conversation polie s'en suivit et il finit par lui dire que Gallagher ne pourrait pas être à son rendez-vous à la salle de réunion comme prévu et qu'il faudrait qu'elle s'en charge, message du patron. Avec un sourire forcée, Charlotte remercia son collègue et le congédia.

Elle n'avait pas du tout envie de sourire cependant. En tant que parfait secrétaire, Charlotte connaissait l'emploi du temps de son patron, enfin la partie concernant ses rendez-vous professionnels. Elle savait donc qui Gallagher devait voir d'ici un quart d'heure et devoir y aller à sa place ne l'enchantait guère : à croire qu'il avait fait exprès de s'absenter juste à ce moment là. Non, Charlotte n'était pas pressée de revoir Joshua Stone, elle n'en avait même aucune envie. Le jour où Jeffrey Gallagher l'avait promu au poste d'espion au sein des Peacekeepers, elle fut ravie de ne plus le voir traîner aussi souvent dans les bureaux de la Neo Corp.. Joshua et elle avait été embauché à peu près en même temps dans l'entreprise mais c'était leur seul point commun. Tandis que Charlotte voulait être sérieuse et parfaite sous tous rapports, Joshua n'avait cessé de lui faire des sales coups et au bout de six ans, ce petit jeu devenait lassant. Au début, voyant son patron s'allier à cet agent pour lui faire des misères, Charlotte en fut désespérée : qu'avait-elle fait pour mériter pareil traitement ? Rien, absolument rien. Elle le prenait donc mal mais s'accrochait : elle avait besoin de son travail pour payer son appartement et elle n'avait aucun point de retour, elle devait donc faire avec ses blagues plus stupides les unes que les autres. Elle était exaspérée par si peu de sérieux, elle ne manquait pas de le montrer, avec des soupirs agacés ou des sourires forcés. Et puis, depuis un moment déjà, force de l'habitude, elle trouva un moyen assez radical : elle finit par ignorer toutes les remarques que Joshua lui lançait pour l'agacer. L'ignorance était au final la meilleure des solutions et elle était rodée à l'exercice. Seulement, contrairement à ce qu'elle aurait pensé, Joshua Stone continuait son jeu malgré son désintéressement total. Autant dire que Charlotte devait redoubler d'efforts pour garder son masque et ne pas faire attention à lui. Le travail. Le travail, voilà à quoi elle s'accrochait à chaque fois qu'elle était sur le point de recommencer à lui montrer de l'intérêt et généralement, sa technique marchait bien.

La tête enfuie dans ses mains, Charlotte cherchait la motivation nécessaire pour se lever et rejoindre la salle de réunion. Elle cherchait à se concentrer, à récupérer le masque qu'elle avait difficilement construit face à toutes les plaisanteries de Joshua. Elle ne l'avait pas vu depuis un moment et cela ne lui manquait pas. Il était bien, là-bas, près des Peacekeepers. Elle avait encore son patron à supporter, mais il y avait une différence entre lui et Joshua. Gallagher, elle le respectait et l'appréciait même, ce qui était loin d'être le cas de l'autre. Son patron restait son patron et malgré tout ce qu'il avait pu lui faire voir, elle ne pouvait pas le détester. Il lui avait donné tant de responsabilités, il lui faisait tellement confiance que non, elle n'avait aucune envie de le décevoir. Tandis que Joshua … Lui, elle ne pouvait pas rester bien longtemps à ses côtés sans bouillir intérieurement – ne jamais montrer ses émotions, surtout pas à ce type, c'était un de ses principes au travail. Elle ne le haïssait pas, non, mais plus il restait loin d'elle, mieux elle était.

Rater un rendez-vous ne serait pas professionnel et Charlotte ne supporterait pas de manquer à sa tâche. Enfin, si elle pouvait poser un lapin à Joshua, elle en serait ravie. Mais ce n'était pas son genre et elle n'arriverait même pas à accuser son collègue de ne pas avoir délivrer le message : ce serait trop injuste et de toute manière, cela finirait par se savoir que Charlotte aurait menti. Elle préférait être honnête tout de suite et aller à se fichu rendez-vous pour l'expédier au plus vite. Avec un soupir, elle se leva, pris quelques affaires dont sa tablette tactile, outil indispensable dont elle se séparait rarement et quitta son bureau, à contre-coeur.

Elle prit tout son temps pour rejoindre la Board Room, histoire qu'il patiente un peu. Une manière de se venger à l'avance de toutes les piques qu'il allait lui lancer lors de leur entrevue. Charlotte ne pouvait se venger que de cette manière, elle n'avait pas envie de participer au jeu de Joshua, ce serait descendre trop bas et, encore une fois, elle était là pour travailler, pas pour s'amuser. Une fois devant la porte, elle s'autorisa un dernier soupir pour afficher ensuite un sourire poli et entra, s'armant de courage. Il était déjà là, près de la baie vitrée qui ne donnait plus une vue très agréable depuis l'explosion. Elle referma la porte derrière elle, calmement, et lorsqu'elle se retourna, Joshua la salua, d'une manière assez inattendue. Charlotte bloqua un instant, levant un sourcil, perturbée par le terme de « secrétaire préférée ». Cela n’annonçait rien de bon de toute manière. Enfin, elle décida de faire celle qui n'avait rien remarqué, qui n'avait rien entendu de particulier et s'avança pour lui serrer la main, gardant un sérieux impressionnant.

« M. Stone, ravie de vous revoir dans nos locaux. » lança-t-elle avec un léger sourire forcé.

Uniquement pour la forme et pour rester polie : elle pensait en effet tout le contraire de ce qu'elle disait. Charlotte réservait ce genre de propos pour tous les gens qui venaient dans la Neo Tower et elle s'y tenait, même pour quelqu'un de la trempe de Joshua. Et puis, si ses phrases basiques pouvaient lui remettre les pendules à l'heure, ce n'était pas plus mal.

« M. Gallagher n'a pas pu être présent, je viens à sa place, il vous présente ses excuses. »

Faux, Charlotte ne l'avait même pas vu mais c'était encore une façon de faire savoir à Joshua qu'elle était là pour travailler, elle. Et qu'elle le considérait comme n'importe quelle autre personne qu'elle aurait pu recevoir à la place de son patron. Elle l'invita ensuite à s’asseoir à la grande table – autant qu'elle serve à quelque chose. Sans lui adresser un seul coup d’œil supplémentaire, Charlotte alluma sa tablette tactile, pianota quelques instants dessus et finit par relever la tête vers Joshua, activant l'enregistreur vocal.

« Je vous écoute, quelles informations avez-vous à nous transmettre cette semaine ? »

Oui, elle voulait expédier cette entrevue au plus vite pour ne pas perdre son précieux temps de travail.
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Joshua Stone

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Joshua Stone
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Sam 1 Déc - 16:22

Ouch.
Si glaciale, si professionnelle !

Les épaules de Joshua s’affaissèrent. Tentative de décongélation Hawkinesque échouée ; cette mission semblait de plus en plus hors de portée. Il secoua la tête d’un air passablement désolé, et s’autorisa même un soupir de lassitude. Vraiment, cette bonne femme, elle était irrécupérable. Combien de fois lui avait-elle dit qu’il avait quatre ans de moins qu’elle, qu’elle pouvait l’appeler Josh, être plus familière ? Ce bon vieux Gallagher ne se gênait pas lui. Tiens, il devrait essayer, ça, l’appeler « la vieille » ou faire des remarques sur son âge. Il ne l’avait pas encore traitée de vieille fille – la secrétaire était bien trop séduisante pour qu’il se permît cette remarque – mais la pousser dans ses derniers retranchements nécessiterait peut être une arme dévastatrice. Ce serait un coup bas, bien entendu, mais un coup bas tellement jouissif.

« Charlie… Qu’ai-je fait pour mériter ça ? La Neo Corp. me manque terriblement et votre comportement polaire tout comme vos mensonges me brisent le cœur. En en prime, vous ne m’offrez même pas à boire ! »

Oui, il essayait de la prendre par les sentiments. Non pas que cette méthode fût fructueuse par le passé, mais il espérait que le contexte désastreux aiderait. Enfin, bien entendu, il savait ce qu’il avait fait pour mériter le comportement de Charlotte à son égard, et sa familiarité à elle-seule suffisait à détruire tous ses efforts. Et il en avait parfaitement conscience. Mais c’était tellement amusant de la taquiner, de guetter avec insistance quand son masque d’indifférence tomberait enfin ! Il voulait, depuis des lustres, la voir hurler de rage, devenir rouge pivoine et balancer des objets à travers la pièce. Juste pour le fun.

Le verre réclamé était lui-même une nouvelle provocation de son cru. Une référence si peu subtile à son bien aimé patron, qu’elle respectait tant. Jeffrey lui offrait toujours à boire, lui ! Voilà, c’était un simple caprice, qui avait pour unique but de rappeler à Charlotte combien il s’entendait bien avec le PDG de la Neo Corp. et combien il était peu recommandé de mal traiter les invités. Bon, d’accord, les employés. Mais Joshua n’était pas un employé comme les autres – du moins, en était-il convaincu – et son chèque déposé sur un compte demeuré secret pour ne pas éveiller les soupçons suffisait à lui seul pour rappeler ce fait. La pensée le traversa : était-il mieux payé que Charlie ? Oh ! Ce serait fort vilain de demander. La tentation, néanmoins, était grande…

Pour se défaire de ce sujet source de conflit intérieur, Josh reprit la conversation en se laissant tomber dans un des fauteuils de réunion au cuir si confortable.

« Oh, à moins que vous ne vouliez tirer les vers du nez à Sean ? Vous aviez un rendez-vous pour obtenir ces informations ? Des confidences sur l’oreiller, peut-être ? »

Cerise sur le gâteau, Josh était un irrécupérable curieux. Il avait aperçu une fois le numéro de Charlie noté sur le bureau de Sean, qui prévoyait probablement de l’appeler après un café ou une quelque chose comme ça, et l’agent double avait sauté sur l’occasion pour harceler Charlotte de questions, certaines plus indiscrètes que les autres. Mais comme elle ne desserrait jamais la mâchoire si ce n’était pour lui dire que cela n’était pas ses affaires, il avait vite décrété qu’il découvrirait le fin mot de cette histoire par lui-même (quitte à les suivre au restaurant et à s’imposer à leur table, oui, peut-être que ces deux-là finiraient par perdre leur calme, dans ce cas !) histoire de pouvoir asticoter Sean à sa guise avec Aria.

Ah, heureusement qu’elle était là pour animer ses journées, la Princesse ! Elle était tellement plus réactive que les gens d’ici. Jeffrey la trouverait extrêmement distrayante, il n’en doutait pas. Et puis, c’était la sœur d’Eryn Blake, après tout, un tel atout se surveillait de près.
Princesse ou pas, la source de son amusement actuel était bien entendu Charlotte. Il enchaîna une fois de plus, d’un ton songeur, alimentant son monologue :

« Mais si vous êtes autant attirée par Sean, que faites-vous de votre fantasme pour les hommes plus âgés, comme votre irrésistible patron, hein ? »

Un immense sourire sur les lèvres, il attendit la réaction de Charlie avec un amusement non dissimulé. Oh, il n’aurait pas les réponses, au mieux, il obtiendrait peut être une phrase sèche lui ordonnant une fois de plus de se mêler de ses oignons. D’un ton probablement blasé et sec. Allez, avec un peu de chance, elle se donnerait quand même la peine de lever les yeux au ciel.
Un petit effort ?
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Dim 2 Déc - 19:00

Charlotte serra les dents lorsqu'elle entendit Joshua l'appeler par son surnom. Charlie … Rares étaient les gens qui la surnommaient : sa famille et ses proches seulement s'offraient ce luxe. Et évidemment, même si elle connaissait Joshua depuis six ans, il était loin de faire parti de son cercle retreint de ses proches. Son surnom ne la dérangeait pas tellement du moment qu'on l'utilise dans des situations appropriées. Or, une réunion de travail, ce n'était pas une situation appropriée, absolument pas. A son travail, on l'appelait par son nom de famille uniquement, mis à part quelques privilégiés dont elle était plus proche que d'autres mais ceux-là se comptaient sur les doigts d'une main. Joshua n'avait donc pas à l'appeler Charlie et elle estimait que c'était un cruel manque de politesse. Enfin, de sa part, ce n'était vraiment pas surprenant : à force, elle avait appris à le connaître, rien qu'un peu même si c'était toujours – ou presque – dans le cadre du travail. Et le côtoyer à la Neo Corp. était déjà tellement compliqué qu'elle ne voulait pas pousser la relation plus loin en allant l'appeler Josh, par exemple. Trop de familiarité au travail n'était jamais bon et elle voulait être claire : M. Stone était largement suffisant et Charlotte continuerait à s'en contenter encore longtemps et peut être même à vie.

Elle avait donc un comportement polaire ? Pour elle, elle faisait juste son travail. Charlotte n'avait pas eu l'impression de s'être montrée si froide, mais elle avait dû agir inconsciemment, sa pensée la dépassant. Elle n'avait tellement pas envie de discuter avec Joshua que oui, elle s'était montrée froide malgré elle. Mais cela restait des conditions de travail normal : ils n'étaient pas là pour s'amuser, surtout depuis l'explosion du laboratoire et la découverte de nombreuses mutations en ville. Il voulait un verre ? Et puis quoi encore ! Décidément, tous deux n'avaient pas la même définition du travail. D'un côté, son patron était du même genre que Joshua : boire au travail, c'était à priori très naturel. Charlotte réprima alors un soupir : elle n'était pas touchée par ses propos mais plutôt exagéré. Ce n'était qu'une pirouette de plus pour l'énerver, elle le savait et aujourd'hui, elle ne voulait plus lui faire ce plaisir. Elle lui brisait le cœur ? Elle s'en fichait royalement, quand bien même ce serait vrai. Charlotte se contenta alors de l'ignorer, encore une fois, décidant de passer aux choses sérieuses, à la raison de sa présence ici. Il était hors de question qu'elle lui serve un verre de quoique ce soit de toute manière, cela ne faisait pas parti de sa politique de travail : ça, c'était le genre de son patron et malheureusement pour Josh, il avait préféré l'envoyer elle, donc cette réunion se déroulerait comme le voulait Charlotte et elle finirait le plus vite possible.

Sauf que Josh avait visiblement envie de s'éterniser ici, lui. La Neo Corp. lui manquait-il vraiment ? Charlotte était persuadée que son salaire suffisait à lui faire oublier ce manque néanmoins. Cette réunion était en fait un parfait exercice de self-control et elle ne savait pas vraiment combien de temps elle arriverait à tenir : elle avait ses limites, comme tout le monde, mais elle ne voulait pas perdre son sang-froid devant ce type. Seulement, il la cherchait, c'était flagrant. Charlotte ne s'attendait vraiment pas à ce qu'il lui parle de Sean au lieu de lui transmettre son rapport : l'expression qui traversa son visage, à mi-chemin entre la surprise, la gêne et la colère en témoignait. Elle ne connaissait pas trente-six mille Sean et le seul que Josh pouvait connaître était Sean Montgomery, shérif adjoint et Peacekeeper. Elle l'avait rencontré depuis un moment déjà et s'entendait très bien avec cet homme, passant à chaque fois d'agréables instants avec lui. Envisager d'aller un peu plus loin n'était cependant pas à l'ordre du jour. Seulement, sa vie amoureuse semblait passionner Josh, qui lui avait déjà posé des questions sur Sean auparavant, elle l'avait alors ignoré, pour ne pas changer. Ces histoires-là ne le regardait pas mais malheureusement, elle n'était pas du genre à le gifler pour si peu – même s'il le méritait amplement pour évoquer des confidences sur l'oreiller.

Charlotte hésita un instant à lui dire que Sean serait bien plus efficace que lui à sa place mais elle ne voulait absolument pas rentrer dans son jeu : c'était ce qu'il attendait, après tout, non ? Elle se contenta alors de désactiver précipitamment l'enregistreur vocal de sa tablette, effaçant le fichier concernant le début de l'enregistrement et releva la tête pour lancer un regard glacial à Josh. Quoi ?! Il lui avait dit quoi là ? Avait-elle bien entendu ? Il avait bien évoqué un soit disant fantasme pour les hommes plus âgés, son patron en l'occurrence ? A la vue du sourire de Josh, oui, elle avait entendu. Il avait osé. Charlotte ne pu s'empêcher de pousser un soupir, exaspérée et ferma les yeux quelques secondes pour essayer d'oublier ses derniers mots. Qu'il la taquine avec Sean, cela pouvait passer, qu'il s'attaque à un sujet aussi sensible que ses fantasmes, c'était inconcevable. Charlotte était d'un naturel réservé, surtout au travail : jamais elle ne se permettrait de lancer ce genre de remarques. Pourtant, elle pourrait lui dire que sa complicité avec son patron pouvait cacher quelque chose pour l'attaquer en retour mais non, elle n'y pensait même pas – du moins, pas avant cet instant.

Charlotte se cala contre le dossier du fauteuil de cuir et croisa les bras contre sa poitrine, toisant Joshua. Il fallait qu'elle lui fasse comprendre qu'elle n'avait pas apprécié, certes, mais serait-ce efficace ? Existait-il un moyen de calmer cet homme et de lui faire comprendre qu'ils étaient là pour travailler ? Elle abandonna alors l'idée de se défendre sur quoique ce soit : sa relation avec Sean ne le regardait pas et ses fantasmes non plus. D'autant plus qu'elle n'avait aucun fantasme pour les hommes plus âgés, et encore moins pour son patron. C'était son patron, ni plus, ni moins.

« Vous avez fini ? Vos propos deviennent limite indécents à ce stade. » dit-elle sèchement.

Elle ne trouva rien de plus, elle ne voulait pas le pousser à aller plus loin. Si elle avait réfuté un seul de ses mots, il aurait relancé le sujet. Reprenant une attitude relativement calme, elle décida d'enchaîner, essayant de le provoquer pour qu'il lui fasse enfin son rapport. Elle n'était cependant pas aussi douée que lui à ce jeu et s'avérait même une piètre provocatrice mais elle préférait tenter quand même. Elle continua, toujours aussi sèchement.

« Donc, si j'ai bien compris, vous n'avez rien fait cette semaine, vous n'avez donc aucune informations pour nous et votre monologue n'a servi qu'à m'embrouiller ? M. Gallagher risque d'être déçu face à l'inefficacité flagrante de son agent de terrain. »

Et Charlotte en serait ravie. Peut être que son patron envisagerait de le virer mais elle en doutait sincèrement : tous deux s'entendaient extrêmement bien et le laxisme au travail ne semblait guère déranger son patron de toute manière. Et même si elle ne l'avouait pas, Josh arrivait parfois à faire du bon travail : Gallagher ne perdrait pas son temps avec lui si ce n'était pas le cas, même s'il s'entendait bien avec lui, à moins d'être totalement inconscient. Mais il ne l'aurait jamais promu à un poste au sein des Peacekeeper si Joshua n'avait pas fait ses preuves au bout de six ans.
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Joshua Stone
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Mer 5 Déc - 10:40

Victoire !
Partielle néanmoins, mais Josh s’émerveillait toujours des plus infimes progrès face à Charlotte. Après tout, c’était une coriace, et il fallait bien qu’il trouvât quelque part la motivation pour continuer son petit jeu si distrayant. Il y avait là une sorte de ténacité malsaine, un acharnement qui ne ressemblait pas à sa nature pourtant insouciante ; mais, c’était avant tout parce qu’il s’agissait désormais d’une affaire de fierté. Son orgueil ne supportait pas qu’on l’ignorât, n’imaginons même pas quelles conséquences pourraient avoir quelque odieux échec. Ce serait définitivement la fin d’un mythe et le début d’une longue descente aux enfers pour ce pauvre Joshua qui aimait tant se donner en spectacle. Ainsi, il reconnaissait lui-même que ces petites provocations prenaient des proportions exagérées et surfaites… Il était trop tard pour reculer, cependant, il devait sortir de ces petits affrontements hebdomadaires – à défaut d’être quotidiens – la tête haute, à défaut de se parer d’un sourire triomphant. Son jour viendrait, il en était convaincu.

Des proportions exagérées, certes… Mais indécentes ? Joshua battit des paupières et se tût plus longtemps que d’ordinaire pour accuser la réplique. Ses propos. Indécents. Ciel ! Charlotte était-elle à ce point plongée dans son frénétique travail au point d’interpréter ainsi ses paroles ? Peut-être était-elle célibataire depuis plus longtemps qu’il ne l’avait estimé… Et si… ? Non. Non. Certes, il renforcerait volontiers sa théorie de vieille-fille, mais de là à en arriver à de telles conclusions… Déjà, des ébauches de plans lui traversaient l’esprit pour vérifier ses théories indiscrètes – voire vulgaires – façon comme une autre de mettre Charlotte à l’épreuve, de l’embarrasser, de jauger ses réactions. Oserait-il ?

Oh que oui.
Il se leva soudain et avança d’un pas déterminé et prédateur vers Charlotte. Une fois la distance entre eux réduite à une dizaine de centimètres, il adopta une moue aussi sérieuse sur mystérieuse, comme s’il était sur le point de lui révéler un secret de la plus haute importance. Il avait beau faire un bon mètre quatre-vingts cinq, la secrétaire trichait avec ses talons si bien qu’il eût à peine besoin de se pencher pour lui susurrer à l’oreille, un souffle lascif se perdant dans le cou de sa proie préférée :

« Voulez-vous vraiment que je tienne de propos indécents ? »

Il n’attendit pas qu’elle eût réagi, ni même qu’elle répondît, même s’il aurait préféré prolonger l’instant pour le rendre plus profond, plus pesant, plus intense. Il craignait trop la gifle monumentale qu’elle lui collerait certainement – il avait déjà eu le droit à l’une de celles-là : les deux jours passés à essayer de justifier cette marque sur sa joue pourtant reconnaissable avaient été un cauchemar – et il recula donc à une distance raisonnable, hors de portée. Pas question de risquer l’intégrité de son viril minois. Il devrait donc se contenter d’observer la réaction de Charlotte du coin de l’œil et laisser sa satisfaction personnelle à l’état de jeune pousse. Il aurait bien d’autres occasions de se lancer dans ce nouveau type de provocation sensuelle ; ceci n’était qu’un début. Peut-être même pourrait-il essayer de changer de comportement ? Oui, ce serait son dernier recours, quand elle s’y attendrait le moins, il passerait à l’attaque à grandes pelletés de gentillesses et de galanterie. Qu’il était vil de se jouer des sentiments des autres…

Les mains – sagement ? – croisées dans le dos, il retourna à sa contemplation de la baie vitrée dans le reflet de laquelle il distinguait encore la silhouette de Charlotte. Oh, il se méfiait toujours d’une éventuelle réaction violente, autant la garder à l’œil. Il soupçonnait même que les gens qui faisaient preuve de la plus haute indifférence étaient souvent ceux qui laissaient éclater leur colère de manière apocalyptique ; trop de rage contenue dans une frêle silhouette qui ne pouvait pas éternellement contenir la pression ne lui inspirait aucune confiance. Ce fût d’un ton plus sérieux qu’il s’exprima cette fois-ci :

« Vous vous trompez. J’ai tout plein de choses à raconter. »


Il aurait pu accentuer sa réplique d’une moue blessée ou exaspérée, mais ce serait répondre à une de ses provocations à elle. Si elle était si prompte à le juger inefficace, c’était parce qu’il n’avait de cesse de l’enquiquiner. Poli – cette fois-ci – il attendit sagement qu’elle daigna lui adresser la parole une fois de plus pour l’inviter à faire son rapport. De toute façon, elle se trompait. S’il y avait une chose que Joshua faisait convenablement sous ses apparences laxistes et nonchalantes, c’était bien son travail. Encore une source de fierté sans pareille pour cet agent double imbu de lui-même.
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Sam 8 Déc - 17:58

Voilà six ans maintenant que Charlotte se demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour avoir un collègue pareil : une sangsue, une vraie sangsue, qui s'acharnait à la provoquer et prenait un malin plaisir à lui sortir toutes sortes de remarques dans le seul but qu'elle se vexe. Quel était l'intérêt là-dedans ? Charlotte cherchait toujours. Peut être que si elle avait réagit différemment au début, si elle aussi s'était amusée à le provoquer, à agir de la même façon que lui, Joshua aurait arrêté son petit jeu depuis des années. Sauf qu'évidemment, ce n'était pas dans les habitudes de Charlotte qui, au travail, gardait un sérieux adéquat : elle avait bien trop de travail pour se lancer dans de telles provocations, qui n'avaient pas lieu d'être selon elle. Donc elle espérait qu'une chose : que Joshua se lasse un jour mais elle avait conscience que ce n'était pas prêt d'arriver.

Voyant Joshua se lever brusquement, Charlotte fit de même, sans se méfier, pensant qu'il allait partir, pour une raison inconnue – ou tout simplement parce qu'il n'avait rien à dire de plus. Elle commença à rassembler ses affaires quand elle le sentit tout près d'elle. Levant la tête, elle avait alors son visage à quelques centimètres du sien et eut un mouvement de recul soudain, surprise de le voir d'aussi près. Il voulait quoi maintenant ? Charlotte le fixa, fronçant les sourcils, perplexe. La suite ne lui plut guère, seulement, elle n'eut pas l'intelligence de reculer plus, figée par l'attitude désinvolte de son collègue. Elle ferma les yeux et inspira profondément lorsqu'il s'approcha encore plus près et elle dû prendre sur elle alors qu'il lui murmura quelques mots à l'oreille. Il allait trop loin. Il se permettait trop de choses. Il avait franchi une limite de plus et Charlotte n'arrivait pas à l'ignorer, cette fois-ci. Elle devait l'arrêter, maintenant, tant que tout ceci restait plutôt innocent, tant qu'il se contentait de lancer de simples mots. Elle sera les poings, se préparant alors à le gifler mais Joshua eut le réflexe de se détacher aussitôt sa phrase terminée. Charlotte serra les dents : elle n'était pas capable de le poursuivre, juste pour le gifler, ce serait tomber bien bas. Au lieu de ça, elle resta debout, croisant les bras contre sa poitrine, secouant la tête. Elle désapprouvait totalement son attitude et elle comptait bien le lui faire comprendre : l'ignorer n'était plus la bonne solution, pour le moment. Peut être qu'il se rendrait compte de lui-même de son erreur et se ressaisirait, arrêtant tout de suite son petit jeu – c'était mal le connaître, elle le savait : sa réaction allait sans doute l'amuser, mais elle ne voulait vraiment pas qu'il tienne vraiment des propos indécent, comme il l'avait insinué. Le regard plus que glacial, Charlotte prit la parole, dès qu'elle comprit qu'il était trop tard pour le gifler : elle le remettrait à sa place d'une toute autre manière, si tant est que ses mots puissent avoir un quelconque impact sur Joshua.

« Non mais, qu'est ce qu'il vous prend ? Vous vous arrêterez donc jamais ? On est là pour le travail, je tiens à vous le rappeler. C'est donc trop dur de vous concentrer ne serait-ce qu'une petite demi-heure ? »

Elle avait l'impression de faire la morale à un gosse. Un gosse terrible qui n'écoute jamais et qui ne cesse de repousser les limites établies, voilà qui elle avait en face d'elle. Sauf que des gosses, elle n'en voulait pas pour le moment et elle n'avait vraiment pas envie de devoir en gérer un au boulot, ce n'était pas une garderie. Charlotte essaya de récupérer son calme et se rassit, jetant un œil à sa tablette pour se concentrer sur autre chose l'espace de quelques minutes. Elle ne dirait plus rien tant que son collègue ne se déciderait pas à parler et s'il n'avait rien à dire, elle partirait, se réjouissant par avance de devoir annoncer à son patron que son agent double n'était qu'un incapable. Elle lui épargnerait ses basses provocations : tout ceci était tellement puérile au fond et Charlotte mettait un point d'honneur à ne rien retenir de leur conversation, sauf s'il s'agissait d'éléments importants pour son travail.

Charlotte n'avait qu'une envie : retourner dans son bureau, pour se plonger une nouvelle fois dans le travail qui la passionnait tant et qui était bien plus intelligent que son entrevue avec Joshua qui ne menait à rien. Celui-ci lui faisait dos et semblait plus intéressé par le paysage que l'on pouvait admirer par la baie vitrée. Bien, s'il se concentrait sur autre chose qu'elle, ça lui ferait des vacances. Il finit malheureusement par prendre la parole, juste avant que Charlotte mette fin à leur réunion. Elle leva la tête, faisant de son mieux pour reprendre une attitude professionnelle et oublier les précédents propos de Joshua. Elle eut un instant peur qu'il recommence à la provoquer, juste pour qu'elle laisse éclater sa colère : heureusement qu'elle n'était pas du genre à réagir au quart de tour, elle lui aurait envoyé sa tablette à la tête depuis bien longtemps et elle serait allée voir son patron pour se plaindre de l'attitude déplacée de Joshua. Même si elle était encore sur les nerfs après de tels propos, elle préférait relativiser en se disant qu'il voulait justement ça, qu'elle arrête d'ignorer la moitié de ses mots et il avait réussi, certes. Mais Charlotte refusait de s'emporte face à un comportement si immature : ce n'était que des mots, de simples mots, voilà ce qu'elle se répétait. Sans un sourire, elle s'adressa de nouveau à lui, retenant un énième soupir.

« Si vous avez tant de choses à raconter, vous voulez bien commencer ? Qu'on finisse cette réunion au plus vite ? » lui répondit-elle, légèrement agacée.

Charlotte lui lança un regard insistant : elle avait du travail, elle. Remarque qu'elle se gardait bien de faire pour le moment, ce serait une provocation inutile de sa part et maintenant qu'il semblait prêt à coopérer et à lui donner les précieuses informations qu'elle attendait, pour les transmettre au plus vite à son patron, il était hors de question de le couper dans son élan en entrant dans son jeu.
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Joshua Stone

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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Mar 11 Déc - 15:22

Joshua dissimula un sourire prédateur sous des dehors d'enfant sage.
Il se dirigea – enfin ! – vers la table de conférence et consentit à s'asseoir avec la ferme intention de faire son rapport. C'était, tout compte fait, le moment tant attendu, le coup final, le début des festivités. Chevilles croisées sous son siège, coudes posés sur la table et menton fermement calé contre ses mains jointes, il attendit patiemment que Charlie prit place en face de lui. Comme dans toutes les salles qui réunissaient les individus aux grandes fortunes pour discuter de l'avenir de l'entreprise dans laquelle ils investissaient tant d'argent, les dimensions du mobilier avaient l'avantage d'être proportionnelles à l'ego de ces directeurs ; une distance bien raisonnable le séparait de Charlie, et cela lui convenait fort bien. S'il ne redoutait plus la gifle qu'il avait vu frémir au bout des jolis doigts manucurés, il craignait en revanche toute autre réaction violente. Ces femmes. Toujours imprévisibles et versatiles, régies par les instances hormonales supérieures dont on peinait à percer les mystères... Oui, la prudence serait toujours d'actualité. Josh ne comprenait rien à cette complexité morale et comportementale purement féminine quand l'existence toute entière pourrait être dictée par les instincts. Non pas qu'il dénigrât particulièrement la gente masculine, mais il la savait d'expérience bien moins prise de tête que celle du beau sexe.

Voilà, Charlotte posait enfin son auguste postérieur sur le fauteuil d'en face, faisant chantonner le cuir d'aise. Il n'attendit qu'un regard froid de la secrétaire – était-ce toujours de la fureur qui y étincelait si méchamment ? – pour entamer son récit, concis et professionnel. Comme toujours lorsqu’il s’agissait de faire son travail. Le changement était plutôt radical, il fallait dire, tant le sérieux seyait à ses traits, transfigurant son habituel air mutin.

« La semaine a été plutôt normale. En plus des activités moins triviales des forces de l'ordre, on ne compte que deux crimes non résolus et trois captures. »

Les Peacekeepers avaient connu des statistiques plus glorieuses et folichonnes depuis leur création, mais calme relatif pouvait aussi signifier une certaine stabilité nouvelle dans la situation, qui après tant de panique, serait probablement bienvenue. Ce temps de battement devrait pouvoir laisser le temps aux dirigeants de reprendre leur souffle et de s’organiser de manière moins archaïque. Néanmoins, ce semblant de paix était probablement mauvais pour le business de Gallagher ; les gens, quittant leur état de stupeur et de panique, pourraient commencer à remettre en question ce personnage qui se faisait de l’argent sur le dos des autres en temps de crise, tirant avantage d’une situation désastreuse. Fait qui laissait Joshua plutôt admiratif, quand il n’était pas soigneusement enveloppé dans sa tranquille indifférence.

« J'ai vu un peu trop de réparateurs informatiques aussi, cette semaine. Il faudrait vérifier qu'il n'y a pas de bizarrerie informatique là-dessous. »


Vague pensée qui était bien loin des habituelles informations bien rigoureuses dont il se targuait, mais il ne fallait pas trop lui en vouloir. La technologie et lui ne parvenaient pas à s'entendre. Il hésita, un instant, à parler du curieux comportement d'Aria Blake, mais se ravisa. Il ne voulait pas s'embarrasser de fausse alerte et attendrait de discuter un peu avec elle pour voir ce qui se cachait là-dessous. C'était probablement juste un caprice de princesse supplémentaire sans relevance particulière. Il leva les yeux sur Charlotte, histoire de s'assurer qu'elle notait bien tout ce qu'il disait et avant qu'elle ne put demander des informations complémentaires, décida d'achever :

« Et. J'ai aperçu Charlotte Hawkins à la sortie de la Seamy Area. J'étais trop occupé à poursuivre un petit délinquant pour pouvoir l'interroger, d'ailleurs. »


Il esquissa une moue pensive.

« C'est peut-être le genre d'information que je devrais partager avec le boss, non ? »


Ce qu'il espérait obtenir ainsi ? Déjà, voir Charlie se décomposer. Il ignorait si Gallagher était déjà au courant des escapades de sa précieuse miss Hawkins. Il espérait que non, qu'il avait plutôt mis le doigt sur quelque indicible cachotterie et de la voir se tortiller sur son fauteuil en cherchant des excuses ridicules. Il devait l'obliger à acheter son silence, quitte à faire un serment sur cette soirée qu'ils avaient tout deux préféré passer sous silence, trois ans plus tôt. La ferrer, lui faire avouer, détenir, pour une fois dans sa vie un moyen de pression sur sa reine de glace énamourée de son patron complètement givré.

Spoiler:
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Lun 17 Déc - 20:49

Quel soulagement de voir que Joshua souhaitait enfin se mettre au travail ! Charlotte s'était encore attendue à une feinte de sa part, juste pour essayer de la pousser à bout, une nouvelle fois. Vraiment, quelle mentalité pourrie ... Ils étaient là pour le travail, pas pour s'amuser. Si sa mission ne lui plaisait pas, il n'avait qu'à la refuser, tout simplement. Les rapports étaient un passage obligé, malheureusement et la prochaine fois, peut être que Charlotte enverrait quelqu'un d'autre. Ou elle s'arrangerait pour que son patron se rende à son rendez-vous avec Joshua comme prévu. Oui, c'était peut être la meilleure des solutions : elle ferait tout pour qu'elle ne soit pas obligée de remplacer Gallagher.

Joshua finit par s'installer et Charlotte prit naturellement place en face de lui : c'était le plus logique et de cette façon, elle gardait une distance respectable, ce qui n'était que bénéfique pour lui aussi au final. Loin de lui, elle ne risquait pas de le gifler à la prochaine réflexion indécente qu'il lancerait : il ne s'arrêterait pas là, elle en était sûre. Droite, les jambes croisés, elle était fin prête à l'écouter. Elle alluma sa tablette et décida de prendre des notes plutôt que d'enregistrer ce que lui disait Joshua, s'attendant à une remarque qui n'aurait rien à faire au milieu de son rapport. Charlotte lui lança alors un regard froid, reprenant le masque sérieux de la parfaite secrétaire, oubliant presque qui elle avait en face d'elle. Oublier qu'il s'agissait de Joshua était pratiquement impossible mais son attitude changea tellement qu'elle pourrait y arriver, si elle ne se méfiait pas tant de ses réactions trop imprévisibles.

Elle prit en note chaque information, tapant sur le clavier tactile de sa tablette sans difficultés : elle avait de l'expérience et elle était même plus à l'aise que sur un clavier normal. Plus discret, plus fluide, le clavier tactile ne la dérangeait plus et n'y voyait que des avantages, surtout en réunion, où la prise de note avec papier et stylo était un peu révolue depuis l'arrivée de toutes les technologies. Même à l'université, une dizaine d'année auparavant, Charlotte utilisait déjà un ordinateur dès sa première année d'études, cadeau de ses parents à l'époque vu qu'elle n'avait pas les moyens de s'en acheter un.

Se concentrer sur quelque chose sur le travail avait des vertus apaisantes sur Charlotte et elle finit par retrouver complètement son calme polaire. Pourtant, il n'y avait rien de particulièrement intéressant dans ce que lui raconter Joshua. Crimes, captures, non, c'était un peu le même rapport toutes les semaines. Elle fronça légèrement les sourcils lorsqu'il évoqua le passage fréquent d'informaticiens : elle dirait à son patron qu'il faudrait impérativement vérifier les systèmes et divers dossiers informatiques, sait-on jamais. La Neo Corp devait être très vigilante et protéger les informations qu'elle cachait, dont son implication dans les récentes mutations. Si la population l'apprenait, ce serait dramatique et plus que problématique. L'entreprise toute entière aurait dû mal à se relever de cette possible crise, bien pire que toutes celles qu'elle avait pu connaître. Donc, Gallagher avait tout intérêt à prendre en compte cette information et à vérifier que les systèmes de protection des fichiers de la Neo Corp. étaient aux normes et encore efficaces. Ce n'était pas son domaine cependant, elle ne pourrait rien y faire.

Charlotte continuait à noter ce que Joshua disait jusqu'à ce qu'elle entendit son prénom. Là, elle se figea et retint son souffle l'espace de quelques secondes. Elle avait bien entendu : il l'avait vu aux alentours de la Seamy Area. Et elle n'y avait mis les pieds qu'une seule et unique fois, lors de son escapade dans cette zone reculée pour trouver une mutante qui l'aiderait à savoir si elle allait développer des capacités étranges. Elle avait eu sa réponse, elle avait maintenant une dette à payer. Mais tout cette histoire ne concernait pas Joshua et le fait qu'il l'ait vu là-haut la dérangeait. Elle n'osa pas relever la tête tout de suite : il l'avait pris au dépourvu, encore une fois et elle ne trouvait pas quoi lui répondre. L'ignorer ? Ce n'était peut être pas une bonne idée et sa question ne fit que confirmer cette pensée.

Le problème, c'était que Charlotte n'avait rien raconté de tout ceci à son patron. Rien du tout. Elle ne comptait pas lui en parler pour le moment, de peur d'être virée ou de perdre la confiance qu'il lui accordait. Elle avait commis une double faute, professionnelle et morale, en se servant de dossiers de la Neo Corp et en ne livrant pas une criminelle, cette mutante considérée comme telle par la population lambda. Ce n'était pas le cas de Charlotte, ou du moins ce n'était plus le cas : cette femme lui avait sauvé la vie et sans elle, elle ne serait certainement pas au chaud dans cette salle de réunion, installée confortablement dans les fauteuils de cuir. Charlotte savait qu'elle devait réagir, mais comment ? Son patron ne savait rien et s'il devait être amené à savoir quelque chose, elle préférerait lui avouer tout ceci elle-même, elle ne supporterait pas qu'il l'apprenne de quelqu'un d'autre, en particulier s'il s'agissait de Joshua. Enfin, pour le moment, il ne savait pas grand chose ou alors il le cachait bien. Charlotte pourrait toujours lui raconter une histoire, un pur mensonge, sauf qu'elle n'était jamais crédible dans ce genre de situation : elle était si habituée à être franche et honnête que les mensonges, ce n'était vraiment pas son rayon.

Son pied bougeait nerveusement sous la table et lorsqu'elle le remarqua, elle finit par décroiser les jambes pour poser les deux pieds à terre et se redressa pour faire face à Joshua, mains jointes sur la table. Elle le regarda alors, relevant enfin la tête. Et elle sortit la première chose qui lui vint à l'esprit, une défense peu efficace, mais sur le coup, elle ne trouva rien d'autres. Et elle préférait agir vite, pour ne pas se montrer plus suspecte qu'elle ne l'était déjà.

« Ce n'est pas vos affaires. Ni celles du patron. »

Elle s'appliqua pour utiliser le ton le plus sec possible, même si, après réflexion, ce fut peut être une erreur de sa part : Joshua serait certainement plus intéressé encore par le sujet. Elle ne faisait que gagner du temps, gagner du temps pour essayer d'inventer une histoire potable. Elle ne voulait pas qu'il aille voir Gallagher, qu'il lui dise qu'il l'avait vu traîné aux frontières de la Seamy Area et que, lorsqu'il lui avait fait part de tout ça, elle s'était montrée plus que suspecte. Elle souhaitait lui en parler elle-même et le plus tard possible. Elle se connaissait suffisamment pour savoir qu'elle ne garderait pas son secret bien longtemps : elle se sentait mal d'avoir trahi la confiance de son patron, d'avoir manqué à ses obligations professionnelles, d'autant plus qu'elle était au courant de l'intérêt que portait Gallagher à Eryn Blake : le dossier particulièrement rempli suffisait à le lui confirmer.

Raconter toute l'histoire à Joshua était impossible : il était à moitié Peacekeeper déjà et il la forcerait peut être à lui donner quelques informations sur Eryn Blake mais elle ne pourrait pas les lui donner. D'abord, elle ne savait pas grand chose de plus que ce qu'il y avait écrit dans les dossiers et elle avait été chanceuse en la trouvant, tout simplement. Et puis, elle n'avait absolument pas confiance en lui : jamais il arriverait à tenir sans langue, juste pour ses beaux yeux. Donc, il lui fallait absolument une histoire crédible et il fallait en plus qu'elle joue le jeu. Seules certitudes pour le moment : sa tentative de défense serait inutile et, elle regrettait déjà sa réaction. Elle essaya alors de ne pas le quitter des yeux pour lui montrer qu'elle était à peine déstabilisée par ses menaces – premier gros mensonge, évidemment. Elle était, intérieurement, totalement paniquée à l'idée qu'il sache ce qu'elle avait fait.
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Joshua Stone

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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Lun 24 Déc - 12:01

Dans le mille !
Joshua s’humecta les lèvres avec délice, réprimant tant bien que mal un sourire en coin.

Il n’avait pas pris le temps de réfléchir à ce qu’il ferait une fois qu’il aurait pris Charlie la main dans le sac. C’était que, quelque part, il pensait vraiment avoir mal vu, qu’elle aurait une implacable réponse logique à sa maigre supposition. Mais non. Au lieu du mensonge prévu, voilà qu’elle lui délivrait un angle d’attaque nouveau. Tant mieux. Il aimait les défis et les imprévus, cela rendait l’existence un peu plus palpitante. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à patiemment la cuisiner pour savoir ce qu’il en était vraiment. Elle s’était braquée, comme toujours, mais cela ne l’arrêterait pas. Rien ne pourrait l’arrêter, d’ailleurs, tant qu’il n’aurait pas eu le fin mot de l’histoire.

Il soutint donc son regard avec insistance, confortablement accoudé à la grande table de conférence, lui signifiant par la même qu’il voulait qu’elle développât. Mais à mesure que l’affrontement tacite se poursuivait, il devinait qu’il devrait faire preuve d’un peu plus de conviction et de manipulations subtiles – ou non – pour faire flancher la vaillante secrétaire. Soit. Il pencha la tête sur le côté en feignant l’ennui, puis soupira.

« Bien sûr que si, ça me regarde. Vous êtes un élément indispensable à la Neo Corp. et c’est mon travail de protéger ces gens-là. Qui plus est, je suis aussi un Peacekeeper, et en cela, je suis aussi habilité à aller au-delà de la Bright Town et possesseur du Neo Serum. La prochaine fois, faites appel à moi, pour vous escorter. »

Il avait parlé avec un sérieux non feint. Bien entendu, sa déclaration serait un atout pour qu’elle lui accordât un tant soit peu à sa confiance – avait-il jamais failli à sa mission ? – mais elle revêtait aussi un caractère authentique ; Joshua pensait vraiment ses propos. Il comprenait mal en quoi la précieuse Charlotte Hawkins s’était éclipsée de la sorte pour affronter seule des dangers auxquelles elle n’était pas en mesure de faire face. Cela le dépassait totalement. Alors, évidemment, il voulait savoir le pourquoi du comment, armé de sa mesquinerie habituelle. Là où certains se seraient contentés d’asticoter l’objet de leurs interrogations, Joshua s’évertuait à asticoter sa collègue. Néanmoins, si ses procédés avaient quelque chose de particulièrement agaçant, ils dissimulaient une conscience professionnelle soignée et inquiète et une curiosité – presque – louable.

Il imaginait déjà la catastrophe, une existence dépourvue de Charlotte Hawkins. Le pire des scénarii. Gallagher incontrôlable. Les affaires dans un état désastreux. L’apocalypse. Il haussa un sourcil sceptique et poursuivit, toujours à l’adresse de la secrétaire, avec une pointe d’ironie dans son ton :

« À moins que vous n’aviez déjà un garde du corps ? »

Si tel était le cas, Sean avait un curieux sens du rendez-vous parfait. Emmener Charlotte sur le terrain pour lui prouver sa bravoure ? Ce n’était pourtant pas le genre de l’adjoint. Non, il était même plutôt humble et droit, pas du genre à mettre qui que ce fût en danger pour faire le fier. Même dans l’hypothèse où Charlotte lui aurait complètement retourné la tête – franchement, que lui trouvait-elle, à celui-là ? – il n’aurait pas pris un tel risque.

La question demeurait, donc. Joshua avait, de toute façon, déjà regardé le planning de Sean. Rien ne prêtait à croire qu’il était parti en vadrouille dans la partie de Seamy Area où il avait croisé Charlotte. Il n’avait pas eu le temps de tellement pousser ses recherches, aussi. Il aurait été stupide de sa part de demander d’insister auprès de collègues ; il aurait attiré de trop l’attention sur un éventuel lien entre lui et la Neo Corp. Alors l’idéal était de demander directement à l’intéressée. Encore fallait-il qu’elle coopérât quelque peu.
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Charlotte G. Hawkins

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Charlotte G. Hawkins
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Lun 31 Déc - 13:10

Charlotte se demandait ce qu’elle avait fait pour s’attirer autant d’ennuis en aussi peu de temps. Elle allait finir par croire qu’elle était maudite, que quelqu’un lui avait lancé un sort – Eryn Blake peut être, ou un de ses amis mutants ? Etait-il possible qu’une personne ait le pouvoir de distribuer de la chance ou de la malchance ? Charlotte avait beau être très rationnelle, ce qui se passait aujourd’hui à San Francisco était loin de l’être, elle avait donc tendance à changer sa façon de pensée et à s’inventer tout un tas d’histoires, de plus en plus improbable mais, dans un contexte comme celui-ci, elle était prête à croire à toutes ses histoires. Le fait que Joshua se trouve dans la Seamy Area le même jour qu’elle était soit une réelle coïncidence, soit le fruit d’une terrible malchance. Ou alors, Charlotte se faisait suivre, à son insu, pour assurer une soit disant protection, mais Joshua avait bien précisé qu’il était en train de poursuivre une autre personne à ce moment précis, donc, cette théorie ne tenait pas. Penser qu’il s’agirait d’une coïncidence était plus rassurant : il fallait qu’elle arrête d’inventer des possibles mutations chez les gens, vraiment.

Charlotte ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire satisfait lorsque Joshua lui dit qu’elle était un élément indispensable à la Neo Corp. : elle le savait, son patron ne pouvait pas se passer d’elle, mais l’entendre de la bouche de quelqu’un ne faisait que flatter son égo. Enfin, elle réfléchit ensuite : ce quelqu’un, ce n’était pas n’importe qui. Joshua Stone était bien capable de lui dire ça pour l’amadouer. Aussi, elle reprit rapidement ses esprits, se maudissant d’avoir été, l’espace d’un instant, si naïve.

Faire appel à lui pour l’escorter ? Hors de question. Elle avait déjà du mal à le supporter en tant normal et il n’était pas du genre discret : il voudrait sûrement connaître tout de son histoire, dans les moindres détails. Comme à ce moment précis. Mais Charlotte n’allait rien lui dire. Pourquoi se confirait-elle à lui ? Qu’est ce que ça lui apporterait ? Elle ne lui faisait pas confiance, enfin, pas pour ça. Joshua Stone son confident ? Même pas en rêve.

Charlotte leva les yeux un instant, exaspérée par l’énième référence à Sean. Elle n’était pas stupide, elle se doutait bien que l’autre garde du corps dont il parlait était lui. Et si ce n’était pas le cas, Joshua remonterait dans son estime pour ne pas avoir fait d’allusions, mais Charlotte en saurait plus qu’étonnée. Enfin, elle décida d’ignorer royalement cette remarque, c’était la meilleure des choses à faire. Peut être qu’il finirait par se lasser de toujours évoquer Sean dans leurs discussions. S’il ne s’en lassait pas, Charlotte regretterait le nouveau poste de Joshua et le fait qu’il ne soit plus exclusivement affectée à la Neo Corp. Avec un sourire poli et un ton sérieux, encore, elle répondit à sa proposition, qui ne l’intéressait pas, absolument pas. Joshua en tant que garde du corps exclusif, ce serait le pire cauchemar possible pour Charlotte.

« Je n’ai pas besoin de vos services, mais j’apprécie le compliment. En espérant qu’il soit sincère. »

Essayer de l’amener sur la question de sa sincérité était une manière de gagner du temps, encore une fois, pour qu’elle trouve un mensonge potable : elle était lucide, elle savait que Joshua ne partirait pas tant qu’il n’aurait pas eu de réponses, tant qu’il ne saurait pas ce qu’elle avait fait ce fameux jour, loin, très loin des bâtiments sécurisés de la Neo Corp. Il était coriace, mais elle pouvait l’être aussi : jamais, ô grand jamais, elle ne lui dirait la vérité. Le seul qui sera au courant de cette histoire, ce sera son patron et elle espérait qu’il garde cette histoire pour lui, qu’il n’aille pas raconter à toute la Neo Corp. que sa secrétaire n’est pas si parfaite que ça et qu’elle peut commettre des erreurs, elle aussi. Charlotte se disait de plus en plus qu’elle aurait dû lui parler de ses doutes et de ses peurs sur une soit disant mutation avant d’aller voir Eryn Blake. Elle lui faisait confiance, il aurait pu la rassurer, voire même l’éclairer sur le sujet. Mais, elle n’aimait pas montrer ses faiblesses – d’autant que Gallagher aurait pu rire de ses craintes et elle n’aurait pas appréciée. Elle savait dorénavant qu’elle ne pourrait pas tarder à tout lui dire, Joshua serait bien capable de parler de leur entrevue et de ce qu’il avait vu. Elle était piégée, elle détestait ça.

Une idée de mensonge lui vint alors, subitement. Elle n’avait pas le choix, elle devait lui dire quelque chose, l’amenait sur une fausse piste. Et au final, essayer de tromper Joshua l’amusait un peu – mais qu’un peu, la situation était assez grave et dangereuse pour elle.

« Je suis allée voir une amie dans le besoin, voilà tout. Mais vous n’en saurez pas plus, c’est une affaire privée, qui, comme je vous l’ai déjà dit, ne vous regarde pas. »

Charlotte tenta d’être le plus vrai possible pour qu’il croit à son mensonge : elle le regarda dans les yeux, sans ciller, sans aucune hésitation. Elle trouva même un peu de vérité dans ce qu’elle lui disait : Eryn Blake n’était certes pas une amie, mais elle était dans le besoin, non ? A la rue, livrée à elle-même – bien qu’elle ait toutes les qualités requises pour survivre sans problème -, elle avait besoin d’argent. Et maintenant, elle avait même, en quelques sortes, une aide possible de la Bright, puisque Charlotte était prête à faire ce que la jeune mutante lui demanderait, quoiqu’il arrive, pour service rendu. Enfin, Eryn avait quand même voulu de son argent, en jouant les gardes du corps. Donc, elle avait réellement aidé une personne dans le besoin, bien que ce ne soit pas son objectif premier. Son raisonnement était un peu tiré par les cheveux, mais l’essentiel, c’était qu’elle croit un peu à son mensonge pour y mettre le plus de conviction possible. Elle était assez fière de son coup : elle avait réussi à inventer quelque chose qui n’était pas totalement un mensonge, du moins, de son point de vue.
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Joshua Stone

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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Jeu 3 Jan - 13:44

Si le compliment était sincère ?
Joshua haussa un sourcil, une moue légèrement sarcastique sur ses traits. C’était qu’il n’avait pas pour franche habitude de mentir, mais plutôt de se moquer ouvertement des gens. Bon, d’accord, il dissimulait souvent la vérité quand ça l’arrangeait et avait sa propre définition de l’honnêteté – surtout quand il y avait de l’argent en jeu – mais cela ne signifiait pas pour autant qu’il flattait Charlotte pour le simple fait de la voir s’en réjouir. Vraiment, c’était petit et inutile. Il était bien plus pragmatique dans sa manière de plaisanter et ses manipulations ne prendraient pas de chemin si détournés. Ou alors, il ne s’en rendait absolument pas compte. D’un autre côté, la logique de Josh n’avait rien d’ordinaire non plus, et chaque point était particulièrement discutable quand on parlait de l’agent double – son rôle n’impliquait-il pas le mensonge par excellence ? De l’espionnage, pardi !

Qu’elle ne voulût pas de lui comme garde du corps avait quelque chose de très blessant aussi. Joshua pinça les lèvres, sourcils froncés, accusant le coup. Il était peut-être (sûrement) un enquiquineur notable ; il n’en restait pas moins le meilleur dans sa profession. Du moins, c’était ce que son orgueil lui susurrait docilement chaque matin quand il ouvrait les yeux, confortablement lové dans ses draps de soie. S’il n’était pas aussi doué, il n’aurait pas sa place parmi lesdites personnes importantes de la Neo Corp. au même titre que Ezra Williams et, bien entendu, Charlotte Grace Hawkins (pour le nom de jeune fille, Joshua tendait à parier qu’elle changerait un jour pour Montgomery ou, qui sait, peut-être même Gallagher ?). Ne pouvait-elle donc pas le considérer comme un égal ?

Pauvre Joshua. Tout vexé qu’il était, il ne réalisait même pas que, si Charlotte refusait de lui faire un tant soit peu confiance, c’était avant tout de sa faute et de ses mesquineries quotidiennes – qui étaient désormais hebdomadaires. Après tout, quand il s’agissait de travail, il fallait avant tout mettre ses différends de côté et apprendre à tenir ses responsabilités. Il en était capable, et il trouvait cela bien dommage que ce ne fût le cas de la secrétaire ; elle s’emblait se borner à une glaciale façade, refusant ce qu’il y avait de meilleur pour simplement satisfaire son ego. Enfin, c’était ainsi que le nombriliste Joshua Stone interprétait la situation. Autant dire que c’était l’hôpital qui se foutait de la charité.

Si Joshua avait eu l’intention de s’outrer des propos de Charlotte, il n’en fit rien. Il sentit, à la mine de son interlocutrice, qu’elle allait dire quelque chose. Pour rien du monde il oserait l’interrompre à présent, de peur qu’elle se braquât et qu’il n’eût plus aucune opportunité de lui faire cracher le morceau. Il prendrait sa revanche sur cette histoire de travail plus tard, néanmoins. Il n’était pas du genre à lâcher le morceau si facilement et savait se montrer rancunier sous ses airs de nonchalance.

Il constata bien vite qu’il avait eu raison de ne souffler mot.
Une amie dans le besoin !

Un franc étonnement se peignit sur ses traits et il retira ses coudes de la table, se penchant même en avant pour scruter le visage de Charlotte. Elle ? Des amis ? Dans la Seamy Area, qui plus était ? Il peinait à le croire ! Et pourtant, Charlotte devait bien en être convaincue, parce qu’elle ne cilla pas. La vache. Bon, bien entendu, ce genre de théorie lui avait traversé l’esprit et en soi, ce n’était pas si surprenant, mais il espérait quelque part quelque chose de plus… retentissant qui collerait aussi avec le caractère plutôt fermé de Charlotte. Bien entendu, il en déduisit par la même occasion que l’amie en question était mutante ; était-elle dans les dossiers ? Pourrait-il la retrouver ?

Il laissa échapper à mi-voix, songeur, tombant directement dans le panneau :

« Ça doit être une très bonne amie, pour que la délicate Charlotte Hawkins s’aventure seule dans la Seamy Area. »


Une très bonne amie, ou…
Joshua replongea dans ses pensées. L’amitié était un concept qui lui échappait un peu. Les trahisons étaient trop fréquentes ; dans un tel contexte, un ami était souvent ignoré, laissé à son sort. Même de la famille. D’un autre côté, il imaginait très bien Charlotte dotée de l’une de ces consciences qui n’avaient de cesse d’harasser son propriétaire et son sens moral. Plausible, tout cela, même si quelque chose le chiffonait…

Il leva les yeux sur Charlotte, avide d’information supplémentaire. Mais ce fût une pique qu’il lança à la place :

« Et vous révélez ça à un Peacekeeper, vous ? »

Et, là, là !
Ferré, le poisson. Il l’avait prise au piège, à son propre jeu ! Elle devait donc lui témoigner un semblant de confiance, pour lui révéler ceci tout en était certaine qu’il ne la dénoncerait pas ou ne partirait pas immédiatement en chasse.

Restait à savoir comment il allait en jouer.
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Charlotte G. Hawkins

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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Sam 5 Jan - 15:57

Joshua serait-il vexé ? Aurait-elle réussi à l’atteindre, enfin ? Ce serait une petite victoire, certes, mais il n’avait que ce qu’il méritait : s’il arrêtait un peu ses basses attaques, Charlotte arriverait peut être à lui faire pleinement confiance – ou alors juste un peu pour commencer. Or, vu qu’elle n’arrivait jamais à savoir ce qu’il pensait vraiment, qu’elle n’était jamais sûre de ce qu’il lui préparait, elle restait méfiante, constamment. Et elle estimait avoir raison : baisser sa garde était trop dangereux, elle ne voulait pas se faire avoir, pas par cet homme. Enfin, à force, cela devenait fatiguant : elle rêvait d’une conversation normale entre collègues, là, tout de suite, une vraie discussion de boulot, pour lui faire oublier Joshua, jusqu’à la semaine prochaine, voire la suivante encore – son patron se débrouillerait toute seule, elle avait eu sa dose de Joshua Stone pour le mois.

Charlotte guetta la réaction de Joshua après son mensonge, pour voir s’il l’avait cru, ou non. Et elle essayait de se montrer le plus sûre d’elle possible. Elle craignait de n’être pas assez convaincante, bien qu’assez fière d’elle et de son étonnant self-control. Mais si la conversation s’éternisait, elle n’était pas certaine de tenir. Que faire alors ? Tout lui dire finalement, ou partir, d’un coup, prétextant un autre rendez-vous ? Elle verrait bien en temps voulu : elle préférait ne pas y penser.

Joshua sembla surpris de sa déclaration et Charlotte douta un instant : son mensonge était-il crédible ? A ses yeux oui. Elle n’avait pas beaucoup d’amis et elle était même discrète lorsqu’elle en parlait mais elle était du genre à être plutôt loyale : ses amis, elle les gardait longtemps et elle faisait tout pour aussi. Elle n’était pas celle qui ferait des coups-bas ni celle qui critique dans le dos. Et elle était celle qui venait au secours d’un ami dès qu’il l’appelle. Enfin, vu que Joshua et elle n’était pas proches, il y avait peu de chance pour qu’il connaisse cet aspect de sa personnalité.

C’est non sans soulagement qu’elle écouta Joshua : apparemment, son mensonge était bon, il la croyait. Finalement, mentir à un Peacekeeper de la carrure de Josh était plus facile qu’elle le pensait. Beaucoup plus facile. Quand serait-il devant le patron ? Excellente question : elle serait certainement incapable de lui raconter la même chose.

Charlotte fut cependant légèrement vexée par ses propos – chacun son tour -, et elle leva les yeux aux ciels, blasée. Elle, délicate ? Pourquoi toujours sous-estimer sa force ? Elle n’était pas si délicate que ça : c’était juste une apparence plus ou moins vraie. Mais, elle pouvait très bien se débrouiller toute seule, sans garde du corps ! Elle l’avait fait maintes et maintes fois, ce n’était pas nouveau : elle rentrait souvent sans être accompagnée le soir, il ne lui était encore jamais rien arrivé. Bon, elle évitait ces temps-ci de rentrer très tard et elle restait prudente quand même : dans son sac à main, elle avait toujours une bombe lacrymogène, au cas où. Dans le cas où elle se sentirait suivie, elle aurait même dans sa poche, à portée de main, un trousseau de clé : les clés pouvaient être une très bonne alliée, sa mère lui avait toujours dit. Pourquoi pas de vraies armes ? Même si elle avait plus ou moins appris à tirer lorsqu’elle était jeune, au Kansas, elle était loin d’être une pro et elle n’avait pas forcément assez de cran pour s’en servir contrairement à la bombe lacrymogène qu’elle n’hésitait pas à sortir en cas de danger. Et elle savait que c’était efficace, suffisamment pour qu’elle se sente en sécurité, même seule.

Charlotte ne répondit pas : même pas un hochement de tête. Cela ne servait pas à grand-chose, à son avis. Elle se contenta de croiser les bras et se caler dans son fauteuil, essayant de trouver une façon polie et pas trop brutale pour mettre un point final à cette conversation : Joshua n’avait pas besoin d’en savoir plus et il n’y avait même rien d’autre à savoir. Charlotte était elle-même un peu perdue pour la suite : que lui dire ? Qu’il s’agissait d’une mutante ? Ou simplement d’une amie vivant là-bas, n’ayant pas d’autres choix. La première option était sans doute la plus crédible : personne ne vivait dans la Seamy Area juste pour le plaisir d’y vivre.

Joshua marqua un point : ce n’était pas le genre de truc que l’on révélait à un Peacekeeper, elle ne le raconterait même pas à Sean, alors qu’elle lui faisait beaucoup plus confiance. Elle eut un léger sourire et haussa les épaules. Avait-elle le choix ? Joshua l’aurait-il laissé si elle était partie précipitamment, ne voulant rien lui dire ? Il aurait été tout raconté au patron et Charlotte n’était pas capable de mentir à ce dernier, malheureusement.

« A croire que j’ai un peu confiance en vous et en votre discrétion »

Elle n’était pas sûr que la discrétion de Josh soit vraiment fiable mais bon, c’était une manière comme une autre de lui dire qu’elle lui faisait suffisamment confiance pour qu’il se taise et oublie cette histoire, ce qui n’était pas tellement vrai : mais il devait déjà le savoir. Enfin, ce n’était pas de bon cœur qu’elle lui racontait tout ça et elle dû se maîtriser pour ne pas le lui balancer. Elle continua alors, espérant toujours ne plus avoir à raconter un autre mensonge sur son histoire.

« Après, je ne vois pas pourquoi je vous expliquerai toute l’histoire. A ce que je sache, aller dans la Seamy Area n’est pas illégal, si ? Et aller voir une amie, encore moins. »

Il fallait qu’elle se tienne à ce qu’elle avait décidé au début : elle ne lui dirait rien d’autre, rien de rien. Maintenant, elle voulait juste qu’il arrête de la questionner, qu’il lâche le morceau. Vraiment, elle ne comprenait pas pourquoi Joshua tenait connaître tout de sa petite escapade au Black Market. La curiosité, peut être. Charlotte détestait les gens curieux, pour elle, c’était pire que la peste.
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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Ven 11 Jan - 8:51

Étonnamment, qu’elle eût confiance en sa discrétion ne lui paraissait pas très convaincant. La confiance de Charlotte était visiblement difficile à gagner – c’était l’un de ses challenges quotidiens, mais il aurait dû se concentrer sur un défi à la fois – et elle laissait entendre qu’elle n’était pas prête de la lui accorder. Alors quoi, se contredisait-elle encore ? Diantre, les femmes… Une psychologie qui dépassait les bornes, c’était certain. Il plissa les yeux en signe de suspicion et pinça les lèvres ; il méditait encore à la question qu’elle avait déjà fini de répliqué. Il finit néanmoins par rendre les armes : elle avait tout simplement confiance en lui, mais refusait de l’admettre et avait, en l’occurrence, fait un petit faux pas qui avait fait éclater la vérité aux grands jours. Le voilà convaincu, le petit Josh, tant et si bien qu’il fît comme s’il n’avait rien deviné.

« Ou alors, vous savez pertinemment que je ne suis pas un Peacekeeper », souligna-t-il, fairplay.

Il prenait son boulot de Peacekeeper très au sérieux, cela allait de soi. Néanmoins, ferait toujours passer les intérêts de la Neo Corporation en premier. Résultat, il lui était tout à fait inutile de courir après ladite (prétendue ?) amie de Charlotte ; si certains venaient à apprendre que, ciel, miss Hawkins, la si sérieuse et dévouée secrétaire de Jeffrey J. Gallagher était en relation avec une mutante et la protégeait… ! Le patron ne serait pas content du tout. Du tout du tout. Et cela se comprenait facilement ; la perte de crédibilité serait conséquente et dramatique.

Il secoua la tête avec tristesse à cette pensée.

« Charlotte, Charlotte… Mais à quoi pensiez-vous donc ? »


Il avait vraiment l’air désolé. Comédie ou sincérité ? Manipulation ou franchise ? C’était probablement la question que devait – une fois de plus – se poser la source du désarroi de Josh. Il prit une profonde inspiration, se cala au fond de son siège et croisa ses bras sur sa poitrine, avant de poursuivre :

« Tout cela n’est peut-être pas illégal, mais il faudrait pas oublier que vous faites partie intégrante de la Neo Corp. Et si d’autres personnes vous ont vu là-bas ? Quelles rumeurs allez-vous lancer ? Et comment le patron va réagir ? »


Il ne voulait pas trop la paniquer non plus, ce fut pourquoi il n’exprima pas à voix haute la dernière phrase qui lui vint à l’esprit. L’action de Charlotte, en elle-même, n’était pas tellement importante ; cette toute petite pierre, cependant, pourrait très vite mettre à mal tout l’engrenage soigné des machinations gallagheriennes et initier la perte de l’entreprise… Et encore, Josh n’avait pas la totalité du tableau : il ignorait que la Neo Corp. était à l’origine de l’incident. Il ne se doutait pas, donc que l’acte de bonté envers une (soi-disant ?) amie pouvait pousser quelques esprits trop curieux à regarder plus dans les détails, à mener l’enquête sur la prestigieuse entreprise… et qu’ils pourraient y découvrir des choses embarrassantes.
Mais, tout ça, Charlotte le savait.

Aussi, le comportement de Charlotte lui échappait. Il y avait d’autres moyens plus détournés de faire parvenir de l’aide à la Seamy Area, aux prises de risques un peu moins grandes. Elle aurait pu aussi se servir de Sean, de manière plus ou moins détournée… Non, pas Sean, ils étaient tous les deux trop droits et trop incapables de mentir pour réussir un tel coup avec brio. Enfin, tous les Peacekeepers n’étaient de si bons exemples, et elle aurait pu discrètement graisser une patte. Puis, Josh aurait tenu le larron en question à l’œil pour pas qu’il ne trahît la secrétaire… Bon, ce n’était probablement pas les solutions les plus réalisables et les plus sûres, mais en réfléchissant un peu, il était certain de pouvoir mettre quelque chose de moins bancal en place.

En admettant que son sermon fît effet.
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Charlotte G. Hawkins

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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Mer 16 Jan - 17:47

Il était vrai qu’elle ne considérait pas vraiment Joshua comme un vrai Peacekeeper. Pour Charlotte, il travaillait encore pour la Neo Corp. : même s’il n’était plus dans les locaux de l’entreprise, elle avait donc encore du mal à le considérer comme un flic. Elle ne mettait pas en doute ces capacités cependant, mais sa fausse reconversion resterait fausse à ses yeux. Joshua avait tout de même le mérite de jouer son rôle de Peacekeeper convenablement, sans attirer les soupçons sur sa réelle identité. S’il s’agissait vraiment d’un Peacekeeper, Charlotte n’aurait peut être pas renoncé à changer de sujet, à insister sur le fait qu’il avait dû se tromper de personne et la confondre avec quelqu’un d’autre. Mais ici, il ne s’agissait que de Joshua, un collègue qui avait juste la manie de se mêler d’affaires qui ne le regardait pas.

Charlotte jeta un coup d’œil sur sa tablette pour regarder l’heure : sa réunion avec Joshua avait assez duré, non ? Elle avait recueillit les quelques informations qu’il avait à lui filer, elle pouvait prendre congé maintenant, non ? Eh bien, non. Elle releva la tête vers Joshua lorsqu’il prononça son nom, à deux reprises, avant de lui demander à quoi elle pensait sur un ton désolé. Elle fronça les sourcils, se demandant, encore une fois, si Joshua jouait un jeu ou s’il était sincère. Elle renonça à guetter la moindre faille : elle en avait marre de se prendre la tête là-dessus. Une chose était sûre : elle ne lui dirait jamais la vérité. Déjà, lui dire maintenant serait avouer qu’elle lui avait menti, sa réputation en prendrait un coup. Et puis, tant qu’elle n’avait pas fait part de ses problèmes à son patron, personne ne serait au courant. Le premier à avoir le droit de connaître la vérité ce serait Gallagher et personne d’autre. C’était le seul qui pourrait l’aider, au cas où Eryn se montrerait trop exigeante lorsqu’elle lui demanderait de payer sa dette et puis, cette histoire le concernait quand même. Comme le soulignait Joshua, elle faisait partie intégrante de la Neo Corp., les rumeurs sur elle pouvait courir très vite et l’entreprise pourrait prendre un mauvais coup en interne. La Neo Corp. était douée pour cacher des choses à la population – sa responsabilité dans l’incident en tête – mais en interne, c’était une autre histoire : beaucoup savait que la Neo Corp. était impliqué dans l’incident mais cela restait un secret que personne le laissait filtrer à l’extérieur. C’était parfois un secret dur à porter pour Charlotte mais elle savait que pour le moment, il était impossible de révéler à la ville toute entière que la mise en quarantaine était la faute de la Neo Corp. et des expériences louches de Jeffrey Gallagher. Pas maintenant, alors que l’entreprise avait tout fait pour limiter les dégâts, se portant garant pour assurer les communications avec le gouvernement et en s’occupant de maintenir un niveau de vie convenable malgré la situation difficile. Dire la vérité maintenant serait du suicide : il était impossible de faire marche arrière. Charlotte était encore dans cette situation en ce moment même : elle venait d’inventer une histoire pour satisfaire la curiosité de Josh, elle ne pouvait plus se rétracter maintenant.

Charlotte poussa un soupir. Il y avait du vrai dans le sermon de Joshua : elle devait faire attention à ce qu’elle faisait à cause de sa place dans la Neo Corp., elle ne pouvait pas prendre des décisions à la légère, ni agir sans réfléchir. Avant de se lancer dans la Seamy Area, c’était ce qu’elle avait fait : elle avait longuement préparé son coup, essayant d’être le plus discrète possible même dans les bas-fonds du Black Market ce qui n’avait pas été évident. Malgré ses efforts vestimentaires, on l’avait remarqué quand même, elle était restée trop différente des gens qui vivaient là-bas.

Elle capta à peine la dernière phrase de Joshua, qu’il prononça sur un ton plus bas, mais les mots « réaction » et « patron » la firent réagir. Elle avait évidemment réfléchi à la réaction de son patron, essayant d’entrevoir tous les cas de figure possibles. Elle connaissait suffisamment Gallagher, au bout de six ans, pour arriver à anticiper un minimum ses réactions. Et elle espérait avoir vu juste, en se disant que, quoiqu’il arrive, il ne pourrait pas se séparer d’elle et de son travail, pas pour le moment. Et elle espérait qu’il ne lui en veuille pas trop pour avoir profité de la confiance qu’il lui accordait. Un impair de temps en temps, ce n’était pas dramatique, beaucoup commettaient des erreurs sans se faire virer. Mais Charlotte avait une place un peu particulière et elle avait habitué son supérieur à ne commettre aucune erreur : il serait déçu, sans aucun doute.

« Eh bien je suppose que je vais devoir raconter au patron que je suis allée voir une amie dans la Seamy Area. Je n’ai pas envie qu’il l’apprenne de la bouche de quelqu’un d’autre. Il n’apprécierait pas. »

Charlotte fit une pause, lançant à Joshua un regard entendu. Elle craignait qu’il aille tout raconter à son patron avec le prétexte de vouloir protéger la Neo Corp. : il était bien capable de le faire, juste pour la voir se décomposer par la suite devant Gallagher. Hors de question d’être prise au dépourvu : Charlotte aimait avoir toujours une longueur d’avance sur les autres, dès qu’une occasion se présenterait, elle raconterait toute l’histoire – la vraie cette fois – à Gallagher, non sans culpabiliser vis-à-vis d’Eryn : elle doutait que celle-ci lui fasse confiance mais quand même, elle donnerait peut être l’occasion à un Peacekeeper de retrouver sa trace facilement. Si elle était capturée à cause d’elle, Charlotte s’en voudrait, comme elle s’en voulait déjà pour tous ces gens obligés de vivre caché à cause de l’entreprise pour qui elle travaillait.

« Jusqu’à présent, personne d’autre n’est venu me voir pour me demander ce que j’avais fait dans la Seamy Area. Vous êtes le seul, M. Stone. Il y avait très peu de chance pour que je rencontre quelqu’un de la Neo Corp. et, je ne suis pas partie là-bas sur un coup de tête, c’était réfléchi. Tout était réfléchi, de ce qu’on pourrait penser de moi après et même la réaction du patron. »

Joshua réussit quand même à mettre en doute Charlotte sur le fait que d’autres personnes auraient pu la voir – c’est pour ça qu’elle ne le mentionna pas. Elle pensa vaguement aux agents de terrain mais, même s’il connaissait son nom en général, ils ne sauraient pas forcément à quoi elle ressemblait. De loin, elle aurait été donc impossible à reconnaitre. Sauf pour Joshua, qu’elle côtoyait depuis six ans déjà : il était normal qu’il la reconnaisse dans la rue. Donc, elle préférait ne pas penser à cette dernière hypothèse. Au pire, elle pourrait toujours leur raconter le même mensonge. Seul son patron aurait droit à la vérité et elle espérait fortement qu’il garde ça pour lui, qu’il n’aille pas raconter à tous que sa secrétaire n’était pas aussi parfaite, tout compte fait.
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Joshua Stone

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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Mar 22 Jan - 18:12

Il ne doutait pas un seul instant que Charlotte irait tout raconter au grand Jeffrey. Elle était si droite, si digne qu’une autre option n’était pas envisageable. Il commençait à la connaître, en six ans de bons et loyaux services… Et jamais elle n’admettrait que son impair fût rapporté au patron par un autre qu’elle, pas plus qu’il fût colporté dans toute l’entreprise, dans un vent de rumeur sidérant et honteux. La parfaite Charlotte Hawkins ? Se promener dans la Seamy ?

C’était ce qui échappait vraiment à Joshua. Charlotte était intelligente et attentive ; elle aurait pu faire parvenir de l’aide à un habitant de la Seamy sans avoir à se déplacer en personne ou sans avoir à sortir de la Bright. Restait à savoir si les actions de la secrétaire étaient du fait de l’amie en question – donc, hautement dangereuse ou recherchée au point que Charlotte refusât de laisser la mission à une tierce personne ? – ou de Charlotte elle-même. Dans les deux cas, Joshua avait parfaitement conscience qu’on lui dissimulait des informations. Soit. Il se contenterait de rester attentif, pas dupe des éventuelles suites que pourrait présenter la situation et, magnanime, il laissa Charlotte à ses cachotteries. Il en avait déjà appris beaucoup venant d’elle, et insister serait une erreur stratégique des plus lamentables.

Il se contenta donc de terminer sur une note pensive, lui signifiant qu’il la laissait en paix, mais qu’il s’attendait à entendre parler encore de cette histoire :

« Espérons que ce soit vrai. »

Il se laissa le temps de réfléchir ; il se leva, ramassa son casque, rajusta son blouson. Il ne pouvait pas s’éterniser, sinon son absence pourrait devenir suspecte. La mise en garde dissimulée franchit ses lèvres sans qu’il ne prit le temps de réfléchir, comme guidé par un instinct nouveau :

« J’espère, aussi, que votre amie ne vous attirera pas davantage d’ennuis. »

Il esquissa un de ses sourires si particuliers, si sincères, mais pas avec la note moqueuse habituelle. Non, à la place, il se laissa aller à une véritable considération. Elle pouvait lui donner autant de « Monsieur Stone » qu’elle voulait, cela ne changerait rien à ces six années de taquineries et de houspillages. Les personnes de ce genre, on a beau s’en faire détester, elles prenaient invariablement une place particulière dans l’existence de chacun. Intérieurement, Josh se morigéna pour tant de faiblesse à l’égard de la secrétaire ; depuis quand nourrissait-il d’autres idées que celles qui consistaient en s’amuser ? Ridicule. Il fallait se reprendre. Sinon, même la vénérable miss Hawkins n’allait jamais s’en remettre. Ou alors, elle commencerait à changer d’attitude. Diantre, il ignorait s’il désirait une telle chose !

Il se dirigea donc vers la porte d’un pas assuré, comme toujours, et lança par-dessus son épaule – chose qu’il savait absolument impolie et terriblement provocatrice lorsqu’il s’agissait des addicts de l’étiquette – à l’adresse de son interlocutrice :

« Bonne journée, Charlotte. »


Et son ton laissait aussi entendre un « bon courage ». Nul doute qu’elle en aurait besoin. Non pas seulement pour trouver le courage de tout avouer à son patron tout en gardant la tête haute et un air humble, mais aussi parce qu’il avait pleinement conscience qu’on ne lui disait pas toute la vérité. Or, si elle ne pouvait se confier à lui, si cela était suffisamment grave… Comment réagirait le patron ? Perdrait-elle son travail ? Non, non, M. Gallagher était bien trop attaché à sa précieuse petite secrétaire qui arpentait les locaux juchée sur ses hauts talons, munie de son masque le plus glacial ou avenant selon les personnes qui croisaient sa route. Il ne pourrait pas s’en sortir sans elle, pas à ce stade. De plus, si elle perdait son travail, cela représentait un risque conséquent. Charlotte vivait par son travail, l’aimait, le chérissait, ne s’en lassait pas. La priver de cette grande entreprise, de cette famille, c’était un peu la provoquer, essayer de faire ressortir la malveillance qui peut-être dormait en elle. En cette période plus qu’en toute autre, les gens avaient des réactions folles, démesurées. Et si elle vendait les secrets de la Neo Corp. au monde entier ?
Joshua ne s’imaginait même pas à quel point la perspective était dangereuse.
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Charlotte G. Hawkins

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Message Sujet: Re: Home sweet home [Terminé] | Mar 29 Jan - 15:07

Quel soulagement ! Joshua lâchait l’affaire, enfin ! Charlotte espérait juste que ce n’était pas encore une feinte ou quelque chose du genre. Oh, elle s’attendait évidemment à ce qu’il vienne lui demander, un jour, des nouvelles de son amie de la Seamy. Elle le voyait déjà venir. Fort heureusement, elle aurait une semaine devant elle, voire plus si elle piégeait son patron, si elle s’arrangeait pour ne pas se rendre à sa place au rendez-vous de Joshua. Elle estimait donc avoir deux semaines de répit, au moins.

Charlotte ne put répondre à Joshua, sur le coup : que dire d’autre que lui assurer que son histoire était vraie ? Ce serait un mensonge de plus cependant et elle ne voulait pas mentir plus encore, même pour la continuité de son histoire : elle avait peur de se trahir au bout d’un moment, se rappelant sans cesse qu’elle n’était pas douée pour mentir. Elle estimait donc que Joshua n’avait pas besoin d’une fausse affirmation, elle se contenta de hocher la tête, attendant la suite. Il finit alors par se lever et prendre son casque : Charlotte dû se faire violence pour retenir un soupire de soulagement. Enfin, il partait ! Enfin, elle était libre de retourner à ses occupations de secrétaire ! Elle resta cependant perplexe devant sa mise en garde et son sourire : s’inquiétait-il vraiment pour elle ? Au fond, il y avait de quoi. L’amie en question qui n’était pas une amie était tout à fait le genre de personne qui vous attire les ennuis. En même temps, en sympathisant avec une fugitive, une mutante qui plus est, Charlotte ne s’était pas attendu à autre chose : elle n’avait juste pas mesuré l’ampleur de ses actes, pas assez en tout cas, mais les conséquences arrivaient et plus vite que prévu en plus.

Charlotte savait parfaitement qu’elle n’avait plus le choix, elle devrait informer son patron de son escapade dans la Seamy, d’une manière ou d’une autre. Elle commençait déjà à chercher le moment idéal dans son emploi du temps et dans son agenda. Elle voyait Gallagher presque tous les jours – avantage qui devenait un inconvénient aujourd’hui -, les bons moments ne manqueraient pas. Il y avait d’autres facteurs à prendre en compte aussi : l’humeur de son patron, priorité. La météo, peut être : n’influait-elle pas sur le moral des gens ? Charlotte attendrait peut être une bonne nouvelle pour l’entreprise, Gallagher sera peut être plus amène d’écouter sa secrétaire lui raconter comment elle avait trahi, dans une moindre mesure, la Neo Corp. et sa confiance. Charlotte comptait sur ses six ans de bons et loyaux services pour rattraper sa petite erreur.

Même si elle ne supportait pas l’attitude de Joshua, elle n’en oubliait pas les bonnes manières. Aussi, elle se leva pour le saluer, suivant ses principes mais il se dirigea vers la porte. Charlotte allait s’offusquer de se manque flagrant de politesse mais Joshua la devança en lui souhaitant une bonne journée. Cette fois, elle ne put retenir un soupir d’agacement. Ne pouvait-il pas se comporter comme tout le monde ? Une poignée de main pour se dire au revoir, c’était tellement plus professionnel ! Mais non. Charlotte se demandait comment il avait été élevé : même elle, qui avait grandi au fin fond du Kansas, connaissait les règles basiques de politesse entre professionnels. Enfin, il fallait au moins voir le bon côté des choses : il ne l’avait pas appelé Charlie cette fois, il s’était contenté de Charlotte.

« A bientôt Mr Stone, vous avoir parmi nous est toujours un plaisir. »

Ces mots lui arrachèrent la langue, c’était purement hypocrite mais c’était une manière pour elle de lui montrer qu’elle respecterait toujours l’étiquette professionnelle. Cela faisait partie de ses principes et même Joshua n’arriverait pas à lui enlever ça.

Ceci dit, la journée de Charlotte ne serait pas bonne, elle le savait d’avance : elle ne cesserait de se torturer l’esprit pour trouver une solution à son problème, au cas Eryn Blake, sa soi-disant amie de la Seamy. Elle prit la décision d’essayer d’éviter son patron pour la journée : elle n’aurait pas la force de l’affronter, pas pour le moment. Elle rassembla ses affaires, récupéra sa tablette sur la grande table : sa décision de fuir Gallagher pour aujourd’hui risquait d’être mise à mal. Il fallait qu’elle lui transmette les informations données par Joshua, lui envoyer un mail serait peut être trop suspect. Enfin, elle réussirait à trouver un moyen détourné pour ne pas avoir à l’affronter aujourd’hui. Elle sortit de la pièce, pensive : en allant trouver Eryn Blake, elle s’était débarrassée d’un problème mais elle en payait le prix désormais. Et elle n’était pas certaine que tout raconter à son patron soit la meilleure des solutions. Seulement, elle ne pouvait pas prendre le risque qu’il découvre tout par lui-même : elle voulait rester honnête et sincère dans toute situation. Elle n’avait donc plus le choix : elle avait donc une semaine pour annoncer qu’elle avait trouvé Eryn Blake et qu’elle avait profité de ses dons sans penser un seul instant à quel point son don pouvait être précieux pour la Neo Corp. et Gallagher.
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