Âge: 21 ans
Occupation: Barmaid
Contamination: Mutant qui s'ignore
Pouvoir éventuel: Contagion émotionnelle (possibilité de changer le nom ; disons qu'elle transmet inconsciemment ses rares états d'âmes aux gens qui l'entourent, dans un certain périmètre bien sûr... Les détails peuvent être discuté)

Personnalité:
Vous vous souvenez, quand on était enfant, on se définissait par des tests, que se soit astrologique, nominale, ou que sais-je encore... J'ai été enfant tout comme vous... j'ai été décrite par ces tests, et pourtant, je ne réussissais pas à reconnaître ne serais-se qu'un semblant de vérité dans ce que je lisais. Ce n'est pas un signe de prétention. Loin de là. Je n'étais juste pas... assez. Quand j'étais enfant, j'ai consulté de nombreux psychiatres, mon père me trouvait trop sage, trop patiente, trop... je manquais d'émotion parait-il. Parce que les faits sont là, moi, Ange, ne suis pas formé pour exprimer ce que l'univers appelle émotions. Je sais ce que c'est, bien sûr, moi aussi parfois, j'éprouve de la colère, de l'amour, ou de la peine. Mais quand je me lève le matin, quand je me couche le soir, ou quand je fais toute ces petits choses du quotidien, je ne ressens rien. Rien qu'une profonde lassitude à une espèce humaine qui m'indiffère profondément. On m'avait fait passer une batterie de test, pour comprendre, et il s'est avéré que la part dédié aux sentiments de mon cerveau était trop développé, et que pour se protéger, mon esprit avait créer une barrière inconsciente pour que je ne devienne pas folle, et par la même, ne me faire ressentir que les émotions les plus fortes. La haine totale, l'amour absolue, ou la souffrance la plus infâme. Parfois, ça explose. Mais rarement. Amitié, amusement, désarroi... ce ne sont que des mots pour moi. Vous pouvez m'insulter, me maltraité, me mettre face à toute sorte d'injustice ou d'amour... je ne les ressentirais pas. La compassion, l'empathie... ne sont que des théories. Je ne suis pas égoïste, non, j'évolue juste dans une autre sphère. Trop loin pour que cela m'atteigne. Cela à des avantages non négligeable : Je ne m'énerve pas pour des bagatelles, je ne suis pas spécialement touché par la mort ou pas la disparition des gens qui m'entourent, et je n'ai pas besoin d'ami. Je me suffit à moi même. Puisque les émotions ne sont pas nécessaire à mon existence : les gens ne le sont pas non plus.

Physique: Se confronter à son miroir, c'est voir tout ce que l'on tente de cacher à notre entourage. C'est voir ces cernes trop profondes qui encerclent ces yeux délavés, inexpressif. C'est voir ces cheveux si peu entretenus, d'un brun si terne. C'est remarquer que sans cette moue boudeuse constamment plaquée sur des lèvres trop pleine, les traits seraient presque doux. C'est s'apercevoir qu'avec un sourire, le grain parfait de cette peau métissés se fissurerait, pour devenir moins lisse, plus humain. Parfois, c'est reconnaître que, si l'on était plus grand, on ne pourrait plus se voir intégralement. Parce que les miroirs ne sont pas infini, contrairement à ces jambes. Mais c'est aussi prendre conscience qu'on peut devenir invisible, lorsqu'on le souhaite. Un jean, un tee-shirt blanc, un sweat gris, et la silhouette, mince, peu formée, disparait sous le tissu. Et on se font dans la masse, comme si l'on était personne. Invisible.
Pourtant, l'œil extérieur verrait ce que l'on ne voit pas dans son miroir. Ce petit grain de beauté juste sous un nez droit et fin, qui donne à la moue boudeuse sur une bouche ronde et pleine, un air mutin. C'est longs cils qui ombrent un regard vide de toutes émotions. Ces poignets fins qui font de chaque mouvement un acte gracieux et dansant. Le délicieux tic tac d'une démarche froide et désinterressée. Un corps svelte, certes, mais proportionné tel qu'une poupée de porcelaine ne pourrait pas concourir en face. Une poupée de porcelaine métissé, bien sûr.

Impact de la situation: La seule différence pour Ange depuis l'incident (comme elle l'appelle elle-même) est d'ordre financier, son commerce ne fonctionne plus aussi bien qu'avant. Ceci hormis, elle vie tout ceci avec... Indifférence. Étonnant n'est-ce pas. Pourtant, au fur et à mesure que le temps passe, elle commence à ressentir ce sentiment nouveau : La curiosité. Elle se demande bien comment tout ça va évoluer. Par curiosité. Uniquement.

Pseudonyme: Je ne suis personne... ne faîtes pas attention, je ne fais que passer... Sinon, vous pouvez m'appeler Morue. ça n'a aucun rapport avec qui je suis mais ça me fait marrer...
Comment avez-vous connu ce forum: J'ai de très bon contact... enfin presque...
Autre chose ?: Tu l'auras voulu, tu l'as eu... Bonne fête Maman Indigne ! (pour info, en Angleterre, la fête des mères est fêté le 10 mars, ce n'est donc pas si incongru que ça...).

- Dis moi, mon Ange, tu ne parles jamais de ta vie... pourquoi ?

Ange se tourna vers Oward, le vieil alcoolique du quartier. Depuis qu'il avait appris qu'il souffrait d'un cancer en phase terminal, et qu'il se savait condamné, il passait ses journées à ruiner le peu qu'il lui restait de santé sur son comptoir. Pas que ça la dérangeait. Il ramenait de l'argent. C'était l'essentiel. Du reste, il avait bien le droit de finir sa vie comme il l'entendait. Du moment qu'il payait.

- Parce qu'on ne me pose pas la question, répondit-elle stoïquement.

Oward eut un ricanement qui se transforma rapidement en une quinte de tout rauque.

- Je te le demande. Parle moi de ta vie...

La jeune femme haussa des épaules, posa le verre qu'elle essuyait, et bondit sur le bar, pour s'assoir dessus.

- Et que veux-tu savoir ? demanda-t-elle.
- Où sont tes parents ?

Le vieil homme ne s'embarrassait pas de préliminaire. Il fallait dire aussi qu'il connaissait la barmaid. Elle ne s'offusquait pour rien. Il pouvait bien lui demander qu'elle était sa marque de slip, elle lui répondrait avec le même air froid. Alors...

- Ma mère est morte en me donnant la vie... Mon père disait que c'est ainsi que fonctionne le monde, pour que ça reste égalitaire : Quand une personne bien meurt, une bonne personne naît. Je crois qu'il essayait de me réconforter. Drôle d'idée.

Elle avait vraiment l'air totalement dépassé par cette notion. Comment pouvait-on avoir besoin d'être réconforter pour la mort de quelqu'un qu'on ne connaissait pas ? La question tournoyait vaguement dans son esprit. Cependant, elle poursuivit.

- Quant à mon père, hmm... Il est mort en essayant de fuir San Francisco après l'incident. D'après moi, il s'est suicidé.

Oward leva un sourcil.

- Ca ne t'a pas fait de peine ? Qu'il se suicide ?

Dans un nouveau haussement d'épaule, la jeune femme sortit une cigarette qu'elle porta à ses lèvres.

- Ca aurait dû ? Il a choisit sa mort. Beaucoup de personne rêve d'en faire de même.

Consentant d'un mouvement de tête, son vis-à-vis poursuivit :

- Comment était ton enfance ?

Elle alluma sa cigarette.

- Normal... je suppose... Mon père me traînait de psy en psy, il disait que je n'étais pas normal, que je n'avais pas d'émotion, ce genre de chose... Il voulait guérir ça... On a finit par lui dire que c'était pas possible, que j'étais comme ça pour ne pas devenir folle. Je me souviens qu'un jour, il a dit qu'il aurait préféré que je le sois. Folle s'entend.

Le choc se lisait dans les yeux du vieil homme, alors qu'elle tirait une taffe sur sa cigarette tout en continuant l'histoire de sa vie.

- Ensuite, ben, j'ai continué l'école. Elève moyenne, dans la norme. On m'appelait la fille invisible, parce que j'étais pas très sociable.

Nouveau haussement d'épaule. Elle semblait si indifférent à sa propre vie qu'Oward se demanda un instant si la jeune fille n'était pas un robot envoyé par la néo-corp pour espionner. Les bars avaient toujours été de bons endroit pour espionner après tout. Pourtant, lorsqu'il était à coté d'elle. Il se sentait bien. Pas inquiété par sa mort futur, par ce fichu cancer qui évoluait dans son organisme, même pas par le bazar qu'il y avait dehors. Non, l'ambiance du bar était comme sa barmaid : Lasse et sereine. Parfois, il se demandait comment elle faisait pour réussir à couper ses clients du monde et de leurs angoisses.

Indifférente à ses états d'âme, la jeune femme continuait :

- Quand j'ai eu mon bac, mon père m'a demandé de reprendre le bar, pendant qu'il prenait sa retraite. Alors je suis venue travailler ici. Puis il est mort. Alors j'ai hérité. Ca me permettait d'avoir un revenu quoi. En plus, ils possédaient tout l'immeuble. Moi, j'ai juste gardé le bar, j'ai vendu le reste.
- Mais toi, tu vis où du coup ? demanda le seul client dudit bar.
- Ici. Il y a une petite salle de bain, une cuisine de bistro, et j'ai aménagé une salle de stockage en chambre. C'est pratique.

L'homme acquiesça.

- Tu as eu de la chance finalement... marmonna-t-il. Quand il y a eu la grande explosion, ton bar a été épargné. C'était limite, mais tout de même... Comment tu aurais fait sinon ?

Ange haussa encore des épaules.

- J'aurais cherché un nouveau logement. Un nouveau travail. Peut-être que j'aurais trouvé. Peut-être que non. Dans le deuxième cas, peut-être que je serais morte.

Elle sembla y penser un instant. Puis, voyant qu'elle n'arrivait à aucune conclusion satisfaisante, elle se reconcentra sur son vis-à-vis.

- Et puis, au final, le bar marche pas si bien que ça... J'ai presque plus de réserve d'alcool. Idem pour le tabac. Quand on voit les prix de ce genre de denrée, c'est devenu difficile de pouvoir bien faire tourner la boutique. Bientôt, je ne pourrai plus servir aux clients que des diabolo grenadine.

Elle soupira légèrement, laissant une nouvelle volute de fumé s'échapper de sa bouche.

- Tu sais que c'est illégale de fumer dans un lieu publique ? sourit Oward.

Haussant, une énième fois des épaules, elle rétorqua :

- Quand le bar est fermé, ça redevient un lieu privé non ?
- Le bar est fermé ? Alors qu'est-ce que je fais là ?

Cherchant une réponse à cette question, elle jeta sa cigarette dans l'évier se trouvant derrière elle. Puis finalement, elle sauta au bas du bar, juste à coté de son client. Et portant un nouveau tube de tabac à ses lèvres, elle répondit d'une voix vide de toute émotion :

- Tu attends de mourir.

Et elle alluma sa nouvelle cigarette.