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Hostage [Terminé]

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Jeffrey J. Gallagher

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Hostage [Terminé] Vide

Jeffrey J. Gallagher
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Message Sujet: Hostage [Terminé] | Dim 27 Jan - 23:55

Jeffrey serra la main du président de l’université en prenant soin de sourire avec modestie et tranquillité lorsque ce dernier le remercia encore pour la contribution qu’il venait d’apporter à l’établissement. Jeffrey lui assura que c’était tout à fait normal, qu’il se devait d’aider au mieux la ville en ces temps de crise et qu’il pensait que le meilleur moyen pour s’en sortir était que tout le monde reste uni. Sans préciser que ce ‘tout le monde’ ne comprenait pas les personnes atteintes de mutations, bien entendu. Il continua de serrer la main du président de l’université jusqu’à ce que le caméraman leur dise que c’était dans la boîte. Jeffrey relâcha alors sa prise et se détourna en lissant distraitement sa veste de costume. Ils se trouvaient tous dans le bureau du président. L’équipe de tournage avait réduit ses effectifs au maximum pour plus de praticité, si bien qu’il y avait seulement un caméraman, un preneur de son et un superviseur en plus des deux gardes-du-corps habituels que Gallagher traînait avec lui à chaque fois qu’il sortait de la Neo Tower. Ces deux derniers se trouvaient en retrait, effacés comme à leur habitude, les mains croisées dans leur dos et immobiles comme des statues de chaque côté de la porte. Jeffrey avait pris l’habitude de ne plus faire attention à eux. Il interrogea le superviseur du regard et celui-ci hocha la tête, comme pour dire qu’ils avaient tout ce qu’il leur fallait.

« Il ne nous reste plus que les prises avec les étudiants, ajouta-t-il à l’intention du PDG et du reste de l’équipe présente. »

Si Jeffrey Gallagher s’était déplacé en personne au sein de l’université d’état de San Francisco aujourd’hui, c’était uniquement dans le cadre d’une action de communication. Un nouveau spot allait être tourné puis diffusé sur les ondes pour mettre en valeur les actions de la Neo Corporation en ces temps de crise, se concentrant cette fois sur la générosité du PDG qui venait de financer les réparations de l’établissement. En effet, suite à l’explosion survenue trois mois plus tôt, l’université avait essuyé quelques dégâts. Pas majeurs, certes, mais une aide financière était toujours la bienvenue ; surtout lorsque la ville était coupée du reste du monde et qu’une entreprise détenait en quelque sorte le monopole sur l’économie de la ville en question. Sans parler du fait que cette aide financière importante n’allait pas seulement servir aux réparations matérielles, mais également à pouvoir accorder des bourses à davantage d’étudiants. Ainsi, peut-être que les effectifs de l’université allaient gonfler et revenir un jour à la normale. Même si personne n’y croyait pour le moment.

Jeffrey suivit le mouvement lorsque tout le monde sortit de la pièce. Il resta aux côtés du président de l’université pour échanger avec lui quelques banalités polies, les deux gardes du corps fermant discrètement la marche. L’équipe de tournage avait déjà tout prévu à l’avance pour que les prises s’effectuent au plus vite, si bien que lorsqu’ils arrivèrent dans l’amphithéâtre, les étudiants minutieusement sélectionnés pour pouvoir rencontrer le PDG de la Neo Corporation devant les caméras étaient déjà présents. Ils n’étaient pas beaucoup ; moins d’une dizaine. L’amphithéâtre choisi était de petite taille, sûrement pour atténuer une impression de vide qui pourrait transparaître des images. À nouveau, chacun prit place de manière automatique et efficace. Jeffrey se retrouva à faire face aux quelques étudiants, et il les dévisagea avec un sourire pendant que le caméraman prenait place. Ils étaient tous jeunes et ils avaient tous l’air paumés pour la plupart. Une jeune fille blonde se tenait droite, le menton légèrement levé, comme pour se démarquer par son assurance. À côté d’elle, un jeune binoclard avait l’air nerveux. Ils n’avaient rien d’exceptionnel, si ce n’était que certains d’entre eux étaient considérés comme les meilleurs éléments de l’université.

Le superviseur fit rapidement un dernier briefing avec les étudiants pour que chacun sache ce qu’il avait à faire (soit simplement serrer la main du PGD en lui adressant quelques mots, donc rien de bien compliqué), puis l’équipe se mit en place. Jeffrey ne fit pas attention à la caméra et se contenta de sourire à chaque fois qu’un des étudiants s’approchait pour lui serrer la main et le remercier. Ces images ne seraient même pas toutes utilisées, Jeffrey le savait. Mais il se prêtait de bon cœur à toute cette comédie, simplement parce qu’il savait que ça servait parfaitement ses intérêts. Il devait entretenir son image de Sauveur, après tout. La blonde plus assurée que les autres resta le plus longtemps devant lui à parler. Elle fut suivie d’une rousse plus réservée, mais tranquille. Le binoclard semblait nerveux et remonta au moins dis fois ses lunettes sur son nez. Il fut suivi d’un grand échalas d’origine latine qui paraissait tout aussi nerveux que son camarade. Jeffrey tâcha de ne pas laisser transparaître son humeur moqueuse à travers son sourire. Il tendit la main et fut quelque peu surpris de sentir la poigne ferme de l’étudiant. Peut-être qu’il n’était pas si nerveux, en fin de compte. Puis du coin de l’œil, il le vit porter la main à sa ceinture. Tout se passa très vite. L’instant d’avant, Jeffrey suivait le geste du regard sans rien voir de particulier ; l’instant d’après, un 9mm se matérialisait à la ceinture de l’étudiant.

Il comprit instantanément de quoi il était question. Néanmoins, Jeffrey n’eut nullement le temps d’intervenir. Il sursauta comme les autres lorsque l’étudiant leva le bras en l’air pour tirer deux coups, les détonations déchirant l’air.

« PLUS PERSONNE NE BOUGE ! »

L’ordre avait été hurlé d’une voix quelque peu tremblante. Par instinct, Jeffrey tourna la tête en direction de ses gardes du corps. Ils sortaient déjà leurs propres flingues. Prévoyant, le PDG voulut reculer d’un pas. Il n’en eut même pas le temps. L’étudiant baissa brusquement le bras et plusieurs balles s’envolèrent en direction de l’autre partie de l’amphithéâtre, où les deux gardes du corps se trouvaient. L’un d’entre eux eut le temps de tirer avant de mourir, mais la balle se ficha dans le mur, au-dessus du tableau blanc. Les étudiants présents se jetèrent au sol en hurlant. L’équipe de tournage en perdirent leur matériel. En tombant, la caméra émit un bruit ignoble. Le président de l’université n’osait plus bouger, blanc comme un linge. Jeffrey posa les yeux sur le tireur. Il avait le poing crispé autour de son arme et tremblait de tous ses membres, le teint livide, la sueur perlant sur son front. Un gamin qui n’avait jamais tué qui que ce soit. Qui se manifestait soudain, mais qui en tremblait de peur. En d’autres termes, pas une menace sérieuse.

« TOI, fermes les portes ! »

Il s’agita soudain, hurlant contre la jeune fille rousse qui se décomposa sur place avant de se relever en tremblant. Pour sa part, Jeffrey tâcha de rester totalement immobile. Bon. Ce gamin apeuré n’était pas une menace sérieuse, certes, mais il avait un flingue en main. Et il savait s’en servir, visiblement. Sans parler du fait qu’il décidait visiblement de prendre le groupe en otage. Pour quelle raison ? Jeffrey l’ignorait, et il n’était pas vraiment sûr de vouloir le savoir. Une seule attitude était possible dans ce genre de situation, de toute façon : il fallait être le plus conciliant possible. Ne jamais contredire le preneur d’otages.

Machinalement, Jeffrey posa les yeux sur la ceinture de l’étudiant. Il était sûr de ne pas y avoir vu de flingue. Non, il en était même persuadé. Et puis, quelqu’un qui se baladait avec un revolver en évidence se faisait forcément remarquer. Ce qui n’était visiblement pas le cas de ce jeune. Comment avait-il pu entrer ici avec un flingue sans que personne ne le remarque ? Comment avait-il pu passer sous le nez des gardes du corps sans que ceux-ci ne remarquent la supercherie ? C’était inexplicable. Puis il comprit. L’inexplicable avait une explication, aujourd’hui. Elle avait une explication dans cette ville, depuis trois mois. Impassible, il se mit à dévisager l’étudiant qui menaçait tour-à-tour chaque personne présente avec son arme. Oui, cet air égaré, cet air désespéré…

« Vous êtes un mutant ? »

Le jeune latino tourna la tête vers lui et en croisant son regard, Jeffrey comprit qu’il avait vu juste. Cette rage dans ces yeux, cette flamme de colère pure, cette noirceur, cette agressivité, cette douleur… C’était un regard qu’on retrouvait chez beaucoup de mutants.

Allons bon. Fâcheuse journée en perspective.


Dernière édition par Jeffrey J. Gallagher le Jeu 6 Juin - 23:52, édité 4 fois
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Anderson Dawn

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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Mar 29 Jan - 19:22

Inhabituel. C'est la première pensée qui traversa mon esprit en entrant dans le centre de police. Au lieu d'un central saturé d'appels et d'officiers courant dans tous les sens, l'endroit était calme. A peine deux ou trois coups de téléphone, auxquels les policiers répondaient avec calme et sang froid. Peut-être que Dieu nous accordait une journée de repos ? Tout en formulant cette pensée ô combien réconfortante, je savais que ça n'était pas vrai. Il allait forcément se passer quelque chose. Je rentre dans la pièce dévolue aux rescapés du SWAT d'origine, à peine plus d'une vingtaine de policiers sur la centaine de réservistes habituels. Soit ils n'étaient pas là au moment de l'événement, soit ils sont morts. Avec un taux de perte de plus de 60%, les unités d'élite de la police de San Francisco font partis des plus durement touchées par la quarantaine. Je déverrouille mon casier sécurisé, et en sors mon HK G36 et un chiffon.

Quand on a rien à faire, autant s'occuper. Je déteste patienter en me tournant les pouces. Je démonte méticuleusement mon arme, en détache chaque partie et la nettoie à fond. Un nouveau coup de téléphone, sans importance, puisque le standard raccroche rapidement. Revenant à mon arme, j'efface une poussière particulièrement tenace en surveillant du coin de l'œil le standardiste répondre à un nouvel appel. Avant qu'il ne se lève brusquement en transférant l'appel au poste suivant, avant de courir vers nous.


- Prise d'otages à l'université. Ramassez votre équipement !


Je me lève d'un bond en ré-assemblant mon arme en quelques mouvements précis. Je rouvre mon casier pour en sortir mon gilet pare-balles, mon casque noir en Kevlar, et le reste de mes protections. Je prends le reste sous le bras et sors en courant, suivi par les autres hommes du SWAT. Quelques instants plus tard, nous nous retrouvons dans le camion blindé, démarrant en trombe, nos sirènes déchirant le silence entourant le QG de la police. Plusieurs dizaines de voitures et autres camions se suivent, en direction de l'Université. Je ne sais pas qui sont les otages, mais ils doivent être sacrément importants ! Notre radio grésille justement pour nous tenir au jus alors que j'ajuste ma visière de protection.


- À toutes les unités répondants à la situation de prise d'otages, ici Central, commence une voix féminine. Deux otages VIP, le directeur de l'université, et le PDG de la Neo Corporation, M. Gallagher. Ces deux otages sont à secourir en priorité, classés Priorité Un. Quelques élèves brillants sont également retenus en captivité, classés Priorité Deux. Derniers otages, l'équipe de tournage du spot publicitaire, plus les deux gardes du corps du PDG. Nombre de preneurs d'otages estimé à un, deux au maximum. Les équipes du SWAT doivent se tenir prêtes à intervenir en cas d'échec des négociations, et obtenir des renseignements sur la situation en attendant. Les forces de police régulière doivent verrouiller le quartier. Un hélicoptère se tient prêt à décoller en cas de besoin.


Je fais claquer le chargeur de mon arme en hochant la tête à mes hommes. Je ne les connais pas bien, mais je leur fais confiance pour faire du bon travail. Un crissement de pneus et je sors le premier du camion. La police est déjà là et se charge de faire évacuer les derniers étudiants. Un lieutenant de la section A, celle chargée de l'organisation de nos opérations, vient me trouver.


- Content de vous voir, on a vraiment besoin de savoir ce qu'il se passe là dedans ! Ils sont dans l'amphithéâtre, là-bas. Notre QG est placée dans la salle de classe, par ici.


J'entre à sa suite dans la salle de classe où une autre équipe du SWAT a préparé le matériel : de nombreux ordinateurs, reliés aux communications et caméras, et le matériel est en cours de test afin de vérifier son bon fonctionnement. Un brouhaha confus d'ordres et de contrordres règne, rendant toute organisation impossible.


- On se calme ! je hurle, faisant taire les conversations. Je veux deux snipers qui puissent couvrir les fenêtres. Les unités avec boucliers, vous bouclez les couloirs devant l'amphithéâtre. Donnez moi une carte, et on continue.


Quelques hommes sortent en courant de la pièce, et on me donne une carte sans doute arrachée à un plan d’évacuation. L’amphithéâtre se situe sur deux étages, et j’observe trois entrées possibles. Une au deuxième étage, avec de larges portes, et deux autres au premier. Sur ces deux portes, l’une mène au couloir, et l’autre à une réserve située derrière le bureau du professeur. Trois entrées, plus de larges fenêtres, placées je pense trop haut pour un tir de précision, mais qui peuvent être utilisées pour lancer des lacrymogènes à l’intérieur.

On n’en apprendra pas davantage en restant sur place, aussi je divise mon équipe en trois sections de deux hommes chacune.


- Equipe rouge, direction le deuxième étage. Equipe bleue, au couloir du premier. Equipe verte, avec moi. On entre et on nettoie la réserve. Et on essaie de savoir ce qu’il se passe avant l’arrivée du négociateur. Des questions ? Non ? Alors, en avant.


On commence à courir, franchissant les postes de gardes et les policiers armés de boucliers qui bloquent le passage dans les différents couloirs pour éviter toute évasion. Nous laissons l’équipe bleue à son travail dans le couloir, et vérifions nous-même la porte menant à la réserve. A l’aide d’un bâton optique, je peux voir sous la porte à-travers une image légèrement tremblotante qu’il n’y a personne. Ces bâtons sont bien utiles, mais comportent également une importante marge d’erreur également. Après avoir vérifié que la poignée était déverrouillée, nous entrons sans bruit, les fusils levés, sécurités désactivées. La pièce est vide. Nous avançons prudemment et atteignons la seconde porte. Celle qui mène à l’amphithéâtre, et qui nous intéresse.

Je laisse l’équipe verte observer la pièce pendant que je m’éloigne dans le couloir pour entendre les différents rapports.


- Ici Equipe Rouge. On peut pas voir grand-chose avec la prise d’otages se déroulant à l’étage en dessous. Mais les deux gardes du corps ont l’air H.S.. On peut voir leurs corps sous la porte. Terminé.

- Ici Bleue. Confirmation de la présence des deux otages VIP. Huit étudiants, plus trois membres de l’équipe de tournages. Et le preneur d’otage. Environ un mètre quatre vingt cinq, origine probablement latine. Armé d’une arme de poing, à vue de nez, un pistolet. Pas un gros calibre. Terminé.

- Ici Equipe Verte, confirmation du rapport de Bleu. Prêts à intervenir. Terminé.

- Reçu. Equipe de snipers, vous avez quelque chose ?

- Ici Sniper Un. Négatif, impossible de voir à l’intérieur.

- Chef ? Le négociateur est arrivé, il vous attend au PC
, m’informe le lieutenant de la section A.

- Reçu. Je vais au PC. Equipes SWAT, repli.


Je retourne au PC, et y trouve les différents enregistrements, plus le négociateur, à qui je fais mon rapport. Il se retire peu après m’avoir posé quelques questions, pour réfléchir aux phrases moralisatrices dont ces flics ont le secret. Mon travail étant de pallier à l’échec du sien, je rassemble mes troupes pour une première discussion de la situation. On vérifie d’abord le matériel. Nos otages étant des VIP, on a accès au matériel de pointe : grenades flash, sting, lacrymogènes et fumigènes, et même deux flacons de Neo Sérum. Dans le cas où la prise d’otages deviendrait soudain bien plus complexe.

Ce qu’il nous faudrait, c’est un oeil à l’intérieur. Ou une oreille. Les oreillettes des gardes du corps ? Trop éloignées de la scène. Et il nous faudrait leur fréquence. Le PDG aurait-il une oreillette aussi ? Le négociateur s’arrache à ses pensées et se déclare prêt à une première rencontre. Alors que je l’accompagne, suivi de mon équipe, je me retourne vers les autres :


-Chaque équipe, à son poste. Et lieutenant ? Essayez de contacter la Neo Tower, je veux savoir sur quelle fréquence opérait les gardes. Et aussi si M. Gallagher possède sa propre oreillette.


Nous accompagnons le négociateur en face de la porte du couloir du premier étage, fusils prêts. Il parle d’une voix forte, suffisante pour avoir l’air impressionnante même de l’autre côté.


- Petit ! Je m’appelle Michael Douglas, comme l’acteur. Mais appelle moi Mike, hein ? Je suis de la police, petit, mais mon boulot, c’est qu’on sorte tous de là sans blessés. T’en penses quoi ? T’as pas envie de mourir pas vrai ? Si tu nous disais ce que tu voulais, peut-être qu’on pourrait s’arranger, hein ?


Le laissant à son petit speech, je vais voir les ingénieurs au bout du couloir pour leur demander de se tenir prêts à couper l’électricité dès que nous en aurons besoin. Avec la lumière du jour, ça ne suffira pas à créer une vraie pénombre, mais ce sera suffisant pour détourner leur attention le temps qu’on fasse sauter les portes. Pour le moment, le plan est simple : si les négociations échouent, ou si on entend la moindre menace sur les otages, on coupe les lumières, on lance des grenades lacrymogènes depuis l’extérieur, on fais exploser les portes avec du ruban explosif, on entre, l’équipe bleue sécurise les otages, la verte neutralise le preneur d’otages, et la rouge assure les mauvais coups.

Simple et efficace, et en en mettant plein la vue à celui qui détient toutes les richesses de la ville. C’est ce que veut la hiérarchie, sans le dire explicitement. Mais quand on voit tout le matériel qu’elle a débloqué pour une dizaine d’otages et un seul preneur armé d’un petit calibre, il y a pas de doutes sur ce qu’ils veulent. En mettre plein la vue à Gallagher, histoire qu’il nous fasse un chèque pour qu’on puisse faire un peu de recrutement.

A condition que tout aille raisonnablement dans le sens exposé, ça devrait marcher. Faisant des allers-retours entre les différentes équipes, je m'interroge sur ce qui se passe à l'intérieur. L'étudiant sait-il au moins ce qu'il fait ? Sait-il qu'il n'a aucune chance ? Nous sommes des policiers surentraînés, disposant d'un armement supérieur ainsi que de l'avantage du terrain, grâce aux trois points d'entrées possibles. Son seul avantage est qu'il tient deux VIP. Mais qu'il en menace un, et les ordres sont clairs : intervenir, et l'abattre si nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir d'abattre des gosses, mais ça fait partie du boulot. Des fois, ça m'arrive aussi de détester ce que je fais. Mais certaines choses doivent être faites.


HRP:


Dernière édition par Anderson Dawn le Dim 21 Avr - 22:08, édité 1 fois
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Jeffrey J. Gallagher

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Jeffrey J. Gallagher
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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Dim 3 Fév - 17:20

Le président de l’université avait l’air profondément choqué d’apprendre que l’un de ses étudiants s’avérait être un mutant. Une main crispée sur sa poitrine, il cherchait à tâtons derrière lui un banc pour pouvoir s’asseoir. Sa respiration était laborieuse et Jeffrey se demanda vaguement s’il avait vraiment un souffle au cœur ou si c’était juste le trop-plein d’émotions qui le faisait quasiment tourner de l’œil. À moins que ce ne soit juste le canon du flingue braqué de temps en temps dans sa direction qui l’impressionnait considérablement.

« Mais… Edilio… Dieu, pourquoi… »

Il finit par se laisser choir en douceur sur le banc le plus proche, une main toujours sur la poitrine. L’étudiante rousse, qui avait fait le tour des portes de l’amphithéâtre, sanglotait maintenant dans les bras de la blonde qui avait passé un bras dans son dos en tremblant. Plus personne n’osait bouger, chacun figé dans la position qu’il avait juste avant que le jeune homme ne tire cette arme de petit calibre de sa ceinture. Jeffrey lui-même n’osait plus bouger, se contentant de suivre le président de l’université des yeux un instant avant de rapporter son attention sur le preneur d’otages. Le dénommé Edilio tremblait tellement qu’il semblait presque impossible qu’il ait réussi à tirer sur les deux gardes du corps un instant auparavant. Il se passa une main sur le front, l’autre toujours crispée autour de son arme, et posa ses yeux noirs sur le président de l’université.

« Pourquoi ? »

Sa voix elle-même était tremblante. Il s’exprimait d’un ton plus bas, maintenant, mais la colère était tout de même palpable dans son souffle. À moins que ce ne soit une forme d’indignation.

« A votre avis, pourquoi je fais ça ? Hein ? »

Personne ne lui répondit. Il gardait le regard rivé sur le président de l’université mais celui-ci se contenta de déglutir, suant à grosses gouttes. La rousse s’étrangla dans un sanglot plus bruyant que les autres et s’empressa de coller sa main devant sa bouche, comme si elle était terrifiée à l’idée de se faire remarquer. Aucun des étudiants présent n’en menait large. Jeffrey jeta un coup d’œil en direction de son équipe de tournage et constata que le superviseur était le plus calme des trois. Le caméraman tremblait mais avait toujours sa caméra sur l’épaule ; le voyant rouge était toujours allumé, signalant que la bande enregistrait toujours. Le silence sembla s’éterniser pendant de longues secondes avant que l’étudiant ne fasse un geste brusque de la main, faisant sursauter plusieurs des personnes présentes, Jeffrey y compris.

« Parce que je suis un mutant, comme il vient de le dire ! »

Il avait haussé le ton et il crachait, de peur et de colère à la fois. Il serrait tellement fort le pistolet que les jointures de sa main étaient blanches. Il avait l’air aussi bien d’en vouloir à la Terre entière que d’être désespéré. En voyant l’air toujours aussi choqué du président de l’université, Jeffrey en fit rapidement les déductions qui s’imposaient. Ce jeune ne devait pas être un mutant fiché. Il devait résider à l’université depuis l’incident, comme tant d’autres. Il avait peut-être contracté sa mutation récemment. Ou alors, peut-être qu’il l’avait contracté dès le début, mais qu’il s’était caché. Sans jamais le montrer ou le révéler à personne. Combien de personnes comme lui évoluaient tranquillement en ville ? Combien de mutants se cachaient parmi les citoyens honnêtes ? Présentement, cette question taraudait bien plus Jeffrey que la prise d’otages en elle-même. Toutes les autorités de la ville étaient aux trousses des mutants et des hors-la-loi. Etait-il possible que des mutations apparaissent de plus en plus ces derniers temps ? Combien exactement ? Et en raison de quels facteurs ? Depuis trois mois, Jeffrey n’avait de cesse de faire étudier la question des mutations par ses scientifiques. Mais il restait des zones d’ombres qui avaient le don de le frustrer par leur simple existence. Il y avait notamment cette théorie, celle que tous les habitants de San Francisco avaient été touchés le jour de l’explosion. Mais dans ce cas, pourquoi certains personnes sans points communs contractaient des mutations et pas d’autres ? Et si jamais un jour…

« J’ai vu des gens se faire embarquer ! J’ai vu les Peacekeepers se jeter à plusieurs sur un seul mec sans défense ! Je ne veux pas finir comme ça ! Tout le monde n’arrête pas de parler des mutants, tout le monde n’arrête pas de dire que c’est de leur faute, que c’est une maladie, que si on le devient… que quand on en devient un… »

Jeffrey fut interrompu dans ses pensées. Le dénommé Edilio semblait s’adresser surtout au président de l’Université, mais englobait toutes les personnes présentes d’un signe du bras. Il semblait agité, nerveux, toujours aussi en colère et apeuré.

« Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre, hein ? continua-t-il, la voix soudain éraillée par la peur. Je n’ai rien demandé, j’ai… j’ai juste remarqué un jour que je ne voyais pas le verre que je tenais dans la main. Rien de grave, non ? Je veux dire, sur le coup, c’était amusant, j’ai… Ça ne marche qu’avec les petits objets, et puis… J’ai jamais fait de mal à personne, je ne suis pas dangereux, je n’ai jamais rien fait de grave, je veux juste qu’on me… »
« Oui, enfin, jusqu’à ce que tu sortes ce flingue pour nous menacer avec, hein. »

La remarque, presque agacée, avait échappé à Jeffrey sans qu’il n’y pense vraiment. Il vit le jeune homme tourner la tête vers lui, l’air presque ahuri, sourcils arqués. Il ne fit aucun geste brusque dans sa direction, le canon du flingue toujours braqué quelque part entre le président de l’université et lui, mais Jeffrey préféra couper court tout de suite à une colère éventuelle. Il leva légèrement les mains en signe d’apaisement.

« Mais moi je dis ça, je dis rien. »

Du coin de l’œil, il vit le superviseur de l’équipe de tournage le fusiller du regard, comme pour le mettre en garde. Jeffrey haussa insensiblement un sourcil dans sa direction. Bien sûr que non, il ne comptait pas jouer au négociateur improvisé. Il préférait laisser la main aux plus diplomates que lui. Même si l’idée d’une vidéo où on le verrait lui, célèbre et magnanime, en train de raisonner un mutant armé avait de quoi l’intéresser. Ça ferait sans aucun doute un spot de publicité terrible. Pas comme s’il se faisait tirer dessus. Lorsque le latino braqua le canon du flingue dans sa direction, Jeffrey en oublia de respirer pendant une seconde.

« Je n’ai jamais rien fait de mal ! insista Edilio, criant presque. Je n’ai pas demandé à avoir cette putain de mutation ! Moi, tout ce que je veux, c’est qu’on me laisse tranquille ! »

Cette fois, Jeffrey tâcha d’éviter de faire remarquer que prendre en otage plusieurs personnes dont le président de l’université et le PDG de l’entreprise la plus célèbre de la ville n’était pas vraiment le moyen idéal pour être tranquille. Qu’est-ce qu’il cherchait, à la fin, ce jeune ? S’assurer une immunité à la con ? Simplement se faire entendre ? Dans tous les cas, il s’y prenait mal. Il ne savait probablement pas lui-même ce qu’il faisait. Lorsqu’une voix s’éleva derrière les portes non loin d’eux, Jeffrey le vit distinctement sursauter.

« Petit ! Je m’appelle Michael Douglas, comme l’acteur. Mais appelle moi Mike, hein ? Je suis de la police, petit, mais mon boulot, c’est qu’on sorte tous de là sans blessés. T’en penses quoi ? T’as pas envie de mourir pas vrai ? Si tu nous disais ce que tu voulais, peut-être qu’on pourrait s’arranger, hein ? »

Un négociateur, sans aucun doute. Toutes les forces spéciales de la police, ou plutôt maintenant des Peacekeepers, devaient être déployées dans l’université. Des tas d’hommes armés jusqu’aux dents et entraînés à ce genre de situation devaient encadrer l’amphithéâtre. En d’autres termes, des hommes avec bien plus d’expérience et d’assurance que ce jeune étudiant paumé et en mauvaise posture. Ce dernier écarquilla d’ailleurs les yeux, son bras se remettant à trembler. Il déglutit, fixa les portes un moment, puis tourna la tête à nouveau en direction de Jeffrey.

« C’est qui ? Qu’est-ce qu’il veut ? »

La panique perçait nettement dans sa voix. Jeffrey n’en ressentit qu’un agréable sentiment d’assurance ; ce gamin n’était qu’un novice. Cette histoire déplaisante allait être réglée très vite. Il n’en doutait pas une seconde. Il prit presque un ton paternaliste en répondant :

« Quelqu’un qui vient t’aider. »

Edilio le considéra d’un œil méfiant, plissant un peu les yeux et relevant un peu son arme.

« La police ? »
« Un négociateur, oui, répondit Jeffrey avec un vague haussement d’épaules. »
« Je n’en veux pas ! Qu’il dégage ! »

Le PDG se retint de soupirer. Forcément, le jeune se braquait tout de suite. Alors que s’il voulait être écouté et s’en sortir dans la foulée, il avait plutôt tout intérêt à faire ce qu’on lui disait de faire. Mais bon, mieux valait le laisser comprendre ça par lui-même. Et l’aiguiller un peu sur la marche à suivre, puisqu’il avait l’air décidément incroyablement incompétent. Ce qui n’était pas forcément une bonne chose, en fait ; un gamin paumé et inexpérimenté pouvait faire beaucoup de dégâts sans forcément le vouloir.

« Bon écoute, c’est toi qui tiens le flingue alors c’est toi qui discute, d’accord ? »

Il avait essayé de ne pas paraître trop agacé ou supérieur mais il ne savait pas très bien s’il y était vraiment arrivé. Le gamin armé le dévisagea un moment avec une expression hésitante et méfiante avant de finalement tourner la tête en direction des portes, reculant jusqu’à ses otages dans la foulée.

« Je suis armé et j’ai des otages ! brailla-t-il en essayant sûrement d’imiter les preneurs d’otages des séries télés. Je veux juste qu’on m’écoute et qu’on me laisse tranquille, d’accord ? Que personne n’entre et tout ira bien ! »


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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Dim 3 Fév - 22:53

J'entendis la réponse de l'étudiant alors que je descendais les marches après avoir vérifié la situation de l'Equipe Rouge. Je rejoignis rapidement le négociateur et l'Equipe Bleue pour jeter un oeil à l'intérieur avec le bâton optique. L'image était comme d'habitude brouillée et floue, et tout le monde semblait à sa place, le directeur s'était juste replié pour s'asseoir sur un banc. Pas de problème.

Sauf pour le directeur. Qu'il ait changé de place, passe encore, d'autant que cela signifiait que le preneur d'otage était assez laxiste. Mais sa main posé sur son ventre, et le fait qu'on puisse le voir trembler à-travers la vidéo même, c'était assez remarquable pour être inquiétant. Il allait pas nous faire une crise cardiaque dis donc ? Il manquerait plus que ça.

Pour sauver la situation, le preneur d'otages ne semblait pas tout maîtriser. Ses otages étaient disséminés un peu partout. Si cela pouvait nous gêner lors de l'intervention, cela montrait aussi qu'il ne contrôlait rien. Et apparemment, il ne voulait pas la seule chose qu'on ne pouvait pas lui offrir : de sortir de la quarantaine. Si tous les preneurs d'otages voulaient juste qu'on les écoute et il y aurait pas de problème. Peut-être même que le SWAT serait reconverti en unité psychologique.

Le négociateur me regarda, et je hochais la tête pour qu'il réponde. Bizarre, d'ailleurs. Généralement, les négociateurs ne se privaient pas pour raconter ce dont ils avaient envie, sans se préoccuper des forces de police qui attendaient patiemment que sa mission échoue pour entrer. Celui là avait du apprendre à la bonne école, peut-être même qu'il était un ancien membre des forces spéciales de la police. En tout cas, je commençais à bien l'apprécier.


- Personne ne va entrer petit, t'en fais pas ! déclara Mike avec un regard vers nous. Par contre, on t'écoute, et on va te laisser tranquille si c'est ce que tu veux. Je vais t'écouter petit, parce que moi j'ai envie que d'une chose : qu'on sorte tous de là vivant. Toi aussi, pas vrai ?


Mon écouteur grésilla, et je m'éloignais rapidement. Pas le moment qu'il se rende compte qu'une dizaine de policiers surarmés pour lui se tiennent en position derrière les portes. Ça m'était arrivé, une fois. Une conjecture entre une oreillette bruyante, un officier de liaison particulièrement impatient, et une bonne dose d'inexpérience. On avait du intervenir alors qu'il demandait qui d'autres il y avait derrière avec le négociateur. Cette fois, tout était calculé. Mon oreillette me prévenait par un grésillement, mais tant que je ne l'activais pas, l'autre pourrait crier que personne n'en saurait rien. J'appuyais sur mon oreille pour déclencher la conversation.


- Chef, commença le lieutenant de la section A, je viens de parler avec la Neo Tower, ils nous ont donné la fréquence des gardes, on pourra au moins entendre des bribes de ce qui se passe.

- OK. Très bien.

- Attendez, j'ai pas fini ! Gallagher a sa propre oreillette. Je vous envoie ses coordonnées sur votre PDA tactique.

- Excellent travail lieutenant ! Tenez moi informé de toute nouvelle information, dis-je, coupant la communication.


Je consultais mon PDA pour trouvé, comme promis, la fréquence utilisée par le directeur de la Neo Corporation. Il fallait maintenant établir le contact, et que ça passe inaperçu. Il me fallait une diversion, et Michael Douglas allait m'en fournir une. Je lui glissais silencieusement deux mots à l'oreille, et il me regarda d'un air mi-surpris, mi-horrifié. Je hochais de nouveau la tête avant de rejoindre l'Equipe Verte sans lui laisser le temps de réfléchir davantage.

Je passais à la fréquence de Gallagher en demandant à un de mes hommes de donner le feu vert à Mike. Il est temps de voir ce que le gamin a dans le ventre. Ce que je prévois de faire est assez gros. Mais si ça marche, alors il y a de très fortes chances pour que la situation devienne d'un coup beaucoup moins alarmante.

Dans le meilleur des mondes possibles, le directeur sort, on jette même un coup d'oeil à l'intérieur, on débriefe le directeur, et on a l'appui de Gallagher à l'intérieur. Et on sait à quel genre de preneur d'otages on a affaire. Un bleu, ou un qui se fait passer pour novice. Parce que pour l'instant, il ne m'a pas l'air très professionnel.

Le plan est donc le suivant : on bluffe sur la condition du directeur en le faisant passer pour gravement malade, et on demande au gamin de le faire sortir, sans quoi on intervient. Si il accepte, en le faisant sortir, on voit rapidement l'intérieur. Sinon, on intervient pour de vrai. Cette situation ne va pas s'éterniser, je le sens venir. Un bon bluff. Comme on les aime.

Si ça marche, on saura également qu'il ne sait pas profiter des opportunités que nous mêmes lui proposons : un bon preneur d'otages garderait ses captifs, et utiliserait l'état de santé du directeur comme une horloge à retardement pour qu'on lui apporte au plus vite ce qu'il veut. Un bon preneur d'otages n'aurait jamais fait aussi son coup seul. Il a beau avoir descendu deux gardes du corps, il n'en reste pas moins à première vue un gamin déboussolé.


- Petit ? On vient de m'apprendre que le directeur de ton établissement a un soucis au coeur…

- Monsieur Gallagher ? je chuchote dans l'oreillette en même temps. Ne bougez pas. Ne portez pas votre main à l'oreille. Et ne parlez pas. On peut vous voir. Si vous m'entendez, hochez la tête.

- Ecoute, petit, je suis bien embêté, parce que les flics derrière moi me disent que si on évacue pas rapidement ton directeur, ils vont être forcés d'intervenir. Ça ne me plaît pas plus qu'à toi, et pour éviter qu'ils entrent, si tu le laissais sortir ? Juste lui ? Tu as encore plein d'autres otages, et ça prouverait que tu n'es pas un m… meurtrier pas vrai ?


Tout en continuant de parler, je note au passage que le négociateur a habilement remplacé l'adjectif "monstre" par "meurtrier". Manquerait plus que l'autre soit un mutant et qu'il s'énerve à cause de ça. Même si c'était effectivement un débutant, tout le monde pouvait péter les plombs quand soumis à la pression. Il suffisait qu'il trouve tel mot déplacé, et de décider d'arroser tout le monde pour nous faire comprendre qu'il est sérieux.

On ne sait jamais quelles vont être les réactions des individus face à une situation donnée. Dans le doute, mieux vaut rester prudent, et cela vaut pour moi aussi. Il faut que j'arrête de penser que tout est joué. A la jouer avec trop d'assurance, on fait des erreurs, et c'est pas le moment d'en commettre.


- Monsieur Gallagher, je suis le chef de l'équipe du SWAT. On est en position, et si jamais ça tourne mal, je veux que vous sachiez que vous allez vous en tirer. Restez calme, et tout se passera bien. Vous constituez un avantage indéniable pour que tout le monde s'en tire. Si vous acceptez de collaborer - et je comprendrais très bien que vous refusiez- il faut que vous nous disiez qu'est-ce qu'il se passe.


Je laisse une petite pause, au cas où il aurait besoin de temps pour réfléchir à nous aider ou non. On comprendrait très bien qu'il ne le fasse pas, après tout, c'est un chef d'entreprise, et se mettre en danger ne doit pas être confortable… Et je ne connais absolument pas la personnalité de Gallagher. Si il nous aide, disposer d'un oeil dans la pièce serait hautement appréciable, mais on pourrait se débrouiller sans. Tant qu'il n'interprète pas l'aide qu'on lui demande comme une invitation à jouer aux héros.


- Monsieur Gallagher, nous sommes trois équipes, prêtes à intervenir de tous les côtés. En cas d'intervention, je vous préviendrais quelques secondes avant pour que vous vous protégiez les yeux, et que vous couriez vers la porte de service, à côté du tableau. Nous vous évacuerons par là, puisque vous êtes notre priorité Numéro Un. Je vais maintenant vous énoncer ce que nous savons. Si c'est vrai, ne faites rien. Si nous nous trompons, hochez la tête.

Nous pensons que le preneur d'otage est seul, sain, et armé d'un unique petit calibre.



Restait plus qu'à attendre sa réaction. Donnant pour consigne de répéter chacune des informations si jamais il hochait la tête en attendant de savoir où nous nous trompions - si tel était le cas. Même si je ne voyais qu'un seul endroit où nous pouvions possiblement faire fausse route : son état de santé. Après, si une vingtaine de mutants invisibles se trouvaient également dans l'amphithéâtre, il n'y avait de toutes façon que peu de chances que Gallagher le sache aussi.

Je rejoignis le négociateur qui attendait la réponse du jeunot. Si la porte s'ouvrait, je voulais voir de mes yeux l'intérieur. Serrant nerveusement mon HK contre moi, je restais écouter à-travers le mur, songeant à intervenir dès que le directeur franchirait le seuil de la porte. Non, trop risqué. Il faudrait guetter une ouverture. Le plus tôt serait le mieux : comme je l'ai dit, les gens sous pressions réagissent de façon imprévisible, et plus cette situation traînait en longueur, plus il serait soumis à la peur. Et plus il risquait de faire des choses qu'il devrait regretter plus tard.

J'interrogeais toutes mes équipes quand à leur situation. Les équipes d'entrées étaient parées. Les lanceurs de lacrymogène au-dehors également. Et enfin les unités déployées dans les couloirs ne laisseraient passer personne. Si c'était un jeu d'échec, nous venions de découvrir une pièce. A lui de voir si il se mettait en échec en nous la prenant.


Dernière édition par Anderson Dawn le Dim 21 Avr - 22:10, édité 1 fois
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Jeffrey J. Gallagher

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Jeffrey J. Gallagher
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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Sam 16 Fév - 2:31

Jeffrey suivit le preneur d’otages des yeux et se demanda sur quoi il était tombé au juste. C’était quoi ces réclamations à la con ? Il voulait vraiment qu’on l’écoute et qu’on le laisse tranquille ? Qu’il aille consulter un des innombrables psychologues de la ville, alors, au lieu de sortir un flingue dans un amphithéâtre. Ce jeune ne savait pas ce qu’il faisait, c’était évident. Plus les secondes passaient et plus Jeffrey en était persuadé. Et plus il en était persuadé, et plus il se sentait confiant. Bon, finalement, cette histoire ne serait qu’un léger contretemps. Il vaquerait à nouveau bien vite à ses occupations. Il prendrait le temps de donner des ordres pour qu’on offre une sépulture décente à ces pauvres gardes-du-corps décédés dans l’exercice de leurs fonctions, bien sûr. Puis il chargerait son fidèle homme de main de lui trouver des remplaçants dignes de confiance. Il aurait mieux fait de le prendre comme escorte aujourd’hui, d’ailleurs. O’Connell n’aurait jamais laissé un gamin aussi incompétent que celui-ci prendre son patron en otage ; le dit patron en était intimement persuadé. Mais bon, les faits étaient les faits. Et il fallait faire avec.

Bien sûr, le négociateur s’empressa de rassurer le gosse. Toujours aller dans le sens du preneur d’otages, c’était une technique que même Jeffrey connaissait. Il avait pourtant envie de lever les yeux au ciel tellement l’idée lui paraissait ridicule. Comme si une escouade entière de policiers allait laisser un étudiant armé tranquille et l’écouter sagement se plaindre de sa vie misérable... Si ce dernier pensait que les choses se passeraient ainsi, il se trompait lourdement. Mais c’était peut-être ça, le truc : il pensait sûrement que ça se passerait comme à la télé, comme dans les films ou dans les séries. Mais la réalité était bien plus sanglante et radicale que la fiction. Jeffrey ne doutait pas d’une chose : tout se passerait très bien pour lui, mais pas pour l’étudiant armé. Du moins, il espérait ne se prendre aucune balle perdue dans l’histoire, quand même. Et s’il pouvait éviter de subir la colère rancunière d’un mutant révolté contre la création du Neo Serum, ce serait bien aussi. Il préférait s’en sortir vivant et entier, et non pas amoché.

Le jeune Edilio ne semblait pas tranquille. Il avait l’air toujours aussi nerveux, la main crispée autour de son arme. Son regard passait des otages à la porte derrière laquelle provenait la voix du négociateur. Forcément, il devait se méfier un minimum, à moins d’être complètement idiot. Il ne répondit même pas à la question, comme si l’idée qu’il ne puisse pas s’en sortir vivant ne lui avait même pas effleuré l’esprit jusqu’ici. L’idée semblait le perturber. Il n’était pas assez préparé. Pas assez décidé. C’était juste un gamin, un gamin qui pétait un câble. Et qui avait mal choisi son moment. Il se mit à faire les cent pas sur un tout petit espace, se retournant plusieurs fois en se passant nerveusement la main dans les cheveux. Lorsqu’il reprit la parole, d’une voix brusque, ce fut pour ordonner aux otages de ne pas bouger. Ce que Gallagher trouva totalement inutile, puisque personne n’avait osé bouger depuis que le gosse avait sorti son arme. Sauf le président de l’université, mais s’il ne s’était pas avachi sur ce banc, il aurait sûrement fini par tomber dans les pommes vu comme il avait l’air secoué. D’ailleurs, en parlant du directeur, voilà que le négociateur lâchait une bombe à son sujet : il aurait un problème au cœur. Sur le coup, Jeffrey faillit faire les yeux ronds sans aucune discrétion. Non pas parce qu’il était choqué d’apprendre la nouvelle, mais plutôt parce qu’il se doutait que ce n’était pas le cas et qu’il trouvait l’idée de brusquer ainsi le preneur d’otages quelque peu… risquée. Mais il n’eut pas le temps de vraiment s’intéresser au sujet, puisqu’une voix s’éleva en même temps dans l’oreillette qu’il portait et qu’il avait complètement oublié.

« Monsieur Gallagher ? »

L’interpellé ne put s’empêcher de manifester sa surprise. Oh, pas clairement ; il tourna légèrement la tête, comme par réflexe lorsqu’on entendait quelqu’un nous parler, mais le geste fut suffisamment discret pour ne pas être repéré. De toute façon, le preneur d’otages semblait pour le moment avoir son attention entièrement focalisée sur le négociateur qui continuait de lui parler.

« Ne bougez pas. Ne portez pas votre main à l'oreille. Et ne parlez pas. On peut vous voir. Si vous m'entendez, hochez la tête. »

Jeffrey, qui avait presque amorcé un geste pour porter la main à son oreille, se ravisa juste à temps. Il se contenta de rester immobile, observant le preneur d’otages sans vraiment faire attention à lui. Ainsi, on avait trouvé le canal où pouvoir le contacter. Très bien, présentement, ça l’arrangeait fortement. L’idée d’hocher connement la tête le fit hésiter pendant une seconde, mais finalement, il le fit comme s’il approuvait les dires du négociateur. Mais oui, que le gosse pense donc que ce foutu président de l’université avait un problème au cœur, histoire qu’il se sente coupable, qu’il rende les armes et que cette histoire soit enfin réglée. Il serait forcé d’y réfléchir, puisque le négociateur lui apprenait que s’il ne prenait pas une décision rapidement, les flics seraient forcés d’intervenir. C’était indéniablement un coup de pression. Et visiblement, vu le teint livide de l’étudiant, ça fonctionnait. Jeffrey pouvait même voir son bras trembler encore un peu plus qu’avant, mais son poing se resserrer sur son arme. Il tâcha de faire attention aux gestes du preneur d’otages tout en écoutant son interlocuteur qui lui parlait dans l’oreillette. C’était le chef de l’équipe du SWAT en personne. Jeffrey en avait entendu parler, bien sûr. Il ne se souvenait pas de son nom, là, tout de suite, mais il avait déjà entendu des brigadiers vanter ses mérites. Visiblement ; à entendre les bruits qui courraient, l’efficacité de cet homme n’était plus à prouver. Bien. Voilà qui était parfait. Donc, on lui demandait de collaborer. Enfin, tout du moins, de les aider à savoir ce qu’il se passait à l’intérieur. Jeffrey ne voyait aucun inconvénient à cela : plus vite les choses se termineraient, et plus ça l’arrangerait. De plus, le chef d’équipe prit le temps de lui expliquer un peu la situation et de lui expliquer qu’en cas d’intervention, il serait prévenu et évacué en premier. Naturellement. Jeffrey avait pris l’habitude d’être devenu une priorité première dans ce genre de cas, et ce n’était pas pour lui déplaire. En toute bonne foi, sa propre vie l’intéressait bien plus que celle des autres. Il écouta donc les instructions qu’on lui donnait. Ne pas bouger ou hocher la tête, ça lui semblait correct. C’est sûr que s’il se mettait à décrire la situation à voix haute, il aurait bien l’air d’un con. Sans parler du fait qu’il se prendrait sûrement une balle au passage.

Ils savaient donc que le preneur d’otages était seul, sain et armé uniquement d’un petit calibre ? Jeffrey ferma les yeux, comme pour réfléchir. Il ne bougea pas pour autant, puisque les informations étaient tout à fait exactes. Du moins, ça lui parut être le cas pendant une seconde ; la seconde suivante, il comprit que le SWAT se trompait en pensant que le gamin était sain. Ce terme avait pris un tout autre sens depuis l’accident et désignait aujourd’hui toutes les personnes normales, soit les non-mutantes. Or, justement, ce jeune avait contracté une mutation. Rien de bien méchant, visiblement, mais ces mutations étaient des maladies, des erreurs de la nature dont il fallait se méfier. Sans rouvrir les yeux, Jeffrey secoua imperceptiblement la tête de gauche à droite, de manière délibérément lente pour être suffisamment remarquée. Non, le preneur d’otages n’était pas sain. Il rouvrit les yeux pour observer ce dernier. L’étudiant jetait de fréquents coups d’œil au président de l’université qui avait l’air encore plus mal qu’avant : son angoisse et son stress avaient dû monter d’un cran à l’idée qu’on se serve de lui. Mais c’était tant mieux, puisqu’il avait l’air effectivement malade, ainsi. La panique semblait aussi gagner le preneur d’otages. Il s’agita, secoua son arme en direction de la porte.

« Qu’ils n’interviennent pas ! se mit-il à vociférer. Ils ne doivent pas intervenir ! C’est clair ? Que personne n’entre ! Je suis armé ! »

Jeffrey fut tenté de faire remarquer que ça, tout le monde l’avait compris. Ce gosse ne savait vraiment pas ce qu’il faisait, décidément. Il se mit à nouveau à tourner, à se passer la main dans les cheveux. Il s’éloigna de la porte et gueula aux otages de tous se rassembler près du président de l’université. A croire qu’il se rendait enfin compte que rassembler tous ses otages dans le même coin était un peu plus intelligent que les laisser se disperser. Une des étudiantes se remit à pleurer et le directeur eut l’air affolé à l’idée de devoir se lever. Le preneur d’otages s’approcha jusqu’à lui et le désigna d’un geste nerveux avec son arme.

« C’est quoi, ce problème au cœur ? »

Il ne s’adressait à personne en particulier mais comme personne ne semblait disposé à répondre, Jeffrey s’en chargea en essayant d’avoir l’air un minimum compatissant.

« Le stress. Ça ne lui réussit pas. Ça s’affole là-dedans, et ça, ce n’est pas bon. »

Il colla son pouce sur sa propre poitrine, au niveau du cœur, pour illustrer ses propos. L’étudiant semblait encore plus nerveux qu’avant avec cette annonce du négociateur, et il se passa une main sur le visage en se remettant en mouvement. Lui aussi, le stress ne semblait pas lui réussir. Il se mit à se ronger l’ongle du pouce, levant parfois son flingue de temps à autres comme s’il hésitait. Puis soudain, il s’arrêta et fit un geste énervé en direction de Jeffrey.

« C’est de votre faute, tout ça ! s’emporta-t-il. C’est quoi ce sérum que vous filez aux flics ? Et pourquoi ces salauds traquent tous les mutants ? Je veux dire, moi, j’ai rien demandé ! Je ne veux pas finir au fond d’une cellule ! Je ne veux pas être arrêté, je veux pouvoir échapper à tout ce merdier, me barrer, disparaître. Qu’on me foute la paix. »

Il s’était remis à marcher à pas vifs tout en parlant, jetant de fréquents coups d’œil méfiants tout autour de lui, et surtout en direction des portes. Jeffrey haussa un sourcil, presque curieux.

« Et c’est pour échapper à tout ce merdier que tu as décidé de faire ça aujourd’hui ? »

Ça se tenait un peu, finalement. Il espérait peut-être qu’en prenant des otages, il arriverait à passer un accord avec les Peacekeepers pour le laisser disparaître des écrans radars. Il rêvait, bien sûr, mais l’idée était au moins cohérente. L’étudiant sembla un peu surpris, cependant, comme s’il n’avait pas vraiment réfléchi à la question. Preuve que la situation lui échappait complètement. Il sembla d’ailleurs s’accrocher à cet argument comme à une bouée de sauvetage.

« Oui, voilà, exactement ! »

Il tourna la tête en direction des portes et éleva la voix :

« Je veux que vous m’assuriez que je pourrais sortir d’ici sans être arrêté ! Et que je puisse me barrer sans être poursuivi ! Je veux qu’on m’oublie. Je ne laisserais personne sortir tant que je ne serais pas assuré de ça. »

Ils emblait avoir retrouvé un peu d’aplomb, mais Jeffrey commençait à trouver la situation presque ridicule. Ce jeune pensait réellement que la police ne serait pas capable de lui mentir ? Qu’ils accepteraient gentiment de l’oublier après ce qu’il venait de faire ? Oh que non. Il s’était condamné tout seul.
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Anderson Dawn

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Anderson Dawn
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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Dim 17 Fév - 0:20

Merde. Je jurais intérieurement plusieurs fois lorsque le chef de l'Equipe Verte m'avertit de la nouvelle information livrée par Gallagher. Le preneur d'otages était un mutant. Ça rendait les choses bien plus compliquées, d'un seul coup. Je regardais le Neo Serum, accrochée à ma ceinture. De quels pouvoirs pouvaient disposer le type à l'intérieur ? Je doutais qu'ils soient spectaculaires, puisque nous n'avions rien remarqué, alors qu'il les avait utilisé pour que le directeur de la Neo Corporation les remarque. Dans tous les cas, ça devenait dangereux, et Mike n'hésita pas à calmer le jeu.


- Ne t'en fais pas petit, personne ne va entrer ! Je viens de parler au chef de l'équipe, il accepte de te laisser du temps ! Personne ne va entrer !


Cela était évidement faux, mais mieux valait éviter qu'il ne le sache. A l'intérieur, il s'énervait, menaçant parfois dangereusement de son arme les otages. Nous avions un petit avantage. Minime, certes, mais là : même un débutant comme lui savait qu'on tirerait à vue si jamais il commençait à dépasser les bornes. Bien sûr, cela se traduirait par un bain de sang, ce qu'il fallait à tous prix éviter. L'étudiant repris la parole, demandant l'amnistie totale. Bah voyons. On t'aurais peut-être pas remarqué si t'avais pas commencé à faire le malin, petit.

Second problème, il avait rassemblé les otages autour du directeur. Ce qui devenait plus complexe de sortir Gallagher de façon simple et tranquille. Une pensée morbide traversa mon esprit : au moins, il aurait autour de lui des boucliers humains, et notre priorité était de le protéger lui. Ça la faisait mal de le dire, mais nous aurions toujours de meilleurs résultats si nous avions cinq étudiants au tapis plutôt qu'un seul otage VIP à terre.

Il ne relâcherais donc pas le directeur. Il demandait à voir nos cartes, et il était envisageable qu'il ait senti le bluff. Pour lui maintenant, soit nous avions menti, soit nous n'avions pas le cran d'intervenir. Dans tous les cas, il fallait faire quelque chose. Je laissais le soin au négociateur de répondre, tandis que je m'éloignais dans le couloir.


- OK, petit, si c'est ça que tu veux, on peut s'arranger, hein ? L'équipe de police veut bien te laisser du temps, parce que tu nous as l'air honnête, alors on va s'arranger. J'ai déjà contacté l'office du Maire et nos services de police, ils vont faire le nécessaire, après tout va s'arranger, en t'en fais pas ! Je te recontacte quand ce sera fait !

- Lieutenant ? appelais-je dans le canal. Faites apporter nos lunettes de visée, on va sûrement en avoir besoin. Merci. Je changeais de canal, passant sur celui du Central, à qui j'expliquais en détail la situation. Je finis par une simple demande : Demande permission d'intervenir. Terminé.


Tant qu'il restait dans cette position, je ne pouvais pas prendre cette décision seul, mais j'avais dans l'idée que le Central nous donnerait le feu vert. Cette situation s'éternisait, alors qu'il était seul, et mal préparé à une intervention. Je soupirais en retournant près de l'Equipe Bleue, le négociateur en retrait, l'air de se demander si nous allions vraiment entrer.

Le lieutenant de la section K arriva bientôt, suivi de quelques hommes, chacun portant des instruments complexes. Les lunettes à visée tridimensionnelles. Indispensables si nous voulions entrer sous le couvert des grenades fumigènes et lacrymogènes tirées depuis l'extérieur. Semblables à celles qu'utilisaient les Forces Spéciales, elles nous donnaient l'impression d'avoir trois yeux. "Un oeil dans le dos" comme disait le dicton. J'activais les miennes pour les calibrer, mon Affichage Tête Haute transformant ma vision, passant par différents types de caméras. Infrarouges, Thermique et Vision Nocturne. Ça faisait bigrement mal aux mirettes, mais au moins c'était efficace.

Vérifiant que toute l'équipe avait bien disposé de son matériel, je hochais la tête, vérifiant mon HK une nouvelle fois, un peu nerveux. Je fis le tour entre les différents postes, observant le meilleur point de vue à l'aide du bâton optique. Définitivement celui de l'Equipe Bleue. Il était temps de se préparer à l'intervention. Toute l'équipe le sentait. Si à l'intérieur, tout devait avoir l'air normal, dans les couloirs, la tension était omniprésente.


- Ici Central. Feu vert. Je répète, feu vert pour intervention. Bonne chasse. Terminé.


Feu vert. Mon coeur piqua un sprint dans ma poitrine, alors que mon ATH faisait défiler les lumières vertes de mes coéquipiers : ils avaient compris, et attendaient mes ordres. Feu vert ne signifiait pas de foncer immédiatement dans le tas. Juste qu'à partir de maintenant, le preneur d'otages était fichu. Et pour ne rien laisser au hasard, mieux valait tout prévoir, et prendre son temps pour le faire. D'abord, si on s'en tenait au plan de base, la fumée des grenades nous gênerait tout autant que lui pour que nous puissions le reconnaître. Heureusement, nous avions une parade à cela.

Observant les chaussures de l'étudiant, je sortis le bâton pour l'équiper d'un lanceur miniature de marqueur stroboscopique. Ainsi, dans la fumée, notre objectif serait le type aux pompes qui brillent. Aussi simple que cela. Non, le moment difficile serait de le lancer contre lui. L'objet en lui même n'était pas très sophistiqué, juste fait pour émettre son flash infrarouge toutes les demi-secondes. Et se coller, normalement sans se faire remarquer. Les "normalement" étant quelque chose que je détestais dans le métier, j'avais testé, en T-shirt, l'envoi d'un marqueur sur mon dos. Et le fait était que ça marchait plutôt bien, le seul désavantage était qu'il était repérable, donc, quasiment inutilisable dans le cadre de plusieurs hostiles.

Ce qui n'était pas notre cas. Je pris le soin d'ajuster tranquillement mon tir, attendant qu'il se retourne pour lancer. Je n'entendis même pas la détonation. Mais ma visée m'avertit de la réussite de mon coup : un flash vint indiquer qui des formes blanches vues à-travers la vision infrarouge était notre homme. Espérons juste que les otages ne réagissent pas si ils voyaient la minuscule capsule noire collée au dos de leur tortionnaire. Demandant à l'un de mes hommes de demander à Gallagher de faire en sorte qu'il n'y ait pas justement ces réactions, j'appelais les policiers armés des lanceurs de grenades dehors pour qu'ils se tiennent prêts. Et qu'ils ne ratent pas leur coup, aussi.

Je rejoignis l'Equipe Verte, respirant profondément. Bientôt... bientôt. Je tournais le regard vers le coin en haut à droite de mon ATH, clignant à trois reprises des paupières. "Vérifiez votre équipement". Les lumières vertes clignotèrent une première fois, puis une seconde lorsque la vérification fut faite. Je me forçais à une respiration régulière avant de prendre la parole sur le canal privé du SWAT.


- O.K. Messieurs. On y est. Placez vos charges d'entrées. Equipe Verte et Rouge : on range les bâtons optiques. Equipe Bleue, vous gardez un oeil à l'intérieur jusqu'à la brèche. Lorsqu'on entrera, tout sera en train de s'enfumer. Visez le stroboscope. Seule l'équipe visée par le preneur d'otages à le droit de riposter. Les autres, restrictions des tirs pour éviter les tirs croisés. La priorité est de sauver les otages. Gallagher en premier, ensuite le directeur. Vous les évacuez le plus rapidement possible. Si vous devez tirer, faites le avec modération, et visez juste. Confirmez.


Les lumières clignotèrent de nouveau. Nous étions prêts. Je rejoignais au pas de course l'Equipe Bleue, tandis que le négociateur donnait un faux rapport de situation, affirmant que les autorités étaient sur le point de lui accorder son immunité si jamais il continuait à ne pas faire de bêtises, parce que personne ne voulait qu'il n'y ait de mort. Je regardais à l'intérieur, constatant une absence de changement de situation. Parfait. Faisant demi-tour pour entrer avec la Verte, je rejoignis le canal de Gallagher.


- M. Gallagher, tâchez de ne pas réagir. On va entrer. Vous êtes désormais entouré d'otages, alors ne bougez pas. On va venir vous tirer de là. Ne tentez pas de lutter contre ceux qui vous emmèneront hors d'ici. Fermez les yeux, desserrez votre mâchoire, et comptez jusqu'à vingt. A vingt, bouchez vous les oreilles. Tout va bien se passer.


Prenant rapidement contact avec l'équipe des tireurs au-dehors, je leur donnais le feu vert. Puis, je me retournais vers mes hommes, me collant contre le mur, mon HK serré contre moi, je fermais les yeux et comptais. Le timing devrait être parfait pour que ça marche. Je levais une main dépliée. Cinq secondes. Le temps sembla se ralentir alors que je prenais une longue respiration. Quatre secondes. Mes hommes se déployèrent, la commande de mise à feu parée. Trois secondes. Les lumières sur mon ATH clignotaient, comptant en même temps que moi pour s'assurer du bon déroulement du chronomètre. Deux secondes. Je retins mon souffle, imité par six hommes. Une seconde. Le bruit des lance-grenades fut perceptible même dans la réserve. A moins que ce ne fusse celui de la commande de mise à feu enclenchée.

La serrure de la porte explosa au moment où les vitres volaient en éclat, les grenades s'enclenchant déjà pour libérer leur gaz. Je fus le premier à lever mon fusil en direction du stroboscope, la longue traînée de mon pointeur laser achevant sa course sur la nuque du preneur d'otage. Les grenades percutèrent le sol au moment où une cacophonie d'ordres déchiraient le silence de l'amphithéâtre.


- A TERRE ! POLICE ! LÂCHE TON ARME ! LÂCHE-LA !


La fumée était maintenant omniprésente dans l'amphithéâtre alors que j'avançais rapidement vers le preneur d'otages, qui se tourna vers moi, tirant dans ma direction avec une rapidité stupéfiante. Je cessais de réfléchir, et me mis à sprinter vers lui pour le plaquer au sol, ne trouvant rien d'autre à faire que de lui éclater la fiole de Neo Serum sur le crâne, ce qui eut le mérite -en plus de neutraliser ses pouvoirs ou quelque chose dans le genre- de l'assommer ou du moins de le sonner.

Son arme était tombée quelques mètres plus loin, et les rapports confus fusaient sur le canal, faisant état du rapatriement rapide des derniers otages. Trois hommes vinrent me soulever, un me tirant en arrière pendant que les deux autres lui passaient des menottes en plastique résistant. Ce n'est qu'en baissant les yeux sur mon torse que je compris pourquoi je n'avais du mal à respirer. Trois balles étaient incrustées dans mon gilet pare-balle, et je les retirais avec une grimace alors qu'on me retirait mon masque. Je n'entendais que des voix déformées, mais je comprenais l'essentiel.


- Ça va, ça va, grognais-je. Central, ici Dawn. Zone sécurisée. Suspect arrêté. Pas de blessés. Otages sauvés. Terminé.


Je me relevais, aidé de mes coéquipiers qui emmenaient déjà le mutant de l'autre côté, sous la garde menaçante de six policiers, et retournais dans le couloir. Echec et maths petit. On installa une chaise de fortune, un docteur tenant apparemment à m'ausculter. La tension n'était pas encore retombée, et j'avais encore l'impression que tout allait au ralenti. On me retira mon gilet, et le docteur hocha la tête. Pas de problème, juste un méchant bleu. Il retourna voir les otages qui allaient être escortés dans une autre salle pour un genre de débriefing, suivi d'une collation et de félicitations pour leur comportement. Magnifique.

Je posais mon casque contre le mur. Ma première réaction lorsqu'il m'avait tiré dessus aurait dû être de répliquer, mais j'avais préféré une voie non létale. Peut-être que mes années dans la police portaient finalement leurs fruits. En tous cas, le boulot était fait, et bien fait. J'envoyais le lieutenant de la section K représenter le SWAT auprès des otages, et me relevais doucement, entrant dans la salle des opérations vide. Les traces de brûlures au sol, les vitres brisées et les portes fracassées étaient les seules témoins de ce qui venait de se passer. La fumée se dissipait déjà. Je m'agenouillais pour ramasser une douille. Quelques centimètres plus haut et ça finissait dans ma gorge. Nous l'avions pris par surprise. Et nous avions gagné. C'était tout ce qui importait.

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Jeffrey J. Gallagher

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Jeffrey J. Gallagher
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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Sam 20 Avr - 18:31

Jeffrey eut l’impression que tout explosait en même temps dans un fracas assourdissant. Sifflements, bruits sourds, cris, ordres, vitres qui explosaient, fouillis indescriptible. Il n’y plus aucune logique, plus aucun point d’ancrage. Le PDG de la Neo Corporation avait compté mentalement jusqu’à vingt comme on le lui avait confié dans son oreillette, puis il avait fermé les yeux. Il ne voyait rien et n’avait aucun moyen de savoir ce qu’il se passait exactement. Il avait pourtant bien essayé d’ouvrir les yeux, mais avait été forcé de les refermer aussitôt. Gaz. Forcément. Il n’y voyait rien, n’entendait plus rien et n’y comprenait rien. En même temps, lucide, il savait qu’il n’avait pas besoin de comprendre comment les équipes de police s’y prenaient exactement pour intervenir pendant une prise d’otages. Il n’avait pas besoin de comprendre, il avait simplement à attendre qu’on le tire de là et que les choses rentrent dans l’ordre. Parce qu’elles finissaient toujours par rentrer dans l’ordre.

Jeffrey n’eut pas à attendre longtemps. Le fracas qui explosait tout autour d’eux lui provoquait un sifflement désagréable dans les oreilles, mais il sentit qu’on l’empoignait pour le tirer sans ménagement en arrière. Dans d’autres circonstances, il se serait sûrement défendu, mais le chef de l’équipe du SWAT l’avait prévenu au préalable pour lui conseiller de se laisser faire, puisqu’ils étaient après tout là pour le tirer d’affaire. Il se laissa donc faire, yeux toujours fermés, incapable de discerner une parole cohérente dans la cacophonie ambiante. Il trébucha une fois, mais on ne le laissa pas tomber. Il rouvrit les yeux une fois qu’il sentit ne plus être dans la salle des opérations. On entendait toujours l’échange assourdissant des ordres, des tirs et des grenades, mais ça se passait à côté. On l’avait tiré d’affaire.

Les deux policiers finirent par le lâcher, aussitôt relayés par un autre homme, un docteur, qui l’attrapa par le bras pour l’entraîner plus loin encore. Il lui parlait, lui demandait quelque chose, mais Jeffrey ne discernait toujours pas une parole cohérente. Il se doutait juste que ce médecin devait lui demander comment il allait et qu’il allait vérifier que tout allait bien, avant de s’occuper des autres otages qui n’allaient sûrement pas tarder à être escortés à leur tour. Chacun dans l’ordre de priorité. Jeffrey se laissa ausculter docilement, malgré le fait qu’il savait pertinemment qu’il n’avait rien. Il avait bien entendu des bruits de tirs, mais aucun ne l’avait touché ni même effleuré. Ce qui aurait été fort regrettable, d’ailleurs. Heureusement, la police avait bien fait son boulot.

Jeffrey épousseta son pantalon et rajusta sa veste de costume une fois que le docteur s’écarta de lui pour s’occuper du directeur de l’université, qui se laissait littéralement traîner par les policiers qui le rapatriaient et qui avait l’air à deux doigts de vomir tellement il était livide. Trop d’émotions, sûrement. Maintenant qu’il entendait mieux, Jeffrey se rendit compte que les tirs avaient cessés. L’opération s’était déroulée le temps d’un éclair. Rapide et efficace. Bien vite, il put voir le jeune preneur d’otages, inconscient, se faire emmener, les mains emprisonnées par des menottes. S’il n’avait pas été d’une nature si immorale, Jeffrey aurait sûrement pu avoir de la peine pour lui. Ce jeune n’avait eu strictement aucune chance dès le départ. Quel dommage de gâcher ainsi sa vie. Mais bon, ce n’était qu’un mutant.

Un homme vint à leur rencontre et Jeffrey alla lui serrer la main avec le sourire, se démarquant naturellement des autres otages. Il pensait avoir affaire au chef de l’équipe du SWAT en personne, celui qui lui avait donné tous ces conseils et ces directives sur son canal privé, mais il s’avéra bien vite que non, lorsque son vis-à-vis se présenta comme lieutenant de l’équipe K du SWAT. Il félicita les otages de leur calme et de leur conduite exemplaire, allant serrer la main de chacun des étudiants à défaut de pouvoir saluer le directeur, qui se faisait toujours ausculter et qui n’avait toujours pas l’air de se remettre de tout ça. Si Jeffrey n’avait pas l’habitude d’être pris en otage, il était cependant habitué à ce genre de speechs qu’on bassinait à de pauvres traumatisés ou employés pour les rasséréner. Dans son cas, ça ne l’intéressait pas. Il demanda à rencontrer le chef du SWAT en personne, sur ce ton qu’il employait toujours quand il voulait faire comprendre qu’on ne pouvait rien lui refuser. Le lieutenant se retourna pour regarder autour d’eux et héla un autre agent. Écoutant leur échange, Jeffrey put saisir au vol le nom du chef de l’équipe. Dawn. Bien sûr, ça lui revenait maintenant. Un policier vint les informer que Dawn avait été ausculté et qu’il avait été vu dans la salle des opérations vide. Le remerciant, Jeffrey n’écouta pas le lieutenant qui l’informait du fait que lui et tous les autres otages étaient invités à passer dans une autre salle pour être plus au calme, et s’en alla.

L’amphithéâtre était bien désert, hormis la présence d’un homme qui ne pouvait être que le fameux Dawn. Comme il était visiblement occupé à observer quelque chose qu’il avait dans la main, Jeffrey s’avança sans attendre et signala sa présence en prenant la parole, sur ce ton décontracté et presque amusé qui lui valait souvent cette réputation de chef d’entreprise excentrique.

« Alors voilà où se cache le grand sauveur du jour que je me dois de remercier en personne ? »

Une fois près de lui, Jeffrey tendit la main pour lui serrer la sienne et en profita pour le dévisager. Il avait visiblement la trentaine, avec cet air impassible qu’avaient souvent les hommes de son acabit. Le PDG eut un sourire.

« Jeffrey Gallagher. »

Comme s’il était utile de se présenter. Tout le monde en ville savait désormais qui il était.

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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Lun 22 Avr - 0:39

Le métal de la douille crissa entre mes doigts gantés, alors que j'examinai dans un amphithéâtre désormais désert. J'étais pas du genre à ré-écrire l'histoire avec des "et si", surtout quand on avait gagné, mais la rapidité de réaction du petit m'avait surpris. Je répugnais à l'avouer, mais je l'avais quelque peu sous-estimé. La façon avec laquelle il avait bougé… Avec de l'entraînement il aurait pu m'avoir. Ce n'était pas tant cette pensée qui me gênait : en tant que soldat, on est toujours préparé à mourir. C'est même une des première chose qu'on nous dit à l'entraînement : vous n'êtes que de la chair retenue par des bouts de muscles, le tout attaché sur un squelette fragile. Non. Ça n'était pas tant l'idée qu'il aurait pu m'avoir, mais plus le fait que j'aurais pu faire une grosse erreur. Il y aurait pu avoir des pertes. Oh, il aurait été rapidement abattu si j'étais tombé, mais ç'aurait été une bavure.

Je laissai tomber la douille pour me retourner dès que j'entendis une voix retentir derrière moi. Ma main qui s'était approché de mon arme de poing s'arrêta en ne voyant pas de signe d'hostilité. Le costard, ensuite, me fit penser à un gradé de la police. Je ne me posais même pas de question, ma main venant aussitôt se placer automatiquement au garde-à-vous, mon corps raidi dans un salut parfait. Puis j'enregistrai les paroles, et enfin je reconnus mon interlocuteur. Le patron de la Neo Corporation en personne ! Rien que ça ! J'hésitais un quart de seconde devant sa main tendue, perdant mon salut militaire pour la lui serrer avec lenteur. Il paraît que toute conversation avec des hommes importants peut être gagnée ou perdue rien qu'avec la poignée de main. Serrer trop fort et c'est foutu. Trop lâchement, et il pensera ou que vous êtes faible, ou que vous pensez qu'il est faible. Trop longtemps, trop secoué, trop ceci, trop cela… Evidement, sur le coup, je n'eus pas le temps de penser à tout ça. Je me contentai juste de ne pas lui broyer les phalanges, comme je l'aurais fait avec un collègue militaire pour se tester mutuellement.

La première surprise passée, je l'étudiais rapidement. Evidement, je l'avais reconnu avant qu'il ne se présente : nous avions tous reçu, en même temps que le trombinoscope des principaux suspects recherchés, celui des principales personnalités à protéger. Dû aux récents événements, Gallagher était un VIP d'importance primordiale. J'avais parcouru rapidement son dossier, et si je me rappelais correctement il avait dans la quarantaine. Longues études. Et maintenant dans un poste qui supplantait celui du maire, à peu de choses près. Dès que nous avions fini de nous serrer la main, j'avais adopté la position du soldat au repos, soit les mains dans le dos, les jambes à peine écartées, le regard fixe, la tête haute. Ça avait le mérite de vous permettre de vous ressaisir un minimum.


- Anderson Dawn, monsieur, répondis-je d'un ton assuré. C'est un honneur de vous rencontrer, monsieur.


Heureusement que quand vous avez l'impression que tout vous lâche, vos réflexes et votre entraînement prend le relais. Dire de moi que je n'étais pas à l'aise avec les politiciens et autres bureaucrates était un euphémisme. Bon, Gallagher n'était peut-être ni un politicien, ni un bureaucrate, mais en l'occurrence il ressemblait très fortement à un supérieur hiérarchique. Et les protocoles étaient clairs face à un tel individu : du respect, de la politesse, et une maîtrise de soi parfaitement ordonnée. Alors même que j'aurais préféré entrer de nouveau dans l'amphithéâtre avec quatre preneurs d'otages lourdement armés, mon corps ne laissa rien paraître de mon état d'esprit. Y'a pas à dire : l'entraînement, ça vous sauve un homme !

Le problème avec les supérieurs, et depuis que la Neo Corps fournissait les PeaceKeepers, c'est qu'ils pouvaient vous casser en moins de deux pour conduite déplacée. Bon, ce PDG ne pourrait pas me faire virer directement, mais vu qu'il nous fournissait ce dont on avait besoin… Il y aurait des répercussions si je savais pas me tenir ! Et puis, derrière moi, je représentai l'uniforme tout entier ! Des fois, je détestais être chef de peloton pour ça. En Afghanistan, simple caporal, on se contentait d'engueuler le sergent. C'était mieux pour moi, je pouvais filer en douce la nuit.

Il venait donc me remercier en personne… Curieux, pour un type de son importance. Enfin, je sais pas. Je l'aurais plutôt vu assis derrière son bureau que de venir me parler. Je l'aurais aussi vu paniquer durant la prise d'otage, même si celle-là avait été assez aisément réglée. Pas mal de choses qui donnaient à penser que c'était pas un PDG normal. Pas du genre ceux qu'on croise à New York, à surveiller des tonnes de chiffres sur un écran. Il me faisait un peu penser à ce type qui avait créé Facebook. Comment il s'appelait déjà ? Mark quelque chose. Un nom à connotation de l'est. Sûrement communiste d'ailleurs vu l'idée du partage sur le réseau social. Enfin, peu importe ! L'important, c'était que Gallagher était du style, pas vieux, assez innovateur pour garder sa place, et foutrement intelligent. Ça avait l'air de coller pas mal. Restait à savoir s'il venait innocemment me remercier, ou me demander quelque chose. J'étais pas dupe : les gens importants veulent toujours quelque chose.


- Je n'ai fait que mon travail, monsieur, répondis-je, pour ne pas paraître impoli en ne disant rien et le laissant faire la causette tout seul. Je suis juste désolé pour vos deux gardes du corps, pour qui on est arrivé trop tard, monsieur.


Il ne fallait tout de même pas les oublier, ces bougres ! Les deux seules victimes de l'opération, tuées certes avant notre arrivée, mais tué tout de même. Et comme il arrivait que certains hommes importants développent une sorte d'amitié ou tout du moins une relation privilégiée avec leur garde du corps, ça ne coûtait rien de lui présenter mes "condoléances". Dans le cas où il se fichait comme de sa première chaussette de ses gardes du corps, ça montrait au moins que j'étais conscient que tout ne s'était pas déroulé sans effusion de sang.

Toujours peser ses mots, les justifier, les vérifier pour être sûr de rien dire de travers… Ouais, c'était ça qu'il fallait faire. Je jouais très mal à ce jeu, parce que toute cette situation me mettait justement mal à l'aise. Et on se demande encore pourquoi j'évite les politiciens ?
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Jeffrey J. Gallagher
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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Lun 3 Juin - 13:59

Tout dans l’attitude d’Anderson Dawn laissait clairement comprendre qu’il était un militaire pur et dur. Cette manière mécanique et respectueuse de répondre, cette posture raide et droite, cette poigne ferme et rapide. Typique. Jeffrey avait déjà eu l’occasion de saluer des hommes qui avaient exactement le même genre de comportement face à lui ; il avait déjà rencontré des militaires et surtout, il avait l’habitude de côtoyer tous les jours des hommes engagés en tant que gardes du corps. Donc il était habitué. Ce qui ne l’empêchait pas d’apprécier ce genre d’attitude : les militaires étaient des hommes de confiance, et toute personnalité importante avait besoin d’hommes de confiance.

Jeffrey glissa machinalement les mains dans les poches de son pantalon de costume, une fois qu’ils eurent échangé une poignée de main. En observant Anderson Dawn, il tenta de se remémorer ce qui se disait sur lui dans les dossiers auxquels il avait accès. Chaque personne au monde ou presque devait faire l’objet d’un dossier sans même le savoir, désormais. Il était devenu tellement simple aujourd’hui d’entrer le nom de quelqu’un dans une base de données et d’obtenir toutes sortes d’informations sur son compte que ça en devenait presque indécent. Mais tellement pratique.

Anderson Dawn. Un excellent élément, sans aucun doute. Père militaire. Armée de Terre, déploiement en Afghanistan. Retour au pays, équipe du SWAT. Chef d’intervention. Son équipe et lui avaient dû être contactés très vite, le jour de l’incident.

Et il ne restait pas immobile sans piper mot, comme certains militaires le faisaient, mal-à-l’aise qu’ils étaient à se retrouver face à un dirigeant ou une personnalité haut-placée. S’il l’était, mal-à-l’aise, Dawn le cachait bien. Modeste, il déclara ne faire que son travail, et s’excusa même pour la perte des deux gardes-du-corps.

« Oh, bien sûr. C’est malheureux. »

Ses paroles pourraient presque paraître ironiques, mais elles ne l’étaient pas. Ce qui ne voulait pas dire non plus que Jeffrey était dévasté par la mort de ses gardes-du-corps, ceci dit. Non, il ne ressentait rien, hormis une indifférence professionnelle qu’il ne cherchait pas à cacher. Après tout, il en voyait défiler, des employés. Certes, certains avaient droit plus que d’autres à son intérêt ; ainsi, si des éléments comme Ned O’Connell ou Joshua Stone venaient à être tués, Jeffrey serait bien plus embêté. Mais il n’avait pas le temps de s’en faire pour tout le monde. Et surtout, personne n’était irremplaçable.

« Vous ne faites peut-être que votre travail, mais vous le faites bien. Et c’est une qualité qu’on ne retrouve pas forcément chez tant de personnes que ça. »

Il observa distraitement l’amphithéâtre, plongé à nouveau dans le calme. Difficile de croire que quelques instants plus tôt, les forces de police étaient intervenues bruyamment à coup de fumigènes et de salves de tirs. C’était comme tout ; des choses se passaient, et elles finissaient toujours par s’oublier.

« Je vous dois une fière chandelle, à vous et à toute votre équipe. Je saurais m’en souvenir. »

Il regardait à nouveau son interlocuteur, presque pensif. Dans le couloir, le brouhaha des hommes commençait tout doucement à s’estomper ; les lieux n’allaient sûrement pas tarder à être évacués, maintenant que le preneur d’otages avait été maîtrisé et emmené. Les mains toujours dans les poches, Jeffrey pivota à demi pour jeter un coup d’œil à la porte ouverte de l’amphithéâtre, devant laquelle plusieurs policiers passaient et repassaient. Il attendit quelques secondes, puis adressa un sourire et un regard entendu au chef de l’équipe du SWAT.

« Je vais vous laisser ma carte. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, un jour… N’hésitez pas. »

C’était une promesse déguisée. Dans le huis clos qu’était devenu San Francisco, lorsqu’on se faisait repérer par la Neo Corporation ou son dirigeant en personne, que ce soit en bien ou en mal, on pouvait être sûr de ne plus jamais réussir à disparaître de ses écrans radars. Qu’on le veuille ou non.

Jeffrey se détourna et leva une main pour lui adresser un signe distrait, vague imitation du salut militaire faite par un homme d’affaires nonchalant. Comme si cette courte entrevue n’avait été qu’une formalité désinvolte, alors qu’elle ne l’était pas. Quittant l’amphithéâtre, le PDG rejoignit le couloir encore bondé. Il passa par le poste de secours improvisé, pour prendre des nouvelles du président de l’université qui avait visiblement toujours du mal à se remettre des évènements de la journée. Un employé de la Neo Corporation était là ; il avait dû être prévenu et dépêché sur place au plus vite. Sans prendre la peine de le saluer, Jeffrey lui fit signe d’aller voir Dawn, qui était resté plus loin. Il se chargerait de lui donner la carte de Gallagher, comme s’il était réellement utile de distribuer ces petits cartons esthétiques et professionnels alors que tout le monde savait qu’on ne contactait pas le patron de la Neo Corporation, mais que c’était lui qui contactait les personnes qu’il avait dans le collimateur et ignorait royalement les autres.

Une fois l’employé partit, Jeffrey se laissa guider par les instructions des policiers. Oui, il saurait se souvenir de tout ça. On gagnait toujours à se souvenir des choses et à en tirer le maximum d’avantages plus tard.
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Anderson Dawn

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Message Sujet: Re: Hostage [Terminé] | Jeu 6 Juin - 0:45

Au sujet de ses gardes du corps, Jeffrey Gallagher n’avait pas l’air de s’en soucier plus que cela. Dans le même temps, ils étaient des mercenaires, ils connaissaient les risques du métier, et avaient payé de leur vie leur incapacité à protéger leur patron. Comme il le disait, c’était «malheureux». Ça faisait partie de ces choses inévitables. On perd des gens, surtout en temps de guerre. Et quoi qu’en dise le Gouvernement, San Francisco semblait bien en état de guerre. Du moment que je me retrouvai du bon côté de la chaîne de ravitaillement en munitions, ça ne me dérangeait pas. Eux comme moi étaient des soldats. Et tout soldat se sait vulnérable, tout soldat sait qu’il est confronté à chaque instant à la probabilité écrasante de sa mort prochaine.

Je hochai silencieusement la tête en direction de mon interlocuteur, façon tout à fait militaire de le remercier de son compliment. Avec les moyens dont j’avais pu disposer, il était pour moi «normal» d’avoir bien fait mon boulot. Je n’avais pas dû composer avec tel équipement manquant, ou tel problème. Mais un compliment était un compliment, et on en recevait si peu au Central que chacun était bon à prendre. Ça flattait votre égo, et à condition que vous ne tombiez pas dans le piège de vous reposer sur vos lauriers, ça pouvait vous inciter à faire tout aussi bien la prochaine fois. C’était pas qu’une historie de intel sera fier de moi, mais plutôt qu’on soit fier de son travail, et fier du travail de son équipe. Moi, je l’étais. Nous avions agi conformément au plan que nous avions décidé, et tout s’était déroulé sans bavure. Je pouvais sentir qu’on recommencerait cette opération en entraînement, ajoutant des éléments, modifiant des paramètres pour voir où on aurait pu commettre des erreurs, et où on aurait pu mieux faire. Bien que chaque situation soit différente, ça ne vous empêchait pas de repérer vos points faibles sur une opération déjà effectuée, bien au contraire.

J’avais encore un peu de peine à comprendre pourquoi il était venu personnellement me remercier, moi, et mon équipe. Il aurait pu envoyer une note, un chèque aux bonnes oeuvres de la police, remercier le lieutenant, mais, non, il avait choisi de revenir me voir. Il «s’en souviendrait», avait-il dit. Ça aussi, c’était le genre de choses incompréhensibles, à compter que ce ne soit pas des paroles en l’air balancées pour bien faire, évidemment. Il s’en souviendrait quand ? Quand les forces de police auraient besoin de lui ? Et surtout, il s’en souviendrait, comment ? Ça c’était déjà autre chose. Quelque chose de bien plus intéressant. Qu’est-ce qu’il pourrait vouloir faire ? Me débaucher pour remplacer sa garde ? Plutôt finir à la rue. Pas que je ne voulais pas bosser pour lui en particulier, mais le boulot de garde du corps était quelque chose de bien trop restrictif. Mettre ma vie au service des autres, j’étais d’accord. Au service d’un seul, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ? Très peu pour moi. J’avais envie de vivre à côté, et pas de suivre un type, même le plus important du monde, dans ses moindres déplacements, et à me jeter au-travers d’une balle. Les gardes du corps devaient prévenir les risques. Nous, on les guérissait, et c’était bien plus facile, et bien moins dangereux. Non, c’était pas fait pour moi ce genre de choses. En plus, je bossai en équipe, et il devait l’avoir compris puisqu’il l’avait inclue dans ses remerciements. Alors, comment il s’en souviendrait ? Je suppose que si jamais cela devait se reproduire, je le saurais bien assez tôt.

Il m’indiqua me laisser sa carte, si jamais un jour j’aurais besoin de lui. J’imaginai tout à fait la scène si je devais l’appeler parce que j’étais fauché. Cela eut le mérite de me faire sourire. Moi, avoir besoin de lui ? J’en doutais. Enfin, c’était toujours bon d’avoir des contacts au sommet, on ne sait jamais. Imaginez qu’il soit la seule personne dont j’ai besoin, j’aurais l’air con d’avoir balancé son numéro. Je me raidis en saluant militairement lorsqu’il se détourna.


- Monsieur, saluais-je alors qu’il avait déjà fait quelques pas.


Une fois qu’il fut hors de vue, je ramassai mes affaires, m’assurais que personne n’ait rien oublié, et sortit à mon tour, donnant le feu vert pour entrer à des policiers venus récupérer les cadavres des gardes du corps. Je traversai les couloirs, acceptant ladite carte du patron de la Neo, pour la ranger soigneusement dans une poche. Ouais, je m’en souviendrai. Un atout tel que le président de la plus grosse firme de San Francisco aujourd’hui, ça ne se refusait pas. J’allais pas lui demander faveur sur faveur, mais mettons qu’un jour j’ai besoin d’un tank, nul doute que la seule personne capable d’essayer de l’obtenir, ce serait Jeffrey Gallagher.

Un type qu’il valait mieux avoir comme ami que comme ennemi, c’était certain. Enfin, ami, c’était un bien grand mot, disons plutôt, qu’il valait mieux l’avoir de son côté. C’était plus prudent, et ça allongeait votre espérance de vie dans une ville où elle avait plutôt tendance à diminuer drastiquement. Je rejoignis mon équipe, distribuant des bourrades dans l’épaule aux quelques uns qui me firent des remarques sur mon absence. J’aimai bien mon équipe. Ils avaient fait du bon boulot aujourd’hui, pas un n’en avait fait qu’à sa tête, et ça c’était plaisant. Ils auraient pu, le type paraissait tellement faible qu’ils auraient pu essayer de s’approprier la gloire en l’attaquant de front. Mais pas un ne l’avait fait, et tous avaient respecté mes instructions. Ce qui n’était pas pour me déplaire.

On remonta tous dans le camion, certains avaient déjà commencé à retirer leur gilet pare-balle pour respirer un peu. Evidemment, c’était sans compter la sonnerie du téléphone du fourgon. Je répondis après une brève hésitation, sachant pertinemment ce qui allait se dire.


- Equipe SWAT, on a une Urgence dans la Bright, je vous envoie les coordonnées...

- Reçu, Central. On y va.


*Pas de repos pour les braves !* songeais-je avec amertume. Le conducteur alluma le gyrophare, et le camion se désengagea de la file des véhicules d’interventions en un crissement de pneus, avant de filer vers l’adresse. Une longue journée s’annonçait. Peut-être qu’un jour je pourrai appeler Gallagher pour lui demander de simples vacances ? Ouais, ça, ça me paraissait pas mal du tout.

RP ACHEVE
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